- Hani
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Les Hani (aussi appelés les Akha, ou Haqniq, 哈尼族, Hānízú) sont l'une des 56 minorités ethniques vivant en Chine aux côtés des Han (ethnie dominante = 91% des Chinois).
Plus de 90% des Hani vivent dans la province du Yunnan au sud-ouest de la Chine, répartis entre les montagnes Ailao (哀牢山), le Mékong (Lancang Jiang, 红河) et le fleuve Rouge (Yuan Jiang, 元江, aussi appelé Lalsa baqma dans la langue des Hani). Ils étaient environ 1,5 million à la fin du XXe siècle[1]. Ils sont également très nombreux dans les provinces montagneuses du nord du Laos, ainsi que dans l'état Shan de Birmanie. Le foyer de population le plus récent est dans le nord de la Thaïlande.
Les origines des Hani ne sont pas bien connues, même si l'on pense que leurs ancêtres constituaient l'ancienne tribu Qiang qui auraient migré vers le sud depuis le plateau tibétain avant le IIIe siècle.
Les traditions orales Hani affirment qu'ils descendent du peuple Yi, mais qu'ils les ont quitté pour former une nouvelle tribu il y a 50 générations. L'une de leurs traditions orales consiste à réciter tous les noms de leurs ancêtres, du premier membre de la famille Hani jusqu'au récitant. C'est l'un des nombreux aspects du culte voué aux ancêtres. On complimente une personne en disant du bien de ses géniteurs. Ils croient également aux esprits de la forêt (chaque village possède une porte qui leur est réservée) et vouent également un "culte au riz", qui est présent dans toute cérémonie de guérison, mariage, etc... Animistes, les Hani respectent les dieux des rizières qu'ils honorent pour les semailles comme pour les récoltes. Le sorcier, appelé "migu", le visage dissimulé sous un masque de cérémonie, apaise les esprits pour éviter les pénuries et protéger le village des calamités naturelles. Les Hani ignorant l'écriture, il assure la transmission orale du savoir de génération en génération. Le buffle est un compagnon fidèle des Hani. Sacrifié à la mort de son maître, il lui servira de guide dans l'au-delà. L'enfant porte d'abord un nom d'animal qui le protège des démons.
Sommaire
Faits de société remarquables
Le modèle hani privilégie l'entité à l'individu. Exemple: une personne malade devra aller vivre en contrebas du village, afin que ses déchets ne contaminent pas les familles saines. Les jumeaux sont également très mal perçus (cela irait jusqu'à leur élimination systématique dans certains villages, coutume qui tombe lentement en désuétude.) car ils mettent en péril le clan par la relation forte qui les unit entre eux, au détriment du clan. Les Hanis sont particulièrement remarquables pour la richesse des costumes des femmes, notamment du couvre-chef qui en dit long sur la personne qui le porte (statut social, nombre d'enfants, origine géographique etc., etc.). La couleur dominante des tenues vestimentaires est l'indigo. Ce sont des orfèvres de l'argent remarquables, spécialisés dans le ciselage. Les hommes portent en général des bracelets en argent, représentation des forces de la nature telles les dents du tigre et la fleur de lotus, les montagnes et les plaines (symboles opposés) pour préserver leur place dans l'équilibre du monde. Le bracelet est pour eux une amulette très puissante. Des bracelets sont noués aux poignets des gens malades ou de ceux qui s'apprêtent à un long voyage.
Agriculture
On peut voir de nombreux villages Hani dans la contrée de Yuan Yang (Yunnan), là même où l'on vient du monde entier admirer les célèbres rizières en terrasses. Les Hani sont réputés pour leur art de sculpter en terrasses les rizières qu'ils cultivent. Ils ont édifié une véritable civilisation du riz. En développant la riziculture en terrasses, les Hani ont acquis une parfaite maîtrise des techniques d'irrigation. L'eau est captée dans des sources d'altitude. Elle est ensuite canalisée par de petites rigoles qui la distribuent dans les différentes parcelles à inonder. Un système de régulation permet d'évacuer les surplus des fortes pluies et de maintenir l'humidité en cas de sécheresse. Les hommes labourent les parcelles 5 fois par an avec leurs buffles. Chaque hiver, des centaines de villageois creusent de nouvelles rizières et remblaient les anciennes. La région des monts Aïlao est peuplée de Hani mais aussi de Yi (autre ethnie minoritaire de la Chine). Ces deux ethnies ont souvent fait alliance dans le passé pour résister à la domination des Han, majoritaires en Chine. Aujourd'hui, elles s'associent pour rembayer les anciennes rizières et en creuser de nouvelles. À l'automne, la récolte du riz mobilise tout le village ; isolés du monde ils moissonnent encore à la main. Ils produisent aussi du maïs, du soja et du thé, dont certains plants sont millénaires.
Langue
La langue des Hani fait partie de la branche Yi des langues tibéto-birmanes. La tradition orale mentionne un ancien système d'écriture, mais il aurait été perdu lors de la migration depuis le Sichuan. Ils utilisent aujourd'hui la romanisation du dialecte Luchun comme écriture. Cependant, vivant en villages de montagne isolés, la continuité linguistique a été fort entamée, pour preuve la variété de noms que l'on leur prête.
Exemple de texte
Hani Français Aqsol liq yoqdeivq yoqpyuq bo, meeqyaovq ssolnei colpyuq qiq kov dei. Davqtavcolssaq neenyuq bel neema meeq ya siq, laongaoq meilnaol nadul meil e gaq ssol hhyul hha bavqduv nia. Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. Notes et références
- (en)(zh) China Statistical Yearbook 2003, p. 48 1 439 673 selon le recensement de 2000 :
Voir aussi
Liens externes
- (fr) Les Hani (Chine informations)
- (en) La minorité hani sur China.org.cn
- (ja) ハニ和辞典 (glossaire hani-japonais)
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