Cathédrale Sainte-Eulalie-et-Sainte-Julie d'Elne

Cathédrale Sainte-Eulalie-et-Sainte-Julie d'Elne
Cathédrale d'Elne
Image illustrative de l'article Cathédrale Sainte-Eulalie-et-Sainte-Julie d'Elne
Présentation
Nom local Seu Santa Eulàlia i Santa Julia
Culte Catholique romain
Type ancienne Cathédrale, aujourd'hui église paroissiale
Rattaché à Évêché de Perpignan
Début de la construction XIe siècle
Fin des travaux XIIIe siècle, remaniements aux XIVe siècle et XVe siècle.
Style(s) dominant(s) Roman, Gothique
Protection Monument historique (1875)[1]
Géographie
Pays Drapeau de France France
Région Languedoc-Roussillon
Département Pyrénées-Orientales
Ville Elne
Coordonnées 42° 35′ 57″ N 2° 58′ 20″ E / 42.599167, 2.97222242° 35′ 57″ Nord
       2° 58′ 20″ Est
/ 42.599167, 2.972222
  

Géolocalisation sur la carte : France

(Voir situation sur carte : France)
Cathédrale d'Elne

La cathédrale Sainte-Julie-et-Sainte-Eulalie d'Elne est le siège de l'évêque d'Elne dont le diocèse recouvrait les comarques de Catalogne du Roussillon, du Vallespir et du Conflent à sa création en 571. Elle domine la ville et ses environs depuis l'éminence sur laquelle elle est bâtie, aujourd'hui "ville haute". Construite aux XIe siècle et XIIe siècle, monument majeur de l'art roman catalan, elle fut le siège de l'évêché de cette partie septentrionale de la Catalogne du VIe siècle jusqu'en 1602, lorsqu'il fut transféré à Perpignan. Elle est dédiée à sainte Julie et à sainte Eulalie de Mérida.

Le cloître est classé monument historique depuis 1840, l'église depuis 1875[1].

Sommaire

Historique

L'actuel édifice fut vraisemblablement commencé au début du XIe siècle, succédant à une précédente consacrée en 916 et à d'autres construites depuis la création de l'évêché. En 1042 une donation d'un particulier est attestée (d'un montant de 10 mancusi), puis une autre de la comtesse de Barcelone Ermessinde de Barcelone quelques années plus tard (en 1057).

En 1069 l'autel majeur est consacré, comme l'atteste encore l'inscription de la table d'autel encore conservée de nos jours dans l'abside principale. Cependant le chantier se poursuit jusqu'à la fin du XIIe siècle, voire au XIIIe siècle. En témoigne les changements de partie dans la construction de la nef dont la voûte en berceau n'est pas d'un style homogène.

La tour avec le grand clocher date du XIe siècle ainsi que le portail de marbre. Il porte encore des traces d'incendies datant de la prise de la ville par les troupes de Philippe le Hardi en 1285. Le talus à la base de la tour est un renforcement réalisé en 1415 par l'architecte majorquin Guillem Sagrera[2].

Aux XIVe siècle et XVe siècle on perce le mur gouttereau méridional de la nef pour établir des chapelles latérales de style gothique et voûtées sur croisée d'ogives. On entreprend également la construction d'un vaste chevet gothique à sept chapelle rayonnantes de 1317 à 1336 pour remplacer le chœur roman. Mais l'essor de la ville de Perpignan sous les rois de Majorque, qui entreprennent la construction de la future cathédrale Saint-Jean-Baptiste, marque le déclin de la ville d'Elne et le projet est abandonné. Seules les bases des murs seront élevées.

Au XVIIIe siècle, on élève un autel classique dans l'abside de l'église au détriment de son organisation romane. L'édifice subit quelques réfections au XIXe siècle, avec notamment l'agrandissement des fenêtres de l'abside majeure pour faire entrer plus de lumière dans un édifice au demeurant très sombre (seules les fenêtres des chapelles gothiques y apportent un surplus de lumière).

Description

Chevet

La cathédrale actuelle, orientée à l'Est, est le fruit de plusieurs campagnes de construction s'étalant du XIe siècle au XIVe siècle.

Extérieur

Le chevet suit un plan trilobé.

L'abside majeure, percée de trois fenêtres agrandies au XIXe siècle, est ornée d'arcatures aveugles coupées en haut par une frise "réticulée" et ornées dans leur partie supérieure d'un damier. A la base de l'abside, une petite absidiole forme une excroissance. Datant du XIe siècle, celle-ci est attribuée soit à un aménagement avorté d'une crypte sous le chœur, soit aux vestiges d'une crypte supprimée lors des transformations du XVIIIe siècle. L'ensemble de l'abside majeure est par ailleurs renforcé par deux arcs-boutants, éléments architecturaux rares à l'époque romane. Les deux absidioles portent des cordons sculptés de motifs.

La façade occidentale devait, selon le partie d'origine, comporter deux clocher-tours. Seul celui du Midi fut construit, le clocher septentrional en brique étant une adjonction récente (XIXe siècle ?). Le mur de façade, percé d'un portail roman en marbre dépourvu de toute sculpture ou décoration, est le fruit de plusieurs campagnes de construction. Il était à l'origine surmonté d'un fronton triangulaire. Des désordres de maçonneries de l'ensemble roman (XIe siècle au XIIIe siècle) ont été provoqués par le clocher méridional, dont la base a par conséquent été confortée au XVe siècle. La façade fut surélevée et reçut un crénelage lors de travaux de fortifications à cette époque, ce qui provoqua la destruction du fronton.

Intérieur

Nef
Retable Saint-Michel (XIVe et XVe siècles)

L'édifice est composé d'une nef à trois vaisseaux de six travées et terminés chacun par une abside semi-circulaire voûtée en cul-de-four. La nef principale est voûtée en berceau plein cintre, qui tend à devenir brisé vers l'Ouest, attestant les différentes campagnes de construction de l'ancienne cathédrale et de leurs avancées en fonction de l'état des finances de l'évêché. A l'origine dotés de voûtes d'arêtes, les collatéraux ont été voûtés en demi-berceau lors de l'établissement de la voûte de la nef principale (auparavant charpentée).

Six chapelles voûtées en croisée d'ogives, rajoutées entre le XIIIe siècle et le XVe siècle flanquent le collatéral méridional. Elles retracent d'ailleurs l'évolution de l'architecture gothique en Roussillon pendant cette période.

La sculpture est présente à l'intérieur de l'église, ce qui est relativement rare en Roussillon. Les chapiteaux de la partie orientale apportent un précieux témoignage de la sculpture romane en Roussillon du milieu du XIe siècle, de facto antérieure à celle des grands ateliers du siècle suivant. On y remarque quelques archaïsmes, un certain attachement à la tradition antique mais également quelques initiatives cernées de quelques hésitations quant au parti à prendre. Ceux de la nef principale sont plus tardifs (des XIIe et XIIIe siècles) car réalisés lors de la construction du voûtement du vaisseau central.

Le mobilier comporte notamment :

  • une table d'autel romane (du XIe siècle) : placée lors de la consécration de l'édifice en 1069 ornée sur son pourtour d'une plate-bande découpée par des lobes. Comme bien d'autres tables d'autel du Roussillon, elle ressort des ateliers narbonnais qui travaillaient sur des marbres tirés des édifices antiques de la ville.
  • un retable gothique de Saint-Michel (XIVe et XVe siècles), de style gothique catalan, sis dans la chapelle dédiée au saint.

Le cloître et les bâtiments claustraux flanquent l'édifice au nord.

Le cloître

Article détaillé : Cloître d'Elne.

Notes et références

  1. a et b Notice no PA00104012, sur la base Mérimée, ministère de la Culture.
  2. (ca) Guillem Sagrera

Pour en savoir plus

Bibliographie

  • Marcel Durliat, Roussillon Roman, Zodiaque, 1986 (ISBN 2-7369-0027-8), p. 180-211 
  • Roger Grau, La cathédrale et le cloître d'Elne, Le Publicateur, 1996 (ISBN 2-906210-17-X) 
  • Géraldine Mallet, Eglises romanes oubliées du Roussillon, Les Presses du Languedoc, 2003 (ISBN 2-85998-244-2), p. 107-113 
  • Jean-Marie Pérouse de Montclos (direction), Guide du patrimoine : Languedoc-Roussillon, Hachette, 1996 (ISBN 2-01-242333-7), p. 233-237 
  • Emmanuelle Rebardy-Julia, Un évêché entre deux mondes : Elne/Perpignan, XVIe-XVIIIe siècles, Trabucaire, 2009 (ISBN 978-2-84974-097-2) 

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