- Colonne (architecture)
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En architecture, une colonne est un élément vertical de soutien de forme cylindrique.
Elle est composée d'une base, d'un fût et d'un chapiteau. Dans l'architecture classique (inspirée par l'Antiquité gréco-latine), les proportions et les ornements de ces éléments sont régis par les ordres architecturaux. Elle soutient souvent dans l'architecture antique et classique un portique en façade.
La colonnade, quant à elle, est constituée d'une succession de colonnes.
Sommaire
Composants d'une colonne
Ordre
Le style des colonnes est appelé ordre, chaque époque a eu ses ordres :
Ordre en Égypte
- Ordre palmiforme
- De l'Ancien Empire égyptien, ces colonnes sont très massives.
- Le chapiteau comprend 9 feuilles de palmier ligaturées.
- Le fût est lisse.
- La base est simple.
- Ordre proto-dorique
- Du Moyen Empire égyptien, ces colonnes sont très massives.
- Le chapiteau géométrique très simple se confond avec l'abaque.
- Le fût possède des cannelures.
- La base est très petite ou totalement inexistante.
- Ordre lotiforme
- En forme de lotus fermé.
- Ordre papyriforme
- Il se manifeste à partir du Moyen Empire.
- Les tiges sont ligaturées sur le chapiteau et se prolongent dans le fût.
- L'abaque peut contenir un cartouche.
- La base est simple.
- Ordre campaniforme
- Il existe à partir du Moyen Empire.
- Le fût est lisse, mais peut être couvert de bas reliefs.
- Le chapiteau s'évase en forme de cloche inversée couvert de bas relief (quand le bas relief représente des papyrus, on l'appelle parfois « papyrus ouvert »)
- La base est simple.
- L'abaque ne se voit pas d'en bas, car le chapiteau évasé le dissimule.
- Ordre hathorique
- Le chapiteau représente la déesse Hathor vue de face sur les 4 côtés.
- Le fût est lisse, mais peut être couvert de bas-reliefs
- La base est simple.
- L'abaque est assez grand.
Ordre en Grèce
- Ordre minoen (de 2000 av. J.-C. à 1450 av. J.-C.)
- D'après les reconstitutions,
- Le chapiteau n'a qu'une échine en forme de coussinet arrondi.
- Le fût est lisse et de forme renflée.
- La base est très simple et fine.
- L'abaque est très simple.
- Ordre dorique
- Le chapiteau a une échine plate, bien que moindre que chez les Minoen, et un gorgerin dans la continuité du fût. Il est séparé du fût par l'incision de 3 lignes.
- Le fût est orné de 20 cannelures. Il n'est pas monolithique, mais composé de tambours emboîtés par tenon et mortaise.
- Il y a absence de base.
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Exemple moderne de colonnes doriques à Cincinnati
- Ordre toscan (VIe siècle av. J.‑C.)
- Il a pris ce nom car il date de l'époque de la Grande Grèce, lorsque la Grèce avait envahi la partie sud de l'Italie et la Sicile.
- Il s'agit d'une forme simplifiée de l'ordre architectural dorique grec.
- L'échine est plus arrondie.
- Le fût est plus galbé.
- Les colonnes d'angle des temples sont plus larges pour compenser l'effet d'optique qui les font apparaître plus fines qu'elles ne sont.
- Ordre ionique
- La base comprend 2 tores et 1 ou 2 scotie.
- Le fût mouluré avec listel est plus long et plus élancé de forme troconique.
- Le chapiteau comprend
- une balustre décorée,
- une volute,
- un coussinet,
- une échine décorée d'ove,
- une astragale souvent décorée d'olive.
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Description d'une colonne ionique selon Julien-David Le Roy (1770)
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Colonnes ioniques de l'Érechthéion
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Chapiteau ionique à Éphèse
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Reconstitution d'une colonne ionique de l'Artemision de Syracuse au musée des antiques
Ordre à Rome
Exemples de colonnes dans l'art islamique
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Colonne Nazarin à l'Alhambra, au fût cylindrique et au chapiteau en deux parties, l'une cylindrique et l'autre cube
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Exemple de colonne en bois avec chapiteau ouvragé (Mémorial de Mohamed de Boukhara), près de Samarcande en Ouzbékistan
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Exemple de colonne en marbre: colonnes à chapiteau corinthien, issues de temples romains, dans la salle de prière de la grande Mosquée de Kairouan (Tunisie)
Exemples de colonnes doriques modernes
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Colonnes doriques au château d'Ancy-le-Franc (XVIe siècle)
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Memorial Chapel de l'Union College de Schenectady (États-Unis, XIXe siècle
Exemple de colonnes ioniques modernes
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Nef de la basilique Sainte-Marie-Majeure de Rome avec colonnes ioniques des Ve et VIe siècles soutenant un plafond à caissons Renaissance
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Intérieur de la cathédrale de Grenade (XVIe siècle) colonnes ioniques au fond et corinthiennes à droite
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Colonnade ionique du palazzo Saporiti à Milan (1812)
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Monopteros du parc du château d'Eutin, dans le Holstein (XIXe siècle)
Exemples de colonnes romanes
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Colonnes du cloître roman de Sepúvelda à côté de Ségovie
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Cloître de l'abbaye Saint-Pierre de Moissac avec colonnes géminées
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Pile du narthex (XIIe siècle) de la basilique de Vézelay avec quatre colonnes engagées. Le chapiteau de celle-ci montre Samson terrassant le lion
Colonnes Torses et colonnes salomoniques
À l'âge baroque, les colonnes torses, apparaissent dans toute l'Europe. Les plus célèbres sont probablement celles érigées par Le Bernin pour soutenir le baldaquin du maître-autel de la basilique Saint-Pierre de Rome. On parle de tournage tors pour décrire un tournage hélicoïdal, à la différence du tournage salomonique qui désigne des spirales articulées sur elles mêmes.
Voir aussi
Articles connexes
- Colonne astronomique
- Colonne rostrale
- Colonne commémorative
- Colonne Morris
- Loggia
- Colonnes géminées
Liens externes
Bibliographie
Notes et références
- Portail de l’architecture et de l’urbanisme
- Ordre palmiforme
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