- Abbaye de Stavelot
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L'abbaye de Stavelot était une très ancienne abbaye bénédictine située à Stavelot, dans la province de Liège (Région wallonne de Belgique). Fondé en 651, le monastère était associé à celui de Malmedy (on les dit souvent « monastère double », bien qu'il s'agisse de deux monastères d'hommes[1]).
Sommaire
Historique
L'abbaye est fondée en 651 par saint Remacle. En 685 est construite la première église par l'abbé Goduin, dédiée aux saints Martin, Pierre et Paul. Les reliques de saint Remacle y sont conservées.
Dès le VIIe siècle, les donations royales avaient doté Stavelot d'un domaine que les immunités mérovingiennes et carolingiennes soustrayaient à l'action directe des fonctionnaires. Ce domaine, d'après le diplôme de Childéric II, de 670, s'étendait de la Baraque Michel à la Warche, à la Salm, à l'Amblève et au Roannay[2].
Au IXe siècle, l'abbaye joue un rôle culturel important en Lotharingie, notamment grâce à Christian de Stavelot.
En décembre 881 l'abbaye subit les invasions des Normands. Les moines s'enfuient avec leurs trésors et leurs reliques. En 883, nouvelle invasion des Normands, l'abbé Odilon fera reconstruire l'abbaye en ruine.
Les catalogues des abbés de Stavelot citent dans les dernières années du IXe siècle, en 891 et en 895, un comte-abbé Liutfrid ; il avait possédé un bénéfice royal à Bihain[3].
Après lui, Régnier Ier fut doté de l'abbaye jusqu'à sa mort en 915 ; il y eut pour successeur Évrard, dans lequel il faut voir probablement le personnage auquel Henri Ier confia, en 925, la pacification de la Lotharingie[3].
Gislebert reprit ensuite la succession de son père et conserva l'abbaye jusque vers 939. Le duc Conrad le Roux obtint ce même bénéfice, mais on sait qu'il fut disgracié en 953[4].
Les comtes-abbés de cette première période n'étaient pas nécessairement les chefs immédiats du territoire ; mais lorsqu'ils disparurent, c'est-à-dire au milieu du Xe siècle, ce furent en règle générale les comtes qui exercèrent l'avouerie sur les établissements ecclésiastiques de leur circonscription. Les premiers avoués de cette espèce à Stavelot sont des membres de la famille dite de Luxembourg (descendants de Sigefroid de Luxembourg)[5].
- 1021 : Avènement de l'abbé Poppon. Grand bâtisseur, Poppon fera construire une imposante église de plus de cent mètres, en présence de l'Empereur d'Allemagne Henri III, cette nouvelle église abbatiale fut consacrée le 5 juin 1040.
- 1098 : naissance de Wibald de Stavelot à Chevrouheid, petit hameau des environs de Stavelot. Wibald jouera sur la scène internationale un rôle religieux capital pour la région et notamment pour les abbayes de Stavelot-Malmedy.
Du XIIe au XVe siècle, l'abbaye de Stavelot va connaitre un long déclin.
- 1501 : Guillaume de Manderscheidt reconstruit l'église abbatiale vétuste, en style gothique, et rétablit la discipline.
- 1659 : construction du couvent des Capucins.
- 1689 : le 4 octobre les troupes de Louis XIV ravagent et incendient la ville, il ne restera que l'abbaye, la basse-cour… Plus de 360 maisons sont détruites.
- 1701 : la foudre détruit en partie la tour de l'église abbatiale.
- De 1741 à 1753 : construction de la nouvelle abbaye de Stavelot.
- 1750 : construction de la nouvelle église primaire dédiée à Saint Sébastien
- 1793 à 1804 : départ et abandon de l'abbaye par les moines. Les révolutionnaires saccagent l'abbaye, l'église sera vendue et démolie. Fin de la principauté de Stavelot-Malmedy.
- En 1950, les moines bénédictins renouèrent avec la tradition en fondant le monastère Saint-Remacle de Wavreumont qui fait partie de la congrégation de l'Annonciation au sein de la confédération bénédictine.
Musées
L'abbaye actuelle abrite trois musées :
- Le musée historique de la principauté de Stavelot-Malmedy. De nombreux panneaux explicatifs, des présentations audiovisuelles, objets divers et reconstitutions en trois dimensions illustrent de façon claire les périodes-clés qui ont marquées l'histoire de l'abbaye.
- Le musée Guillaume Apollinaire.
- Le musée du circuit de Spa-Francorchamps. Une exposition présente l'histoire du circuit de vitesse de 1896 à nos jours. Des documents inédits, une présentation sans cesse renouvelée de véhicules d'exception retracent la passion de la compétition, des pionniers à nos jours.
Notes
- Bède le Vénérable, dans un cas comme celui-ci, préfère parler de « monastères jumeaux pour hommes ».
- Léon Vanderkindere, La Formation territoriale des principautés belges au Moyen Âge, vol. II, Bruxelles, H. Lamertin, 1902 (réimpr. 1981), 88 p. [lire en ligne], p. 230
- Léon Vanderkindere, op. cit., p. 230.
- Léon Vanderkindere, op. cit., p. 230-231.
- Léon Vanderkindere, op. cit., p. 231.
Bibliographie
- Pierre Henrion, "Stavelot. L'abbaye", dans Jean-Patrick Duchesne et Pierre Henrion (dir.), Patrimoine et réaffectation en Wallonie, Namur, Division du Patrimoine D.G.A.T.L.P., 2005, pp. 185-189.
Liens externes
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