- Cephalee de tension
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Céphalée de tension
Une céphalée de tension est un type particulier de maux de tête, souvent chroniques et de mécanisme mal connu. Elle pourrait être d'origine psychosomatique, liée au stress ou due à des problèmes musculaires et squelettiques cervicaux[1].
Description
Les céphalées de tension sont des maux de tête se manifestant par une douleur, au niveau de la nuque, des zones temporales, ou du front, pouvant se manifester en casque, en barre horizontale ... Elles peuvent apparaître des deux côtés de la tête (bilatérales), ou sur un seul côté. Ces céphalées peuvent être épisodiques ou chroniques. Elles sont en général non pulsatives, contrairement aux migraines et doivent être distinguées de celles-ci.
Epidémiologie
Plusieurs causes sont avancées dans la genèse des céphalées de tension :
- des troubles psychosomatiques :
- liés au stress (professionnel, familial ...),
- liés à une angoisse, causée, par exemple, par un traumatisme passé ...
- des abus médicamenteux[2],[3] : On parle alors de céphalées de rebond. Le patient augmente régulièrement ses doses de médicaments antalgiques ou analgésiques, pour soulager ses souffrances. A la longue, il dépasse les doses prescrites et devient alors dépendant à ses médicaments. Et dès qu'il tente de se sevrer, il est pris de violentes céphalées de tension. Ce qui l'oblige alors à augmenter, sans cesse, ses doses de médicaments, pour éviter le retour de la douleur (voir sevrage et dépendance).
- des causes physiologiques :
- problèmes de vertèbres cervicales :Des vertèbres pourraient causer une pression sur certains nerfs (compression des nerfs d'Arnold, de la moelle épinière ou moelle spinale, d'autres nerfs ...) [4].
- problèmes de gouttière dentaire mal refermée : Des céphalées de tension seraient associées à certains cas de bruxisme [5],[6].
- malformation d’Arnold-Chiari (rare) : La pression excessive excercée par les os de la boîte crânienne sur le cervelet serait à l'origine des céphalées de tension liées à la malformation d’Arnold-Chiari [7],[8],[9]. Elles sont détectables grâce à l'IRM.
- névralgie d'Arnold[10].
- Autres cas ... : hydrocéphalie associées des céphalées de tension, les céphalées de tension seraient mises sur le compte de la pression excessive du liquide céphalo-rachidien sur le cerveau [11].
Conséquences sociales
En général, les médecins les considèrent comme modérées (en tout cas, peu gênantes) et beaucoup moins douloureuses qu'une algie vasculaire de la face.
Pourtant comme le reconnaît l'OMS[1], elles peuvent être invalidantes dans leur forme chronique.
Les conséquences sociales des céphalées de tension chroniques sont multiples [12],[13],[14] :
- absentéisme professionnel.
- angoisse, agressivité, dépression, anxiété.
Les traitements médicamenteux
Se basant sur l'hypothèse généralement admise d'une origine psychosomatique à la plupart des céphalées de tension, les céphalées de tension sont alors en général traités par des médicaments psychotropes tels que :
- anti-dépresseurs dont on utilise les effets partiellement anti-douleur,
- anti-épileptiques dont on a souvent constaté l'effet antalgique sur les douleurs neuropathiques ou "neurogènes",
- neuroleptiques ...
Pour qu'ils fassent effet, ils doivent être alors souvent pris pendant une période plus ou moins longue.
Les effets psychologiques et physiologiques de ces derniers sont souvent loin d'être négligeables. Ils peuvent provoquer somnolence, perte de vigilance et de concentration, prise de poids …
Se basant sur l'hypothèse d'une cause musculaire péri-crânienne aux céphalées de tension, certains médecins explorent la voie des injections péri-crâniennes de Botox (nom commercial de la toxine botulique), un paralysant musculaire [15]. Le traitement par le Botox pose un certain nombre de problèmes tels que :
- trouver la localisation précise du point à l'origine la douleur, situé souvent dans une zone plus ou moins étendue et en général uniformément douloureuse,
- l'estimation de la dose réelle à injecter pour relaxer totalement le muscle contracté, impliqué dans la sensation douloureuse,
- la toxicité du produit.
Ces médicaments ne peuvent être délivrés que sur avis médical.
Les traitements psychosomatiques
Leur efficacité reste à prouver scientifiquement.
- les psychothérapies, en particulier les psychothérapies comportementales. Avec celles-ci, le praticien essaye, le plus souvent, lors d'une sorte d'enquête policière, de trouver les évènements survenus au patient ou les comportements inappropriés de ce dernier, qui seraient à l'origine du déclenchement des céphalées de tension chez celui-ci. On part de l'observation qu'un changement de contexte environnemental (professionnel, familial, psychologique ...) dans lequel vit le patient, a pu être à l'origine, dans certains cas, de la disparition totale des céphalées de tension, vécues souvent par le patient, durant des années.
- l'hypnose : elle repose sur une relation de confiance entre le patient et le praticien, le patient se reposant plus ou moins totalement sur la pratique du praticien. Elle permet souvent de mieux localiser la zone douloureuse, voire de découvrir d'autres zones douloureuses, normalement faiblement ressenties.
- L'acupuncture semble avoir une certaine efficacité, du moins à court terme[16].
Les traitements mécaniques
- la kinésithérapie, l'ostéopathie, le massage ..., destinées :
- soit à soulager la compression supposée de certaines vertébres sur certains nerfs,
- soit à relaxer.
Il existe bien d'autres techniques supposées soulager les patients telles que :
- cryothérapie,
- techniques de relaxation (biofeedback, yoga, training autogène ...),
- sport (pour ses effets anti-douleur),
- onde électromagnétique (ondes courtes en mode pulsé),
- impulsions électriques (électrothérapie), parfois couplées avec la diffusion d’ions calcium et magnésium à travers l'épiderme,
- chiropractie,
- bandeaux compressifs,
- fango,
- fibrolyse par crochetage [17],
- sophrologie,
- physiothérapie, (gymnastique posturale [18] ...),
- L'ultrasonothérapie (ultrasons) [19] ...
Les résultats obtenus restent souvent aléatoires ou fragiles.
Etat des lieux sur le traitement des céphalées de tension dans le monde en 2005
Bien que les céphalées de tension ne mettent typiquement pas "hors de service" comme la migraine, sa forme chronique peut significativement détériorer la capacité fonctionnelle des patients.
La pathogenèse des céphalées de tension reste en grande partie inconnue. Comparé avec la migraine, les céphalées de tension ont fait l'objet de beaucoup moins de recherche.
Pendant quelques années, les recherches sur la thérapie des maux de tête se sont énormément focalisées sur la migraine (au détriment de la recherche sur les céphalées de tension chroniques et leurs causes).
Même la névralgie faciale ou algie vasculaire de la face, qui est bien moins fréquente que céphalées de tension, a été soumise à bien plus d’essais thérapeutiques que les céphalées de tension.
Par conséquent, il n'est pas surprenant que, depuis l'avènement d'études (dès 1964) sur l'amitriptyline, qui demeure un choix pivot pour son traitement, les nouveaux traitements pour cette maladie restent rares, même en 2005.
Cela souligne le besoin d’un intérêt renouvelé pour ce domaine. Cependant, les approches de traitement supplémentaires, comme des injections de toxine botulique, bien que controversées, ont renouvelé récemment les espoirs pour son traitement.
De plus, le progrès récent dans la compréhension de la pathophysiologie des céphalées de tension, comme le rôle de sensibilisation périphérique et centrale, a ranimé l'intérêt pour ce domaine [20].
En France, il n'existe que très peu de communications des centres anti-douleurs sur les traitements auxquels ils ont recourt pour les céphalées de tension. Voici les quelques rares informations sur les traitements prescrits par ces centres :
- Urgence céphalées, Hôpital Lariboisière, 75010 Paris : traitements par psychotropes classiques (antiépileptique Rivotril [21], antidépresseur Laroxyl à base d'amitriptyline [22] ...).
- Centre anti-douleur, Hôpital Ambroise Paré, Boulogne-Billancourt : Neurotin (à base de gabapentine, un antiépileptique) [23].
- Centre anti-douleur, Hôpital , Limoge : toxine botulique.
- CEDD (centre de traitement de la douleur), Fondation Ophtalmologique Rothschild, 25-29 rue Manin, 75019 Paris : ketamine.
En conclusion
La chaîne causale à l'origine des céphalées de tension (celles, du moins, dont on soupçonne une origine psychosomatique), que certains médecins nomment encore céphalées de tension nerveuses ou céphalées psychogènes, n'est pas encore parfaitement connue scientifiquement.
Il n'existe pas pour l'instant de traitement qui permettrait de faire disparaître définitivement les céphalées de tension chroniques (celles, du moins, dont on soupçonne une origine psychosomatique).
Liens externes
- Association de Soutien aux Personnes Souffrant de Céphalées de Tension
- La Ligue Belge Contre Les Céphalées
Bibliographie
Livres :
Il n'existe pratiquement pas d'ouvrages scientifiques ou de vulgarisation, uniquement consacrés aux céphalées de tension. Citons quand même :
. Céphalées de tension, Dr Michel Lantéri-Minet, Editions MEDI-TEXT, 2009, 74 pages (le 1er ouvrage de vulgarisation, sur la question, publié en France).. Tension Headache - A Medical Dictionary, Bibliography, and Annotated Research Guide to Internet References, JAMES N. PARKER, M.D. & PHILIP M. PARKER, PH.D., ICON Health Publications, http://www.ebookmall.com/ebook/193608-ebook.htm
Articles généralistes :. Céphalées de tension chroniques et gestion de la douleur, Benjamin LISAN, 2009, 86 pages.
Notes et références
- ↑ a et b voir Céphalées de tension, Organisation Mondiale de la Santé (WHO - OMS)
- ↑ Céphalées chroniques quotidiennes de l'adulte, Dominique Valade (Centre d'urgences des céphalées, Hôpital Lariboisière, Paris), Médecine. Volume 2, Numéro 5, 211-4, Mai 2006, Stratégies, http://www.jle.com/fr/revues/medecine/med/e-docs/00/04/19/3A/article.md
- ↑ Recommandations pour la pratique clinique : CCQ (Céphalées chroniques quotidiennes) : Diagnostic, Rôle de l’abus médicamenteux, Prise en charge, Synthèse des recommandations, ANAES, Septembre 2004, http://www.has-sante.fr/portail/types/FileDocument/doXiti.jsp?id=c_451076
- ↑ Céphalées et cervicalgies, Entretien avec le Dr D. Valade (Chef de service du Centre d'Urgence des Céphalées à l'hôpital Lariboisière à Paris), Propos recueillis par le Dr P. Sichère. Synoviale, mai 2006, N° 151, http://www.medspe.com/site/templates/template.php?identifiant_article=3203&surlignage=5&PHPSESSID=ad
- ↑ Relation étroite entre les maux de tête et les désordres temporomandibulaires, Olivier Bédard, Maxime Vézina, Jean-Sébastien Dionne sous la direction de Dr Jean-Paul Goulet, Faculté de médecine dentaire de l’Université Laval (Québec), http://www.google.fr/search?hl=fr&q=C%C3%A9phal%C3%A9e+de+tension+bruxisme&btnG=Recherche+Google&meta=
- ↑ Bruxisme, Gérard Quilliou Paris 75015, MCS-Dentaire, groupe de travail sur les douleurs et les dysfonctions inhérantes à un déséquilibre mandilo-postural http://www.mcs-dentaire.fr/Praticiens/_BuxismePrat.html
- ↑ Aicadi J., Diseases of the nervous system in childhood. Clin Dev Med 1992;115/118:1132-5, puis Mac Keith Press, Cambridge, 1998, page 647-52
- ↑ Urgences pédiatriques: Vol. 1 / Pathologies : clinique, examens, stratégies, gestes. par Philippe Labrune, Denis Oriot, Bernard Labrune, Gilbert Huault, Editeur Estem, 2004, page 675
- ↑ DESCRIPTION CHIARI. Quels sont les symptômes ?, http://syringomyelie.free.fr/index.php?mod=syringo&ac=chiari
- ↑ La névralgie d’Arnold, Un diagnostic parfois trop facile, un traitement pas si simple, Dr Maurice Bensignor (Clinique Viaud, Nantes), Le médecin généraliste et la douleur, n°1 septembre 2000, www.institut-upsa-douleur.org/UserFiles/IGWSIUD/File/MG_douleur/mg_douleur_01.pdf
- ↑ Neuropédiatrie DCEM, Module Intégré 4 "Tête et Cou", Les Céphalées Récidivantes de l’Enfant, Dr François Rivier (UFR de Médecine - Université Montpellier I, Service de Neuropédiatrie - Hôpital Gui de Chauliac), www.med.univ-montp1.fr/Enseignement/cycle_2/MID/Ressources_locales/Neuro/MID_neurologie_item_188_190_235.pdf
- ↑ MICHEL P., AURAY JP, CHICOYE A, DARTIGUES JF, LAMURE M, DURU G., SALAMON R et le GRIM. Prise en charge des migraineux en France: coût et recours aux soins. J Economie Med 1993 11: 71-80
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- ↑ Botulinum for Tension Headaches - Does It Do Any Good ? : A Viewpoint, From Charles P. Vega, MD, FAAFP (09/12/2006), Cephalalgia. 2006;26:790-800, http://www.medscape.com/viewarticle/544117
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- ↑ technique de mobilisation du Tissu Conjonctif à l’aide d’un instrument calibré, le crochet, reposant sur l'hypothèse que certaines céphalées seraient liées à des adhérences, par exemple adhérence cicatricielle, génératrices d'inflammation.
- ↑ synthèse de postures actives, de culture physique traditionnelle, de stretching (étirements), de postures de yoga etc. ...
- ↑ ultrasons thérapeutiques de haute fréquence (1 et 3 MHz) ou thérapie ultrasonore, utilisés pour leurs possibles vertus antalgiques.
- ↑ Pharmacoprophylaxis of tension-type headache, Marc E. Lenaerts (Department of Neurology, Oklahoma University Health Sciences Center, 711 Stanton L. Young Blvd., Suite 215, 73104 Oklahoma City, OK, USA), Revue "Current Pain and Headache Reports", Éditeur "Current Medicine Group LLC", Volume 9, Number 6 / december 2005, pages 442-447.
- ↑ RIVOTRIL - Clonazépam - Doctissimo
- ↑ LAROXYL - Amitryptiline - Doctissimo
- ↑ NEURONTIN - Gabapentine - Doctissimo
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