Château de Sallenôves

Château de Sallenôves
Château de Sallenoves
Image illustrative de l'article Château de Sallenôves
Période ou style Médiéval
Type Maison forte
Début construction Début XIIe siècle
Fin construction XVe ‑ XVIe siècles
Propriétaire initial Famille de Sallenove
Destination initiale Résidence économique
Propriétaire actuel Famille Schurch
Protection  Inscrit MH (1931)
Coordonnées 46° 00′ 40″ N 5° 59′ 45″ E / 46.01111, 5.9958346° 00′ 40″ Nord
       5° 59′ 45″ Est
/ 46.01111, 5.99583
  [1]
Pays Drapeau de France France
Anciennes provinces du Duché de Savoie Genevois
Région Rhône-Alpes
Département Haute-Savoie
Commune française Marlioz

Géolocalisation sur la carte : Haute-Savoie

(Voir situation sur carte : Haute-Savoie)
Château de Sallenoves

Géolocalisation sur la carte : France

(Voir situation sur carte : France)
Château de Sallenoves

Le château de Sallenôves, centre de la seigneurie de Sallenove, est une maison forte du XIIe siècle, fortement remaniée au XIVe ‑ XVe siècles, située au hameau de Bonlieu sur la commune de Marlioz, dans le département de Haute-Savoie.

Sommaire

Situation

Il est situé, à 400 m d'altitude, sur un éperon rocheux qui domine le confluent des vallées des petites et des grandes Usses.

Au Moyen Âge, c'était le passage à gué obligé, d'où il tirait des revenus liés aux péages, des routes[2] venant d'Annecy et de celle de Genève[3], par le Mont-sion, vers Seyssel et son port sur le Rhône.

Histoire

Le château appartient à la famille de Sallenove[4], vassal des comtes de Genève. Le premier membre cité est un certain Guillaume, qualifié de « miles de aula nova » en 1160[5].

En 1275, Aimon de Sallenove rend hommage au comte Aymon II de Genève pour son château de Sallenôves ; en 1309, dans son testament, il lègue « cinq bichets de froments de cens annuelle hypothéqués sur le moulin sis sous le château de Sallenove »[6].

Charles IV de Luxembourg en juin 1365[7], est accueilli au château, lors de son retour d'Arles, où il s'est fait couronner roi d'Arles.

En 1534[7], le château fait l'objet de profonds travaux de « modernisation ». À ses pieds, en 1536, lors de l'invasion de la Savoie par la France, Alexandre de Sallenove y arrête les Français.

Charles de Sallenove[8] avant de mourir donne le château de Sallenôves et celui de Marlioz en 1563[7] à Pierre de Montluel. Au décès de ce dernier, sa veuve cède les seigneuries au duc de Savoie Emmanuel Philibert, qui les donne en fief à Simon Marmier[9].

Le 19 juin 1589[7], le château abrite une rencontre entre le comte de Challant (représentant du duc de Savoie) et les Bernois, destinée à établir la paix entre les Suisses et la Savoie. Le château sera aussi le théâtre de la trahison en 1602[7] du duc de Biron envers Henri IV.

Les châteaux sont en 1651[7] possession de Gaspard de Livron qui les a reçus en dot de la nièce de Simon Marmier. Ils auront jusqu'au XXe siècle, des propriétaires communs, ceux-ci habiteront le château de Marlioz, rénové en 1673, au détriment du château de Sallenôves. Se succèdent les familles Malivers, Pingon, le comte de La Prunarède, l'abbé Edouard Scott.

En 1873, les châteaux sont vendus à Jean Daudens de Marlioz. En 1930, Sallenôves est acheté par Emile Schurch qui le restaure. Il appartient toujours à cette famille.

Ce château fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 17 avril 1931[10].

Anecdotes

Le château de Sallenôves est l'un des rares châteaux considéré comme hanté en Haute-Savoie. Une salle appelée la « chambre du Diable » serait hantée par un spectre est décrit comme « un cheval armé, caparaçonné, écumant qui disparaissait au dernier coup de minuit »[11],[12].

Description

Une vaste enceinte occupe un promontoire qui se termine par des pentes raides de tous côtés, sauf à l'est, où elle est défendue par une double ceinture de fossés secs, creusés dans la pierre[13]. L'accès à la basse-cour se fait par ce côté après avoir franchi la porte maîtresse et bastion. La porte est surmontée d'un blason représentant les armes de la famille de Sallenove, et défendue par une canonnière[14]. Elle renferme deux vastes corps de logis flanqués de deux grosses tours quadrangulaires, la « Tour salle » et la « Tour du carré »[15]. La tour maîtresse dite « Tour de César »[16] de 9 X 12 m et des murs épais de 1,30 m est la partie la plus ancienne. Seules les faces sud et ouest ont été conservées. Louis Blondel date ses parements en litages réguliers du début du XIIIe siècle.

On accède à la cour intérieure par une porte, protégée par un mâchicoulis sur consoles[17], percée entre la « Tour de César » et la « Tour du carré »[18]. Sur cette cour, donne la cuisine ; le puits se trouve dans une cave contiguë.

Dans le but d'imitation des châteaux « princiers », à l'étage, une chapelle voûtée en ogive dédiée à Sainte-Catherine, implanté au bout d'une galerie de style gothique, est en communication directe avec les appartements privés.

Le château connaît une première extension au XIVe ‑ XVe siècles, on construit la « Tour salle », est et profondément remanié dans un style renaissance en 1534, avant de subir une belle restauration au XXe siècle.

Le colombier était érigé au pied de l'éminence qui porte la maison forte[19].

Notes et références

  1. Coordonnées trouvées sur Géoportail.
  2. A proximité de l'ancienne voie romaine.
  3. Les deux villes importantes du comté de Genève.
  4. Étroitement liée à l'histoire de la Savoie ; à l'origine de la maison de Viry.
  5. Élisabeth Sirot 2007, p. 50.
  6. Élisabeth Sirot 2007, p. 76.
  7. a, b, c, d, e et f Christian Regat - François Aubert 1999, p. 113.
  8. Gentilhomme ordinaire de Charles Quint.
  9. Seigneur de Moissy ; († 3 juin 1589) à la bataille de Plan-les-Ouates.
  10. Ministère de la Culture, base Mérimée, « Notice no PA00118439 » sur www.culture.gouv.fr.
  11. Jean-Philippe Buord, Jean-Jacques Gabut, Les mystères de la Haute-Savoie. Histoires insolites, étranges, criminelles et extraordinaires, Editions de Borée, 2005, p.154, ISBN 2-84494-300-4, 9782844943002.
  12. Georges Chapier, Légendes de Savoie, imp. Gardet, 1968, p.68.
  13. Élisabeth Sirot 2007, p. 77.
  14. Élisabeth Sirot 2007, p. 87.
  15. Élisabeth Sirot 2007, p. couverture.
  16. Ruiné à la Révolution, ses pierres ont servi au XIXe siècle à construire l'église de Marlioz.
  17. Il ne subsiste que ces dernières.
  18. Elle s'éclaire entre autres par une fenêtre à croisée d'angle.
  19. Élisabeth Sirot 2007, p. 91.

Voir aussi

Bibliographie

  • Christian Regat - François Aubert, Châteaux de Haute-Savoie - Chablais, Faucigny, Genevois, Editions Cabédita, 1999 (ISBN 2882951175, 9782882951175), p. 111-114 .
  • Georges Chapier, Les châteaux Savoyards, La Découvrance, 2005 (ISBN 9782842653262), p. 352-355 .
  • Charles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux et des fortifications du moyen âge en France, Editions Publitotal, 1987 (ISBN 2865350703), p. 1108 .
  • Élisabeth Sirot, Noble et forte maison - L'habitat seigneurial dans les campagnes médiévales du milieu du XIIe au début du XVIe, Editions Picard, 2007 (ISBN 9782708407701) .
  • Jean Mesqui, Châteaux forts et fortification en France, Paris, Flammarion, 1997 (ISBN 2-08-012271-1), p. 476 .

Articles connexes

  • ...

Liens externes


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