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Jacques Cheminade
Jacques Cheminade (né le 20 août 1941 à Buenos Aires en Argentine) est un homme politique français. Il est actuellement président du parti politique Solidarité et Progrès.
Sommaire
Biographie
Cheminade est diplômé de L'École des Hautes études commerciales (HEC Paris) et de l'École nationale d'administration (ENA) promotion Jean Jaurès 1967-1969 ; il est également licencié en droit.
De 1969 à 1981, il est fonctionnaire à la Direction des relations économiques extérieures (DREE) du Ministère de l’économie, des finances et de l’industrie, en poste à Paris et à New York. En 1977, il y rencontre Lyndon LaRouche qui était à l'époque le président du United States Labor Party (USLP). De 1982, à 1989 il est le Secrétaire général de son « parti-frère » en France, le Parti ouvrier européen (POE), qui devient suite à des difficultés financières la Fédération pour une nouvelle solidarité (FNS) en 1991. Ayant renoncé à sa carrière de haut fonctionnaire pour devenir « simple » consultant, il consacre l'essentiel de son activité au militantisme. Il préside depuis 1996 le parti Solidarité et Progrès et s'exprime dans les colonnes de son journal Nouvelle Solidarité.
Convictions et engagements
Influencé par Lyndon LaRouche, Jacques Cheminade défend un « nouveau Bretton Woods » vecteur d'une politique de « crédit productif public » remettant l’argent au service des infrastructures, du travail humain et des productions agricoles et industrielles. Avec LaRouche, et au nom d'un dialogue de cultures et de civilisations - à l'opposé du « choc des civilisations » de Samuel Huntington - il dénonce la « dérive néoconservatrice » de l'administration Bush-Dick Cheney et s'oppose à la guerre contre l'Irak. Il dénonce par ailleurs Al Gore, l'accusant d'utiliser le réchauffement climatique pour des buts détournés.[1] Par ailleurs, il considère la participation des activités industrielles humaines dans le phénomène naturel du réchauffement climatique comme un mensonge. [2]
Il n'aime pas trop les jeux vidéo, qu'il accuse de faire perdre les repères aux joueurs.[3] Il compare les réseaux sociaux en ligne à des camps de concentration.[4]
Selon ses partisans, son engagement pour un changement économique s'alimente d'un amour pour l'humanisme. Passionné de politique, d'histoire, de culture, de poésie et de philosophie, il fait revivre par ses écrits l'engagement de personnalités connues: Lazare Carnot, l'abbé Grégoire, Jean Jaurès, Louis Pasteur, Charles de Gaulle, Friedrich Schiller, Heinrich Heine, etc. Pour Cheminade, « trois courants doivent converger en France pour former une majorité d’idées : le socialisme jaurésien, le christianisme social de Marc Sangnier ou de l’abbé Bridel, et le gaullisme de sursaut et de rupture ».
Pour symboliser cette convergence et « pour signifier que nous devons mettre un terme aux errements du XXe siècle », Cheminade demande au Président de la République de faire transférer au Panthéon le capitaine Alfred Dreyfus ainsi que sa femme, Lucie Hademard.
Voulant se présenter à l’élection présidentielle française de 2007, il n'a pas obtenu les 500 parrainages nécessaires à sa candidature. Son programme est basé sur la politique internationale et sur la politique sociale. Il considère qu'un nouveau Bretton Woods est nécessaire pour une relance. Celui-ci consisterait à rétablir la loi des « États-nations » sur les monnaies. Son projet européen serait selon lui créateur de 5 à 6 millions d’emplois en France, dans un délai de 1 à 2 ans. Il est favorable à la création d’un grand service public de l’emploi. Concernant le droit au logement, il est pour une grande politique des logements et considère qu'« il est temps que tous ceux qui, comme Sarkozy, préfèrent payer l’amende pour défaut de logement social, soient mis au pied du mur. »
Détracteurs
Pour l'UNADFI, Jacques Cheminade et son parti exposent « derrière un vernis de préoccupations sociales, des idées d'extrême droite » et met en garde sur les dérives sectaires du mouvement et l'embrigadement des recrues[5].
Pour l'association Prochoix, "côté antisémitisme, l’homme n’hésite pas à utiliser l’expression de "cancer de la Banque Rothschild" pour dénoncer l’establishment financier. A propos des usagers de drogues, on peut l’entendre dire : "bien encadrés ces jeunes peuvent contribuer à toutes sortes de travaux utiles dans les banlieues ou les communautés ". Quant à ses amis, outre LaRouche, Cheminade aime beaucoup Laissez-les-vivre, la plus vieille association anti-avortement française. Il a même publié un article dans le journal de l’association[6]."
Candidat de longue date
Jacques Cheminade est pour la première fois candidat aux élections législatives de 1978, dans la 25e circonscription de Paris, il obtient 0,12 % des voix.
Il ne parvient pas à réunir les 500 signatures pour l’élection présidentielle de 1981.
Avec 556 parrainages, il est candidat à l’élection présidentielle de 1995 en France, époque à laquelle il lance son mouvement Solidarité et Progrès. Inconnu du grand public, il obtient 0,27 % des voix au premier tour.
En 2002, il ne parvient pas à réunir les 500 signatures d’élus nécessaires à une seconde candidature (n’en obtenant que 406), situation attribuée au fait que Nicolas Miguet, lui-même candidat à la présidentielle de 2002, accuse Cheminade d’avoir « un casier judiciaire chargé » et de « figurer » dans un rapport parlementaire sur les sectes. Nicolas Miguet sera condamné par la suite.
En 2004, sa liste Nouvelle Solidarité recueille 3130 voix (0,11 %) aux élections européennes en Île-de-France. En 2005, il fait activement campagne pour le « non » au référendum du 29 mai, tout en proposant une « autre Europe ».
Le 25 décembre 2005, il annonce sa candidature à l’élection présidentielle française de 2007. Finalement, réunissant seulement 250 signatures d’élus, Cheminade n’est pas qualifié comme candidat. Le 14 avril 2007, dans un « vote de raison », il déclare voter pour Ségolène Royal dès le premier tour[7].
Affaires judiciaires
En juin 1992, Jacques Cheminade est condamné par le Tribunal de grande instance de Paris à quinze mois de prison avec sursis sur l'accusation d'avoir poussé une vieille dame à donner 1 197 000 Francs au POE et à des associations proches[8]. Pour Solidarité et progrès, il s'agit d'un « traquenard juridico-financier » et d'un « coup tordu »[9]. La condamnation est amnistiée par la loi du 3 août 1995.
Le 11 octobre 1995, le Conseil constitutionnel rejette les comptes de campagne de Jacques Cheminade pour l'élection présidentielle de 1995, le privant entièrement du remboursement des frais de campagne[10]. En août 1996, ses biens sont saisis[11]. Pour Solidarité et Progrès comme pour Jacques Robert, un ancien juge du Conseil constitutionnel, cette sanction est de nature politique.
Le 29 avril 2003, le Tribunal de grande instance de Paris (17e Chambre) condamne Nicolas Miguet, directeur de publication du magazine L'Hebdo (anciennement Minute l'Hebdo), à payer la somme de 7 500 euros à titre de dommages-intérêts, pour avoir diffamé publiquement Jacques Cheminade. Le tribunal souligne la « mauvaise foi caractérisée » du diffamateur.
Le 21 septembre 2004, le tribunal correctionnel de Lyon condamne Jacques Cheminade à 15 000 euros d'amende pour diffamation publique envers Dominique Perben. Un candidat de son mouvement avait juxtaposé la photo du Garde des Sceaux serrant la main de l'Attorney General américain John Ashcroft, avec celle de Pétain serrant la main d'Hitler le 24 octobre 1940 à Montoire-sur-le-Loir. Ce jugement est confirmé le 9 février 2005 par la Cour d'appel de Lyon.
Le 31 juillet 2006, un huissier requis par l'État procède à la saisie-attribution du compte bancaire de Jacques Cheminade, destiné à alimenter son compte de campagne pour 2007. Le Trésor public réclame le remboursement des 171 525,46 €, représentant le remboursement de l'avance consentie par l'État en sa faveur (un million de francs, plus des frais antérieurs) au titre de l'élection présidentielle de 1995, suite à l'invalidation des comptes de campagne. Cheminade y voit « le regain d'une campagne d'acharnement en raison de ses prises de position et de sa dénonciation sans ambiguïté d'initiatives visant à démanteler les moyens de l'État-nation France ».
Publications
- L'exemplarité de l'œuvre de Henri Grégoire et de (Lazare Carnot) pour la France et l'Europe d'aujourd'hui (2006)
- Enjeu d'un Franc polytechnique (2006)
- Roosevelt, de Gaulle, Monnet: reprendre leur combat (2001)
- La bise à la cantinière: Heine pour la France (1996)
- Jean Jaurès, organisateur du travail humain ; introduction à « De la réalité du monde sensible » (thèse de doctorat de Jean Jaurès) (1994)
- Regard sur la France Républicaine (1991)
- Schiller pour la France (1985)
- La France après de Gaulle; en collaboration avec Lyndon LaRouche (1981)
Liens externes
- Site institutionnel du parti Solidarité et Progrès
- Cheminade accusé par l'ADFI d'être à la tête d'une secte
- Critique de Pro-choix : « Arcat-Sida, Cheminade et les islamistes : liaisons dangereuses »
Notes et références
- ↑ Cheminade sur la radio de l’Université de Montréal
- ↑ "La grande escroquerie du réchauffement climatique"
- ↑ Interview: Jacques Cheminade de Solidarité et Progrès
- ↑ MySpace, Facebook : Un camp de concentration mental sans larmes
- ↑ Thème : POE sur le site de l'UNADFI lire en ligne
- ↑ [1]
- ↑ Ségolène Royal, notre vote de raison
- ↑ Arcat-Sida, Cheminade et les islamistes : liaisons dangereuses, ProChoix, 19 juin 2000 lire en ligne
- ↑ Roger Moore et Karel Vereycken, L'origine des calomnies contre LaRouche aux États-Unis : des scribouillards au service d'une côterie de banquiers, Solidarité et progrès, 18 janvier 2006 lire en ligne
- ↑ Lien LégiFrance : CSCX9501110S
- ↑ Historique de Solidarité et progrès, lire en ligne
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