- Capitaine Danjou
-
Jean Danjou
Pour les articles homonymes, voir Danjou.Jean Danjou Naissance 15 avril 1828
Chalabre, FranceMort au combat 30 avril 1863 (à 35 ans)
Camarón de Tejeda, MexiqueOrigine France Arme Légion étrangère Grade Capitaine Service 1849 - 1863 Conflits Crimée (Sébastopol)
Campagne d'Italie (1859) (Magenta - Solferino)
Expédition du Mexique († à Camarón de Tejeda)Faits d’armes Bataille de Camerone Distinctions Chevalier de la Légion d'honneur Jean Danjou (né le 15 avril 1828 à Chalabre (France), tué le 30 avril 1863 à Camerone au Mexique) est un officier militaire français du second Empire. Il s’illustra notamment en résistant à une armée de plus de 2000 mexicains lors de la bataille de Camérone, le 30 avril 1863. Il commandait alors la 3ème compagnie du régiment Etranger et disposait de 62 hommes seulement.
Sommaire
Jeunesse et formation
Originaire d'une famille de tradition militaire, il est né le 15 avril 1828, à Chalabre, de Jean et de Marguerite Balussou. Il est le quatrième d'une fratrie de huit enfants. Après des études sommaires à l’école primaire de Mirepoix puis de Carcassonne, il travaille dès l’âge de quinze ans dans la fabrique de bonneterie de son père.
Sa vocation militaire est provoquée par la visite en grand uniforme d’un ancien ouvrier de la fabrique familiale, le sous-lieutenant Canut. En 1847, il entre à l'école de Saint-Cyr.
Carrière et distinctions
Promu sous-lieutenant, il est affecté au 51e de Ligne. En 1852, il est versé au 2e régiment étranger.
Le 1er mai 1853, au cours d'une expédition topographique en Algérie, il perd sa main gauche à la suite de l’explosion de son fusil. Il la remplacera par une prothèse articulée en bois dont il se servira comme d’une vraie.
Promu lieutenant, le 23 décembre 1853, puis capitaine le 9 juin 1855 à titre exceptionnel, au siège de Sébastopol en 1854, et enfin, capitaine adjudant major, le 18 septembre 1855. Mis en non-activité par suite de licenciement, le 16 avril 1856, il reçoit néanmoins la croix de chevalier de la Légion d’honneur. Le 26 mai 1856, il est affecté au 26e d'infanterie, avant d'être de nouveau nommé au 2e régiment étranger en 1857.
Campagnes
- Algérie, de Kabylie,
- Crimée (Sébastopol),
- Italie (batailles de Magenta et Solferino),
- Maroc
- Mexique.
La bataille de Camerone
Lors de l'expédition du Mexique (1861-1867), il est tué le 30 avril 1863 à Camerone, au cours d'une bataille restée mythique, durant laquelle 65 légionnaires (dont il avait pris ce jour-là le commandement) firent face à environ 2000 soldats de l'armée mexicaine.
Le capitaine Danjou et ses hommes se sont retranchés dans une hacienda délabrée. Malgré une démonstration de force des Mexicains, le capitaine Danjou refuse de se rendre. Les cavaliers mexicains démontés lancent alors une première attaque maladroite mais sont contraints de battre en retraite après avoir subi de lourdes pertes. Face à une situation quasiment désespérée, Danjou jure de ne jamais se rendre et demande à ses hommes de faire de même, ce qu’ils font. Il est mortellement frappé d’une balle en pleine poitrine en traversant la cour afin inspecter ses positions.
Les hommes du capitaine Danjou, fidèles à la promesse faite à leur chef, déclinent une nouvelle proposition de réddition en dépit des tentatives d'intimidation du colonel Milan : les mexicains font comprendre aux légionnaires qu'ils ne feront pas de quartier, s'ils s'obstinent à leur résister.
A la fin de la journée, 33 légionnaires sont morts et 31 faits prisonniers. Presque tous tous sont blessés, et les deux tiers d'entre eux succomberont à leurs blessures au cours de leur captivité. De leur coté, les Mexicains déplorent plus de 300 tués et blessés.
Les trois derniers légionnaires acceptent de se rendre, à condition qu'ils puissent conserver leurs armes et que l'on soigne leurs blessés. Acceptant les conditions de cette poignée de braves dont le courage l'impressionne, un officier mexicain francophone leur répond : " On ne refuse rien à des hommes comme vous ! ".
La main du Capitaine Danjou
Après le combat, la colonne de secours du colonel Jeanningros ne retrouve que des corps dépouillés. On cherche en vain la main articulée que le capitaine Danjou s'était fait faire 10 ans auparavant. La prothèse est finalement retrouvée en juillet 1865 par le lieutenant autrichien Karl Grübert chez le propriétaire français d'un ranch des les environs de Tesuitlan, à 100 km du lieu du combat. Celui-ci la tenait d'un guérillero ayant participé au combat. Le lieutenant Grübert la lui rachète pour 50 piastres. Selon une autre source, la main du capitaine Danjou a été retrouvée lors de l'arrestation du général Ramirez qui la détenait.
Elle est ensuite rapportée à Sidi-Bel-Abbès en 1865 par le colonel Guilhem. Depuis, cette relique est conservée précieusement dans la crypte du Musée du Souvenir de la Légion étrangère à Aubagne. Elle est présentée tous les ans lors de la cérémonie de Camerone à la Maison mère, portée par un ancien (en général un officier, encadré par 2 ou plusieurs accompagnateurs).
Sources : Képi blanc et Division histoire et patrimoine de la Légion étrangère
In memoriam
Un tableau représentant son portrait au musée de la Légion étrangère est une œuvre du sergent Sméou, d’après photographie.
Une stèle est érigée en sa mémoire à Castelnau-le-Lez, près de Montpellier et une plaque commémorative est apposée sur sa maison natale située dans la rue qui porte son nom à Chalabre dans l'Aude.
Le domaine capitaine Danjou est le siège de l’institution des invalides de la Légion étrangère et de l’amicale des anciens de la légion étrangère du pays d'Aix et de la Sainte-Baume.
Le château abrite le musée de l'uniforme légionnaire, annexe du musée de la Légion étrangère d’Aubagne, ainsi qu’une boutique ouverte au public et proposant à la vente les réalisations des ateliers.
Un quartier capitaine Danjou abrite le 4e RE, à Castelnaudary dans l’Aude. Réalisé en trois tranches successives. La première voit la réalisation des bâtiments des compagnies d'engagés volontaires, du PC, du stand de tir couvert, de l'ensemble alimentation - loisirs et du poste de sécurité. La seconde tranche des travaux permet la réalisation de toutes les installations techniques et le reliquat de l'infrastructure destinée à l'instruction spécialisée. La troisième tranche qui sort de terre à partir de 1988, comporte entre autres le cercle mess, l'infirmerie, les bâtiments destinés à héberger la CIC et la CIS. Doté également d'un vaste complexe d'instruction à la conduite, le quartier se place parmi les centres d'instruction les plus modernes et les plus performants d'Europe.
Une promotion Capitaine Danjou, d’élèves officiers est donnée à l’ESM de Saint-Cyr 1971-1973. L’école est commandée par le général de Barry.
- Portail de l’histoire militaire
Catégories : Officier de Légion étrangère | Ancien élève de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr | Naissance en 1828 | Naissance dans l'Aude | Décès en 1863 | Militaire français | Chevalier de la Légion d'honneur | Mort pour la France (qualification officielle) | Expédition du Mexique (1861-1867)
Wikimedia Foundation. 2010.