- Cristo Redentor
-
Statue du Christ Rédempteur
Christ Rédempteur Présentation Période ou style Art sacré contemporain Type Statue Architecte Heitor da Silva Costa Paul Landowski Date de construction 1926-1931 Dimensions 38 m Classement Monument historique (1973) Géographie Latitude
LongitudePays Brésil État État de Rio de Janeiro Commune Rio de Janeiro Géolocalisation sur la carte : Brésil Monument - Monuments par pays modifier Le Christ Rédempteur (en portugais : O Cristo Redentor) est le nom donné à la grande statue du Christ dominant la ville de Rio de Janeiro au Brésil, du haut du mont du Corcovado où elle se situe. De simple monument religieux à ses débuts, elle est devenue au fil des ans un des emblèmes reconnus internationalement de la ville, au même titre que le Pain de Sucre, la plage de Copacabana ou le carnaval de Rio.
Sommaire
Présentation
Classé monument historique depuis 1973, le Christ du Corcovado est l'un des endroits touristiques les plus fréquentés de Rio avec 600 000 visiteurs par an[1].
Établie au cœur du parc national de la forêt de Tijuca, à une altitude de 710 mètres, la statue mesure 38 mètres de haut (dont 30 pour le personnage et 8 pour le piédestal, qui occupe une aire de 100 m²). Sa masse est de 1 145 tonnes, la masse approximative de la tête est de 30 tonnes et celui de chaque main de 8 tonnes. La tête mesure 3,75 m, chaque main 3,20 m, la largeur de la tunique est de 8,50 m. L'envergure entre les deux mains est de 28 mètres.
Ces dimensions font d'elle l'une des plus grandes statues du genre au monde. Seul le Christ de la Concorde à Cochabamba en Bolivie, est plus grand, avec ses 40,44 m de haut (dont 34,20 pour le personnage et 6,24 pour le piédestal)[2].
Le Christ Rédempteur possède à sa base une chapelle dédiée à Nossa Senhora Aparecida, où sont célébrés mariages et baptèmes[3].
Pour anecdote amusante, les habitants de São Paulo disent de lui qu'il a les bras écartés pour acclamer les cariocas qui travaillent...
Historique
Le site
La vue qu'offre le site exerce une fascination sur les premiers colons portugais, qui le baptisent mont Pináculo da Tentação (Pinacle de la Tentation) au XVIe siècle, avant de le rebaptiser Corcovado (« Bossu » en portugais) un siècle plus tard. La route qui mène en son sommet est construite en 1824. La ligne de chemin de fer du Corcovado, au départ de la gare de Cosme Velho, est quant à elle inaugurée le 9 octobre 1884 par l'empereur Pierre II du Brésil. Longue de 3 824 mètres[4], elle est la première du pays à être construite à des fins exclusivement touristiques[5]. Le train, plus ancien que la statue elle même, transportera pendant les cinq années de travaux les pièces nécessaires à sa construction[4]. En 1910, la ligne est la première du Brésil à être électrifiée[4], et les anciens trains à vapeur sont remplacés par des machines électriques[3].
Le Corcovado avant la construction du Christ Rédempteur
Un premier projet
L'idée de construire un monument religieux au sommet du Corcovado est suggérée une première fois en 1859 par le père lazariste Pedro Maria Boss. À son arrivée à Rio, il est séduit par l'endroit et demande à la princesse Isabelle du Brésil de lui octroyer les moyens nécessaires à la mise en œuvre de son dessein, mais bien qu'en accord avec la morale catholique de la monarchie d'alors, le projet reste sans suite. La République est ensuite proclamée, le principe de séparation de l'Église et de l'État adopté[3].
Le choix
Il faudra attendre 1921 pour que l'idée soit reprise, dans le cadre des commémorations du centenaire de l'Indépendance du Brésil l'année suivante. L'Église souhaite à cette occasion réaffirmer son influence dans le pays. La première idée est de réaliser une statue du Christ en bronze, et de l'exposer au sommet du Pain de Sucre. L'assemblée chargée de discuter du projet émet des doutes et fait d'autres propositions, notamment en proposant deux autres endroits possibles : le mont de Santo Antônio et le Corcovado. Ce dernier est finalement choisi, en raison de sa plus grande élévation[3].
L'équipe
Le projet sélectionné en 1923 après concours est celui de l'ingénieur brésilien Heitor da Silva Costa. Il se rend en Europe afin d'exécuter la maquette définitive et d'étudier les problèmes liés à la construction. Il y rencontre le sculpteur français Paul Landowski, à qui il confie la réalisation du projet. Entre temps, une campagne de collecte de fonds est menée, essentiellement auprès de donateurs catholiques, mais les dons tardent à arriver. Par ailleurs, la maquette fait l'objet de diverses modifications, expliquant un certain retard pris dans les travaux[3].
La réalisation
La première pierre est en effet posée le 4 avril 1922, mais les travaux ne débutent réellement qu'en 1926. En 1928, une commission technique examine le projet. L'armature métallique est remplacée par une structure en béton armé réalisée par l'ingénieur français Albert Caquot et la statue est redessinée pour prendre la forme d'une croix. Plusieurs matériaux sont envisagés pour le revêtement, avant que le choix ne se porte sur la stéatite, roche tendre mais très résistante et qui ne se fissure pas sous l'effet des variations de température[3].
L'inauguration
La cérémonie d'inauguration a finalement lieu le 12 octobre 1931, en présence du cardinal Dom Sebastião Leme et du chef du gouvernement provisoire, Getúlio Vargas. À l'initiative du journaliste Francisco de Assis Chateaubriand, le scientifique italien Guglielmo Marconi est invité à procéder à la première illumination du monument depuis Naples, d'où il émet un signal électrique vers une station de réception à Dorchester en Angleterre, qui le redirige vers une antenne située dans le quartier Jacarepaguá de Rio. Le mauvais temps empêche la manœuvre, et l'illumination est déclenchée localement, sans entamer le brio de la cérémonie[3]. Le système d'éclairage sera remplacé deux fois par la suite, en 1932 puis en 2000.
Le discours de consécration du monument, prononcé par le cardinal Dom Sebastião Leme, ne laisse pas de doute sur les objectifs d'un tel monument : évangélisation et reprise du pouvoir de l'Église dans un État républicain. « Que cette image sacrée soit le symbole de votre lieu de vie, de votre protection, de votre prédilection, de votre bénédiction qui rayonne sur le Brésil et les Brésiliens ». Ce jour-là, l'épiscopat brésilien et plus de cinq cents prêtres demandent la béatification du petit français Guy de Fontgalland[6], mort en 1925 à l'âge de onze ans.
Le monument fait l'objet d'un certain mécontentement de la part d'autres organisations religieuses, notamment protestantes, dès 1923. Mais au fil du temps, il finit par faire l'unanimité, représentant moins un symbole religieux qu'une icone de la ville[3].
Travaux suivants
Passé sous la responsabilité du l'Institut du Patrimoine Historique et Artistique National en 1937, le monument subit des travaux en 1980 à l'occasion de la visite du pape Jean-Paul II, puis de nouveau en 1990. D'autres travaux d'aménagement importants sont réalisés en 2003, avec la mise en service d'un escalier mécanique et d'un ascenseur panoramique, facilitant l'accès au monument[3].
De nos jours
Le Christ Rédempteur est protégé par des droits commerciaux détenus par la Mitre Archiépiscopale de Rio de Janeiro (Mitra Arquiepiscopal do Rio de Janeiro). Il se situe sur le domaine public, géré par l'Institut Brésilien de l'Environnement et Ressources Naturelles Renouvelables (Instituto Brasileiro do Meio Ambiente e dos Recursos Naturais Renováveis).
Le 7 juillet 2007, ce monument a été choisi comme l'une des sept nouvelles merveilles du monde par plus de 100 millions d'internautes, suite d'un vote organisé par la New Seven Wonders Foundation, liée à la New Open World Corporation, et dont les résultats ont été dévoilés à Lisbonne. L'UNESCO a rappelé dans un communiqué qu'elle n'a aucun rapport avec cet événement[7].
Références culturelles
Chanson
Le monument est le thème principal ou est cité dans les chansons suivantes :
- Alagados, des Paralamas do Sucesso (E a cidade que tem braços abertos/No cartão postal)
- Corcovado, de Tom Jobim (Da janela vê-se o Corcovado/O Redentor, que lindo)
- Expresso 2222, de Gilberto Gil (O Cristo é como quem foi visto subindo ao céu)
- Las Muchachas de Copacabana, de Chico Buarque (Corcovado em Mar del Plata/Tem)
- Os Passistas, de Caetano Veloso (O Corcovado e o Redentor daqui)
- Paralelas, de Belchior (No Corcovado/Quem abre os braços sou eu)
- Samba do Avião, de Tom Jobim (Cristo Redentor/Braços abertos sobre a Guanabara)
- Samba do Grande Amor, de Chico Buarque (Fiz promessa até/Pra Oxumaré/De subir a pé o Redentor)
- Subúrbio, de Chico Buarque (Lá tem Jesus/E está de costas)
- Um Trem para as Estrelas, de Cazuza (São 7 horas da manhã/Vejo Cristo da janela [...] Estranho o teu Cristo, Rio/Que olha tão longe, além/Com os braços sempre abertos/Mas sem proteger ninguém)
- O País do Futuro, Camisa de Vênus (...mas muita fé em Jesus Cristo/Quem sabe ele se zanga, desce lá do Corcovado/Passa o cajado nessa corja, Deus também fica retado)
- Realidade Virtual, Engenheiros do Hawaii (A neblina encobre o Cristo e a lagoa se ilumina)
- Redentor, Zélia Duncan (Você sabia, meu amor, que da minha janela/ eu vejo o Cristo Redentor, ele tá sempre lá em cima)
- Braços cruzados, Zélia Duncan (Cristo Redentor, eu vi seus braços cruzados)
- Rio de Janeiro, Diante do Trono (Rio de Janeiro, que o Cristo vivo e verdadeiro estenda os braços sobre nós)
Cinéma
- OSS 117 : Rio ne répond plus : une des dernières scènes du film se passe au pied, à l'intérieur et sur un des bras de la statue du Christ Rédempteur.
Vue panoramique
Répliques
- Portugal
Cristo-Rei, est l'une des constructions les plus hautes du Portugal, avec 110 m de haut. Inauguré le 17 mai 1959, il se situe à Almada.
- États-Unis
La statue du Christ des Ozarks est une sculpture monumentale de Jésus située à Eureka Springs en Arkansas.
- Brésil
La ville de Taubaté a également une réplique, haute de 21 m avec un piédestal de 8 m. La construction débute en 1953 et l'inauguration a lieu le 31 mai 1956[8].
La ville de Balneário Camboriú possède le Cristo Luz, sur l'un des points les plus élevés de la ville. Haut de 33 m et large de 22 m, il pèse 528 tonnes[9].
Currais Novos dans le Rio Grande do Norte possède une réplique, le Cristo Rei, installée sur une place de la ville [10].
Caxias, au Maranhão, possède sa réplique.
- Mexique
Christ de Copoya à Tuxtla Gutiérrez
Cristo de la Noas à Torreón
- Bolivie
Cristo de la Concordia à Cochabamba
- Pérou
Cristo de Yungay, Yungay
- Colombie
Cerro de Cristo Rey à Cali
Cristo-Rei au Portugal
Christ des Ozarks aux États-Unis
Réplique à Taubaté au Brésil
Cristo Luz à Balneário Camboriú au Brésil
Cristo Rei à Currais Novos au Brésil
Christ de Copoya, à Tuxtla Gutiérrez au Mexique
Cristo de la Noas à Torreón au Mexique
Cristo de la Concordia à Cochabamba (Bolivie)
Cristo de Yungay, Yungay au Pérou
Cerro de Cristo Rey à Cali en Colombie
Notes et références
- ↑ Ulyssemag.com
- ↑ Know Bolivia
- ↑ a , b , c , d , e , f , g , h et i Le Christ Rédempteur, 70 ans d'histoire
- ↑ a , b et c Site officiel du Christ Rédempteur
- ↑ Le train du Corcovado
- ↑ Un collège de Copacabana porte toujours son nom, Guido de Fontgalland
- ↑ Unesco.org
- ↑ Taubate-sp.com.br
- ↑ Camboriu Balneario.com
- ↑ Robson Pirès blog
Voir aussi
Liens externes
- Site officiel
- Vue satellite du Christ Rédempteur sur WikiMapia
- Le Christ du Corcovado
- Galerie de photos sur The Rio de Janeiro Photo Guide
- Portail de l’architecture chrétienne
- Portail du Brésil
Catégories : Monument art déco | Édifice religieux brésilien | Rio de Janeiro | Représentation de Jésus-Christ dans la sculpture | Sculpture de Landowski
Wikimedia Foundation. 2010.