- Double assassinat dans la rue Morgue
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Double assassinat dans la rue Morgue (The Murders in the Rue Morgue dans l'édition originale) est une nouvelle d'Edgar Allan Poe, parue en avril 1841 dans le Graham's Magazine, traduite en français d'abord par Isabelle Meunier[1] puis, en 1856, par Charles Baudelaire dans le recueil Histoires extraordinaires. C'est la première apparition du détective inventé par Poe, le chevalier Dupin qui doit faire face à une histoire de meurtre incompréhensible pour la police.
Sommaire
Résumé
Double Assassinat dans la rue Morgue met en scène le détective Dupin et un de ses amis, qui joue le rôle de narrateur. L’histoire se déroule à Paris, au XIXe siècle. Cependant, la plupart des lieux cités dans la nouvelle, dont la rue Morgue, n'existent pas.
Le début de la nouvelle est une réflexion sur l'importance qu'on donne à l'analyse dans l'esprit humain. La suite est un exemple qui décrit l'incroyable capacité d'analyse de Dupin, qui devine à quoi pense son ami juste en observant ses mouvements en marchant dans la rue. Dupin et le narrateur apprennent alors qu'un meurtre déroute les policiers français : on a retrouvé les cadavres de deux femmes de la famille L'Espanaye, une mère et sa fille, vivant en vieilles filles dans un immeuble de la rue Morgue. Le corps de la fille présente des marques de strangulation et était violemment encastré dans le conduit de cheminée. Celui de la mère avait la gorge tranchée net, et se trouvait à moitié démembré sur les pavés de la cour derrière l'immeuble.
Or, il n'y a ni mobile pour le crime, ni même une explication plausible. Les fenêtres sont fermées et bloquées de l'intérieur mais personne n'a pu s'enfuir par la porte puisque des gens, entendant les cris, s'y sont précipités. Tous les témoins (les voisins ayant entendu une partie de la scène) s'accordent à dire qu'il y avait deux voix, dont une grave, parlant français ; mais personne n'a pu déterminer quelle était la deuxième.
Dupin décide de résoudre l'affaire. Grâce à ses contacts dans la police, il peut fouiller le lieu du crime, et grâce aux indices, parvient à la conclusion que la voix inconnue n'est pas humaine. En effet, le meurtre est explicable si le coupable est... un orang-outan. Avec le sens de la mise en scène qui lui est propre, Dupin décide de mettre une annonce dans le journal signalant qu'il a retrouvé un orang-outan. Le soir même, un marin ayant signalé la disparition de son orang-outang vient le chercher chez Dupin. Ce dernier lui explique alors sa théorie. Confondu par les conclusions de Dupin, le maître avoue : c'est effectivement son primate le coupable, et c'est lui-même qui était la première voix (il l'avait poursuivi pour le rattraper et l'empêcher de faire une bêtise).
Adaptations
Télévision
- en 1973, par Jacques Nahum, dans un téléfilm intitulé Le Double Assassinat de la rue Morgue, avec Daniel Gélin, Georges Descrières, Philippe Ogouz, Catherine Rich, Nadine Alari et Edmond Tamiz ;
Cinéma
- en 1932, par Robert Florey, dans le Double Assassinat dans la rue Morgue.
- en 1954 par Roy Del Ruth, dans Le Fantôme de la rue Morgue.
- en 1986, par Jeannot Szwarc, dans un film intitulé Le Tueur de la Rue Morgue (The Murders in the Rue Morgue), avec, parmi les principaux interprètes, George C. Scott, Rebecca De Mornay, Maxence Mailfort, Val Kilmer et Maud Rayer.
Bande dessinée
- en 1974, par Guido Crepax, dans Charlie Mensuel, n° 64, sous le titre Double assassinat dans la rue Morgue ;
- en 2007, par Ceka et Clod, aux éditions Akileos, sous le titre Double assassinat dans la rue de la Morgue ;
- en 2009, par Jean-David Morvan et Fabrice Druet, aux éditions Delcourt, sous le titre Double assassinat dans la rue Morgue ;
Musique populaire
- Une chanson d'Iron Maiden y fait référence : Murders In the Rue Morgue (Album Killers)
Livre audio
- Double Assassinat dans la rue Morgue lu par le comédien Serge Djen, paru aux éditions Des Oreilles Pour Lire en 2009.
Notes et références
- Arthur Hobson Quinn, Edgar Allan Poe, critical biography, The Johns Hopkins University Press, 1998, p. 519. Cette traduction est parue dans le numéro du 31 janvier 1847 de la revue socialiste La Démocratie pacifique, dont le directeur était Victor Meunier, fouriériste, mari d'Isabelle qui était d'origine anglaise.
Voir aussi
Articles connexes
Catégories :- Nouvelle parue en 1841
- Nouvelle de littérature policière
- Nouvelle d'Edgar Allan Poe
- Énigme en chambre close
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