- Chambre des députés (tunisie)
-
Chambre des députés (Tunisie)
La Chambre des députés est la chambre basse du Parlement tunisien depuis la réforme constitutionnelle du 1er juin 2002 qui a créé la Chambre des conseillers (chambre haute).
Fondée en vertu de la constitution du 1er juin 1959 sous l'appellation d'Assemblée nationale, elle est rebaptisée « Chambre des députés » par la loi constitutionnelle n°81-47 du 9 juin 1981.
Sommaire
Membres
Les 189 députés sont élus tous les cinq ans au suffrage universel direct[1]. 152 sièges sont désignés au système majoritaire. Dans chacune des 25 circonscriptions, les électeurs choisissent une liste de candidats, sans pouvoir la modifier, et tous les sièges de la circonscription vont à la liste gagnante[1].
Tunisie
Cet article fait partie de la série sur la
politique de la Tunisie,
sous-série sur la politique.- Constitution
- Président de la République
- Premier ministre
- Parlement
- Chambre des députés
- Chambre des conseillers
- Élections
- Partis politiques
- Liberté d'expression
- Politique étrangère
- Subdivisions administratives
Portail politique - Portail national En 1993, 19 sièges sont alloués proportionnellement aux partis de l'opposition lorsque le nombre total de députés passe de 141 à 163. Depuis les élections du 20 mars 1994, ils bénéficient d'un seuil minimum garanti afin d'éviter officiellement la monopolisation de la chambre par le parti au pouvoir. Toutefois, le Rassemblement constitutionnel démocratique, héritier de l'ex-parti unique Néo-Destour, remporte encore aujourd'hui près de 90 % des suffrages à toutes les élections législatives (87,59 % des voix aux élections du 24 octobre 2004[1]). Par la suite, le gouvernement leur attribue un quota de 20 % des sièges, soit 34 sièges sur 182 en 1999 et 37 sur 189 en 2004. Un quota de 25 % des sièges est prévu aux élections de 2009.
La chambre compte actuellement 43 femmes (soit 22,75 % des députés)[1]. Elle est présidée par Fouad Mebazaâ depuis le 14 octobre 1997 qui a été réélu à chaque session annuelle. Conformément à la constitution, ce dernier doit assumer la présidence de la République par intérim pour une durée de 45 à 60 jours en cas de vacance[1]. Dans ce délai, il est chargé d'organiser l’élection présidentielle à laquelle il ne peut participer.
Dans la pratique, cette institution jouit d'une marge de manœuvre limitée par un pouvoir présidentiel fort, les rares députés de l'opposition étant étroitement contrôlés par le régime qui décide seul des partis autorisés à participer aux élections[réf. nécessaire].
Élections législatives
- 8 novembre 1959 ;
- 8 novembre 1964 ;
- 2 novembre 1969[2] : Le seul parti autorisé, le Parti socialiste destourien présente une seule liste d'union nationale dans les 35 circonscriptions pour renouveler les 101 sièges de l'assemblée. Le vote a lieu au scrutin de liste majoritaire avec panachage (possibilité de rayer des noms de candidats). La participation s'élève à 94,7 % et permet l'élection de 98 hommes et 3 femmes.
- 3 novembre 1974[3] : Le seul parti autorisé, le Parti socialiste destourien présente des listes dans les 22 circonscriptions pour renouveler les 112 sièges de l'assemblée. Le vote a lieu au scrutin de liste majoritaire avec panachage (possibilité de rayer des noms de candidats). La participation s'élève à 96,8 % et permet l'élection de 109 hommes et 3 femmes.
- 4 novembre 1979[4] : La plus importante des innovations est l'élargissement des listes de candidats : celles-ci doivent inclure un nombre de candidats égal au double du nombre des sièges à pourvoir dans les 22 circonscriptions. Après quelques hésitations, les courants d'opposition décident de ne pas participer aux élections et le Parti socialiste destourien est seul à présenter des candidats pour renouveler les 121 sièges de l'assemblée. Le vote a lieu au scrutin de liste majoritaire avec panachage (possibilité de rayer des noms de candidats). La participation s'élève à 81,4 % et permet l'élection de 119 hommes et 2 femmes.
- 1er novembre 1981[5] : Le renouvellement des 136 membres de l'assemblée a lieu à la suite de la dissolution anticipée de celle-ci. Il s'agit alors des premières élections organisées avec la participation de plusieurs partis depuis l'indépendance. Les principaux partis présentant un total de 366 candidats sont le Front national (composé du Parti socialiste destourien et de l'Union générale tunisienne du travail), le Mouvement des démocrates socialistes (MDS), le Parti de l'unité populaire (PUP) et le Parti communiste tunisien (PCT). Le vote a lieu au scrutin de liste majoritaire avec panachage (possibilité de rayer des noms de candidats). La participation s'élève à 84,5 % et le Front national (94,78 % des suffrages) remporte les 136 sièges à pourvoir dans les 21 circonscriptions alors que le MDS remporte 3,28 %, le PUP 0,81 % et le PCT 0,78 %. 129 hommes et 7 femmes sont élus.
- 2 novembre 1986[6] : L'Union nationale présente des candidats dans les 23 circonscriptions sur des listes comprenant des membres du Parti socialiste destourien et des représentants de quatre organisations nationales (Union générale tunisienne du travail, Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat, Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche et Union nationale de la femme tunisienne). Tous les partis de l'opposition boycottent les élections dont ils contestent la régularité. 15 candidats indépendants sont inscrits sur deux listes différentes mais se retirent la veille du scrutin. Le vote a lieu au scrutin de liste majoritaire avec panachage (possibilité de rayer des noms de candidats). La participation s'élève à 82 % et l'Union nationale remporte les 125 sièges à pourvoir. 118 hommes et 7 femmes sont élus.
- 2 avril 1989[7] : Le renouvellement des 141 membres de l'assemblée a lieu à la suite de la dissolution anticipée de celle-ci. En novembre 1988, six partis de l'opposition signent un pacte sur le pluralisme. En conséquence, près de 350 candidats de ces partis affrontent les 141 candidats du Rassemblement constitutionnel démocratique (ancien Parti socialiste destourien). La participation s'élève à 76,46 % et le parti au pouvoir remporte tous les sièges malgré une forte poussée des candidats indépendants liés aux islamistes. 135 hommes et 6 femmes sont élus.
- 20 mars 1994[8] : À la suite de l'entrée en vigueur de la nouvelle loi électorale, six partis de l'opposition sont en lice contre le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD). Le parti islamiste Ennahda n'est toutefois pas autorisé à présenter des candidats. Au total, quelque 630 candidats briguent les 163 sièges dont 60% de leurs occupants ne se représentant pas. La participation s'élève à 95,47 % et le RCD remporte 97,73 % des suffrages et la totalité des 144 sièges des circonscriptions. 19 sièges supplémentaires sont attribués aux partis de l'opposition : 10 pour le Mouvement des démocrates socialistes, 4 pour le Mouvement Ettajdid, 3 pour l'Union démocratique unioniste et 2 pour le Parti de l'unité populaire. 152 hommes et 11 femmes sont élus.
- 24 octobre 1999[9] : Les principaux changements portent sur le total de députés (passant à 182) ainsi que le nombre des sièges réservés aux listes qui n'obtiennent pas la majorité requise (passant à 34). La participation s'élève à 92 % et le Rassemblement constitutionnel démocratique remporte la totalité des 148 sièges des circonscriptions. 34 sièges supplémentaires sont attribués aux partis de l'opposition : 13 pour le Mouvement des démocrates socialistes, 7 pour le Parti de l'unité populaire, 7 pour l'Union démocratique unioniste, 5 pour le Mouvement Ettajdid et 2 pour le Parti social-libéral. 161 hommes et 21 femmes sont élus.
- 24 octobre 2004[10] : Quelques sept partis présentent presque 300 candidats pour briguer les 189 sièges de l'assemblée. Le Parti démocrate progressiste, en lice dans 16 circonscriptions sur un total de 25, finit par se retirer en invoquant la censure dont ferait l'objet le parti après le refus par les autorités d'autoriser son manifeste électoral jugé non conforme aux dispositions du Code électoral. La participation s'élève à 91,45 % et le Rassemblement constitutionnel démocratique remporte 87,59% des suffrages et la totalité des 152 sièges des circonscriptions. 37 sièges supplémentaires sont attribués aux partis de l'opposition : 14 pour le Mouvement des démocrates socialistes, 11 pour le Parti de l'unité populaire, 7 pour l'Union démocratique unioniste, 3 pour le Mouvement Ettajdid et 2 pour le Parti social-libéral. 146 hommes et 43 femmes sont élus.
Composition
Composition de la Chambre des députés suite aux élections législatives du 24 octobre 2004 Partis Sigles Suffrages exprimés Pourcentages Nombre de sièges Rassemblement constitutionnel démocratique RCD 3 678 645 87,7 % 152 Mouvement des démocrates socialistes MDS 194 829 4,6 % 14 Parti de l'unité populaire PUP 152 987 3,6 % 11 Union démocratique unioniste UDU 92 708 2.2 % 7 Mouvement Ettajdid Ettajdid 43 268 1 % 3 Parti social-libéral PSL 25 261 0,6 1 Parti des verts pour le progrès PVP Député transfugé du PSL et fondateur du parti 1 Sources : (en) Résultats des législatives 2004 (Adam Carr) Bureau
- Président : Fouad Mebazaâ
- Premier vice-président : Mohamed Afif Chiboub
- Deuxième vice-présidente : Habiba Mosaabi
- Secrétaire général : Mohamed Lamine Kassis
Notes et références
- ↑ a , b , c , d et e (fr) Présentation de la Chambre des députés (Union interparlementaire)
- ↑ (fr)[pdf] Rapport sur les élections législatives de 1969 (Union interparlementaire)
- ↑ (fr)[pdf] Rapport sur les élections législatives de 1974 (Union interparlementaire)
- ↑ (fr)[pdf] Rapport sur les élections législatives de 1979 (Union interparlementaire)
- ↑ (fr)[pdf] Rapport sur les élections législatives de 1981 (Union interparlementaire)
- ↑ (fr)[pdf] Rapport sur les élections législatives de 1986 (Union interparlementaire)
- ↑ (fr) Rapport sur les élections législatives de 1989 (Union interparlementaire)
- ↑ (fr) Rapport sur les élections législatives de 1994 (Union interparlementaire)
- ↑ (fr) Rapport sur les élections législatives de 1999 (Union interparlementaire)
- ↑ (fr) Rapport sur les élections législatives de 2004 (Union interparlementaire)
Liens externes
- (ar) Site officiel de la Chambre des députés
- (fr) [pdf] Loi constitutionnelle n°81-47 du 9 juin 1981 remplaçant l'appellation « Assemblée nationale » par « Chambre des députés »
- Portail de la Tunisie
- Portail de la politique
Catégories : Chambre basse nationale | Organe législatif tunisien
Wikimedia Foundation. 2010.