Michel-Édouard Leclerc

Michel-Édouard Leclerc, est l'actuel dirigeant du mouvement E. Leclerc. Il a succédé à son père Edouard Leclerc à la présidence de l'ACDLec en 2006, après en avoir assuré la coprésidence pendant dix-sept ans. A ce titre, il anime le groupement d'entrepreneurs réunis sous l'enseigne E. Leclerc et est le principal interlocuteur des pouvoirs publics. Il a, par ailleurs, donné certaines impulsions fondamentales, notamment le développement de l'enseigne à l'international, l'élargissement de l'offre Leclerc aux services (les voyages notamment)et, plus récemment, la mise au point du comparateur quiestlemoinscher.com. Il est également très impliqué dans la communication du mouvement : il le représente auprès des médias et supervise ses campagnes de communication.

Passionné de bandes dessinées, il est également un grand collectionneur de planches illustrées.

Il est père de quatre enfants.

Biographie

Enfance et formation

Né le 23 mai 1952, Michel, Marie Leclerc - qui accolera dans les années 1980 le prénom de de son père à son état civil pour se distinguer de son oncle homonyme^[1]- est le fils d'Edouard et Hélène Leclerc. A Landerneau (Finistère), sa ville natale, il assiste aux débuts du "centre distributeur" dans lequel ses parents expérimentent une formule de vente originale et restera marqué tant par leur enthousiasme et leur tenacité que par la violence de leurs opposants.

A onze ans, il quitte le domicile familial pour le petit séminaire de Viry-Châtillon (Essonne). Rétrospectivement, M.-E. Leclerc estimera que l'enseignement des prêtres du Sacré Coeur aura contribué à développer son esprit critique et à aiguiser sa curisosité^[2]. Il se passionne pour les récits de voyage et projette de devenir missionnaire avant de renoncer à la prêtrise, peu enclin à l'ascèse qu'un tel choix implique.

En 1970, après un baccalauréat littéraire A3, il s'inscrit en sciences économiques à l'université de Brest, mais, mal préparé aux méthodes mathématiques privilégiées par cette faculté, il déserte les amphithéatres et adhère au Parti social unifié (PSU). Un an plus tard, il s'inscrit à l'Université Paris 4 Panthéon-Sorbonne où l'enseignement des sciences économiques y est davantage littéraire. Simultanément, il s'ouvre aux sciences politiques et à la philosophie - il assiste aux conférences d'épistémologie de Vladimir Jankélévitch ou de Michel Serres - et fréquente des intellectuels comme André Gorz qui l'initie à l'écologie politique. Il entreprend un doctorat en sciences économiques sous la direction de Raymond Barre. En 1978, lorsqu'il soutient sa thèse en sciences économiques (Le financement du déficit extérieur de la France après la crise pétrolière de 1973), il est aussi titulaire d'une maîtrise de philosophie ^[3].

Les premiers pas au sein du Mouvement Leclerc (1979-1987)

L'arrivée de M.-E. Leclerc au sein du mouvement n'est pas planifiée : en 1978 encore, E. Leclerc envisageait de confier sa suite à l'adhérent qui aurait parrainé la plus de chefs d'entreprise succèderait à E. Leclerc ^[4]. De son côté, M.-E. Leclerc s'orientait vers une carrière de journaliste ou de professeur, en commençant à rédiger des articles à la pige, notamment pour le magazine Que choisir ou la Gueule ouverte, et à enseigner à l'université^[5]. Pourtant, en 1979, il est saisi d'un pressant besoin d'action après avoir pendant plusieurs années analysé et commené le monde et quand il se voit proposer par André Jaud, l'un des adhérents les plus influents du mouvement, la mission de développer une société d'importation, afin de rendre l'approvisionnement en carburant du mouvement indépendant, il accepte. Le 7 mai 1979, il est nommé conseiller technique du mouvement en intérim. Alors que l'accès aux autorisations d'importation vient d'être élargi, son premier défi consiste à obtenir une licence A3. A la faveur de ce combat, M.-E. Leclerc fait ses armes : il fréquente les cabinets ministériels et travaille au montage juridique des dossiers ; il apparait au côté de son père dans les médias et apprend à mener des campagnes de communication offensives. Simultanément, il s'impose comme l'un des plus farouches opposants de la loi Lang et lutte, sans succès, contre le prix unique du livre. Il travaille également à de nouvelles offensives contre d'autres secteurs protégés : la parapharmacie, les parfums... Le succès retentissant obtenu dans le combat pour l'essence en janvier 1985 - la cour de justice des communautés européennes tranche en faveur du mouvement contre l'Etat français - contribue à assoir sa légitimité^[6]. En 1988, Michel-Édouard Leclerc est élu co-président de l'ACDLec au côté de son père.

La coprésidence et présidence de l'ACDLec (à partir de 1988)

M.-E. Leclerc contribue à peaufiner une méthode redoutable pour accéder aux secteurs protégés, reposant sur une utilisation systématique du droit et du conflit judiciaire, orchestrée et relayée dans des campagnes de communication spectaculaires ^[7]. Les combats s'imposent comme l'un des traits de l'identité du mouvement et participe du succès commercial de l'enseigne. La méthode est efficace. En 1991, les centres E.Leclerc obtiennent la fin du monopole de la pharmacie sur les produits de parapharmacie : la Cour d'appel de Paris condamne la vente exclusive en pharmacie des produits qui ne sont pas des médicaments et ne nécessitent pas les conseils du pharmacien. L'enseigne E.Leclerc se diversifie dans les secteurs des services, notamment avec la création d'E. Leclerc Voyages en 1987, dans la distribution des cosmétiques, de la parfumerie, de la bijouterie avec la création des Manèges à Bijoux en 1986, aujourd'hui premier bijoutier de France, du textile, ou encore de l'électronique.

En 1988, il dénonce le financement illégal des partis politiques et sera entendu à ce sujet par une commission d'enquête gouvernementale^[8].

L'enseigne se développe à l'international, en Espagne, au Portugal, en Italie, en Slovénie et Pologne.

En 1994, il lance avec le groupe la création des Espaces Culturels E.Leclerc qui proposent un large choix de produits culturels au consommateur. Il existe aujourd'hui plus de 200 espaces.

En 1996, les centres E.Leclerc sont les premiers à supprimer les sacs de caisse jetables pour les remplacer par des sacs recyclables et échangeables à vie. L’enseigne poursuit son engagement écologique^{[réf. nécessaire]} en organisant un évènement annuel de ramassage de déchets à travers la France, « Nettoyons La Nature » (1998). Depuis, l’enseigne conduit une politique engagée en faveur de l’environnement^{[réf. nécessaire]} : conception de nouveaux magasins HQE, participation au programme The Forest Trust (TFT), qui certifie les filières d’approvisionnement de bois (2004), implication des fournisseurs dans la démarche développement durable. En 2005 les centres E.Leclerc deviennent également le premier distributeur de produits équitables en France.

Réputé pour son intelligence, sa maîtrise parfaite des dossiers et ses qualités de négociateur, il s'impose comme un interlocuteur redouté auprès des pouvoirs publics.

Il a ouvert en 2005 un blog, intitulé De quoi je me M.E.L ^[9].

Bibliographie

• Michel-Edouard LECLERC, La Fronde des caddies  : vers une nouvelle société de consommation, PLON, 1994, 267 p. (ISBN 2-259-00240-4) 
• Michel-Edouard Leclerc et Chantal-Marie Wahl, 'Itinéraires dans l'univers de la bande dessinée, Flammarion, 28 janvier 2003 (ISBN 978-2-08-068452-3) 
• Du bruit dans le Landerneau : entretiens avec Yannick Le Bourdonnec, Albin Michel, 2004
• La planète n’est pas à vendre, avec Nicolas Vial, Naïve, 2009

Voir aussi

Articles connexes

• E.Leclerc
• Édouard Leclerc

Liens externes

• Le blog de Michel-Édouard Leclerc
• Le site des centres E.Leclerc

Notes et références

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