- "Nationalités" de Chine
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Ethnies de Chine
La République populaire de Chine reconnaît sur son territoire 56 ethnies ou nationalités[1] dont les Han. Mentionnée sur la carte d'identité, l'identité de minorité permet, selon le gouvernement chinois, d'appliquer une discrimination positive, afin de préserver la culture et la langue des peuples non Hans.
La République de Chine (Taïwan) distingue de la même manière 14 minorités (aborigènes) de l'île[2].Sommaire
Notion de nation-ethnie en Chine
La traduction du terme 族 Zú dans les documents officiels chinois en français est Nationalité, et Nationality en anglais. Cette notion est typiquement chinoise (Chine continentale + Taiwan). Le terme « ethnie » est ici à prendre au sens de nation, et non de citoyenneté (significations confondues en France). Une nation correspond globalement à une ethnie, un peuple uni par une culture, une langue, une religion ou des traditions propres, bien que cette notion d'ethnie soit vague, selon les critères considérés (langue, religion, géographie ou coutumes).
L'ethnie Han constitue la majorité (plus de 92% de la population) et les 55 autres sont appelées des minorités.
Chaque chinois ayant une certaine filiation (un grand-père) à l'une de ces 55 « ethnies » peut demander d'appartenir à cette minorité. Cette identité permet à certaines minorités d'avoir deux enfants, un bonus de points au concours national (handicap de la langue, à l'équivalent du BAC). Les régions ou villes autonomes (c’est-à-dire d'une minorité) ont des quotas de fonctionnaires et de conseillers municipaux (PCC) de leur ethnie dans la mairie.
Parmi les 55 ethnies minoritaires, à l'exception des Hui et des Mandchous qui utilisent les dialectes chinois, 53 ont leur propre langue, 21 possèdent leur propre écriture et utilisent 27 systèmes d'écriture.
Liste des « ethnies » chinoises
- Han (汉族 : Hàn Zú)
- Zhuang (壮族 : Zhuàng Zú)
- Mandchous (满族 : Mǎn Zú)
- Hui (回族 : Huí Zú)
- Miaos (苗族 : Miáo Zú) (Hmongs)
- Ouïgours (维吾尔族 : Wéiwúěr Zú)
- Yi (彝族 : Yí Zú)
- Tujia (土家族 : Tǔjiā Zú)
- Mongols (蒙古族 : Měnggǔ Zú)
- Tibétains (藏族 : Zàng Zú) (incluant les Amdowa et les Khampa)
- Buyei (布依族 : Bùyī Zú)
- Dong (侗族 : Dòng Zú)
- Yao (瑤族 : Yáo Zú)
- Coréens (朝鲜族 : Cháoxiǎn Zú)
- Bai (白族 : Bái Zú)
- Hani (哈尼族 : Hāní Zú)
- Li (黎族 : Lí Zú)
- Kazakhs (哈萨克族 : Hāsàkè Zú)
- Dai (傣族 : Dǎi Zú, appelée aussi Dai Lue, une des ethnies thaīes)
- She (畲族 : Shē Zú)
- Lisu (傈僳族 : Lìsù Zú)
- Gelao (仡佬族 : Gēlǎo Zú)
- Lahu (拉祜族 : Lāhù Zú)
- Dongxiang (东乡族 : Dōngxiāng Zú)
- Va (佤族 : Wǎ Zú) (Va)
- Sui (水族 : Shuǐ Zú)
- Naxi (纳西族 : Nàxī Zú) (ceci inclut les Mosuo (摩梭 : Mósuō))
- Qiang (羌族 : Qiāng Zú)
- Tu (土族 : Tǔ Zú)
- Xibe (锡伯族 : Xíbó Zú)
- Mulao (仫佬族 : Mùlǎo Zú)
- Kirghizes (柯尔克孜族 : Kēěrkèzī Zú)
- Daur (达斡尔族 : Dáwòěr Zú)
- Jingpo (景颇族 : Jǐngpō Zú)
- Salar (撒拉族 : Sǎlá Zú)
- Blang (布朗族 : Bùlǎng Zú)
- Maonan (毛南族 : Màonán Zú)
- Tajik (塔吉克族 : Tǎjíkè Zú)
- Pumi (普米族 : Pǔmǐ Zú)
- Achang (阿昌族 : Āchāng Zú)
- Nu (怒族 : Nù Zú)
- Ewenki (鄂温克族 : Èwēnkè Zú)
- Gin, (Vietnamiens ou Kinh (京族 : Jīng Zú)
- Jino (基诺族 : Jīnuò Zú)
- De'ang (德昂族 : Déáng Zú)
- Ouzbek (乌孜别克族 : Wūzībiékè Zú)
- Russe (俄罗斯族 : Éluōsī Zú)
- Yugur (裕固族 : Yùgù Zú)
- Bonan (保安族 : Bǎoān Zú)
- Monba (门巴族 : Ménbā Zú)
- Oroqen (鄂伦春族 : Èlúnchūn Zú)
- Derung (独龙族 : Dúlóng Zú)
- Tatars (塔塔尔族 : Tǎtǎěr Zú)
- Hezhen (赫哲族 : Hèzhé Zú)
- Lhoba (珞巴族 : Luòbā Zú)
- Gaoshan (高山族 : Gāoshān Zú)
Un État multiethnique
La République populaire de Chine se définit elle-même comme un État multiethnique donnant une autonomie ethnique par le système d’entités administratives autonomes, en accord avec la section 6 du chapitre 3 (articles 111-112) de la Constitution de la République Populaire de Chine détaillée dans la Loi sur l’Autonomie Ethnique Régionale. La politique de la RPC accorde aux ethnies minoritaires dans leurs régions des avantages tels que la non-limitation du nombre de naissances, des quotas d'admissions aux écoles et d'emplois dans le gouvernement et dans l'armée. Le chauvinisme Han est officiellement condamné et les 55 minorités disposent officiellement d'un statut égal à celui de l'ethnie majoritaire Han. L'ensemble des 56 ethnies constitue la Nation Chinoise ( 中华民族 Zhōnghuá mínzú). Certains, en Chine ou en dehors, considèrent que cette politique envers les minorités satisfait légitimement leurs revendications en leur donnant un rôle actif dans la RPC, d’autres la critiquent pour des raisons diverses.
Revendications indépendantistes
La RPC doit faire face à des mouvements indépendantistes au Tibet, au Xinjiang et, dans une moindre mesure, en Mongolie-Intérieure. Les indépendantistes tibétains et ouïghours considèrent leurs territoires comme leurs pays et ressentent la loi chinoise comme l'expression d'un colonialisme. Le 14e Dalaï Lama ne demande officiellement pas l'indépendance du Tibet, mais une "autonomie réelle" ou "véritable autonomie"[3] ; celle-ci est néanmoins perçue par les officiels chinois comme prônant une indépendance de facto, car seule la défense des frontières (l'armée chinoise étant expulsée du Tibet) et la diplomatie resteraient des prérogatives du gouvernement Chinois[4]. Le cas de Taïwan est particulier, voir Statut de Taïwan.
L'ethnie et les sub-ethnies
L'ethnie majoritaire chinoise – les Hans – représente une population de plus d'un milliard d'individus. Entre eux la différence culturelle est considérable. Pour cette raison il existe un mot chinois « 民系 Mín xì » pouvant être traduit par « sub-ethnies » pour définir l'existence de plusieurs communautés au sein de la même ethnie[réf. nécessaire].
En principe, les Han sont groupés par leurs langues ou dialectes. Les Chinois du nord parlent le mandarin; les sud-du-Yangtséens habitant la région shanghaïenne parlent le Shanghaïen; les Cantonais habitant la région cantonaise parlent le Cantonais; les Mins habitant dans les provinces Fujian et Taïwan, parlent la langue Min; les Xiangs habitant la province Hunan parlent le Xiang, les Gans dans la province Jiangxi parlent le Gan, etc.
Chez certaines ethnies minoritaires, il est possible de définir des sub-ethnies. Par exemple:
- chez les Tibétains les trois sub-ethnies sont les Khampa (du Kham), de l'Ü-Tsang, de l'Amdo. Cette définition correspond aux trois dialectes tibétains.
- Les Zhuang sont en principe aussi groupés en deux par les deux dialectes: les Zhuang du nord et les Zhuang du sud.
- [réf. nécessaire]Les Mongols de la Mongolie extérieure et ceux de la Mongolie intérieure ne partagent pas le même dialecte ni la même culture.
Les ethnies d'origine aborigène à Taïwan
Voir Aborigènes de Taïwan.
Notes et références
- ↑ La liste figure dans les annexes des dictionnaires chinois-français, avec la liste des provinces. Voir Wen Zongfu Petit dictionnaire chinois-français
- ↑ Les Sediq sont reconnus comme la 14e tribu aborigène, 24 avril 2008, taiwaninfo.nat.gov.tw. Consulté le 13 mai 2008
- ↑ Mémorandum sur une autonomie réelle pour le peuple tibétain : http://www.senat.fr/ga/ga_tibet/memorandum_mars_2009.html
- ↑ Un spécialiste chinois déclare que "la véritable autonomie" du dalaï lama prône "l'indépendance du Tibet" : http://www.chinofrance.net/actualites-chine/chine-politique/1582-un-specialiste-chinois-declare-que-qla-veritable-autonomieq-du-dalai-lama-prone-qlindependance-du-tibetq.html
Voir aussi
Articles connexes
- Ingo Nentwig, sinologue et ethnologue
- Jean-Philippe Béja, sinologue
- Marie Holzman, sinologue
- Démographie de la Chine
- Émeutes au Xinjiang en juillet 2009
Liens externes
- Portail du monde chinois
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