- Abbaye Notre-Dame du Miroir
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Notre-Dame du Miroir Ordre ordre cistercien Fondation 1131 Fermeture XVIIe siècle Diocèse Lyon Fondateur Humbert de Coligny Localisation Pays France Région Bourgogne Département Saône et Loire Commune Le Miroir Coordonnées modifier
L’abbaye du Miroir, ordre de Cîteaux, fut fondée en 1131 par Humbert seigneur de Coligny et de Chevreaux.Sommaire
L'édification du Miroir
Sur la route de Louhans, à quelque distance de Cuiseaux en Saône-et-Loire, se dressait l'abbaye du Miroir (nommée aussi "le Mirour" ou "le Mireur"[1]), un monastère d'hommes de l'ordre de Citeaux érigé en 1131[2]. Le premier fondateur de ce monastère, Humbert de Coligny, partait, avec son fils Guerric en 1146, aux croisades à la suite de l'empereur Conrad III de Hohenstaufen[3]. A son retour Guerric reprenait le rôle de son père pour la gardienneté de l'abbaye et fut plusieurs fois médiateur dans des litiges entre celle-ci et des seigneurs locaux[4].
A la fin du XIIIe siècle les successeurs d'Humbert de Coligny tenaient en fief l'avouerie de l'abbaye de Renaud de Bourgogne, comte de Montbéliard[5].
Renaud de Cuisel avait été témoin[3] de la fondation de l'abbaye et des donations de Guillaume III de Bourgogne, comte de Mâcon[4]. Déjà dotée de la forêt de Bilium attenante par son fondateur[1], Ponce sire de Cuisel et d'Onoz lui ajoutait un grand domaine situé à Étival[3]. De plus elle possédait la terre et la forêt du Miroir ainsi que le vignoble de Montferrand (sur les terres de Gizia) avec le droit d'usage et de pâturage dans ses bois[6], la plus grande partie de Fléria, Villars-lez-Moreysia et quelques biens à Cousance[3], des rentes dans la saline de Salins qui avaient été données par Jean Ier de Chalon en 1243 ainsi que dans celle de Lons-le-Saunier obtenue en 1206 de Guillaume de Vienne et de Guy de Binant[5].
En 1219 mourait Scholastique, fille d'Henri Ier de Champagne et de Marie de France, épouse de Guillaume IV de Mâcon; elle fut enterrée dans l'abbaye du Miroir où la rejoignit quelques années plus tard son époux[7]. En 1313 décédait Etienne Ier de Coligny et il fut inhumé dans l'église de l'abbaye, ainsi que son parent Jacques Ier de Coligny, dit Jacquemard, en 1435[3]. Plusieurs membres de la Maison de Coligny furent enterrés dans l'abbaye du Miroir[8].
A Dijon l'abbaye possédait un hôtel nommé "le Miroir" et dans les anciens titres "hôtel du Mireur" ou "du Mireust"; il était situé dans l'ancienne rue saint-Jean à l'angle des rues Guillaume et des Gondrans (c'était plutôt une tour carrée percée au premier étage de grandes baies ogivales, crénelée et entourée de fossés[9],[10]). Le quartier était nommé le "coin du Miroir". Cet hôtel fut démoli en 1767[11],[10].
La querelle des dîmes
Dés le début de son existence l'abbaye avait des démêlés avec le prieuré de Gigny (situé à Cuiseaux), de l'ordre de Cluny, au sujet des dîmes que les moines de Gigny voulaient percevoir comme de coutume sur les moissons des terres de l'abbaye du Miroir ; celle-ci s'y opposait en vertu du privilège accordé par Innocent II à l'ordre de Citeaux ("Nous ordonnons que personne ne se permette de vous demander ou de recevoir de vous les dîmes des terres cultivées par vos mains ou par celles des pères de votre ordre, non plus que la dîme de vos bestiaux"[12]) et invoquait la protection des seigneurs de la région et du pape[6]. Saint Bernard et Pierre le vénérable (abbé de Cluny) s'occupèrent de trouver une solution à cette querelle[2], ils proposèrent que le Miroir reconnaisse que l'exemption de dîmes à Gigny n'était pas un droit mais une concession bénévole et que les religieux de Citeaux renoncent à bâtir d'autres abbayes sur les terres de Cluny[12]. Cette transaction ne satisfaisait pas les moines de Gigny qui pillèrent l'abbaye du Miroir et la détruisaient en partie[2]. L'affaire prenait des proportion importante si bien que le pape Eugène III promulguait une bulle le 20 décembre 1150 pour mettre sous sa protection les biens de l'abbaye[1]. Son successeur, Anastase IV, devait trancher le différent et en 1155 Héraclius de Montboissier et Henri de Winchester, tous deux retiré depuis quelque temps à l'abbaye de Cluny, décidaient que l'abbaye du Miroir paierait une rente à celle de Gigny en remplacement des dîmes que cette dernière lui cédait[6]. Cette décision était à l'origine d'un canon du concile général de Latran qui disposait que les moines de l'ordre de Citeaux paieraient les dîmes des terres qu'ils acquerraient lorsque ces terres y étaient sujettes[6].
L'union avec l'abbaye de Cîteaux
Après Jean de Ciry, dernier abbé régulier du Miroir en 1557, il y eut encore trois abbés commendataires (Guillaume de Vautravers, Prosper de la Baume et Jean de Saint-Mauris) avant que Nicolas Boucherat, abbé général de Cîteaux, n'obtienne la réunion de l'abbaye du Miroir à la mense de la maison mère en 1610[1].
Les bâtiments claustraux furent rasés durant la Révolution. Seule subsiste aujourd'hui l'église abbatiale (commune du Miroir, canton de Cuiseaux, département de Saône-&-Loire).
Sources
Bibliographie
- Annales, Académie de Mâcon, Société des arts, sciences, belles-lettres et agriculture de Saône-et-Loire, 1858, p. 166. books.google.fr
- Description générale et particulière du duché de Bourgogne, Claude Courtépée, Edme Béguillet, édition L.N. Frantin, 1777, p. 148. books.google.fr
- Dictionnaire géographique, historique et statistique des communes de la franche-Comté et des hameaux qui en dépendent, Alphonse Rousset, Moreau, Edition Bintot, 1854, p. 60, 110, 170, 312, 332 et 333. books.google.fr
- Esquisse des relations qui ont existé entre le comté de Bourgogne et l'Helvétie, dés le XIe au XVIIe siècle, Charles Duvernoy, 1841, p. 55 et 65. books.google.fr
- Essais historiques et biographiques sur Dijon, Claude-Xavier Girault, Imprimerie V. Lagier, 1814, p. 322. books.google.fr
- Histoire de Bresse et du Bugey, à laquelle on a réuni celle du pays de Gex, du Franc-Lyonnais et de la Dombe, Pierre-François Gacon, Agricole-Charles-Nestor de Lateyssonnière, Imprimerie de P.F. Bottier, 1825, p. 87. books.google.fr
- Histoire de Gigny…de sa noble et royale abbaye, et de saint Taurin, son patron, Bernard gaspard, 1843, p. 41 à 50 et 439. books.google.fr
- Histoire généalogique et chronologique de la maison royale de France, A. de Sainte-Marie, H.C. du Fourny, A. de Sainte-Rosalie, Simplicien, Compagnie des libraires associés, 1733, p. 144 à 151. books.google.fr
- Journal de Gabriel Breunot. Précédé du livre de souvenance de Pépin, Bénigne Pépin, 1864, p. 261. books.google.fr
- L'art de vérifier les dates des faits historiques, des chartes, des chroniques, et autres anciens monuments, depuis la naissance de Notre-Seigneur…, Imprimerie Moreau, 1818, p. 10. books.google.fr
- Pierre tombales et sépultures en l'abbaye du Miroir, par Roch de Coligny (même éditeur)
- Recueil des chartes de l'abbaye du Miroir (1131-1300), par Roch de Coligny (Axor-Danaé éditeur).
- Réunion des sociétés des beaux-arts des départements, Ministère de l'éducation nationale, 1811, p. 78 et 79. books.google.fr
- Suger et son temps, Alfred Nettement, Edition Lecoffre, 1867, p. 96 à 101. books.google.fr
Notes et références
- réunion des sociétés des beaux-arts
- Annales.
- Dictionnaire géographique, historique et statistique.
- Histoire de Bresse et du Bugey.
- esquisse des relations qui ont existé entre le comté de Bourgogne et l'Helvétie.
- Histoire de Gigny.
- l'art de vérifier les dates
- Histoire généalogique et chronologique de la maison royale de France.
- Essais historiques et biographiques sur Dijon
- journal de Gabriel Breunot
- description générale et particulière du duché de Bourgogne
- Suger et son temps
Une Liste complète des abbés, prieurs & religieux de l'abbaye sera publiée fin 2006 (même auteur, même éditeur).Catégories :- Coligny
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