Claude Orsel

Claude Orsel est un psychiatre et psychanalyste français.

Orsel travaille depuis la fin des années soixante auprès de personnes dépendantes de l'alcool ou d'autres drogues. Chef de travaux dél. du laboratoire de Biophysique de la Faculté de Médecine, il est en psychanalyse du côté de l'Institut", rue Saint-Jacques. Il est un moment président des Alcooliques Anonymes^[1].

En 1968, il soutient sa thèse consacrée aux mouvements néphalistes (comme les Alcooliques Anonymes, Alcool Assistance, etc.). En 1969, il fonde « L'Abbaye », en plein Saint-Germai-des-Prés, adossé à l'église, c'est un des premiers lieux de soins ambulatoires pour personnes toxicomanes inspiré par la free clinic d'Haight-Ashbury à San Francisco. Ce n'est que deux ans plus tard, en 1971, que Claude Olievenstein s'installe à Marmottan. Les deux lieux vont rester les deux grandes références du soin innovant aux toxicomanes.

Le principe de ce travail est son inscription dans la communauté (quartier Saint Michel-Saint Germain des Prés), issu de la psychiatrie de Secteur ici le 6^e arrondissement de Paris.

Convaincu que la prévention doit être précoce il propose aux administrations et élus locaux, un appareil socio-éducatif ancré dans la psychiatrie de secteur, fonctionnant en réseau où les patients peuvent circuler, mais au moins autant disposer d'équipes qui sont en réunions très fréquentes, ainsi le calendrier des créations : nous sommes dans l’après 68, avec Michel Taléghani un assistant Social de l'Hygiène Mentale de Paris, s'installe le Traditional Mountain Sound (TMS) animé par Bill Deraime et ses amis du Folk Center, ils organisent un concert de musique Folk chaque semaine, Place de Furstemberg, à 50m de la Free clinic.

Il se forme ensuite le projet des différents pôles qui illustrent bien la démarche. Des acteurs-observateurs de champs complémentaires, vont mettre en commun pendant des années leurs savoirs qui vont s'entrechoquer, Orsel dit qu'il est « agitateur à l'Abbaye ».

• InterSecteur Spécialisé Toxicomanie (IST)1969
• Free-Clinic (dispensaire bihebdomadaire) 1970, médecine générale, soins infirmiers, écoute de bénévoles.
• Centre pour Parents l'Orangerie Mars 1972, consultations psychanalytique et groupes de parents,
• Hôpital de Jour avec anonymat de la Loi de 1970, Déc 1972
• CMPP 5 rue des Beaux Arts 1972
• CMPP premier âge dans le cadre de la PMI
• Consultation pour étudiants BAPU 1976.

Dans chaque équipe plusieurs psychanalystes sont soumis aux confrontations du savoir des autres disciplines, l'élaboration de la pensée est constante.

L'association le Pont est animée par les éducateurs de rue (1971) qui viennent à la free Clinic et à la réunion consécutive de chacune des deux soirées, véritable laboratoire d'idées, les éducateurs, sont place Saint-Michel, rue Saint-Jacques, puis iront jusqu'aux Halles.

On le voit l'Abbaye est bâtie sur un jeu de contraires, politiques, religieux, pôles économiques de ruine de la rue, dans un quartier qui devient luxueux. Sortant de prison et malades sortis ou enfuis de l'hôpital psychiatrique, les liens, les prises en charges plurifocales sont nombreuses, ainsi avec l'Éducation surveillée, rue de l'Arbre-Sec de l'autre côté du Pont Neuf.

Avant le RMI, au motif du handicap psycho-social, une trentaine d'allocation adulte handicapé est demandée et obtenue.

partenariat, émulation rivalité avec l'establishment, il faut aussi avoir recours aux placements d'office, à Henri Collin l'Hôpital psychiatrique fermé. se sentir en compétition avec la prison pour être dissuasif, quitter le subir la société, le subir le soin pour l'agir, participer du mouvement social, faire la dure constatation que un travail en milieu naturel, la rue, ne peut pas aller sans un travail intra muros en prison ou en HP fermé, on le voit l'enseignement va suivre.

L'idéologie communautaire d'Alcooliques anonymes, renforcée par un voyage à San Francisco à Delancey Street Foundation, entraîne le projet de créer une communauté thérapeutique, échanges avec l’Amérique du Nord, qui ne verra finalement pas le jour. Restera la Résidence semi-rurale de La Ferté-sous-Jouarre. Épuisement des personnes, Monique Isambart créera un atelier artisanal ancré sur le travail de l'équipe de rue.

C'est aussi dans ces mêmes années qu'il crée l'Institut de recherche et d'enseignement des maladies addictives^[2], qui existe toujours. Il fait partie des fondateurs de la Société française d'alcoologie (dont Pierre Fouquet est à l'origine).

Selon lui, de nombreuses conduites addictives trouvent leur origine dans un « saccage infantile précoce » : des comportements objectivement intrusifs ou violents de la part des adultes, ou bien, de manière moins visible, dans des manières de se comporter, de regarder. Cette approche l'a amené à rapprocher ses travaux de la pédagogie noire identifiée par la psychanalyste Alice Miller dans une série de livres (dont C'est pour ton bien, éditions Aubier).

Notes et références

Références

• Séminaire Toxicomanies sept.1971, 271p. Ed; Ass. Le Pont, dépôt Ass. Irema
• Groupes d'entraide et de soutien chez les alcooliques et les usagers d'autres drogues, Bénichou, L.; Orsel C.M. Rapport d'Assistance Congrès de Psychiatrie et de Neurologie de langue française,LXXI e session Monaco, 1973. 183p. Masson 1973.
• L'Abbaye la neutralité disqualifiée, Orsel C.M. Algazi, J.; Hossard, M. Psychiatr. Enfant XVIII 2, 477-524 (1975)
• Toxicomanie et marginalités : Séminaire de l'Abbaye 1976. Tome 2 Solin. 1976.
• Plusieurs pages consacrées au travail de Claude Orsel dans FAMILLES ET TOXICOMANIES : Initiatives privées et publiques : groupes parents, service d'aide téléphonique, de nouveaux espaces pour la parole, éditépar l'OFDT
• Un entretien avec le Dr Orsel(accès réservé)
• "Dialogue avec l'alcoolique" dans HANDICAPS ET INADAPTATIONS LES CAHIERS DU C.T.N.E.R.H.I, N° 23, juillet - septembre 1983

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