- Comté de Barcelone
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Le comté de Barcelone (du latin Barcinonensis Comitatus[1]) est à l'origine une subdivision du royaume wisigoth en Hispanie. Conquis par les Maures à la fin du VIIIe siècle, reconquis par Charlemagne en 801[1], il est intégrée à la marche d'Espagne, province frontière face aux musulmans d' Al-Andalus. Des comtes nommés par les souverains carolingiens se succédent à la tête de ce comté, considéré comme le plus important de la marche.
À l'extinction de la dynastie carolingienne, les comtes se succèdent de façon héréditaire dans la descendance du comte Guifred, dit le Velu. Cette dynastie domine également les comtés de Girone et de Ausone, et rassemble peu à peu sous son autorité directe ou indirecte tous les comtés formant l'actuelle Catalogne : Besalú, Cerdagne, Empuries, Pallars, Roussillon et Urgell.
Le nom comté de Barcelone en vient à désigner l'ensemble de ces territoires, prédécesseur de l'expression principauté de Catalogne (Principat de Catalunya) et de celle de généralité de Catalogne.
En 985, Al-Mansur, le calife de Cordoue, situé au sud de l'Hispanie, attaque et pille Barcelone, emmenant avec lui de nombreux esclaves. Le comte Borrell II demande de l'aide à son suzerain Hugues Capet. Sans réponse de ce dernier, le comte prend une indépendance de fait. Paradoxalement, cet évènement marque le début d'une phase de développement de la Catalogne qui entraîne les autres états de la marche espagnole. Dans le pays ravagé, les paysans louent leurs services comme mercenaires du calife. Revenus en Catalogne, ils s'organisent pour s'autodéfendre, utilisent les techniques agricoles connues dans le califat de Cordoue et réinjectent leur solde dans l'économie. Ils construisent des moulins, irriguent la terre. Les échanges commerciaux avec le califat augmentent rapidement. Il en résulte une poussée démographique et technique dès la fin du Xe siècle. La poussée monastique et le développement du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle permettent la transmission de cette avancée technique aux autres états de la marche espagnole, puis au reste de l'Europe. Culturellement, les connaissances circulent aussi. Gerbert d'Aurillac, futur pape sous le nom de Sylvestre II, considéré comme l'homme le plus cultivé de son temps, étudie à Barcelone, où il complète sa formation dans le domaine scientifique. Il remet à l'honneur la culture antique à travers Virgile, Porphyre de Tyr, Aristote, Cicéron et Boèce. C'est par ce dernier qu'il s'initie à l'arithmétique. De là, il aborde les calculs pratiques et fabrique une table à compter, l'abaque dite de Gerbert. Autre fait majeur, la présence de paysans-soldats, propriétaires de leur moulin, va conduire à une interprétation non-absolutiste du féodalisme. Les rois d'Aragon devront composer avec un parlement fort.
Après l'intégration à la monarchie espagnole au XVe siècle, la région perd de son importance tant politique qu'économique, ce qui explique qu'en 1641, les Catalans révoltés font appel au roi de France Louis XIII et lui conférent le titre de comte de Barcelone.
Références
- page 145 Charles Maty & Michel-Antoine Baudrand, Dictionnaire géographique universel, 1701,
Voir aussi
Histoire de Catalogne
- La Catalogne au Haut Moyen Âge
- Septimanie wisigothique
- Marche hispanique de l'Empire carolingien
- comtés catalans : Comté de Barcelone - Blason de Catalogne
- Septimanie wisigothique
- Liste des comtes de Barcelone
- Généralité de Catalogne
- Liste des cantons de Catalogne
- liste des monarques d'Espagne
- Principat de Catalunya
- Andorre
- Îles Baléares
- Catalunya-nord (Pyrénées-Orientales)
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