Corneliu Codreanu

Corneliu Codreanu

Corneliu Zelea Codreanu

Corneliu Zelea Codreanu

Corneliu Zelea Codreanu (né Corneliu Zieliński le 13 septembre 189930 novembre 1938) a été un politicien roumain nationaliste d'extrême-droite, créateur et charismatique leader de la « Légion de l'Archange Michel » (aussi connue sous le nom de Garde de fer ((ro) Garda de Fier), organisation ultra-nationaliste et fortement anti-sémite de la Roumanie de l'entre-deux-guerres.

Appelé « Căpitanul » (« Le Capitaine ») par ses adeptes, les références le citent en général comme Corneliu Codreanu (même si « Zelea » est son nom de famille officiel).

Sommaire

Biographie

Il est issu d'une famille polonaise installée en Bucovine.

Jeunesse

Corneliu Zelea Codreanu est né le 13 septembre 1899, dans une modeste mais vieille famille polonaise de la région roumaine de Bucovine, en Moldavie, plus précisément du pays du Străşineţ (aujourd'hui Storojinetz en Ukraine). Son vrai nom : Corneliu Zelinski qui vient du mot za ou zale (mailles), avait été roumanisé en "Zelea". Le grand-père maternel de Corneliu, Adolf Brunner, était d'origine bavaroise et le nom de sa mère était Elisabeth (Eliza) Brunner. Il a 18 ans lorsque la Bucovine devient roumaine, et durant son enfance, alors qu'elle était sous régime austro-hongrois, il est témoin de la prospérité des germanophones, allemands, majoritairement citadins, et de la misère de la majorité roumaine, majoritairement rurale.

Études et participation à la Première Guerre mondiale

Sa famille l'envoie à l'école primaire en Roumanie, à Iaşi et Huşi, et entre les années 1912-1916 il est inscrit au lycée militaire du Monastère Dealu.

En 1916 il termine ses études à l'École Militaire de Bacău et n'a que 16 ans quand la Roumanie entre activement dans la Première Guerre mondiale aux côtés de l'Entente cette même année. Même s'il n'avait pas l'âge minimum nécessaire à l'incorporation, il réussit à s'enrôler. Entre 1917 et 1918 il suit les cours de L'École Militaire d'Infanterie de Botoşani. Durant cette période, alors que l'armée russe et l'armée roumaine combattent côte à côte, il est témoin des évènements de Moldavie et de Bessarabie: les bolchéviks poussent l'armée russe à se débander (l'Allemagne avait financé le retour de Lénine en Russie précisément pour cela). Les soldats russes se mutinent par divisions entières et se mettent à piller et incendier les villages roumains, contraignant la Roumanie à demander l'armistice (mars 1918) et à accepter l'humiliant traité de Bucarest (1918).

Corneliu Codreanu acquiert alors la conviction, conforme au Droit du sang, qu'une nation forme une sorte d' organisme vivant qui doit être défendu contre les agressions extérieures, dont les minorités peuvent être les vecteurs, et qui sont le "bolchévisme, le cosmopolitisme, l'affairisme". Pour lui, l'identité de cet organisme qu'est le peuple roumain, passe par le travail, la religion chrétienne orthodoxe et le retour à ses racines rurales, à l'encontre du "melting pot" des villes[1].

Admis à l'université de Iaşi à la faculté de droit, il devient président de la Société des étudiants de Droit, organisation qu'il a dissoute pour fonder en 1922 L' « Association des étudiants chrétiens. » C'est une période d'intenses réformes en Roumanie : passage à la démocratie parlementaire (qui instaure le "régime des partis" politiques) et au droit du sol qui accorde inconditionnellement la nationalité roumaine aux minorités, indépendamment de leurs langues, religions et origines (1923). Dans cette ambiance, Corneliu Codreanu se fait remarquer en se barricadant à l'intérieur de l'université, pour protester contre la décision de ses dirigeants d'entamer la nouvelle année académique sans la traditionnelle messe.

Débuts en politique

Après la victoire de 1918 et les violentes répressions à Bucarest, la présence bolchévique s'est beaucoup estompée en Roumanie, mais elle ne s'est pas affaiblie en Bessarabie, région dont le parlement (Sfatul Ţării) avait proclamé l'union avec la Roumanie, mais où les minorités (un quart de la population) étaient divisées sur la conduite à tenir, une partie des russes, des ukrainiens et des juifs pensant que la Russie soviétique naissante leur ferait peut-être un sort meilleur que celui qu'ils pouvaient espérer de la monarchie roumaine. Durant cette période, Codreanu a suivi la voie de son père en développant un antisémitisme radical, associé avec son anticommunisme, dans la croyance utopique que les juifs étaient les principaux architectes du bolchévisme[1].

G.C.N. et les grèves de Iaşi

Au cours de ses études de Droit à Iaşi il devient proche du politicien de droite et universitaire Alexandru C. Cuza, comme son père. Il devient membre de la Garde de la Conscience Nationale ((ro) Garda Conştiinţei Naţionale) en 1919, motivé par le caractère anticommuniste de cette organisation.

Le mouvement fut fondé par Constantin Pancu (électricien de profession) qui voulait raviver la loyauté du prolétariat à la nation, en offrant une alternative au communisme.

Comme beaucoup de groupes réactionnaires de l'époque, celui-ci reçut le soutien tacite du général Alexandru Averescu et de son puissant parti conservateur, le Parti Populaire ((ro) Partidul Popular), avec lequel Cuza s'associera. Cependant, l'ascension au pouvoir d'Averescu en 1920 apportera de nouveaux troubles dans les grandes régions urbaines.

En 1920 il prend part à l'étouffement de la révolte communiste dans les Ateliers Nicolina, travaillant pour les Chemins de Fer Roumains (Căile Ferate Române ou CFR). Ensuite, ayant fait quelques mois d'études à Berlin et Iéna, où il rencontre les anti-spartakistes allemands, il revient au pays pour prendre part aux manifestations estudiantines par lesquelles était revendiquée la limitation du nombre de places pour les étudiants juifs dans les Universités("numerus clausus").

La Ligue de Défense Nationale Chrétienne

Il fonde en 1923, avec Alexandru C. Cuza, une organisation appelée La Ligue de Défense Nationale Chrétienne ((ro) Liga Apărării Naţional Creştine). En 1924, il tue par balle, devant le tribunal, le préfet de police Manciu, mais est acquitté, l'instance constatant un cas de légitime défense.

À la suite des dissensions apparues dans le cadre de la L.A.N.C., il quitte le mouvement et fonde, au côtés de Ion Mota, Corneliu Georgescu, Ilie Gârneaţă et Radu Mironovici, la Légion de L'Archange Michel.

Au cours des années qui vont suivre vont prendre place différentes grandes manifestations contre la démocratie parlementaire, les juifs, les communistes, mais surtout pour soutenir le mysticisme religieux chrétien-orthodoxe, le nationalisme et les régimes respectivement fasciste en Italie et nazi en Allemagne. C. Z. Codreanu et son parti voulaient l'instauration en Roumaine d'un régime totalitaire antisémite d'extrême droite, d'après le modèle national-socialiste allemand. Dans son livre Pour les Légionnaires ((ro) Pentru Legionari), C. Z. Codreanu explique sa vision de la démocratie et présente son danger : « la démocratie détruit l'unité du peuple roumain, l'exposant ainsi affaibli devant le bloc uni de la puissance juive. » Comme il le dit lui-même, « la Légion de l'Archange Michel sera plus une école et une troupe, une armée plutôt qu'un simple parti politique. » Sur ses ordres, les légionnaires tueront deux Premiers ministres en fonction (Ion G. Duca et Armand Călinescu), un ex-Premier ministre (Nicolae Iorga) et plusieurs autres ex-ministres (V. Madgearu, G. Marinescu, Iamandi, etc.).

Il deviendra pour la première fois parlementaire comme député du judeţ de Neamţ, en obtenant en 1931, conformément aux données de l'époque, 11'300 voix. En 1932, il devient pour la deuxième fois parlementaire, cette fois comme candidat du district de Tutova, après une lutte électorale serrée qu'il gagne avec 5'600 voix en sa faveur.

Il fonde le parti Tout Pour le Pays ((ro) Totul Pentru Ţară), l'expression politique du Mouvement Légionnaire, présidé par l'ingénieur Gheorghe Clime.

Le procès et l'assassinat

À la suite d'une réponse donnée a Nicolae Iorga (« dans ton esprit, tu es mauvais »), qui avait accusé le Mouvement Légionnaire, il est envoyé en justice pour attaque verbale contre un haut dignitaire dans l'exercice de sa fonction. Il est condamné à 6 mois de détention.

Au mois de mai 1938 il est de nouveau amené devant le tribunal et condamné cette fois à 10 ans de travaux forcés.

Dans la nuit du 29 au 30 novembre 1938, il est assassiné, avec d'autres légionnaires, sur ordre du roi Charles II de Roumanie, par les gendarmes qui le transportaient à la prison de Jilava.

Notes et références

  1. a  et b Corneliu Zelea-Codreanu, Pentru Legionari (Pour les légionnaires), Bucarest 1936.

Bibliographie

  • O istorie sinceră a poporului român (Une Histoire sincère du peuple roumain) de Florin Constantiniu, Editura Univers Enciclopedic, Bucarest, 2002

Voir aussi

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