Champ libre

Champ libre
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Repères historiques
Création 1969
Disparition avril 1991
Fondateur(s) Gérard Lebovici
Fiche d’identité
Statut Éditeur indépendant
Siège social Ivrea, repreneur du fonds éditorial :
Spécialité(s) Essais de critique sociale, romans, poésie, œuvres classiques de la littérature et de l'histoire militaire
Titre(s) phare(s)
Langue(s) de
publication
Français
Diffuseur(s) CDE-Sodis

Champ libre est une maison d'édition créée à Paris en 1969 par Gérard Lebovici pour publier des ouvrages qui reflètent des courants de gauche critique et d’extrême-gauche non léniniste de l'époque (gauche communiste). De nombreux classiques de la littérature y seront également édités. En vingt-deux ans, Champ libre a publié 230 livres.

Dans le domaine de l'édition, Champ libre a eu une influence radicale sur une partie de la jeunesse des années 1970 et a inspiré nombre d'éditeurs indépendants.

Suite à l'assassinat de Gérard Lebovici, en 1984, Champ libre prend le nom d'Éditions Gérard Lebovici. En 1991, après le décès de Floriana Lebovici, épouse de Gérard Lebovici, la maison est mise en liquidation et son fonds est repris par les éditions Ivrea, à l'exception notable des livres de Guy Debord, qui décide de rompre avec les héritiers Lebovici, responsables d'Ivrea.

Sommaire

Histoire

1969 : fondation

Secondé par Gérard Guégan, qui en est le premier directeur littéraire, Gérard Lebovici s'entoure d'une équipe qui comprend notamment Alain Le Saux et Raphaël Sorin, ainsi que sa femme, Floriana Chiampo. Champ libre publie dans cet après-68 un large éventail de textes qui reflètent la recherche idéologique de l'époque ainsi qu'une ouverture vers la contre-culture américaine ou les avant-gardes historiques, textes qui sont amenés dans la maison aussi bien par Michel Giroud que Marc Dachy ou Andréi Nakov. À ses débuts, Champ libre n'a pas de ligne éditoriale précise. La maison surfe sur la vague de 1968 et s'intéresse à l'underground, à l'avant-garde, à la science-fiction, à la sexualité ainsi qu'aux classiques de l'anarchisme et du marxisme.

En septembre 1971, Champ libre republie le livre de Guy Debord, La Société du spectacle, et édite des ouvrages qui se situent à contre-courant, comme celui du sinologue Simon Leys (de son vrai nom Pierre Ryckmans), Les Habits neufs du président Mao, qui contribue à dégonfler le mythe de la « révolution culturelle » chinoise, encore très vivace en France à cette époque, surtout parmi les intellectuels et les militants. La rencontre de Lebovici avec Debord en 1971 est décisive car elle marque le début d'une indéfectible amitié qui va influer sur l'orientation de Champ libre. Guy Debord aiguise le regard de l'éditeur. Champ libre devient peu à peu, à partir de 1972, un espace neuf de critique sociale en rupture avec l'édition de gauche traditionnelle, se démarquant ainsi du gauchisme « trotsko-maoïste » alors en vogue.

1974 : renvoi de la première équipe

En 1974, Lebovici congédie la première équipe de Champ libre, reprochant à Guégan de publier ses propres livres et l'accusant de vouloir transformer l'entreprise en une maison d'édition commerciale comme les autres. Les choix de Guy Debord prennent alors une part grandissante dans les titres (Clausewitz, Jomini, August von Cieszkowski[1], Anacharsis Cloots, Baltasar Gracian, Bruno Rizzi[2], Jorge Manrique, les poètes des Th'ang, Omar Khayyam mais aussi Jaime Semprun, Jean-Louis Moinet et bien d'autres).

Champ libre republie également quelques grands classiques révolutionnaires ainsi que des écrivains opposés au stalinisme (Gustav Landauer, Karl Korsch, Ante Ciliga, Boris Souvarine, Nicolas Valentinov, Boris Pilniak, George Orwell). Toutefois on ne peut réduire la maison aux choix de Debord si l'on pense aux livres de Chklovski, Pansaers, Ribemont-Dessaignes, Pessoa, Taraboukine, Schwitters, Kubler, Huidobro, dont la publication par Champ libre semble créer un axe « dada-situationniste » qui, certes, recoupe certaines positions de Debord, mais relève aussi d'une volonté de diffuser des travaux de nombreux chercheurs sans relation avec les situationnistes.

De 1974 à 1978, Champ libre publie une collection de science-fiction, baptisée « Chute libre » par Jean-Patrick Manchette et dirigée par Jean-Claude Zylberstein.

La politique commerciale de la maison, sous l'influence de Debord, va rompre avec tous les usages habituels du milieu de l'édition : pas de publications en livres de poche des titres les plus vendus, aucun contact avec la presse, refus des prix littéraires, rupture avec tout auteur dont le comportement n'est pas en cohérence avec l'esprit de la maison (exclusion d'Andréi Nakov à la suite d'envois de services de presse). Debord, dans une lettre à Lebovici en avril 1975, considère que sur les quatre-vingts titres figurant au catalogue, il n'y a que 22 bons livres, le reste étant médiocre, voire franchement mauvais[3]. Le pourcentage de bons livres est malgré tout largement supérieur à celui de n'importe quel autre éditeur fait remarquer Debord.

En mars 1978, Gérard Lebovici reconnaît, dans une lettre à un de ses auteurs, que « (…) l'époque y participant, je m'améliore sans doute, car je refuserais aujourd'hui bon nombre de livres figurant au catalogue Champ libre (…) »[4]. Non sans plaisir, Debord affirme qu'« il y a autour de Champ libre une louche allure de complot permanent contre le monde entier. »

Les années qui suivent confirment l'originalité de Champ libre dans le paysage éditorial. L'équipe se rétrécit : Floriana Lebovici assume l'essentiel des fonctions, accompagnée par Hortensia Biscaretti di Ruffia, Catherine Nicole et un maquettiste. Floriana Lebovici introduit de nouvelles maquettes somptueuses qui vont devenir la marque de la maison. À l'amour des textes s'allie celui de la fabrication des livres : couture au fil de lin, impression couleur sur canson, rabats, reproductions, typographie au plomb ; il y a là une véritable conception du livre de qualité qui va à contre-courant de l'industrialisation de la chose imprimée.

Champ libre publie un recueil comportant les 12 numéros de la revue Internationale situationniste, mais aussi Véridique Rapport sur les dernières chances de sauver le Capitalisme en Italie de Censor (pseudonyme de Gianfranco Sanguinetti), traduit par Guy Debord, où sont révélées les stratégies modernes des classes dominantes, le Précis de récupération de Jaime Semprun, une réédition de De la misère en milieu étudiant ou encore, en 1979, la Préface à la quatrième édition italienne de « La Société du spectacle » dans laquelle Debord traite de la question du terrorisme en Italie. Il y affirme que les Brigades rouges sont entièrement manipulées par les services secrets de l'État et que c'est au nom de l'intérêt supérieur de l'État qu'Aldo Moro a été assassiné.

En février 1979, Debord rédige une Déclaration[5] qui paraîtra en tête des catalogues de Champ libre jusqu'en 1991. Il s'agit d'une déclaration de guerre aux journalistes et aux critiques littéraires qui y sont traités de « professionnels de la falsification et de la jobardise ». On peut y lire que « Champ libre a cessé de reconnaître l'existence de la presse. »

La visée stratégique de Gérard Lebovici et Guy Debord à travers Champ libre est de mettre en lumière l'apparence des choses afin de mieux en dévoiler la réalité. Il s'agit d'un travail de déprogrammation, de contre-information, de démystification, dont Champ libre est le vecteur essentiel. Le but est de réagir à l'aliénation générale mortifère, au conditionnement médiatique de l'individu, à l'inculture générale obligatoire, à la tentation d'écarter de l'histoire des moments passionnants de l'art et de la vie, et plus généralement à la dégradation de la qualité de l'existence. Le catalogue de Champ libre inaugure un concept neuf et crucial, noble contrepoint à l'industrialisation en cours dans le monde de l'édition.

Du fait de la fortune de Gérard Lebovici obtenue dans le monde du cinéma, Champ libre n'a aucun souci d'argent. La maison est volontairement déconnectée du marché et ne cède à aucun compromis commercial. Dans L'Édition française depuis 1945[6], Anita Blanc, ancienne collaboratrice de Champ libre, explique cette indépendance : « Dégagé des soucis économiques qui sont le lot permanent des petites maisons d'édition à la production exigeante, Lebovici pourra se permettre de soutenir financièrement un catalogue de "petite vente" sans concessions commerciales et de n'éditer, même à perte, que les ouvrages qu'il estime nécessaires et sélectionnera avec rigueur. »

1984 : réédition de Mesrine et l'assassinat de Gérard Lebovici

En 1984, Gérard Lebovici, fasciné par le caractère libertaire de Jacques Mesrine, décide de rééditer L'Instinct de mort, l'autobiographie de l'« ennemi public n° 1 » assassiné en 1979 par la police. Parallèlement, il prend sous sa coupe sa fille, Sabrina Mesrine, et lui offre sa protection. Le livre sort doté d'une préface de Gérard Lebovici dans laquelle il fustige la nouvelle loi qui confisque à jamais les droits d'auteurs des personnes ayant publié un récit des crimes pour lesquels elles sont détenues, ainsi que l'attitude du précédent éditeur de Mesrine, Jean-Claude Lattès. Lebovici rappelle que Mesrine était devenu pour les Français le parfait symbole de la liberté et affirme le « redoutable honneur » que représente pour Champ libre le fait d'être son éditeur.

Après l'assassinat resté mystérieux de Gérard Lebovici le 5 mars 1984, Floriana Lebovici, sur le conseil de Guy Debord, rebaptise Champ libre « Éditions Gérard Lebovici » tout en gardant le logo de Champ libre sur la couverture des nouvelles parutions. Elle travaille avec divers conseillers dont Roger Lewinter, Marc Dachy, Michel Pétris et, bien sûr, Debord. Celui-ci publie en février 1985 ses Considérations sur l'assassinat de Gérard Lebovici, où il fait remarquer que « Gérard Lebovici avait publié beaucoup plus de classiques que de subversifs contemporains, mais dans un moment de décadence et d'ignorance programmées, où l'on discerne moins la révolution qui monte que la société qui descend, la publication même des classiques a passé pour un acte subversif. »

1991 : fin de Champ libre, début des éditions Ivrea

Suite au décès de Floriana Lebovici, en février 1990, et au conflit opposant Guy Debord aux héritiers, les éditions sont mises en liquidation[7] en avril 1991. Le fonds du catalogue est repris en 1992 par Jacques Dodart, Nicolas Lebovici (fils de Gérard Lebovici) et Lorenzo Valentin (fils de Floriana d'un premier mariage, aujourd'hui avocat dans le cabinet de Georges Kiejman[8] parallèlement à ses activités d'éditeur) sous le nom des éditions Ivrea (du nom de la ville natale de Floriana Lebovici). Ivrea poursuit la publication des écrits de George Orwell en collaboration avec Jaime Semprun et les éditions de l'Encyclopédie des Nuisances. Ivrea publie également nombre d'auteurs anciens tels que Machiavel, Tacite, Spinoza ou François Guichardin, des classiques de l'anarchisme comme les Mémoires et Écrits de Nestor Makhno ou des textes d'auteurs d'avant-garde comme Kurt Schwitters, notamment son recueil Anna Blume, ou encore des écrivains contemporains comme Bernard Collin, tout en rééditant des ouvrages du fonds Champ libre tels les écrits de Malévitch ou d'Arthur Cravan.

En 1995, Lorenzo Valentin affirme dans une lettre adressée à Jean-François Martos, auteur chez Champ libre d'Histoire de l'Internationale situationniste, que l'histoire de Champ libre n'était pas terminée[9] malgré le décès des fondateurs. Sur l'orientation éditoriale d'Ivrea, il écrit que « depuis 1989, énormément de choses ont changé. Toutes sortes de références idéologiques ont été perdues, références sur lesquelles Champ libre s'appuyait : une certaine conception de la liberté, un lien étroit avec les grandes théories révolutionnaires, libertaires, permettant une dénonciation des impostures idéologiques, du stalinisme... Or on ne peut plus se référer aujourd'hui à tout cela de la même façon, parce que tout un système de valeurs s'est effondré. Champ libre était en révolte contre un état du monde mais aujourd'hui l'aliénation a atteint un tel degré qu'il est très difficile de lutter contre par simple prise de position politique. L'aliénation est à présent au cœur même du langage. » C'est pourquoi, toujours selon lui, il s'agit maintenant de se situer sur le seul terrain où il ne puisse pas y avoir de récupération, en l'occurrence celui du poétique : « le vers est un ordre de mesure du monde. Si l'on touche à la langue, on touche au monde[10]. »

Bibliographie

  • Éditions Champ libre, Correspondance Vol. 1, Champ libre, 1978 ; rééd. éditions Ivrea, 1996
  • Éditions Champ libre, Correspondance Vol. 2, Champ libre, 1981 ; rééd. éditions Ivrea, 1996
    Recueil de lettres polémiques adressées à Abel Paz, Renaud, Noël Godin, Jean-Claude Zylberstein, André Migeot, Isidore Isou et Les Cahiers du Cinéma entre autres
  • Éditions Champ libre, Correspondance Vol. 3, Le fin mot de l'histoire, 1995 ISBN 2-903557-02-0
    Correspondance entre Jean-François Martos et Lorenzo Valentin
  • Gérard Lebovici, Tout sur le personnage , éditions Gérard Lebovici, 1984 ; Ivrea
  • Guy Debord, Considérations sur l’assassinat de Gérard Lebovici, éditions Gérard Lebovici, 1985 ; Gallimard, 1993
  • Guy Debord, Des Contrats, éditions Le Temps qu'il fait, 1995
  • Guy Debord, Correspondance, volumes "0", 4, 5, 6 et 7, Fayard, 2004, 2005, 2007, 2008 et 2010
    Les lettres de Guy Debord au sujet de Champ libre ainsi que celles adressées à Gérard Lebovici et ses héritiers sont recueillies dans ces cinq volumes
  • Gérard Guégan, Cité champagne, esc I, Appt 289, 95- Argenteuil (Champ libre 1 : 1968-1971), Grasset, 2006
  • Gérard Guégan, Montagne Sainte-Geneviève, côté cour (Champ libre 2 : 1972-1974), Grasset, 2008
  • Jean-Luc Douin, Les jours obscurs de Gérard Lebovici , Stock, 2004
    Exprime principalement le point de vue de Gérard Guégan et des autres membres de la première équipe de Champ libre
  • Christophe Bourseiller, Vie et mort de Guy Debord , Plon, 1999
  • Pascal Fouché (dir.), L'Édition française depuis 1945, Éditions du Cercle de la Librairie, Paris, 1998
  • Le Cahier du Refuge, numéro 94, Centre international de poésie, Marseille, mars 2001
    Contient une entrevue avec Lorenzo Valentin sur l'orientation d'Ivrea

Notes et références

  1. Guy Debord, Correspondance, volume 5, Fayard, 2005 (pages 78 et 80).
  2. Guy Debord, Correspondance, volume 5, Fayard, 2005 (page 364).
  3. Guy Debord, Correspondance, volume 5, Fayard, 2005 (page 263).
  4. Éditions Champ libre, Correspondance Vol. 1, 1978 (page 155).
  5. Guy Debord, Œuvres, coll. Quarto, Gallimard, 2006 (page 1475).
  6. Éditions du Cercle de la librairie, Paris, 1998.
  7. Les péripéties de cette rupture sont exposées dans le volume 7 de la Correspondance de Debord (Fayard, 2008) et dans Les Jours obscurs de Gérard Lebovici de Jean-Luc Douin (Stock, 2004).
  8. Jean-Luc Douin, Les Jours obscurs de Gérard Lebovici, page 337.
  9. Éditions Champ libre, Correspondance, Vol. 3, « Le fin mot de l'histoire », 1995.
  10. Cité par Jean-Luc Douin dans Les Jours obscurs Gérard Lebovici, page 322.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes


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