Charles Hyacinthe Leclerc de Landremont

Charles Hyacinthe Leclerc de Landremont
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Charles Hyacinthe Leclerc de Landremont
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Naissance 21 août 1739
Fénétrange
Décès 26 septembre 1818 (à 79 ans)
Nancy
Origine Drapeau de France France
Arme cavalerie
Grade Général de division
Années de service - 1796
Commandement Armée du Rhin
Faits d'armes conquête de la principauté de Deux-Ponts
Distinctions ordre royal et militaire de Saint-Louis
Hommages Nom gravé sous l'Arc de triomphe de l'Étoile (4e colonne)

Charles Hyacinthe Leclerc de Landremont est né le 21 août 1739 à Fénétrange, mort le 26 septembre 1818 à Nancy.

Charles Hyacinthe Leclerc de Landremont est un noble, militaire de carrière et chef d'escadron en 1788. La république en fait un général[1]. Il est néanmoins arrêté en partie à cause des accusations de Robespierre.

Sommaire

Sa famille

Blason des Leclerc

Charles Hyacinthe Leclerc de Landremont est le fils du capitaine de cavalerie Joseph Leclerc de Landremont (° 8 février 1706 à Azoudange) et de Marie Anne de Morlot. Sa famille a été maintenue dans sa noblesse. Charles Hyacinthe Leclerc de Landremont est écuyer en 1789[2], comte en 1795[3]. Il est le descendant du peintre Jean Le Clerc et de la famille Le Clerc. Il fut en 1665 capitaine au régiment du général de Mercy.

Biographie

Avant la Révolution française

Charles Hyacinthe Leclerc de Landremont est tout d'abord officier de cavalerie. Il est cité comme capitaine de dragons, à Nancy, chevalier du Temple, membre de la Stricte observance. À l'époque, en 1786, il est capitaine en second au régiment de Schomberg-dragons[4], cantonné à Mirecourt[5].

Après trente ans de service dans l'armée, il est chef d'escadron depuis le 1er mai 1788, au régiment de Schomberg-dragons, futur 17e régiment de dragons, à Commercy[6]. Il est aussi dès1786, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis[2], plus exactement le 16 janvier 1788[7].

Lors de la convocation des États généraux de 1789, le procès-verbal d'assemblée des trois Ordres, des prévôtés bailliagères de Sarrebourg et de Phalsbourg, nous dit que Charles-Hiacinthe Leclerc de Landremont, écuyer, chevalier de l'Ordre royal et militaire de Saint-Louis, chef d'escadron au régiment de Schomberg-dragons est député de la noblesse.

Officier à l'Armée du Rhin

Charles Hyacinthe Leclerc de Landremont commande les troupes à l'avant-garde des armées de Custine.

En 1791, Charles Hyacinthe Leclerc de Landremont est promu lieutenant-colonel et colonel le 12 juillet 1792, maréchal de camp le 5 octobre 1792. Charles Hyacinthe Leclerc de Landremont est employé sous les ordres du général Custine. Landremont est toujours à l'avant-garde.

Il conquiert la principauté de Deux-Ponts, en 1792.

Charles Hyacinthe Leclerc de Landremont est loin d'être aussi heureux devant Carlsberg.

Le 13 décembre 1792, Leclerc de Landremont repousse les Impériaux jusqu'à leurs batteries de seconde ligne, et menace Konsaarbruck, mais est attaqué par des troupes de réserve ennemies[8].

Le 2 avril 1793 : Landremont, demeuré sur la rive gauche de la Lauter (rivière), avec une avant-garde de six bataillons et de 2 000 chevaux, cantonnés à Steinfeld, Schaidt, et Frekenfeld couvre la communication entre Weissembourg et Landau[9].

Le 6 mai 1793, Landremont attaque la brigade von Hotze et la chasse de la position d'Herxheim. Notre avant-garde eut jusqu'à 4 000 hommes engagés, et conduit à Landau encerclée un convoi considérable de vivres et de munitions et des renforts[10].

17 mai 1793 : Custine, avec une division du camp de Geisberg et l'avant-garde aux ordres de Landremont, s'avance sur la grande route de Landau vers Impflingen[11]. Landremont repousse avec vigueur les Autrichiens qui s'efforcent de déboucher du côté de Germersheim. Dans ce combat, cette fois-ci à l'arrière-garde la réputation de Landremont bien méritée en augmente[12].

Le 18 mai 1793, Charles Hyacinthe Leclerc de Landremont est élevé au grade de général de division. Il est à l'avant-garde de six bataillons et de 2 000 chevaux, cantonnés à Steinfeld, Schaidt, et Frekenfeld et couvre la communication entre Weissembourg et Landau[9].

19 juillet 1793 : le général de Landremont, avec l'avant-garde soutenue de l'aile gauche, débouche sur Franckweiler et chasse les ennemis. Seul l'armée de Condé réussit à reprendre Zeiskam[13].

Commandant en chef de l'Armée du Rhin

Beauharnais et Landremont ont été successivement frappés par l'anathème lancé contre tous les ex-nobles.

Pierre-Charles Ruamps, député envoyé au quartier-général de l'Armée du Rhin nomme le 25 août 1793 Charles Hyacinthe Leclerc de Landremont, commandant en chef, en place de Alexandre François Marie de Beauharnais qu'il destitue le 29 septembre.

En réalité, Charles Hyacinthe Leclerc de Landremont est déjà le commandant en chef, en place d'Alexandre François Marie de Beauharnais qui est malade[14].

Mais il prend réellement ses fonctions le 18 août 1793. Le 20, l'ennemi attaquent avec des forces considérables sur tout le front. Les républicains se replient. Le lendemain, le général Landremont veut faire attaquer les coalisés dans leur nouvelle position. Mais cette entreprise n'ayant pas réussi, la division de droite rentre dans son camp de Lauterbourg[15]. Les coalisés attaquent. Le régiment de Rohan émigré est repoussé dans les gorges de Berzgabern.

Il n'y aucun succès marqué de part et d'autre en août et septembre 1793. Landremont tente en vain deux passages du Rhin. L'un à Fort-Louis, l'autre à Kehl...

Le 22 août 1793, ce Pierre-Charles Ruamps écrit de Wissembourg : Il faut absolument chasser du sein de la république les riches égoïstes qui ne veulent ni nous fournir des subsistances, ni se battre avec nous contre les despotes, il faut confisquer tous leurs biens au profit de la république. Leclerc de Landremont est donc nommé du fait de ses idées républicaines et de ses supposées origines populaires. Il est vrai aussi qu'il est sans cesse à l'avant-garde et défait les Autrichiens[16]. Il crée les hussards du corps des Partisans de l'Armée du Rhin.

Son arrestation, la prison

Maximilien Robespierre par Jean Urbain Guérin.

Mais cette tâche de commandant en chef de l'Armée du Rhin est immense. Déjà, des députés en mission, comme Carnot, annonce sa nomination à la Convention, mais demande soit son remplacement, soit sa nomination officielle[17]. Le courage ne suffit pas ! Il doit sans cesse justifier ses actes, en particulier à Jean-Baptiste Lacoste, député du Cantal. Le 29 septembre 1793, Charles Hyacinthe de Landremont est lui aussi suspendu, décrété d'arrestation et conduit à la prison de l'Abbaye à Paris, sans en connaître le motif. Antoine Guillaume Delmas prétexte son rôle dans la défense de Landau et refuse de le remplacer.

Charles Hyacinthe Leclerc de Landremont est commandant seulement du 18 août au 29 septembre 1793, par intérim jusqu'au 23 août, puis provisoirement. Les lignes autour de Wissembourg ayant été forcées, malgré sa résistance opiniâtre devient alors inévitable[18]. Beauharnais et Landremont ont été successivement frappés par l'anathème lancé contre tous les ex-nobles. Les jacobins supposent la trahison partout[19].

En réalité l'accusation vient de plus haut. Maximilien de Robespierre le considère comme dangereux. Il détaille la conduite de Landremont : noble et très-noble, comblé des faveurs du tyran[20], et qui n'avait rien fait des excellentes troupes qu'il commandait[21]. Maximilien de Robespierre parle également d'un général perfide. Il accuse les Brissotins et le côté droit de la Convention montagnarde de le soutenir.

Mais c'est Duroy qui déclare que le général Landremont avait rendu de grands services à la République[22]. Or, ce Jean-Michel Duroy n'est en rien un Brissotin et du côté droit de la Convention montagnarde, il est un partisan de la Montagne. Il conseille toutefois de maintenir à leurs postes aux armées des officiers qui ont eu le malheur d'être nés noble, n'en sont pas moins sans-culotte. Il demande à ce que pour destituer un général le pouvoir exécutif en donne les motifs à la Convention montagnarde. Lors de son procès, Charles Hyacinthe Leclerc de Landremont précise que tous ses frères et ses cousins étaient volontaires et partis se battre pour défendre la patrie : Nous étions neuf à l'armée du Rhin, de la même famille, non compris cinq qui servaient à l'armée du Nord et deux à l'armée de la Moselle ; pas un n'a émigré et ne porte les armes contre sa patrie[23].

Charles Hyacinthe Leclerc de Landremont retrouve la liberté à la chute de Maximilien de Robespierre le 9 thermidor an II (27 juillet 1794). Il est nommé, au début de l'an III, Inspecteur général des troupes à cheval, dans la 17e division militaire de Paris[24].

Les naufragés de Calais

Charles Hyacinthe Leclerc de Landremont est employé sur les côtes du nord de la France. En novembre 1795, à Calais, il sauve des naufragés, qui sont pour certains d'entre eux des émigrés français, car il craint que les jacobins les massacrent. Le général de Landremont commence par faire mettre en liberté tous les naufragés qui sont de nationalité étrangère. L'accusateur public, du nom de Gosse, le seconde. Le ministre de la justice se met en colère et crée une commission spéciale pour juger les 53 survivants à Saint-Omer et les accusent d'être des émigrés pris les armes à la main. Cette commission se déclare incompétente du fait des réactions des habitants de la région et d'un parlementaire anglais et demande à ce qu'il soit jugé par un tribunal militaire. Merlin de Douai fait destituer le général de Landremont pour lenteurs complaisantes envers les émigrés naufragés à Calais et envoie des menaces aux juges. Le tribunal militaire se déclare incompétent. Les naufragés seront détenus dans des conditions lamentables pendant des années. Plusieurs deviendront fous[3].

Charles Hyacinthe Leclerc de Landremont prend sa retraite en 1796 (an IV). D'un âge trop avancé, ou peut-être du fait de son attitude, il ne prendra part à aucune bataille sous le Premier Empire. Il se retire à Nancy.

Son nom fera partie des noms gravés sous l'Arc de Triomphe de l'Étoile.

Descendance

Un Leclerc de Landremont est arrêté en 1816 pour avoir fait partie de la Conspiration de l'épingle noire, visant à renverser les Bourbons, mais son prénom n'est pas précisé[25]

Sa petite-fille, Aglaé Lasthénie, se marie en 1825 avec François-Xavier Bourguignon d'Hervilly, homme de Lettres, recteur d'université, en présence de Claude-Antoine-Gabriel de Choiseul, duc de Choiseul, pair de France[26] et du général Maximilien Sébastien Foy, du baron Prosper de Barante, pair de France et de M. Cordier, directeur des domaines.

Une autre de ses descendantes, Lucie-Marie Leclerc de Landremont (1847-1907) est l'épouse d'Eugène-Louis de Robespierre (1842-1912)[27].

Une caserne et une rue de Nancy portent son nom.

Notes et références de l'article

  1. Bertaud Jean-Paul, Le duc d'Enghien, Arthème Fayard 2001, p.159.
  2. a et b Catalogue des gentilshommes en 1789 et des familles anoblies ou titrées ..., de Louis de La Roque, Édouard de Barthélemy - 1866, p. 31
  3. a et b Histoire générale des émigrés pendant la Révolution française. Tome 2, par Henri Forneron, p.200 à 202.
  4. Le Régiment Schomberg-Dragons (1762-1791), devancier de la Légion étrangère
  5. État militaire de France pour l'année 1758-93, par ... de Montandre-Lonchamps, ... de Montandre, René Louis de Roussel, 1786 et p.138.
  6. État Militaire de France pour l’année 1789
  7. Côte S.H.A.T.: 7 Yd 40.
  8. Histoire critique et militaire des guerres de la révolution rédigée sur de ..., par Antoine Henri Jomini, p.203.
  9. a et b Mémoire sur les opérations militaires des généraux en chef Custine et ..., par baron Jean Louis Camille Gay de Vernon, p.132.
  10. Mémoire sur les opérations militaires des généraux en chef Custine et ..., par baron Jean Louis Camille Gay de Vernon, p.153.
  11. Histoire critique et militaire des guerres de la révolution rédigée sur de ..., par Antoine Henri Jomini, p.299.
  12. Mémoire sur les opérations militaires des généraux en chef Custine et ..., par baron Jean Louis Camille Gay de Vernon, p.163.
  13. Histoire critique et militaire des guerres de la révolution rédigée sur de ..., par Antoine Henri Jomini, p.306.
  14. Histoire de l'impératrice Joséphine, par Joseph Adolphe Aubenas, Josephine, p. 215
  15. Histoire parlementaire de la révolution française ou, Journal des assemblées ..., par Prosper Charles Roux, Philippe Joseph Benjamin Buchez, p.225.
  16. Wissembourg (1793), par Arthur Chuquet, p. 12 et 19
  17. Correspondance générale de Carnot, publiée avec des notes historiques et ... par Étienne Charavay, Lazare Carnot, p.22
  18. Arnault, Antoine Vincent (1766-1834). Biographie..., T.10, p.440
  19. Histoire critique et militaire des guerres de la révolution rédigée sur de ..., par Antoine Henri Jomini, p.398.
  20. Le tyran, c'est selon les révolutionnaires Louis XVI de France
  21. Histoire parlementaire de la révolution française ou, Journal des assemblées ..., par Prosper Charles Roux, Philippe Joseph Benjamin Buchez, p.150.
  22. Histoire parlementaire de la révolution française ou, Journal des assemblées ..., par Prosper Charles Roux, Philippe Joseph Benjamin Buchez, p.125.
  23. Bertaud Jean-Paul, Le duc d'Enghien, Arthème Fayard 2001, p.160.
  24. Répertoire de L'histoire de la Révolution Française, par Bibliothèque nationale (France). Département des imprimés, Gérard Walter, p.279
  25. France, dictionnaire encyclopédique, par Philippe Le Bas, p.424.
  26. Claude-Antoine-Gabriel de Choiseul est l'un des survivants du naufrage de Calais et il fait un compte rendu élogieux de l'attitude du comte de Landremont dans ses Mémoires.
  27. Annales historiques de la révolution française- organe de la Société des études robespierris... par Société des études robespierristes, p. 94 1930.

Bibliographie

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