Centrale nucléaire de Flamanville

Centrale nucléaire de Flamanville
Centrale nucléaire de Flamanville
Image illustrative de l'article Centrale nucléaire de Flamanville
Travaux de construction vers 1980
Administration
Pays Drapeau de France France
Région Basse-Normandie
Département Manche
Commune Flamanville
Coordonnées 49° 32′ 11″ N 1° 52′ 54″ W / 49.53639, -1.8816749° 32′ 11″ Nord
       1° 52′ 54″ Ouest
/ 49.53639, -1.88167
  
Opérateur Électricité de France
Année de construction 1979
Date de mise en service 1986 (Flamanville 1) ;
1987 (Flamanville 2)
Statut En fonction
Réacteurs
Fournisseurs Areva NP, Alstom
Type REP
Réacteurs actifs 2 x 1 300 MW
Puissance nominale 2 600 MW
Production d’électricité
Production totale 332 TWh (à début 2007)
Divers
Source froide Manche
Site web EDF : Flamanville

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Centrale nucléaire de Flamanville

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Centrale nucléaire de Flamanville

La centrale nucléaire de Flamanville est située sur la commune de Flamanville (Manche), sur la côte Ouest de la péninsule du Cotentin, au pied d'une falaise granitique haute de 70 mètres, à 25 km à l'ouest de Cherbourg et à 20 km au sud de l'usine de retraitement de la Hague.

Sommaire

Flamanville 1 et 2

La centrale dispose de deux réacteurs nucléaires à eau pressurisée de 1 300 mégawatts chacun, mis en service en 1986 et 1987.

Elle a produit 18,9 térawattheures en 2005[1], en croissance de 4 % par rapport à 2004, correspondant à 4 % de l'électricité française produite, et permettant l'alimentation de la Basse-Normandie, de la Bretagne et des îles Anglo-Normandes.

En 2006, les deux unités ont produit 17,92 milliards de kWh. La production annuelle de la centrale représente environ 3,3 % du chiffre national.

En 2006, 671 agents travaillent à la centrale de Flamanville.

Caractéristiques des réacteurs

Les caractéristiques des réacteurs en service sont les suivantes[2].

Nom du réacteur Modèle Capacité [MW] Exploitant Constructeur Début constr. Raccord. au réseau Mise en service comm.
Thermique (MWt) brute (MWe) Nette (MWe)
Flamanville-1[3] P4 REP 1300 3817 1382 1330   EDF Framatome déc 1979 déc 1985 déc 1986
Flamanville-2[4] P4 REP 1300 3817 1382 1330   EDF Framatome mai 1980 juil 1986 mars 1987

Flamanville 3

Contexte

Article détaillé : énergie en France.

En France, l’exploitant du parc nucléaire (EDF) anticipe un éventuel renouvellement des centrales à l’horizon 2020, en remplacement des tranches REP qui arriveront en fin de vie. Afin de bénéficier d’un retour d’expérience d’exploitation pour la construction de réacteurs à partir de 2020, EDF a prévu de construire une tête de série EPR sur le site de la centrale de Flamanville (Manche) pour une mise en service initialement prévue en 2012[5], mais aujourd'hui repoussée à 2016[6]. La centrale nucléaire de Flamanville avait été prévue pour accueillir quatre tranches (deux sont en activité en 2007), il y a donc la possibilité de construire un nouveau réacteur avec des travaux de terrassement réduits. La localisation en bord de mer est plus favorable que le bord de rivière du point de vue thermodynamique (source froide plus importante et minimisation de l’impact d’une éventuelle nouvelle canicule). Les opposants à l’EPR affirment qu’il existe une surcapacité en France et que la construction de l’EPR de Flamanville ne serait donc pas nécessaire.

En mai 2005, Enel et EDF signent une lettre d’intention pour qu’ENEL participe à hauteur de 12,5 % au projet Flamanville 3. L’administrateur délégué de Enel, Fulvio Conti, déclare que, par sa participation à l’EPR, Enel retrouverait les capacités nucléaires perdues après le référendum de 1987 en Italie. Le dossier est bloqué pour des raisons politiques, notamment par les vues exprimées par ENEL sur Suez. Après l’annonce du projet de fusion de Suez et GDF, Enel annonce que les discussions vont reprendre[7].

Processus décisionnel

Un premier débat a lieu en 2002/2003 sous l’égide de Nicole Fontaine, alors ministre à l’industrie. EDF fournit un dossier de maître d’ouvrage en 2004 en vue d’un débat public. La loi d’orientation sur l’énergie du 13 juillet 2005 fournit le cadre législatif pour le projet EPR. Ce projet est soumis au débat public au niveau national[8] entre octobre 2005 et février 2006. Le 15 avril 2006, des dizaines de milliers de manifestants (près de 30 000 personnes selon les organisateurs, 12 500 selon la police et plus de 20 000 selon les renseignements généraux locaux[9],[10]) se sont rassemblés à l’appel du Collectif Stop EPR à Cherbourg, près de Flamanville pour s’opposer au projet. L’association Greenpeace France a lancé une campagne intitulée « EDF, demain j’arrête », qui vise à s’opposer au projet EPR en faisant pression sur EDF[11].

L’enquête publique, préalable à l’avis du préfet, est menée du 15 juin au 30 juillet 2006 (la tenue en période estivale de l’enquête publique est mise en cause par les opposants au projet).

Le samedi 17 mars 2007, des manifestations réunissent dans 5 villes de France entre 20 000 personnes selon la police et 62 000 personnes selon les organisateurs du Collectif Stop EPR.

Le 11 avril 2007, après avis du préfet et de l’Autorité de sûreté nucléaire, EDF est autorisé par décret à construire un réacteur EPR à Flamanville[12]. Des associations et partis politiques protestent contre la publication de ce décret avant l’élection présidentielle.

Chantier de construction

Le chantier de Flamanville, vu de Siouville-Hague (avril 2008)

La tranche devrait être mise en service en 2016[6]. Selon EDF, le futur chantier de l’EPR comptera jusqu’à 2 000 personnes en phase de construction. L’effectif permanent sera d’environ 300 personnes[13].

Le 3 janvier 2007, un tir de mine a projeté des roches sur les installations de la tranche n°2. Les tirs de mines ont alors été suspendus bien que, selon un communiqué d’EDF, « cet évènement n’a pas eu de conséquences ni pour les personnels travaillant sur le chantier et la centrale, ni sur le fonctionnement des installations ».

L'Autorité de sûreté nucléaire ordonne la suspension des travaux de bétonnage à Flamanville 3, pendant un mois. Cette décision – une première dans l'histoire des centrales nucléaires en France – a contraint EDF à arrêter les travaux. La lecture des deux rapports de l'ASN datés du 6 novembre et du 28 avril 2008, apprend aussi que « des fissures » sont apparues « à la coulée d'un bloc de béton composant la plate-forme (le radier) de l'îlot nucléaire de l'EPR ». En sus de la sanction de suspension, une lettre d'injonction de Thomas Oudré, chef de division. Il y exige qu'EDF mette enfin au point des procédures de contrôle satisfaisantes avant toutes reprises des travaux[14].

L'Autorité de sûreté nucléaire a autorisé le 20 juin 2008 la reprise des activités de coulage du béton suspendues le 21 mai[15].

Économie du projet

Le réacteur sera dimensionné pour une puissance thermique de 4 500 MW destinée à la production d’électricité (1 650 MW). Son coût, initialement estimé à 3,4 milliards d’euros, est successivement réévalué par EDF à 4 milliards en décembre 2008, à 5 milliards d'euros en juillet 2010[16], à 6 milliards d'euros en juillet 2011[6]. Soit un coût de 3,6 millions d'euros le MW. La facture de l'EPR finlandais, de même puissance et qui en est à une phase plus avancée des travaux, s'élève à 6 milliards d'euros.

Critiques et remise en cause

Sécurité

Dans un rapport du 24 juin 2011, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) relève « treize constats » d'infraction dans le chantier EPR, dresse une liste de matériels dont le manque de sûreté rend leur utilisation dangereuse et dénonce la mauvaise qualité des équipements de secours servant à refroidir le réacteur lors d'un accident[17]. Ces équipements sont les « filtres de la piscine de réserve d'alimentation en eau borée en cas de situation accidentelle, sur des limitateurs de débit du système d'alimentation des générateurs de vapeur et sur des accumulateurs du système d'injection de sécurité en cas de perte du système de refroidissement »[18]. La validation des matériels par l'ASN est légalement indispensable à la poursuite du chantier et bien sûr au lancement de la centrale.

Enjeux politiques

La centrale est l'objet de tractations politiques importantes. Elle devient l'un des symboles de l'énergie nucléaire. Lors de l'élection présidentielle française de 2007, le lacement du chantier fait l'objet d'un débat entre les candidats Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy.

En 2012, les deux principaux candidats à la présidentielle, François Hollande et Nicolas Sarkozy se sont déclarés favorables à la poursuite du chantier projet EPR. En revanche, les candidats Eva Joly et Jean-Luc Mélenchon se prononcent pour l'arrêt de l'EPR à Flamanville.

Social

Le 11 janvier 2011, le journal France-Soir révèle que sur le chantier un salarié de Bouygues sur trois vient des «  pays de l’Est » et se fait le relais du syndicat CGT qui dénonce leurs mauvaises conditions de travail, en particulier pour les horaires (10 à 15 par jour)[19]. L'inspection du travail ne peut effectuer de contrôle car le chantier est sous la seule compétence de l'ASN.

Suite au rapport fourni par l’Association de sûreté nucléaire faisant état de situations salariales abusives, de centaines de travailleurs européens, parmi lesquels plusieurs dizaines semblent avoir été rapatriées d’urgence en Pologne[20], une délégation du groupe socialiste et démocrate au Parlement européen, accompagnée par des représentants des syndicats européens, s’est rendue, le 1er juillet 2011, sur le chantier de l’EPR à Flamanville pour évaluer les conditions de travail et de logement des ouvriers. La délégation socialiste est emmenée par la présidente de la commission emploi du Parlement européen, Pervenche Berès (France), l’eurodéputée de la circonscription, Estelle Grelier (France) et la députée membre de la commission Emploi, Jutta Steinruck (Allemagne)[21].

Après la visite du chantier et une table ronde avec des représentants d’EDF, maître d’ouvrage et d’œuvre, et des syndicats sur le site, Pervenche Bérès, tout en dénonçant « un exemple d’esclavage moderne »[22], prévoit d’«  exiger, dans le cadre des marchés publics, des mesures pour clarifier les responsabilités sociales dans la chaîne des sous-traitants du maître d’ouvrage  »[20].

Flamanville 4

Flamanville était un des sites possibles d'implantation du second réacteur EPR français. Penly a finalement été retenu.

Voir aussi

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Liens externes

Notes et références

  1. Source : CCI Cherboug-Cotentin, nov 2006
  2. (en) Reactors in operations, 31 dec 2009 sur www-pub.iaea.org/. Consulté le 28 avril 2011
  3. (en)Nuclear Power Reactor Details - FLAMANVILLE-1 sur www.iaea.org. Consulté le 28 avril 2011
  4. (en)Nuclear Power Reactor Details - FLAMANVILLE-2 sur www.iaea.org. Consulté le 28 avril 2011
  5. EPR de Flamanville : EDF confirme l'échéance 2012, Le Figaro du 27 août 2008
  6. a, b et c EDF a annoncé un nouveau retard de deux ans pour l'EPR de Flamanville, Le Monde du 20 juillet 2011
  7. Enel n’est pas intéressé par des actifs de Suez et va reparler EPR avec EDF, Romandie news. Consulté le 7 septembre 2007
  8. CPDP EPR : débat public centrale électronucléaire Flamanville 3
  9. STOP EPR
  10. http://www.liberation.fr/page.php?Article=375376
  11. EPR : Énergie pas renouvelable
  12. Décret n° 2007-534 du 10 avril 2007 autorisant la création de l’installation nucléaire de base dénommée Flamanville 3, comportant un réacteur nucléaire de type EPR, sur le site de Flamanville (Manche)
  13. http://www.debatpublic-epr.org/docs/pdf/dossier_mo/synthese_dossier_mo.pdf Projet Flamanville 3 - Construction d’une centrale électronucléaire « tête de série EPR » sur le site de Flamanville - Dossier du Maître d’ouvrage]
  14. Le Canard enchaîné, mercredi 4 juin 2008, page 3
  15. Journal Sud Ouest du 21 juin 2008
  16. EDF confirme un retard de deux ans pour son réacteur de Flamanville,Le Monde du 30 juillet 2010
  17. Hervé Liffran, « Le chantier de l'EPR victime d'une inspection explosive », dans Le Canard enchaîné, no 4739, 24 août 2011 
  18. AFP, « EPR de Flamanville : "écarts" et "faiblesses" constatés par l'ASN », dans Le Monde, 24 août 2011 [texte intégral] 
  19. Michel Manfredi, « Chantier de Flamanville - Un travailleur sur trois vient… des pays de l’Est! », dans France-Soir, 11 janvier 2011 
  20. a et b Cécile Rousseau, « L’EPR, ou la loi de l’omerta », dans L'Humanité, 4 juillet 2011 [texte intégral] 
  21. AFP, « EPR: des eurodéputés à Flamanville », lefigaro.fr, 29 juin 2011
  22. « Un ouvrier polonais licencié de l'EPR à Flamanville saisit les Prud'hommes », dans L'Express, 7 juillet 2011 [texte intégral] 



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