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Culture et espéranto
La culture espérantophone désigne l'ensemble des éléments culturels engendrés par l'espéranto pour accéder à une culture internationale.
L'espéranto est une langue construite a posteriori, souvent accusée d'être également une langue sans culture. Pourtant, le premier livre en espéranto publié en 1887 par Ludwik Lejzer Zamenhof contenait déjà un poème ; par conséquent, dès l'origine donc, l'espéranto avait d'autres ambitions que de permettre simplement la communication utilitaire entre gens de langues maternelles différentes.
Sommaire
Culture espérantophone
Il existe plus de 30 000 ouvrages en espéranto (dont environ 70 % d'écrits originaux) et plus de cent revues écrites dans cette langue sont publiées régulièrement. Des espérantophones utilisent la langue pour voyager dans le monde et un réseau convivial nommé Pasporta Servo, permet d'être hébergé gratuitement chez d'autres espérantophones. D'autres correspondent avec des amis dans beaucoup de pays grâce au service Koresponda Servo.
Chaque année de nouveaux textes littéraires et de nouvelles chansons sont écrits, et des revues en espéranto sont éditées. La musique en espéranto a d'ailleurs son propre label, nommé Vinilkosmo. Radio Arkivo et Radio Esperanto sont des stations disponibles en ligne sur le web, de nombreux autres programmes sur d'autres stations traitent de divers thèmes et des films en espéranto sont produits. En septembre 2003, la version en espéranto de Wikipédia a donné des informations sur quatorze films, dont Incubus avec William Shatner. L'espéranto a aussi son lot de proverbes, Ludwik Lejzer Zamenhof, ayant traduit en espéranto une importante collection réunissant des proverbes originaires de nombreux pays.
En 2001, l'Association mondiale d'espéranto (Universala Esperanto-Asocio) comptait des membres dans 119 pays. Chaque année, de 1 500 à 6 000 espérantophones se donnent rendez-vous pour le Congrès Universel d'Espéranto (Universala Kongreso de Esperanto) et chaque 15 décembre (date de naissance de Ludwik Lejzer Zamenhof), des espérantophones du monde entier fêtent l'anniversaire de Ludwik Lejzer Zamenhof.
D'autres rencontres ont lieu, dans des proportions et pour des durées différentes ; http://www.esperanto.hu/eventoj/2009.htm donne la liste des évènements relatifs à l'espéranto pour l'année 2009.
La Espero (L'Espoir) est l'hymne de la collectivité espérantophone : il est dans cette collectivité l'un des plus célèbres poèmes originellement écrit en espéranto par Ludwik Lejzer Zamenhof.
Pendant le premier Congrès d'espéranto, à Boulogne-sur-Mer en 1905, il a été décidé qu'un espérantiste était quelqu'un qui savait parler l'espéranto « sans se soucier de ses motivations », et que ses opinions concernant l'expansion de l'espéranto lui étaient personnelles.
(1) Le terme espérantiste désigne habituellement ce qui a trait à l'espéranto sans le comprendre strictement comme « partisan de l'espéranto ». On pourrait dire aussi « culture espéranto », en utilisant le mot comme adjectif. Le terme « espérantophone » ne désigne que les locuteurs de l'espéranto considérés individuellement, et ne prend pas en compte la dimension de communauté culturelle que représente « le mouvement espérantiste » dans lequel on utilise même l'expression « esperantopopolo » (peuple espérantiste).
Culture propre ou communauté interculturelle ?
Comme pour toutes les langues parlées sur un territoire géographique dispersé, nous trouvons des liens culturels rapprochant les locuteurs de la langue et d'autres les éloignant.
Aspects culturels communs
Certains mots particulièrement expressifs ou savoureux en espéranto n'existent pas dans d'autres langues et sont directement liés au statut de langue auxiliaire de l'espéranto. Par exemple, le verbe krokodili signifie « agir comme un crocodile », et renvoie à l'idée de « parler une langue nationale à l'intérieur d'un milieu espérantophone ». On pourrait le traduire par « faire des messes basses » ou « parler en aparté ».
Les sigles et abréviations des différentes associations espérantophones forment également un socle culturel commun, car même lorsqu'ils sont traduits dans une langue nationale, ils représentent des références culturelles que ne possèdent pas les non-espérantophones.
L'espéranto est parfois qualifiée de langue neutre. Pourtant, ce qualificatif n'implique pas l'absence de culture ou la neutralité politique de cette langue. Ludwik Lejzer Zamenhof, qui a établi les bases de l'espéranto, l'a fait pour donner aux peuples une langue rationnelle leur permettant de se libérer du chauvinisme et des rapports de force. C'est bien là un objectif politique, au sens non péjoratif de ce terme. L'expression « langue neutre » se réfère à la neutralité perçue par ceux qui choisissent de s'exprimer dans cette langue.
Ce sentiment de neutralité a plusieurs origines :
- comme l'espéranto n'est la langue d'aucune puissance, aucun des deux interlocuteurs n'a l'avantage décisif de s'exprimer dans sa langue maternelle. L'espéranto garantit, au moins d'un point de vue linguistique, un rapport d'égal à égal.
- comme chacun des deux interlocuteurs a une expérience de l'espéranto, chacun d'eux a conscience qu'il s'agit d'une langue rationnelle : la valeur affective (inconsciente) associée à l'espéranto dans l'esprit des interlocuteurs est toujours inférieure, à la limite égale, mais jamais supérieure, à celle qui est associée à toute langue issue d'un peuple sur lequel nous avons tous un certain nombre de sentiments divers. De plus, quand on parle une langue nationale, on utilise forcément les expressions, les tics gestuels, le référentiel culturel commun au peuple dont c'est la langue, même si nous n'appartenons pas à ce peuple. Cela ne peut pas se produire avec l'espéranto.
Aspects culturels divergents
De même qu'un Français et un Québécois (ou un Allemand et un Autrichien) partageant la même langue possèdent des références culturelles différentes, les espérantophones de différents pays connaissent certainement mieux les auteurs espérantistes de même nationalité qu'eux. Il peut s'agir d'écrivains, de personnalités du mouvement associatif ou simplement de références culturelles propres à la culture de leurs pays. En effet, l'espéranto n'est pas une simple langue, mais avant tout un facteur de propagation des cultures de différents pays. On peut ainsi découvrir des œuvres culturelles de différents pays grâce à l'espéranto, souvent avant même que celles-ci ne soient traduites en français. Ceci est d'autant plus vrai pour les œuvres écrites en langues minoritaires.
Voir aussi
Articles connexes
- Littérature en espéranto
- Principaux auteurs
- Musique en espéranto
Liens externes
- Culture et esperanto : ce qu'il faut savoir par Claude Piron
- Panorama de l'espéranto, section musique
- Panorama de l'espéranto, section livres
- Radio arkivo Archives en MP3 de radios de Chine, de Cuba, du Vatican, du Panama, de France, de Pologne
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