- Consuelo Suncin Sandoval de Gómez
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Consuelo Suncin Sandoval de Gómez
Pour les articles homonymes, voir Saint-Exupéry.Consuelo Suncin Sandoval de Gómez née le 10 avril 1901 à Armenia, au Salvador et morte le 28 mai 1979, artiste et bohème, elle fut la muse et l'épouse d'Antoine de Saint Exupéry.
Sommaire
Biographie
Son père, colonel de réserve, planteur de café à Armenia, était d'une des familles les plus riches du Salvador. Elle a eu une enfance paisible, et a reçu une excellente éducation, chez les pères.
A 22 ans, elle est déjà séparée de son premier mari, un jeune officier mexicain rencontré à San Francisco, où elle suivait des études d'art (qu'elle a poursuivi à l'UNAM et à l'Académie des Beaux-Arts de San Fernando).
À Mexico elle devient la maîtresse de José Vasconcelos, qui est déjà marié avec deux enfants, qu'elle rejoint à Paris. Là, elle rencontre et épouse Enrique Gomez Carrillo, que lui a présenté le peintre Van Dongen. Son nouveau mari est un écrivain guatémaltèque, correspondant de presse à Paris, consul d'Argentine, grand ami du caricaturiste salvadorien Tonio Salazar, de l'écrivain nicaraguayen Rubén Darío, de Maurice Maeterlinck, de Gabriele D'Annunzio et de Paul Verlaine. Les démêlés vaudevillesques entre les deux mâles égaient le tout-Montparnasse.
Deux années après le décès d'Enrique Gomez Carrillo en 1927, en compagnie d'un groupe d'écrivains français, elle part en Argentine à l'invitation de son président de la République, Hipólito Yrigoyen.
Sa vie avec Antoine de Saint-Exupéry
En 1927 c'est une très riche veuve qui fume, conduit — fort mal —, boit de l'alcool — un peu trop —, sort, sculpte, voyage. C'est en 1930, dans les salons de l'Alliance française, à Buenos Aires, que Benjamin Crémieux lui présente le chef d'escale de la Compagnie Aéropostale Argentina, Antoine de Saint-Exupéry, qu'elle séduit aussitôt par sa personnalité de feu. Elle est impressionnée par sa carrure mais trouve qu'il n'a pas suffisamment écrit.
De retour en France, elle l'épouse le 22 avril 1931 à la mairie de Nice puis religieusement à Agay le lendemain. Sa robe de mariée, au style très hispanique, est en dentelle noire. Elle retient rapidement son nouveau mari à sa table de travail, dans un cadre magnifique, lui prépare ses plats préférés, le distrait, le charme, l'écoute aussi au milieu de la nuit lire ses derniers paragraphes : « Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé ».
Malgré la vie tumultueuse qu'elle est obligée de mener avec son mari aviateur, elle noue des relations amicales avec le groupe des peintres surréalistes : Marcel Duchamp, Oscar Dominguez, Balthus, André Breton, André Derain, ce qui influencera beaucoup sa propre peinture.
Pendant la Seconde Guerre mondiale et avec le consentement de son mari, elle se réfugie à Oppède dans le Luberon avec un groupe d'étudiants des Beaux-Arts, tandis que Saint-Exupéry part pour New York. Ce groupe, dirigé par le futur grand architecte Bernard Zehrfuss, organise un réseau de résistance tout en continuant à faire des projets d'architecture pour le futur.
Après avoir quitté la France, ils s'installent dans une grande maison paisible qu'elle avait dénichée non loin de New York. Parmi leurs amis exilés, on trouve : Ingrid Bergman, Jean Gabin, Greta Garbo, Charles Boyer, Marlène Dietrich, Jean Renoir et bien d'autres.
Saint-Exupéry écrit Le Petit Prince, dans lequel Consuelo est l'âme du livre. Son autoportrait est une préfiguration de l'angélique visage du "Petit Prince". Il suffit de lire entre les lignes, son empreinte est partout : dans les volcans qui encombrent la minuscule planète, comme au Salvador, où elle a grandi ; dans la sauvagerie feinte du renard ; dans le serpent, énigmatique et dangereux ; et même dans la frêle silhouette de l'enfant qui dit de si belles histoires.
Après la mort de Saint Exupéry
Antoine de Saint Exupéry disparaît tragiquement avec son avion le 31 juillet 1944 près des côtes françaises de la Méditerranée lors d'une mission de guerre.
Avec lui, elle a vécu une magnifique histoire d'amour. Après la disparition de son mari, Consuelo, recluse, continue, chaque dimanche à lui écrire une lettre d'amour, jusqu'à sa propre mort en 1979.
Consuelo succombe à une crise d'asthme plus violente que les autres dans l'indifférence la plus totale.
Divers
La famille de Saint Exupéry l'avait surnommée la « comtesse de théâtre ».
Ses écrits
- Oppède, 1945.
- Les mémoires de la Rose, son journal retrouvé et publié, éd. Plon, 2000.
- Lettres du dimanche, 2001.
Bibliographie
- Paul Webster : Consuelo de Saint Exupéry, la rose du petit prince ; 2000.
- Alain Vircondelet : O Consuelo ; 2000.
- Madeleine Goisot : Consuelo ; 2001.
- Abigaíl Suncín : La rosa que cautivó al principito : Consuelo de Saint Exupéry ; 2003.
- Alain Vircondelet : Antoine et Consuelo de Saint Exupéry : un amour de légende ; 2005.
Liens externes
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