- Der Hölle Rache
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Der Hölle Rache kocht in meinem Herzen
Air de la Reine de la Nuit
Der Hölle Rache kocht in meinem Herzen[1], connu en français sous le nom d'Air de la Reine de la Nuit, est le célèbre air de l'opéra La Flûte enchantée (Die Zauberflöte) de Mozart chanté au second acte par la Reine de la Nuit. Il est considéré comme l'un des airs les plus virtuoses de l'art lyrique et requiert un soprano dramatique qui vocalise avec aisance[2].
Sommaire
L'air
« Der Hölle Rache kocht in meinem Herzen » (couramment abrégé en « Der Hölle Rache ») est souvent cité comme l’Air de la Reine de la Nuit de référence bien que le personnage chante une autre aria, certes moins fameuse, plus tôt dans l'opéra, « O zittre nicht, mein lieber Sohn ».
Situé dans le second acte de l'opéra, à la scène 8, l'air dépeint l'accès de rage vengeresse lors duquel la Reine de la Nuit donne un poignard à sa fille Pamina et l'enjoint de tuer le Grand-Prêtre Sarastro, menaçant même de la renier si elle ne lui obéit pas.
La musique
« So bist du meine Tochter nimmer mehr. » Début du premier passage en colorature.
L'air est écrit en ré mineur, et orchestré pour flûtes, hautbois, bassons, cors, et trompettes par deux, timbales et cordes. C'est un orchestre plus large que pour « O zittre nicht » : il comprend la totalité (en dehors des trombones) des instruments employés dans l'opéra.Il est largement réputé pour être une œuvre nécessitant de grandes capacités vocales. Son ambitus est de deux octaves, du fa3 à fa5, le soprano devant chanter quatre contre-fa aigus d'affilée sans compter la reprise. L'aria demande une tessiture de « soprano léger » ou « soprano dramatique coloratura », du si3 au si4. Le contexte de l'exhortation vengeresse au meurtre exige une voix avec une charge dramatique importante.
Le texte
Le texte est tiré du livret en allemand d'Emanuel Schikaneder, ami de Mozart qui jouait aussi le rôle de l'oiseleur Papageno (baryton) lors de la première représentation à Vienne le 30 septembre 1791.
Texte original allemandTraduction françaiseDer Hölle Rache kocht in meinem Herzen;
Tod und Verzweiflung flammet um mich her!
Fühlt nicht durch dich Sarastro Todesschmerzen,
So bist du meine Tochter nimmermehr!
Verstossen sei auf ewig, verlassen sei auf ewig,
Zertrümmert sei'n auf ewig alle Bande der Natur
Wenn nicht durch dich Sarastro wird erblassen!
Hört! Hört! Hört, Rachegötter! Hört der Mutter Schwur!Une colère terrible consume mon cœur;
Le désespoir et la mort m’enflamment!
Si Sarastro ne meurt pas de ta main,
Tu n’es plus ma fille, non plus jamais!
Que soient à jamais bannis, à jamais perdus,
À jamais détruits tous les liens de la nature
Si Sarastro n’expire pas par ton bras!
Entendez! Entendez! Entendez, dieux de vengeance! Entendez le serment d’une mère !Sur le plan de la métrique, le texte consiste en un quatrain en pentamètre iambique (ce qui constitue une exception dans l'opéra essentiellement en tétramètre iambique), suivi par un quatrain en trimètre iambique puis par un couplet final en pentamètre. Le rythme est sur le schéma [ABAB][CCCD][ED].
Grandes interprètes de l'air
La première interprète de l'aria fut la belle-sœur de Mozart, Josepha Weber, alors âgée de trente-trois ans. Josepha avait une voix d'un registre extrêmement élevé et d'une grande agilité et sans doute Mozart, familier de ses capacités vocales, a-t-il écrit ces deux grandes arias à son attention.
On raconte que Mozart lui-même fut très impressionné par la performance vocale de sa belle-sœur. L'anecdote ressort d'une lettre écrite en 1840 par le compositeur Ignaz von Seyfried, et relate que dans la nuit de sa mort (le 4 décembre 1791), Mozart aurait chuchoté à Constanze :
« Silence, silence ! Hofer est en train de prendre son contre fa ; maintenant ma belle-soeur est en train de chanter sa seconde aria, Der Hölle Rache ; comme elle attaque et comme elle tient fermement son si bémol : Hört ! Hört ! Hört ! der Mutter Schwur ![3] »Un grand nombre de sopranos modernes ont chanté à la scène et enregistré l'air parmi lesquelles : Diana Damrau, Natalie Dessay, Cristina Deutekom, Edita Gruberova, Sumi Jo, Erika Miklósa, Edda Moser, Roberta Peters, Lucia Popp, Luciana Serra, Beverly Sills, Rita Streich, Cheryl Studer, Dame Joan Sutherland.
June Anderson chante l'aria, en anglais, dans le film Amadeus.
Notes
- ↑ Littéralement : La vengeance de l'enfer bout en mon cœur.
- ↑ François-René Tranchefort, L'opéra, Seuil, 1983, (ISBN 2 02 00 6574-6), p. 113
- ↑ Cité par Deutch (1965, 556). Le si bémol auquel Mozart fait référence est une longue et puissante note, chantée à la troisième répétition du Hört !, sur un inattendu accord de sixte napolitaine à l'orchestre, formant le climax de l'aria.
Bibliographie
- Otto Erich Deutsch Mozart: A Documentary Biography, (1965) Stanford University Press.
- Jean-Victor Hocquard, La Flûte enchantée, Aubier Montaigne, Paris, 1979, 254 p. (ISBN 2-7007-0154-2)
- Avant-Scène Opéra, La Flûte enchantée, Paris, janvier 1976, 130 p.
Sources
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Der Hölle Rache kocht in meinem Herzen ».
Articles connexes
- La Flûte enchantée (Die Zauberflöte)
- Autre air interprété par la Reine de la Nuit : O zittre nicht, mein lieber Sohn
- Wolfgang Amadeus Mozart
- Emanuel Schikaneder
- Josepha Weber, première Reine de la Nuit
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