- Collège d'Étampes
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Lycée Geoffroy-Saint-Hilaire
Lycée Geoffroy-Saint-Hilaire Localisation Localisation Étampes (Essonne), France Informations Fondation v. 1460-1514 : collège d'Étampes
1806 : école secondaire municipale
1891 : collège Geoffroy-Saint-Hilaire
1961 : lycée Geoffroy-Saint-HilaireDirecteur Bernard Magri (proviseur) Type lycée public polyvalent Niveau second cycle du secondaire
sections de technicien supérieurSite web www.lyc-st-hilaire-etampes.ac-versailles.fr Le lycée Geoffroy-Saint-Hilaire est un établissement français d'enseignement secondaire et supérieur situé sur le plateau de Guinette, à Étampes, dans le sud du département de l'Essonne. Héritier de l'ancien collège d'Étampes, dont l'histoire commence à la Renaissance, unique lycée public polyvalent de la ville principale d'une région restée largement rurale, il a pour caractéristique de rassembler les élèves d'un grand nombre de communes.
Sommaire
Histoire
Du collège d'Étampes au lycée
Le lycée Geoffroy-Saint-Hilaire partage aujourd'hui avec le collège Guettard l'héritage de l'ancien collège d'Étampes, fondé peut-être dès 1460[1]. Les premières traces d'enseignement public remontent dans cette ville au XIIe siècle : à cette époque les chanoines des collégiales Notre-Dame et Sainte-Croix s'en disputent la responsabilité. Mais les cours sont ordinairement dispensés au domicile des maîtres. Vers 1514, les Étampois obtiennent du roi l'autorisation d'utiliser pour l'achat ou la construction d'un bâtiment une partie des fonds alloués à l'entretien des remparts[2], arguant « que leur ville serait mieux défendue par des citoyens bien instruits [...] que par des murailles et autres fortifications[3]. » Le collège occupe successivement plusieurs maisons de la rue Saint-Antoine. De l'autre côté de celle-ci s'établit une congrégation de Barnabites qui, à partir de 1629, viennent assurer l'éducation des élèves. Louis XV y entend la messe le 20 mai 1745. Après la Révolution française, l'établissement va traverser la rue et s'installer dans les murs du couvent[4] que les religieux quittent en 1790 : l'ouverture d'une école secondaire municipale y est autorisée en 1806, par décret impérial[2]. En 1891, à la demande de l'association des anciens élèves, le collège reçoit du conseil municipal le nom d'Étienne Geoffroy Saint-Hilaire. Il incorpore pendant la Seconde Guerre mondiale l'établissement créé par l'inspecteur primaire Louis Moreau (mort en déportation) et devient ainsi collège classique et moderne[5].
Dans « 53 jours », roman posthume et inachevé de Georges Perec, le narrateur décrit la grande diversité du recrutement du collège au début des années 1950. Il dresse des élèves un tableau en « sept familles » :
- « les Étampois et Étampoises, de souche ou de résidence », externes ;
- « les "bouseux" : des Beaucerons aux mains fortes qui venaient des grosses fermes des environs », demi-pensionnaires ;
puis, parmi les internes : - « les Parisiens ( "Parisiens, têtes de chien, Parigots, têtes de veau"), des cancres expulsés des lycées nobles de la capitale ou de la proche banlieue » ;
- « les Corses ; ce n'était pas vraiment un groupe, mais plutôt un gang » ;
- quinze ou vingt élèves venus d'AOF, qui « enduraient avec une résignation stoïque les rigueurs de l'hiver étampois et l'indigence du chauffage central » ;
- « une quinzaine d'autres internes [...] d'Afrique du Nord, et plus particulièrement de Tunisie ; [...] encore plus fauchés que nous ne pouvions l'être » ;
- enfin, le groupe des « Indochinois », qui pour la plupart « étaient scandaleusement riches et vivaient d'une façon que nous pouvions difficilement imaginer »[6].
L'établissement devient en 1961 un lycée municipal, puis nationalisé et enfin un lycée polyvalent d'État mixte.
Du centre-ville au plateau de Guinette
De plus en plus à l'étroit dans le centre-ville, le lycée est transféré en 1963 dans de nouveaux bâtiments construits sur le plateau de Guinette[1]. En 1966, ses anciens locaux de la rue Saint-Antoine sont affectés à un collège d'enseignement secondaire mixte, qui prend en 1968 le nom de Jean-Étienne Guettard pour permettre au lycée de conserver sa dénomination[7].
À Guinette, l'établissement ne cesse de grandir. Dès le début, il absorbe la section commerciale d'un cours complémentaire de jeunes filles créé en 1946, à partir de laquelle est constitué un CET commercial. Un internat mixte de 480 places est ouvert[8]. En 1971, un CET industriel est créé[9]. En 1975, le lycée se sépare du premier cycle, qui va former le collège de Guinette, et de la section technique industrielle, qui se transforme en LEP et prend le nom de Louis Blériot (en 1985 le LEP devient lycée professionnel). En 1977, le CET commercial donne à son tour naissance à un LEP, mais qui reste intégré à l'établissement. La même année voit la fermeture de l'internat. En novembre 1985, la visite de Jean-Pierre Chevènement, alors ministre de l'Éducation nationale, donne le coup d'envoi de grands travaux de rénovation[8]. Une section d'enseignement industriel long est ouverte en 1986[10]. L'ancien internat est rénové, jusqu'en 1987, pour accueillir les nouvelles sections technologiques[8]. En 1992, un appel d'offres est lancé pour une autre opération de rénovation et d'extension : les nouveaux bâtiments sont inaugurés en 1994[10].
En mars 2006, pour le bicentenaire de la création de l'école secondaire municipale et le soixante-dixième anniversaire de la naissance de Georges Perec, le CDI du lycée devient « Espace George Perec »[11].
Lors de la rentrée 2009, un durcissement des exigences vestimentaires de l'administration (refus du « court », short ou jupe, et des jeans troués) suscite un mouvement original qui vaut à l'établissement une publicité nationale[12] : les jeudi 10 et vendredi 11 septembre, les « journées du short » voient élèves en short et autres habits courts se présenter en masse devant l'établissement[13]. Cette initiative a été lancée via Facebook par une lycéenne qui est sanctionnée de trois jours d'exclusion[14].
Enseignement
Organisation
À la rentrée 2008, le lycée accueille 2 105 élèves avec une équipe éducative de 224 personnes, dont 189 enseignants. Depuis la rentrée 2009 son proviseur est Bernard Magri.
L'enseignement professionnel secondaire dispensé dans l'établissement conduit jusqu'au niveau du BEP (180 élèves) ou du baccalauréat professionnel (260 élèves) dans des filières de services : administration, comptabilité ou (pour le BEP seulement) carrières sanitaires et sociales.
À l'issue des classes de seconde générale et technologique (533 élèves), les possibilités d'orientation offertes, pour les années de première (524 élèves) et de terminale (471 élèves), couvrent les séries générales S, ES et L et les séries technologiques STI et STG.
Le lycée dispense également un enseignement technique supérieur à 137 étudiants, répartis en trois sections (STS) qui préparent en deux ans aux BTS Électrotechnique, Assistant de gestion de PME-PMI et Informatique de gestion[15] (options « développeur d'applications » ou « administrateur de réseaux locaux d'entreprise »[16]).
Les langues vivantes enseignées dans les classes du secondaire sont l'anglais, l'allemand, l'espagnol (en deuxième langue uniquement) et le russe (en troisième langue uniquement). L'anglais est la seule langue dans les formations post-baccalauréat[15].
Résultats
L'académie de Versailles donne les taux de réussite des élèves du lycée aux différents examens auxquels il prépare.
Taux de réussite par examen[15] 2006 2007 2008 BEP Services 69,7 % 78,0 % 73,8 % Bac Pro Services 75,9 % 76,8 % 87,5 % Bac général 87,4 % 92,1 % 89,4 % Bac technologique 78,4 % 81,3 % 84,3 % BTS Production 66,7 % 80,0 % 90,9 % BTS Services 66,8 % 65,7 % 51,2 % Concernant plus spécialement le baccalauréat, le ministère de l'Éducation nationale publie trois indicateurs établis à partir des résultats des élèves à l'examen et du déroulement de leur scolarité : le taux de réussite au baccalauréat ; le taux d'accès au baccalauréat, soit la probabilité, calculée sur la base des parcours scolaires constatés, qu'un élève de seconde ou de première a d'obtenir le baccalauréat dans le même établissement ; la proportion de bacheliers parmi les sortants, c'est-à-dire parmi les élèves qui quittent définitivement l'établissement, quelles qu'en soient les raisons. Pour les deux premiers indicateurs est aussi calculé un « taux attendu », qui cherche à approcher ce que serait un résultat moyen, au niveau de l'académie ou à celui du pays, pour une population scolaire de même profil. Le troisième indicateur est directement comparé aux valeurs atteintes à ces deux niveaux[17].
Pour le lycée Geoffroy-Saint-Hilaire sont repris ci-dessous les taux bruts de l'année, les écarts avec les données de référence et notamment les « valeurs ajoutées[17] » par rapport aux taux attendus, ainsi que l'évolution par rapport à l'année précédente.
Taux de réussite au baccalauréat par série ou secteur d'activité Série ou secteur L ES S STG STI SMS Total
Bac GT[18]Bac Pro
Services[19]Taux brut 2008 (%) 85 93 89 87 81 83 87 88 Valeur ajoutée (réf. académie) -7 +4 +1 -1 +2 +5 +1 +6 Valeur ajoutée (réf. France) -7 +5 0 +2 +1 +2 +1 +4 Évolution annuelle[20],[21] -12 +5 -5 +1 -3 +16 0 +11 Taux d'accès de la seconde ou de la première au baccalauréat Niveau 2e - Bac GT 1re - Bac GT[18] 1re - Bac Pro[19] Taux brut 2008 (%) 75 86 75 Valeur ajoutée (réf. académie) +7 +3 +9 Valeur ajoutée (réf. France) +8 +4 +7 Évolution annuelle[20],[21] +3 -3 +6 Proportion de bacheliers parmi les sortants de... Classe 2e, 1re et
Terminale GTTerminale GT[18] 2e, 1re et
Terminale ProTerminale Pro[19] Taux brut 2008 (%) 78 91 90 100 Écart (réf. académie) +6 0 +22 +20 Écart (réf. France) +5 0 +22 +19 Évolution annuelle[20],[21] +2 0 +18 +19 Anciens célèbres
Professeurs
- Anatole Le Braz, professeur de philosophie au collège vers 1880 ; écrivain bretonnant.
- Jean Duvignaud, professeur de philosophie au collège dans les années 1950 ; écrivain et sociologue.
Élèves
- Jean-Etienne Guettard, élève du collège dans les années 1730 ; géologue, minéralogiste et naturaliste, premier à avoir envisagé la nature volcanique des monts d'Auvergne.
- Étienne Geoffroy Saint-Hilaire, élève du collège dans les années 1780 ; naturaliste et zoologiste, membre de l'expédition scientifique en Égypte.
- Jean-Louis Bory, pensionnaire du collège vers 1930 ; écrivain, critique littéraire et cinématographique, né et mort à Méréville.
- Georges Perec, pensionnaire du collège entre 1949-50 et 1951-52, puis en 1953-54 (alors élève de Duvignaud) ; écrivain.
- Pierre Goldman, élève de seconde au collège en 1960-61 ; militant et intellectuel révolutionnaire et tiers-mondiste.
- Philippe Legendre-Kvater, élève du collège autour de 1960 ; peintre, graveur et illustrateur.
- Ibrahim Maalouf, élève du lycée où il obtient le baccalauréat S en 1998 ; trompettiste et compositeur de jazz.
Notes et références
- ↑ a et b « Collège d’Étampes : Les locaux » sur http://www.corpusetampois.com.
- ↑ a et b Léon Guibourgé, Étampes, ville royale, Éditions de la Tour Gile, Péronnas, 1997 (1re éd. chez l'auteur, Étampes, 1957), pp. 110-120, édition en ligne de Bernard Gineste sur http://www.corpusetampois.com.
- ↑ Basile Fleureau, Les Antiquitez de la ville et du Duché d’Estampes, Lafittes reprints, Marseille, 1997 (1re éd. J.-B. Coignard, Paris, 1683), pp. 420-424, édition en ligne de Bernard Gineste sur http://www.corpusetampois.com.
- ↑ Frédéric Gatineau, article « Collège » in Étampes en lieux et places, À Travers Champs, Étampes, 2003 (ISBN 9782951952409), en ligne (texte révisé) sur http://www.corpusetampois.com, p. 39.
- ↑ « Une petite histoire du Collège Jean-Étienne Guettard », article du 21 septembre 2007 sur http://www.clg-guettard-etampes.ac-versailles.fr.
- ↑ Georges Perec, « 53 jours », Gallimard, coll. « Folio », 1993 (ISBN 2-07-038783-6) (1re éd. P.O.L., 1989), pp. 28-30.
- ↑ Frédéric Gatineau, article « Guettard Jean-Étienne (collège) », op. cit., p. 65.
- ↑ a , b et c Frédéric Gatineau, article « Geoffroy Saint-Hilaire (lycée) », op. cit., pp. 60-61.
- ↑ Clément Wingler, « Mandats municipaux de Gabriel Barrière, 1965-1977 », note de synthèse, 2008, sur http://www.corpusetampois.com.
- ↑ a et b Clément Wingler, « Mandats municipaux de Gérard Lefranc, 1977-1995 », note de synthèse, 2008, sur http://www.corpusetampois.com.
- ↑ « CDI - Espace Georges Perec » sur http://www.lyc-st-hilaire-etampes.ac-versailles.fr, 2009.
- ↑ Maryline Baumard, « Le short de la révolte flotte sur un lycée d'Étampes », Le Monde, 16 septembre 2009.
- ↑ Louise Colcombet, « Une manif lycéenne pour le droit d’étudier en short », Le Parisien.fr, 11 septembre 2009.
- ↑ « À Étampes, le short et la minijupe interdits de lycée », Le Parisien.fr, 16 septembre 2009.
- ↑ a , b et c « Fiche de présentation » du lycée sur http://www.ac-versailles.fr, 2009.
- ↑ ONISEP, Après le bac : choisir ses études supérieures (académies de Créteil, Paris, Versailles), janvier 2009 (ISSN 1240-7690), [pdf] en ligne sur http://www.ac-paris.fr, p. 75.
- ↑ a et b Ministère de l'Éducation nationale, Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance, Trois critères d'évaluation des lycées, Centre de documentation de la DEPP, mars 2009, [pdf] en ligne sur http://indicateurs.education.gouv.fr.
- ↑ a , b et c Données 2008 « GT » dans [pdf] Indicateurs de résultats des lycées du département Essonne (GT) sur http://indicateurs.education.gouv.fr, p. 8.
- ↑ a , b et c Données 2008 « pro » dans [pdf] Indicateurs de résultats des lycées du département Essonne (pro) sur http://indicateurs.education.gouv.fr, p. 3.
- ↑ a , b et c Données historiques « GT » pour « Étampes (Essonne) : Lycée Geoffroy-Saint-Hilaire » (GT) dans le palmarès 2009 de http://www.lexpress.fr.
- ↑ a , b et c Données historiques « pro » pour « Étampes (Essonne) : Lycée Geoffroy-Saint-Hilaire » (pro) dans le palmarès 2009 de http://www.lexpress.fr.
Voir aussi
Bibliographie
Œuvres littéraires évoquant le collège Geoffroy-Saint-Hilaire
- Œuvres de Jean-Louis Bory
- Chère Aglaë, Flammarion, 1947
- Ma moitié d'orange, H&O, coll. « Classiques H&O poche », Béziers, 2005 (1re éd. Julliard, coll. « Idée fixe », 1973) (ISBN 9782845471108)
- Œuvres de Georges Perec
- « Cher, très cher, admirable et charmant ami... » (correspondance avec Jacques Lederer, 1956-1961), Flammarion, 1997 (ISBN 9782080674340)
- Un homme qui dort, Denoël, 1967 (ISBN 9782070382880)
Articles connexes
Liens externes
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