- Acide 2,4-dichlorophénoxyacétique
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Acide 2,4-dichlorophénoxyacétique Structure 2D de l'acide 2,4-dichlorophénoxyacétique Général Nom IUPAC acide 2,4-dichlorophénoxyacétique Synonymes 2,4-D No CAS No EINECS PubChem SMILES InChI Apparence sans odeur. Cristaux incolores ou poudre blanche[1]. Propriétés chimiques Formule brute C8H6Cl2O3 [Isomères] Masse molaire[3] 221,037 ± 0,012 g·mol-1
C 43,47 %, H 2,74 %, Cl 32,08 %, O 21,72 %,pKa 2,73 [2] Propriétés physiques T° fusion 140,5 °C [4] T° ébullition 150 °C (Décomposition) [4] Solubilité 0,6 g·l-1 (eau, 20 °C) [4] Masse volumique 1,416 g·cm-3 à 25 °C [4] Pression de vapeur saturante 0,0186 mbar à 25 °C
0,53 mbar à 160 °C [4]Précautions Directive 67/548/EEC
XnPhrases R : 22, 37, 41, 43, 52/53, Phrases S : (2), 24/25, 26, 36/37/39, 46, 61, Transport 90 3077 SGH[5] H302, H317, H318, H335, H412,
DangerÉcotoxicologie DL50 541 mg·kg-1 (poulet, oral)
100 mg·kg-1 (chien, oral)
500 mg·kg-1 (hamster, oral)
347 mg·kg-1 (souris, oral)
375 mg·kg-1 (rat, oral) [2]LogP 2,81[1] Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire. L'acide 2,4-dichlorophénoxyacétique (noté aussi 2,4-D) est un désherbant de formule brute C8H6Cl2O3 sélectif contre les mauvaises herbes mais inactif sur le gazon et les céréales. Il empêche la chute des fruits et agit comme une hormone de croissance (auxine) sur les plantes qui meurent.
C'est un des contaminants de l'eau, des sols et de l'air et des pluies, qu'on retrouve aussi dans l'air intérieur, et adsorbé sur les poussières, sur les moquettes par exemple[6].
C'était un constituant de l'agent orange, herbicide utilisé à large échelle durant la guerre du Vietnam.
Sommaire
Historique
C'est un herbicide développé durant la Deuxième Guerre mondiale. Cet herbicide a été utilisé comme constituant de l'agent orange, un mélange d'herbicides utilisé durant la guerre du Vietnam pour faciliter la progression des troupes américaines dans la jungle[7].
Production et synthèse
L'acide 2,4-dichlorophénoxyacétique est principalement produit au moyen du procédé de Pokorny[7]. Le 2,4-dichlorophénol réagit avec l'acide chloroacétique dans une solution alcaline à 100 °C. Le solvant peut être de l'eau, du toluène, du xylène ou encore du chlorobenzène. Le produit est un mélange de sels et d'ester qui peuvent être convertis en acide à l'aide d'un acide fort. Le produit final est purifié par cristallisation ou par distillation.
Toxicologie
Il est classifié comme un perturbateur endocrinien ou suspecté de l'être, selon les pays. La Suède, la Norvège et le Danemark l'ont interdit et le Canada dans les espaces verts publics.
Sa toxicité semble la même qu'il soit sous forme d'acide, de sels ou d'esters. Il est selon Santé Canada faiblement irritant pour la peau, sans être un sensibilisant cutané (sauf selon une évaluation de la Commission européenne en 2001) sous forme d'ester d'éthyle et d'hexyle (EHE). Il n'irrite sévèrement l'oeil que sous sa forme acide.
A dose ingérée élevée (supérieure à la clairance rénale), chez l'animal de laboratoire, le 2,4 D affecte (outre les yeux, le foie et les reins) les glandes surrénales, les testicules et la thyroïde (y compris quand il est ingéré sous forme de sel ou d'esther), et chez le chien ces effets apparaissent à une doses moins élevée que chez les rongeurs, avec en outre un effet de délétion de la spermatogenèse et d'inhibition de l'activité prostatique chez le jeune chien[8].
Intoxication aiguë
- suite à inhalation de doses élevées de 2,4 D : sensation de brûlure dans le tractus respiratoire, faiblesse, perte d'appétit et de poids, sudation, miction réduite, étourdissement, perte de coordination, hémorragie gastgro-intestinale et effets sur le système nerveux.
- suite à exposition cutanée à des doses élevées de 2,4 D : nausée, vomissements, diarrhée, maux de tête, étourdissement, faiblesse, moindres réflexes de certains muscles, picotements ou douleurs ou sensation de brûlure aux extrêmités.
- suite à ingestion de doses élevées de 2,4 D : même symptômes que pour l'exposition cutanée (ci-dessus) avec en plus : sensation de brûlure de la langue et du tractus digestif, léthargie, paralysie, congestion interne, perturbation du cerveau, œdème pulmonaire, convulsions, perte de réflexe, hypotonie et éventuellement coma.
Le chien y est plus sensible que le chat ou la souris (élimination rénale 30 fois moindre). Une variabilité interhumaine a aussi été constatée par plusieurs études cités par l'évaluation canadienne.
Intoxication chronique
Selon les données disponibles, un effet de perturbateur endocrinien semble exister, puisque chez le rat le 2,4 D affecte d'abord les reins mais aussi la thyroïde, les testicules, les ovaires, l'utérus, les glandes surrénales, le thymus et la moelle osseuse. les poumons et yeux sont aussi touchés. Chez le chien le poids du cerveau diminue et des lésions affectent le foie et les reins.
Toxicocinétique
Le produit ingéré passe dans le sang dès l'heure qui suit avec un pic 4 heures après et les formes non-acides du produit sont hydrolisées dans l'organisme (et dans le cas où le produit a été ingéré, il est excrêté sous forme acide, à 75 % en moins de 48 h chez un adulte en bonne santé). L'excrétion est plus lente si l'exposition était cutanée[9]
C'est un neurotoxique (à forte dose).
Notes et références
- 2, 4 - D, fiche de sécurité du Programme International sur la Sécurité des Substances Chimiques, consultée le 9 mai 2009
- (en) « 2,4-D » sur ChemIDplus, consulté le 24 février 2009
- Atomic weights of the elements 2007 sur www.chem.qmul.ac.uk. Masse molaire calculée d’après
- Entrée de « 2,4-D » dans la base de données de produits chimiques GESTIS de la IFA (organisme allemand responsable de la sécurité et de la santé au travail) (allemand, anglais), accès le 24 février 2009 (JavaScript nécessaire)
- règlement CE N° 1272/2008 (16 décembre 2008) Numéro index dans le tableau 3.1 de l'annexe VI du
- Voir étude citée en Bibliographie (Bulletin de veille de l'AFSSET de juillet 2008)
- Marguerite L. Leng, Ullmann's Encyclopedia of Industrial Chemistry, Chlorophenoxyalkanoic Acids, Wiley-VCH Verlag GmbH & Co, 2002
- évaluation EPA, USA, 2005
- paragraphe 3.2 de l'évaluation canadienne citée en lien externe, citant notamment IPCS 1997.
Voir aussi
Bibliographie
- Exposition des populations aux pesticides dans l'environnement (Période : octobre 2007 à février 2008) Evaluation des expositions résidentielles de la population aux insecticides ou aux herbicides considérés comme non persistants, Document de veille en santé environnementale de Ghislaine BOUVIER de l'Université Bordeaux 2 pour l'AFSSET, juillet 2008 Voir page 16 du bulletin
Articles connexes
Liens externes
- Profil toxicologique du 2,4D et risques à la santé associés à l'utilisation de l'herbicide en milieu urbain (Avis scientifique de l'Institut national de santé publique du Québec, Janvier 2006, 63 pages)
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