- Draft NBA
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La draft de la NBA (ou repêchage pour les Québécois et les Acadiens) est un événement annuel majeur dans la ligue de basket-ball nord-américaine. Elle est comparable à une bourse de joueurs qui vont débuter dans la ligue : lors d’une soirée où sont réunis le commissaire de la NBA et les dirigeants des 30 équipes, chaque équipe va sélectionner à tour de rôle un joueur issu de l’université, du lycée, ou de l’étranger. La draft est le point d'entrée principal pour la majorité des joueurs évoluant en NBA.
Sommaire
Organisation
La draft de la NBA est organisée à la fin du mois de juin, en général deux semaines après les finales. Chaque équipe dispose initialement de deux choix, répartis sur deux tours, pour sélectionner les joueurs universitaires et mondiaux qui se sont inscrits. Les choix de draft étant fréquemment inclus dans les échanges de joueurs, il est courant de voir une équipe disposer de plus de deux choix lors d’une draft.
Les joueurs n’ayant pas achevé leur cursus universitaire (underclassmen) ainsi que les joueurs étrangers peuvent s’inscrire à la draft jusqu’à la mi-mai, à condition qu’ils aient plus de 19 ans le jour de la draft, et qu'ils aient quitté le lycée depuis plus d'un an. Une fois déclarés, ils ont jusqu'à une semaine avant l’événement pour se retirer. Les joueurs étrangers de plus de 22 ans, ainsi que les joueurs universitaires ayant achevé leur cursus sont automatiquement inscrits.
Les 14 clubs n’ayant pas participé aux play-offs se voient attribuer les 14 premiers choix par une loterie. La plus mauvaise équipe de la saison passée dispose de 250 chances sur 1 000 d'obtenir le premier choix, quand la 14e n’en dispose que de 5. Plusieurs règles protègent les équipes des aléas du hasard : par exemple, la plus mauvaise équipe ne peut pas obtenir moins que le quatrième choix, indépendamment du tirage effectué.
Les choix suivants du premier tour, ainsi que l’ordre du second tour, sont définis dans l’ordre inverse du classement de la saison précédente de chaque équipe (l’équipe ayant obtenu le meilleur bilan lors de la saison écoulée n’obtient que le dernier choix).
Si un choix de draft a été transféré, l’ordre est déterminé par l’équipe qui détenait initialement les droits (même si le choix de draft a été transféré à plusieurs reprises). C'est ainsi qu'en vertu d'un échange conclu en 1979, les Lakers ont bénéficié du premier choix hérité des Cavaliers, derniers de la saison, pour la draft 1982. C'est la première fois qu'une équipe championne hérite ainsi du premier choix de la draft[1].
La durée du contrat avec le joueur sélectionné est fixée à l’avance : trois ans avec une option d’un an supplémentaire pour les joueurs du premier tour, un an pour les joueurs du second tour (mais ce contrat n'est pas garanti). Cette différence rend parfois un haut choix du second tour plus intéressant qu’un choix en fin de premier tour : la durée du contrat étant moindre, les risques pour les clubs de s’encombrer d’un mauvais joueur sont minimisés. Les salaires sont également fixés en fonction de la position où le joueur a été choisi. Cette limitation a été instaurée après que Glenn Robinson, premier choix de la draft 1994 avait demandé un contrat de 100 millions de dollars aux Milwaukee Bucks avant même d'avoir joué une seule minute en NBA. Kenny Anderson, second choix de la draft 1991, a même manqué le début de la saison, n’arrivant pas à trouver un accord salarial avec les New Jersey Nets. Jim Jackson eut le même problème en 1992[réf. nécessaire].
Historique
La draft de la NBA existe depuis les débuts de la ligue, en 1947. À l’époque, les équipes sélectionnent les joueurs issus de l’université jusqu'à épuisement. L'ordre de chaque tour est établi dans l'ordre inverse du classement de la saison passée.
Le Territorial Pick
Article détaillé : Territorial pick.Le Territorial Pick est un type de choix particulier en vigueur de 1950 à 1965. Cette procédure permettait avant le déroulement de la draft classique par ordre, à une équipe de choisir un joueur formé à proximité de l'implantation de l'équipe professionnelle. Elle avait été créée pour soutenir, à une époque où la NBA restait fragile, les équipes sélectionnant des vedettes formées dans les universités proches, dans un rayon de 50 miles[2]. Rendue moins pertinente par l'effacement du caractère local de la popularité des joueurs et contestée par certaines dérives de l'appréciation du caractère local, le territorial pick est appliqué pour la dernière fois au cours de la draft NBA 1965.
Les Celtics de Boston utilisent ainsi ce choix pour sélectionner Tom Heinsohn en 1956, qui participa à la conquête de huit titres en neuf saisons avec Bill Russell, sélectionné la même année. Pour le très convoité Wilt Chamberlain, le propriétaire des Warriors Edward Gottlieb fit valoir qu’il avait grandi et était devenu un joueur de high school populaire à Philadelphie et l'absence de franchise NBA au Kansas bien qu'il ait rejoint ensuite l'université du Kansas... très éloignée de Philadelphie. Le cas de Jerry Lucas mit également à mal la règle, dans une moindre mesure que pour Chamberlain, la ville de l'Université d'État d'Ohio étant située à Colombus au-delà du rayon de 50 miles autour de la franchise, mais les Royals était alors la seule franchise de l'Ohio et Lucas était né et avait été formé à ses débuts dans le rayon effectif des 50 miles.
Du pile ou face à une loterie complexe
Article détaillé : Loterie de la draft NBA.En 1966, la ligue décide d'introduire une part de hasard dans l’obtention du premier choix : la plus mauvaise équipe de chaque conférence jouera à pile ou face ce choix. Le système perdure jusqu’en 1985, car lors de la draft précédente, des soupçons pèsent sur Houston, qui aurait volontairement perdu des matches afin d'avoir le premier choix et de sélectionner Hakeem Olajuwon. La ligue instaure alors une loterie : les sept équipes qui n’ont pas participé aux play-offs jouent à chances égales le premier choix.
L’année suivante, la loterie évolue pour garantir au minimum le quatrième choix à la plus mauvaise équipe. De plus, seuls les trois premiers choix sont joués à la loterie, le reste des choix étant établi dans l'ordre inverse du classement de la saison précédente.
Ce système dure jusqu'en 1989, pour être remplacé par une loterie pondérée : parmi les 11 équipes non qualifiées (la ligue s'agrandit entre-temps), la plus mauvaise reçoit 11 chances sur 66 d'obtenir le premier choix, quand la 11e n'obtient qu’une chance sur 66. Néanmoins, le Orlando Magic remporte le premier choix deux saisons d'affilée : en 1992, alors deuxième plus mauvaise équipe de la ligue avec 10 chances sur 66, et en 1993, avec une chance sur 66 !
Ce coup du hasard pousse la NBA à modifier les règles : en 1994, les chances de remporter le premier choix passent de 16,7 à 25 % pour la plus mauvaise équipe, et régressent de 1,6 à 0,5 % pour la « moins mauvaise ». Le tirage de la loterie ne sort plus le nom d’une équipe mais une combinaison à quatre chiffres, chaque équipe se voyant confier aléatoirement de 250 à 5 combinaisons.
La réduction du nombre de tours
Autrefois illimité, le nombre de tours de draft est réduit à 10 en 1974. Mais au-delà du second tour, seule une poignée des joueurs sélectionnés avaient une carrière en NBA. C’est la principale raison pour laquelle la draft a été amenée progressivement à deux tours. Elle passe à sept tours en 1985, avant de connaître le système à deux tours en 1989, encore utilisé aujourd'hui.
Des drafts inégales
Avec le recul, les années de la draft sont évaluées positivement ou négativement.
Parmi les millésimes les plus réputés, la draft 1984 est une des plus marquantes : Hakeem Olajuwon, Michael Jordan (3e choix), Charles Barkley, John Stockton - tous quatre entrés au Hall of Fame - et plusieurs autres joueurs de talent. La bourde des Portland Trail Blazers qui ont ignoré Jordan pour le 2e choix en lui préférant le très décevant Sam Bowie est devenue également un fait sportif légendaire[1].
Les drafts 1996 et 2003 sont également très intéressantes. 1996 compte trois joueurs promis au Hall of Fame : Allen Iverson, Kobe Bryant et Steve Nash et d'autres joueurs de valeur (Ray Allen, Jermaine O'Neal, Antoine Walker, etc...) malgré le surprenant oubli de Ben Wallace, futur quadruple meilleur défenseur de la ligue. La draft 2003, encore trop récente pour être totalement jaugée comprend LeBron James, no 1 de la draft, Dwyane Wade, Carmelo Anthony et Chris Bosh.
Les deux premiers choix de draft ayant eu le plus fort impact sur leur club ont tous deux été choisis par les Spurs de San Antonio : David Robinson a fait passer le bilan de son équipe de 21 à 56 victoires (+35) et Tim Duncan de 20 à 56 (+36)[1].
Grandes déceptions
Mondial Basket a dressé son palmarès des plus grandes déceptions de la draft[3]:
- Sam Bowie - 2e choix de la draft 1984 par les Portland Blazers - 11 points de moyenne en carrière. Le joueur suivant sélectionné était … Michael Jordan. Suivent derrière Charles Barkley ou encore John Stockton, Hall of Famers et membres de la première Dream Team. Ses blessures l'ont empêché d'avoir une carrière à la hauteur de son talent. Par ailleurs, les Blazers ont perçu le talent de Jordan, mais ils avaient déjà Clyde Drexler comme arrière et ont donc préféré drafter un intérieur.
- Darko Miličić - 2e choix de la draft 2003 derrière LeBron James (1er) mais devant des joueurs comme Carmelo Anthony (3e), Chris Bosh (4e) et Dwyane Wade (5e). Arrivé à 18 ans en provenance de Serbie, il n'est jamais réellement parvenu à s'imposer au sein de ses différentes équipes[1]. Joueur européen doté de moves et d'une rapidité hors du commun pour un pivot, il n'a pas rencontré de coach lui donnant une opportunité (Larry Brown) suffisante pour pouvoir exploiter son talent. On peut considérer que c'est un exemple typique de joueur s'étant exporté trop tôt en NBA
- Michael Olowokandi - 1er choix de la draft 1998 par les Los Angeles Clippers devant Vince Carter (5e) et Dirk Nowitzki (9e) - 9 points de moyenne en carrière
- Kwame Brown - Premier joueur sortant directement du lycée à être 1er choix de la draft, il est drafté en draft 2001 par les Wizards de Washington. Sa première année, absolument catastrophique, lui vaut de nombreuses critiques et est parmi les années rookie les plus faibles des premiers choix de la draft. Caractériel, tête de turc des fans, Brown (7,7 points et 5,7 rebonds en carrière) est considéré comme l'un des plus gros bides de la draft avec LaRue Martin.
- Adam Morrison 3e choix 2006 drafté par les Charlotte Bobcats. Son adresse défaillante le cantonne au banc. Atteint de diabète, il semble diminué.
On peut aussi y ajouter:
- LaRue Martin - 1er choix de la draft 1972 par les Portland Blazers devant Bob McAdoo (2e) et Julius Erving (12e) - 5 points de moyenne sur 3 saisons
- Pervis Ellison - 1er choix de la draft 1989 par les Sacramento Kings. Ne joue que 34 matches lors de sa saison de rookie en raison d'une blessure. Il est envoyé aux Washington Bullets où il ne fera illusion que 2 saisons, le temps néanmoins d'être élu joueur ayant le plus progressé en 1992. 9.7 points et 6.8 rebonds en carrière.
- Shawn Bradley - 2e choix de la draft 1993 par les Philadelphia Sixers - 8 points de moyenne en carrière
- Joe Smith 1er choix 1995, n'a jamais confirmé son rang malgré 11 pts de moyenne en carrière...
- Brad Daugherty 1er choix 1986 dont la carrière a brillamment commencé (rookie de l'année 1987) mais a vite été compliqué par des problèmes de santé.
- Len Bias 2e choix 1986 drafté par les Boston Celtics, sera victime d'une overdose de cocaïne le soir même de sa sélection, et décède moins de 48 heures après sa draft[4].
Choix judicieux
Mondial Basket a dressé son palmarès des meilleures trouvailles de la draft[5]:
- John Stockton 16e choix de la draft 1984 par Utah Jazz. 10 fois sélectionné au NBA All-Star Game, dont 5 fois dans le cinq de départ. Élu parmi les Meilleurs joueurs du cinquantenaire de la NBA.
- Dennis Johnson 29e choix de la draft 1976 par Seattle Sonics. Champion NBA avec les Sonics en 1979, il est élu MVP des finales. Champion 1984 et 1986 avec les Boston Celtics.
- Tony Parker 28e choix de la draft 2001 par San Antonio Spurs. 3 fois sélectionné au NBA All-Star Game. Trois fois champion NBA. MVP des finales 2007.
- Karl Malone 13e choix de la draft 1985 par Utah Jazz. MVP des saisons 1997 et 1999. Élu parmi les Meilleurs joueurs du cinquantenaire de la NBA.
- Steve Nash 15e choix de la draft 1996 par Phoenix Suns. MVP des saisons 2005 et 2006.
- Dennis Rodman 27e choix de la draft 1986 par Detroit Pistons. Cinq fois champion (1989 et 1990 avec les Pistons et 1996, 1997 et 1998 avec les Chicago Bulls). Meilleur défenseur 1990 et 1991.
Joueurs célèbres sélectionnés au second tour
Les joueurs sélectionnés au second tour ne font généralement pas une grande carrière. De plus, la NBA, longtemps très centrée sur les Américains, a pendant longtemps eu tendance à ignorer les joueurs du reste du monde. De nombreux Européens et Sud-Américains, pourtant aussi talentueux que leurs homologues américains, se sont trouvés relégués au second tour.
Voici cependant une liste de joueurs devenus stars :
Joueur Position Année Drafté par Gilbert Arenas 31e choix 2001 Golden State Warriors Carlos Boozer 35e choix 2002 Cleveland Cavaliers P.J. Brown 29e choix 1992 New Jersey Nets Cedric Ceballos 48e choix 1990 Phoenix Suns Maurice Cheeks 36e choix 1978 Philadelphia Sixers Antonio Davis 45e choix 1990 Indiana Pacers Monta Ellis 40e choix 2005 Golden State Warriors Emanuel Ginobili 57e choix 1999 San Antonio Spurs Jeff Hornacek 46e choix 1986 Philadelphia Sixers Toni Kukoc 29e choix 1990 Chicago Bulls Voshon Lenard 46e choix 1994 Milwaukee Bucks Rashard Lewis 32e choix 1998 Seattle Supersonics Mehmet Okur 38e choix 2001 Detroit Pistons Mark Price 25e choix 1986 Dallas Mavericks Dino Radja 40e choix 1989 Boston Celtics Michael Redd 43e choix 2000 Milwaukee Bucks Clifford R. Robinson 36e choix 1989 Portland Blazers Dennis Rodman 27e choix 1986 Detroit Pistons Nick Van Exel 37e choix 1993 Los Angeles Lakers Joueurs célèbres non draftés
Certains joueurs, jugés trop petits pour leurs postes ou venant d’universités peu prestigieuses, se retrouvent snobés par les équipes et ne sont pas sélectionnés. Si la plupart d’entre eux ne percent jamais en NBA, certains ont dépassé toutes les attentes, souvent après un long périple dans les ligues mineures (NBA Development League, CBA, ABA, etc.) ou en Europe :
- Darrell Armstrong, il est le seul joueur NBA à avoir gagné le trophée du NBA Sixth Man of the Year et le trophée NBA Most Improved Player la même saison.
- Bruce Bowen, choisi plusieurs fois dans le meilleur 5 défensif NBA.
- Earl Boykins, le plus petit joueur en activité avec 1 m 65.
- Brad Miller, seul joueur, avec John Starks et Ben Wallace, à ne pas avoir été drafté et à avoir joué au All-Star Game.
- John Starks, sélectionné au NBA All-Star Game 1994
- Ben Wallace, quatre fois meilleur défenseur de la NBA, champion NBA 2004 avec les Detroit Pistons, premier joueur non drafté à être titulaire au All-Star Game.
- Raja Bell, élu deux fois dans les deux meilleurs 5 défensif NBA
Anecdotes
- De nombreux fans et spécialistes tentent de prédire chaque année quels joueurs seront sélectionnés durant la draft : c’est ce qu'on appelle les mock drafts.
- Deux autres formes de draft existent : la draft d'expansion, dans laquelle une nouvelle franchise sélectionne des joueurs dans les autres franchises de la ligue, et la draft de dispersion, dans laquelle les joueurs d’un club démantelé sont répartis dans les autres équipes.
- Scott Burrell est le seul joueur à avoir été sélectionné au premier tour de deux drafts de ligues majeures, respectivement la MLB (26e choix en 1989 par les Seattle Mariners) et la NBA (20e choix en 1993 par les Charlotte Hornets). Burrell choisit finalement de faire carrière dans le basket-ball[réf. nécessaire].
- Carl Lewis a été drafté la même année que Michael Jordan (en 1984) par les Chicago Bulls ! Choisi en seconde position lors du dixième tour (soit exactement le 200e choix), Lewis, comme la majorité des joueurs de fin de draft n’a jamais joué en NBA.
1ers choix, franchises et origines
Internationalisation de la draft
Voir aussi
Liens internes
Liens externes
- (en) Site officiel du repêchage de la NBA
- (en) Site sur les Européens candidats au repêchage de la NBA
- (en) Les non-draftés notables
Notes et références
- Larry Bird vous conte la draft NBA, Le Journal du dimanche, 2 juillet 2007. Consulté le 27 août 2009
- (en)NBA.com: Evolution of the Lottery, nba.com. Consulté le 23 août 2009
- Worst picks, Mondial Basket n°199, juillet-août 2010, page 82
- (en)Harriston, Keith. Jenkins, Sally, « Maryland Basketball Star Len Bias Is Dead at 22 », The Washington Post, 20 juin 1986. Consulté le 20 mai 2010
- Mondial Basket n°199, juillet-août 2010, page 82 Best picks,
Wikimedia Foundation. 2010.