Directoir

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Directoire

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Paul Barras, l’homme-clé du Directoire.

Le Directoire est le régime politique chargé du pouvoir exécutif séparé entre cinq directeurs (suffrage censitaire rétabli) en France du 26 octobre 1795 (4 brumaire an IV) au 9 novembre 1799 (18 brumaire an VIII).

Sommaire

Histoire

Période intermédiaire entre la Terreur et le 18 Brumaire, le Directoire apparaît comme une époque méconnue de la Révolution française. Face aux figures de Robespierre et de Bonaparte, le Directoire avec son exercice collégial du pouvoir a été plus délaissé par l’historiographie.

Selon la Constitution de l'an III (cf. titre IV, article 32), le pouvoir exécutif est délégué à un Directoire de cinq membres, nommé par le Corps législatif, faisant alors les fonctions d’Assemblée électorale, au nom de la Nation. Les cinq premiers « Directeurs » sont Reubell, Barras, La Révellière Lépeaux, Carnot et Letourneur. Chaque année un Directeur (choisi par tirage au sort) doit céder sa place. Avant le coup d'État du 18 fructidor an V, et après le remplacement de Barthélémy (déporté) et de Carnot (en fuite), le Directoire est aux mains d’un triumvirat (Reubell, Barras, La Révellière Lépeaux). Le Directoire fut parfois qualifié de République bourgeoise ou des propriétaires. Le Directoire siège au Palais du Luxembourg.

Les débuts du Directoire sont une époque de gloire pour les armées françaises : toute l’histoire militaire de ce temps est dans les noms de Bonaparte, de Kléber, de Desaix, de Masséna, de Moreau. Nomination le 29 brumaire an VII, de Nicolas-Noël Boutet en qualité de Directeur général des Manufactures d’Armes et Ateliers de réparation de France.

À l’intérieur, le travail du Directoire tend à rapprocher peu à peu les intérêts, à éteindre les passions et les haines, à asseoir le nouveau gouvernement, sans employer de moyens odieux et criminels ; cependant il se voit dans la nécessité de recourir à une banqueroute déguisée sous l'euphémisme de tiers consolidé.

Malgré les succès militaires de Napoléon Bonaparte en Italie (1797), qui permettent de lever d’importantes contributions de guerre, le Directoire, mené par Barras (« le roi des Pourris » selon Bonaparte), devient rapidement synonyme de corruption et de déroute financière de l’État (inflation des assignats). Les Directeurs, incapables de s'entendre entre eux, sont accusés d’incapacité.

Sieyès et ses amis désignent Joubert pour être l’exécutant du coup d’État qu’ils préparent contre le Directoire. Mais le sort en décide autrement. Joubert est tué à la bataille de Novi le 28 thermidor an VII. C'est Bonaparte qui met fin au Directoire par le coup d'État du 18 brumaire, qui donne naissance au Consulat. Les cinq Directeurs sont alors Barras, Sieyès, Gohier, Ducos et Moulin.

Un à-côté du Directoire : Incroyables et Merveilleuses

Article détaillé : Incroyables et Merveilleuses.
Un Incroyable et une Merveilleuse

Une fureur de divertissement s’est emparée de la société du Directoire. Depuis que la Terreur est terminée la jouissance est à l’ordre du jour.

Les jolies femmes cèdent à la mode de l’antiquomanie : robes à la Diane ou à la Flore, tuniques couleur chair largement ouvertes sur le flanc et au décolleté généreux. On se vêt, ou plutôt on se dévêt de tulle, de gaze ou de linon transparent qui ne cache rien des formes. L’exposition des produits de l’industrie nationale organisée en 1798 témoigne de cet engouement pour le luxe.

« Ah ! S’il y voyait ! »
Gravure satirique anonyme de 1797 montrant un « aveugle » déchirant « par mégarde » la robe transparente d’une Merveilleuse qui expose ainsi ses fesses au public.

Le grand luxe de ces Merveilleuses - c’est ainsi qu’on appelle les beautés du temps - c’est la perruque, ou plutôt la multitude de perruques, car il en existe pour toutes les heures du jour : généralement blondes, on en voit des noires, des bleues, des vertes.

Les cavaliers de ces dames sont nommés les Incroyables, ou plutôt les Incoyables, car ils jugent élégant de supprimer les r (le r de Révolution, de Roi ou ceux qu’on entend dans Terreur) et même toutes les consonnes, devenant ainsi presque inintelligibles. Ils arborent des accoutrements excentriques : habit vert à grands godets, taille pincée, large culotte, énorme cravate sous laquelle le menton disparaît. Ils ont le nez chaussé de grosses lunettes et sont coiffés en « oreilles de chien », leurs cheveux tombant sur les oreilles. Leurs parfums à base de musc leur valent aussi le surnom de « muscadins ». Le bicorne sur la tête, ils tiennent en main un gourdin qu’ils appellent leur « pouvoir exécutif » et grâce auquel ils peuvent tenir le haut du pavé.

Au début du Directoire, cette jeunesse se retrouve dans les Bals des victimes où n'étaient admis que les personnes ayant eu un proche guillotiné pendant la période de la Terreur.

Aisée, dépensant sans compter, elle se retrouve à Paris dans tous les lieux à la mode : théâtres, tripots, glaciers, Tivoli ou Frascati, allée des veuves aux Champs-Élysées ou galerie du Palais-Royal. La danse est à l’honneur et les bals publics pullulent. Élégants et élégantes se vantent de fréquenter les plus renommées des « Merveilleuses » : Mademoiselle Lange, Madame Tallien, Madame Récamier, ou deux créoles très recherchées, les citoyennes Beauharnais et Hamelin. C’est l’avènement du « salon» (de Madame Tallien ou de Madame Récamier notamment), lieu de sociabilité où il faut être vu. Paris assoit définitivement son hégémonie sociale et culturelle sur la France et fait oublier les fastes versaillais d’antan.

Leur protecteur, Paul Barras, est un personnage influent auquel il est bon de faire sa cour ; il donne des fêtes luxueuses, où se presse une société disparate : royalistes et jacobins repentis, grandes dames et courtisanes. Les mœurs sont libres : on divorce pour se remarier et re-divorcer au plus vite.

Cette classe de nouveaux riches que la vente aux armées et l’agiotage a enrichis, devait connaître une mise au pas et un certain regain de sobriété et de pudeur lors de l’avènement du premier consul.

Style

Le Style Directoire adopté pendant cette période en ce qui concerne les arts décoratifs, l’architecture et le mobilier est une évolution du néoclassicisme et il annonce l’empire. Ce style se veut sobre et les formes carrées.

Bibliographie

Voir aussi

Liens externes


Source partielle

« Directoire », dans Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang [sous la dir. de], Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, 1878 [détail des éditions]  (Wikisource)

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Convention nationale
Pouvoir exécutif de la République française
1795-1799
Consulat (Napoléon Bonaparte, Premier Consul)
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