- Biofeedback
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Au sens large, la rétroaction biologique ou le biofeedback est un ensemble de techniques principalement relatives à la bioélectricité pour la mesure de fonctions organiques, basées sur la visualisation, avec des appareils électriques, des signaux physiologiques d'un sujet conscient de ces mesures. Plus précisément, il y a biofeedback lorsque le sujet en question peut contrôler les fonctions organiques mesurées, soit volontairement (par exemple, d'après les résultats et pour corriger un stress) ou involontairement (par exemple, après un changement d'état psychologique tel que la survenue d'un stress). Le mot vient de l'anglais feedback (action en retour ou rétroaction).
Sommaire
Type de signaux mesurés
- L'électrocardiogramme (ECG) qui mesure l'activité cardiaque (et en particulier la variabilité de fréquence cardiaque) ;
- l'électromyogramme (EMG) qui mesure la tension des muscles ;
- l'électroencéphalogramme (EEG) qui mesure les signaux électriques résultant de l'activité des neurones du cerveau, soit au niveau du scalp, soit par le biais d'électrodes implantées directement dans le cerveau ;
- la magnétoencéphalographie (MEG) qui mesure les signaux magnétiques résultant de l'activité cérébrale ;
- l'activité électrodermale qui reflète la conductivité de la peau.
Il existe d'autres technologies pour mesurer l'activité physiologique, mais elles sont encore marginales.
Caractéristiques électriques
Type Tension fréquence basse fréquence haute ECG 200 µV à 5 mV 0.5 Hertz 3 Hertz EEG 10 µV à 200 µV > 4 Hertz 40 Hertz EMG 10 µV à 3 mV 100 Hertz 3000 Hertz Les matériels
Ils étaient initialement très chers (jusqu'à 3000 euros). Mais avec l'intégration des circuits électroniques, l'arrivée des micro-ordinateurs et les programmes freeware (gratuits), la technologie s'est simplifiée et les prix ont considérablement baissé.
Un appareil de biofeedback moderne se compose d'un unique circuit intégré appelé Amplificateur d'instrumentation, qui amplifie les signaux physiologiques polyvalents, c'est-à-dire les ondes cérébrales, le cœur et les muscles. Les tensions sont de l'ordre du 1/10 de millivolts, à des fréquences de 0 à 3000 Hz. Un circuit de liaison (coupleur) permet de rentrer les signaux dans la carte son d'un ordinateur. Tout le traitement (filtrages, visualisation, etc.) a été reporté sur des programmes freeware (gratuits), qu'on trouve maintenant à profusion sur Internet et qui permettent de faire des machines polyvalentes 'tous signaux' : EEG, ECG, EMG.
Historique du biofeedback
Découvert dans les années 1970, la première utilisation du biofeedback a été celle du biofeedback EEG (électro-éncéphalogramme) avec les productions d'ondes alpha.
Les inventeurs des techniques de relaxation modernes, Edmund Jacobson avec la relaxation progressive, et Alfonso Caycedo avec la sophrologie, ont utilisé ces techniques pour mesurer l'efficacité de leurs méthodes.
Une des voies en poupe est l'utilisation du biofeedback EMG (électro-myogramme), qui reprend depuis une dizaine d'années, avec la mesure de la tension musculaire, en complément des méthodes de relaxations traditionnelles (le training autogène de Schultz, la sophrologie, la relaxation progressive d'Edmund_Jacobson).
Le neurofeedback
Neurofeedback (NFB), aussi appelé neurothérapie, neurobiofeedback ou biofeedback EEG (EEGBF) est une technique thérapeutique qui montre à l'utilisateur en temps réel l'activité de ses ondes cérébrales, mesurées par des électrodes placées sur le cuir chevelu, sous la forme d'une image, d'un son. Neurofeedback permet alors d'entraîner le cerveau pour aider à améliorer sa capacité de régler toutes les fonctions corporelles et de prendre soin de lui-même. Quand le cerveau ne fonctionne pas bien, cela se manifeste souvent dans l'EEG (électroencéphalogramme).
Le Neurofeedback est une procédure sans douleur et non-invasive. Une ou plusieurs sondes sont placées sur le cuir chevelu, et une à chaque oreille. Les ondes cérébrales sont détectées à l'aide d'un amplificateur et d'un instrument de neurofeedback qui traite le signal et fournit la rétroaction appropriée montrée sur l’écran d’un ordinateur. Ceci est révélé au patient au moyen de jeu vidéo ou de tout autre affichage visuel, aussi par des signaux audio. Le patient est invité à pratiquer le jeu vidéo en relation avec son cerveau. À mesure que l'activité dans une bande de fréquence souhaitable augmente, le jeu vidéo se déplace plus rapidement, ou une autre récompense est donnée. À mesure que l'activité dans une bande défavorable augmente, le jeu vidéo est ralenti. Graduellement, le cerveau répond aux sélections que lui sont donnés, et un « apprentissage » de la nouvelle onde cérébrale est fait. Le nouveau modèle correspond à celui qui est observé chez les individus qui normalement n’ont pas de difficultés.
En stimulant le cerveau, de la même façon que vous stimulez le corps en faisant de l’exercice physique, vous pouvez aider le cerveau à apprendre à mieux fonctionner. Par exemple: un meilleur fonctionnement du cerveau peut améliorer la qualité du sommeil. Quand on dort plus efficacement, on est plus alerte pendant le jour. Il peut aider à gérer le stress et la dépression, et des syndromes comme la migraine ou la douleur chronique.
De plus, l’entraînement par neurofeedback peut être utile dans certaines pathologies spécifiques, comme des convulsions, des traumatismes et accidents vasculaires cérébraux, les Troubles Déficitaires de l'Attention avec ou sans Hyperactivité(Abeilhou, P., & Corraze, J., 2010; Le biofeedback : une aide technique supplémentaire à la prise en charge psychomotrice. In Entretiens de Psychomotricité 2010, pp. 62-73. Paris : Les Entretiens Médicaux),et l’autisme. Dans ces exemples le patient ne se débarrasse pas du problème mais organise simplement le cerveau pour fonctionner mieux dans le cadre des dommages ou de la perte existants.
Afin d'atteindre un objectif spécifique, l’entraînement continue habituellement pour un nombre de séances qui dépend des difficultés de la personne. L’entraînement par neurofeedback peut être employé sans limite pour améliorer la performance. L'entraînement pour améliorer la « peak performance » peut être intéressant pour les athlètes professionnels, les cadres d'entreprise, et pour la pratique artistique.
Usages thérapeutiques
On sait que la perception de la douleur est régie par des fibres ascendantes (allant du récepteur de la douleur au cerveau) et des fibres descendantes (allant dans le sens inverse)[1]. Il est ainsi reconnu qu'un sujet peut moduler sa perception de la douleur en recourant des stratégies de distraction (compter, faire de la visualisation, etc.) Une équipe de l'Université Stanford est parvenue à faire diminuer la douleur en permettant aux sujets atteints de maux chroniques d'oberver leur activité cérébrale par imagerie par résonance magnétique. Dans cette étude, les sujets étaient invités à observer l'activité du cortex cingulaire, une région qui traduit les signaux de douleur en douleur subjective[2].
Références
- Les voies ascendantes de la douleur » suivi de « Les voies ascendantes de la douleur ». Université McGill. Le cerveau à tous les niveaux!, «
- Brain over pain. Advanced MRI helped pain patients learn to control their sensations by watching activity in their brains. 23 janvier 2006, Boston Globe Goldberg, Carey
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Biofeedback » (voir la liste des auteurs)
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Neurofeedback » (voir la liste des auteurs)
- Le stress et le biofeedback
- Le site français du biofeedback
- Biofeedback et relaxologie
Bibliographie
- Stress et biofeedback, Barbara B.Brown, éditions étincelles 1978
- Se contrôler par le biofeedback, Paultre Ligondé, Les éditions de l'homme. 235 pages 1982.
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