- Démographie de la république de moldavie
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Démographie de la Moldavie
Cet article traite de la démographie de la République de Moldavie. Pour la démographie de la Moldavie roumaine, voir Démographie de la Roumanie. La démographie de la République de Moldavie a longtemps été caractérisée par une forte natalité, aujourd'hui en baisse, par une forte densité de population (une des plus fortes de l'ancienne URSS - Jacques Fournier parlait de compétition de natalité entre autochtones et colons[1]) et par un fort taux d'expatriations, certaines voulues (le travail autre qu'agricole manquait), d'autres subies (la politique soviétique visant à réduire le pourcentage de Moldaves et à augmenter celui des Slaves). Aujourd'hui, les traces de ce passé sont visibles dans la structure démographique du pays, tandis que l'expatriation économique (principalement des Moldaves, souvent moins qualifiés et donc moins payés) se poursuit.
Sommaire
Population
La République de Moldavie (hors la "république" autoproclamée Pridniestréenne dite Transnistrie) compte 3 388 000 habitants, selon le recensement de 2004, en baisse de 208 000 habitants (pour la plupart, expatriés) par rapport à 1989. Au total, on peut supposer que la population de la République de Moldavie, atteint en 2005 un peu moins de 3 455 000 habitants.
Le Bureau National de Statistique de Chişinău a publié les résultats officiels du recensement de 2004.
Structure ethnique
Sur l'ensemble des habitants actuels de la République de Moldavie, 3,3 millions sont roumanophones (77%), 450.000 sont ukrainiens (10%), 340.000 sont russes (8%), un peu plus de 100.000 sont gagaouzes (2,3%) et presque 100.000 sont des minorités plus petites (roms, bulgares, juifs, tatars, etc.). Ces chiffres correspondent aux revendications de ces communautés ethniques.
La région est au carrefour de deux aires linguistiques : celle latine de la majorité roumanophone (qui a eu le choix de se déclarer Moldave ou Roumaine) et celle slave où dominent les minorités russe et ukrainienne. Cette situation s'est instaurée depuis 1812, année où la Russie tsariste occupe la Moldavie orientale suite à un traité avec l'Empire ottoman. Au brassage de cultures et aux vagues migratoires se sont ajoutées au XXe siècle siècle les tragédies de la déportation organisée contre les Roms et les Juifs par le régime Antonescu (le "Pétain roumain" comme il se qualifiait lui-même) et contre les roumains par l'URSS[2] qui a également intensifié la colonisation russe. Le recensement ne tient pas compte du fait que la quasi-totalité des roumanophones et une fraction des slavophones, soit 70 % de la population, est bilingue (roumain – russe), 30% seulement étant unilingues (roumain seul ou, plus souvent, russe ou ukrainien seul). C'est pourquoi, selon les recensements et les auteurs, depuis 1910, la proportion de la majorité moldave roumanophone varie de 56% à 79%.
Avant les bouleversements démographiques de la Seconde Guerre mondiale et de l'après-guerre, la population était constituée de Moldaves roumanophones, de Ruthènes ukrainiens, de Russes blancs, de Bulgares, d'Allemands de Bessarabie, de Gök-Oguz ou gagaouzes, de Grecs, d'Arméniens et de Juifs ashkénazes. Les roumanophones pouvaient alors se définir à la fois comme Roumains (appartenance culturelle et linguistique) et comme Moldaves (appartenance géographique). Aujourd'hui, par l'application des articles 12 et 13 de la Constitution moldave, ils doivent choisir de se définir soit comme Roumains soit comme Moldaves, mais s'ils font le premier choix, ils sont considérés comme une minorité nationale dans leur propre pays. Selon Moldpres, seuls 2,2 % se sont déclarés roumains, tandis que 8 % des citoyens se déclarent ukrainiens, 5,9 % russes, 4,4 % gagaouzes (population turcophone chrétienne), et la très grande majorité (près de 80 %) se désignent comme « moldaves » (aux recensements précédents, les roumanophones oscillaient entre 63 et 67%). Il semblerait donc, à la grande satisfaction du gouvernement communiste actuel (le président Voronin est lui-même un ukrainien, ancien membre du PC de l'URSS), que la très grande majorité des roumanophones et une partie des slavophones aient choisi de se déclarer de "langue moldave" : un exemple qui, transposé à la Belgique par exemple, donnerait 99% de locuteurs de la "langue belge" parmi les Wallons, et 20% parmi les Flamands. Ces résultats ne concernent pas la "république" Pridniestréenne ou Transnistrie.
Si le critère linguistique semble prêter à une grande confusion à cause des choix politiques, celui ethnique est un peu plus clair : les ethnologues[3] estiment que les Moldaves (c'est à dire l'ensemble des citoyens de la République, selon le droit du sol qui est aussi le droit international) sont, selon leurs traditions populaires, leurs coutumes, la toponymie de leurs villages, l'identité qu'ils revendiquent eux-mêmes en privé et l'histoire de leurs familles et de leurs terroirs : pour 3 millions des Roumains, pour 250.000 des Ukrainiens, pour 120.000 des Gök-Oğuzs, pour 120.000 des Russes, et plusieurs milliers de Bulgares, Polonais, Juifs, Tatars, Roms... Dans la république séparatiste de Transnistrie vivent 270.000 Roumains, 250.000 Russes, 220.000 Ukrainiens et des minorités plus petites.
Recensements comparés
Selon les différents recensements,
- en 1970: 69% des habitants de la Moldavie ont déclaré que le moldave (nom du roumain en URSS) était leur langue maternelle.
- en 1989: il y avait 88.419 Bulgares en République de Moldavie.
- en 1992: 4.305 immigrants vers Israël depuis la République de Moldavie constituaient 7,1 % des immigrants ex-soviétiques vers Israël cette année-là.Simultanément, 60% des achats de terrains et d'immeubles par des étrangers en Moldavie étaient le fait de citoyens israéliens.
- en 2004: il y avait 65.072 Bulgares selon le recensement.
- en 2006: 79% des habitants de la Moldavie ont déclaré que le "moldave" était leur langue usuelle (dont 63 % l'ont déclaré comme langue maternelle), 2,2% se sont obstinés à se déclarer de langue maternelle roumaine, 27 % le russe ou l'ukrainien.
Emigration
Selon des chiffres officieux, environ 1/4 de la population active a émigré à l'étranger (Pays d'Europe occidentale principalement, Russie et Ukraine) soit un taux migratoire net de -25 %. Les roumanophones choisissent surtout la Roumanie, l'Italie, l'Espagne et le Portugal, les slavophones surtout les pays ex-soviétiques, la Pologne et l'Allemagne. Par ailleurs, environ 150.000 citoyens moldaves ont également obtenu le citoyenneté roumaine et/ou russe ou ukrainienne.
Structure de la population
Structure de la population de la
République de MoldaviePopulation 4 466 706 habitants Densité de la population 132,0 hab./km² Taux de croissance de la population 0,28 % Âge médian (population totale)
- Hommes
- Femmes32,3 ans
30,3 ans
34,3 ansStructure par âge
- 0-14 ans
- 15-64 ans
- 65 ans et plus
20,0 %
69,7 %
10,3 %Rapport de masculinité (population totale)
- À la naissance
- Moins de 15 ans
- 15-64 ans
- 65 ans et plus0,91 homme/femme
1,05 homme/femme
1,04 homme/femme
0,93 homme/femme
0,59 homme/femmePart de la population urbaine 46 % Sources: The World Factbook, CIA[4]; ONU[5]; FAO Natalité
Natalité en République de Moldavie Taux brut de natalité 15,70 ‰ Indice synthétique de fécondité 1,85 enfant(s)/femme Source: The World Factbook, CIA[4] Mortalité
Mortalité en République de Moldavie Taux brut de mortalité 12,64 ‰ Taux de mortalité infantile (population totale)
- Hommes
- Femmes38,38 ‰
41,44 ‰
35,17 ‰Espérance de vie à la naissance (population totale)
- Hommes
- Femmes65,65 ans
61,61 ans
69,88 ansSource: The World Factbook, CIA[4] Migration et composition culturelle
Migration et composition culturelle
en République de MoldavieTaux de migration nette -0,23 ‰ Composition ethnique
- Roumains
- Ukrainiens
- Russes
- Gagaouzes
- Bulgares
- Autres
78,2 %
8,4 %
5,8 %
4,4 %
1,9 %
1,3 %Religions
- Église orthodoxe
- Judaïsme
- Église baptiste et autres
98,0 %
1,5 %
0,5 %Composition linguistique
- Roumain
- Russe
- GagaouzeSource: The World Factbook, CIA[4] Autres indicateurs sociaux
Autres indicateurs sociaux
en République de MoldavieTaux d'alphabétisation (population totale)
- Hommes
- Femmes99,1 %
99,6 %
98,7 %Nombre moyen d'années passées à l'école 10 ans Taux de séropositivité au VIH/SIDA
(chez les adultes)0,2 % Taux d'accès à l'eau potable 92 % Taux de chômage 8 % Sources: The World Factbook, CIA[4]; ONU[6],[7] Sources
- ↑ Jean Gacon et Jacques Fournier : "Au pays des vignobles' dans France-URSS magazine n° 132 (389)
- ↑ Bugaï, Nikolaï F.: Депортация народов из Украины, Белоруссии и Молдавии // Лагеря, принудительный труд и депортация. Германия. Эссен. 1999. (1.3) : Les Déportation des peuples d'Ukraine, de Biélorussie et Moldavie. Camps, travail forcé et déportation. Ed.: Dittmar Dahlmann et Gerhard Hirschfeld. - Essen 1999, pp.: 567-581
- ↑ Anatol Eremia, Structura etnică a republicii Moldova, carte et livret, Chişinău, 2000
- ↑ a , b , c , d et e (en) The World Factbook, CIA (2006)
- ↑ (en) ONU (2004)
- ↑ (en) ONU (2001/2002)
- ↑ (en) ONU (2000)
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