- Celimene Gaudieux
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Célimène Gaudieux
Pour l’article homonyme, voir Célimène (homonymie).Née à Saint-Paul le 20 avril 1807 et morte dans cette même commune le 13 juillet 1864, Célimène Gaudieux fut une aubergiste du lieu-dit La Saline qui a servi et sert encore de symbole et de muse à la poésie et à la culture populaire de l'île de la Réunion.
Biographie
Fils d'esclaves affranchis, son père est un Créole du nom de Louis Edmond Jeance né à Saint-Paul le 28 septembre 1789 et qui mourra à Saint-Pierre le 12 décembre 1854. Née vers 1790, sa mère prénommée Candide ou Marie-Candide est quant à elle une esclave que son père affranchit en 1811, dont il se sert ensuite comme domestique et qu'il finit par épouser le 26 avril 1830 en reconnaissant leurs deux filles Marie-Monique et Marie-Céliste. Née avec Jans pour nom de jeune fille, la première a alors 23 ans. Il s'agit de celle que l'on surnomme aujourd'hui Célimène.
Elle se plaît à se vanter d'être la petite-fille d'Évariste de Parny, poète réunionnais qui aurait eu une liaison avec sa grand-mère maternelle, une esclave malgache. Elle épouse en tout cas un certain Pierre Gaudieux le 3 octobre 1839 à Saint-Paul. Celui-ci décèdera en 1852 laissant Célimène alors âgée de 45 ans avec cinq enfants à charge. Elle reçoit alors l'aide de Joseph Le Lièvre, un propriétaire sucrier fier « d'avoir pu être de quelque utilité à une descendante, même de la main gauche, du poète Parny ».
Postérité
Même si elle n'a pas fréquenté l'école, Célimène est dotée d'une vive intelligence qu'elle nourrit en fréquentant de nombreux propriétaires sucriers. Elle manie bientôt le verbe avec élégance, que ce soit en prose ou en vers. Cette capacité lui vaut l'admiration des gens de passage qui descendent au relais de poste qu'elle tient avec son mari sur le chemin de ceinture qui reliait par les Hauts Saint-Paul à Saint-Leu à une époque où le Cap Lahoussaye était infranchissable. Lui y fait office de maréchal-ferrant au service des nombreuses voitures publiques à six places attelées à des chevaux ou à des mulets qui transportent bagages, marchandises et lettres. De son côté, elle distrait les voyageurs en leur jouant de la guitare et en interprétant des textes de son invention sur des airs populaires à la mode.
Depuis, son art a notamment inspiré le poète Jean Albany. Et Célimène jouit encore aujourd'hui d'une postérité importante. On a baptisé en 2000 un nouveau piton volcanique formé sur les flancs du Piton de la Fournaise à son nom. En 2002, un collège saint-paulois prend officiellement son nom.
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