- Cadre noir
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Le Cadre noir est un corps de cavaliers d'élite français, instructeurs à l'École nationale d'équitation (ou ENE) près de Saumur en Maine-et-Loire.
La doctrine du Cadre noir, fixée par le général L’Hotte au XIXe siècle, est « Le cheval calme, en avant, et droit ».
Sommaire
Histoire
À la fin du XVIe siècle, Henri IV missionne Duplessis-Mornay à Saumur pour y fonder une « université Protestante » au sein de laquelle une académie d'équitation fut établie. L'académie d'équitation est dirigée par Monsieur de Saint-Vual formé à l'Académie catholique d'Angers selon les principes d'Antoine de Pluvinel. L'académie fut fermée lors de la révocation de l’édit de Nantes.
En 1763, Louis XV réorganise la cavalerie française par l'intermédiaire du duc de Choiseul. Une école, gérée et encadrée par le « Corps royal des carabiniers », fut créée à nouveau à Saumur pour accueillir les officiers de tous les régiments de Cavalerie. Elle fonctionnera jusqu'en 1788. Liée à l'histoire des monarques et des cours, à la fois prestige et privilège presque exclusif de la noblesse, la haute équitation subit par la suite les effets des conspirations et des guerres de l'empire[1].
À la fin de l'an 1814, Louis XVIII crée à Saumur l’École d'instruction des troupes à cheval. Son activité allant décroissant à partir de 1822, cette école fut régénérée par Charles X sous le nom d’École royale de cavalerie. Un manège militaire et un manège d'académie composaient l'essentiel des structures[2]. Constitué d'écuyers civils, le manège académique est destiné à parfaire la formation équestre des officiers[3].
Le premier carrousel fut présenté en 1828. Les écuyers exécutèrent les reprises de Sauteurs et d'Instructeurs. Lors de cette présentation les écuyers étaient déjà coiffés du Chapeau de Manège, aussi appelé Lampion ou Bicorne.
À partir de 1830, avec la disparition de l'École de Versailles, Saumur devient la seule école dépositaire de la tradition équestre française[4].
La couleur noire de l'uniforme fut décidée sous le règne de Louis-Philippe pour les différencier des écuyers de l'« École de cavalerie », qui étaient alors habillés en bleu. À partir de cette époque, l'école a été le cadre presque exclusif des instructeurs d'équitation de l'École de cavalerie plus tard devenue l’École d'application de l'arme blindée et de cavalerie.
Le nom de « Cadre Noir » s'est donc ainsi imposé d'évidence et devient officiel en 1986.
Le Cadre Noir est devenu civil en 1968[5]. Ses membres sont composés majoritairement de civils mais aussi de militaires, neuf écuyers en 2006.
Avant les années 1970, l'école de Saumur n'était pas une école d'équitation pure comme l'était l'École de Versailles ou comme l'École de Vienne. C'était une école de cavalerie où le cheval était utilisé surtout à des fins militaires.
En 1972, l’École nationale d'équitation est créée par décret. Elle doit l'édification de sa doctrine à l'influence de deux chefs d'école du milieu du XIXème siècle[3]. Depuis 1989, le directeur de l’école a toujours été un civil. Cette école fait désormais partie de l'Institut français du cheval et de l'équitation.
Le Cadre noir
Bien que le Cadre noir possède toujours une forte composante détachée par le ministère de la Défense, c'est le ministre des Sports, après consultation de son homologue de la Défense, qui nomme l'écuyer en chef[5].
Les missions du Cadre noir :
- perpétuer la tradition équestre française, notamment en l'enseignant à l'ENE,
- la valoriser et la mettre en scène lors des nombreux spectacles musicaux que donnent les écuyers,
- représenter la France aux compétitions équestres internationales.
Les écuyers, outre le travail de dressage traditionnel, travaillent aussi les sauts d'école, montés ou à pied. Ces sauts sont au nombre de trois :
- la courbette, « Le cheval se dresse vers le ciel, antérieurs ployés; le cavalier garde sa position et se retrouve en arrière de la verticale »[6],
- la croupade, « le cheval exécute une ruade énergique en étendant complètement les membres postérieurs »,
- la cabriole, combinaison presque simultanée d'une courbette et d'une croupade.
Les sauts montés sont effectués sans étriers.
Écuyers
Écuyers en chef
- 1814 : création de l'École de Saumur par ordonnance de Louis XVIII
- 1815 : général Levesque de La Ferrière
- 1825 : Charles X fonde l'École royale de cavalerie de Saumur
- 1825 - 1833 : M. Cordier 1er écuyer en chef
- 1834 - 1836 : commandant Renaux
- 1837 - 1840 : commandant Champet
- 1841 - 1846 : commandant de Novital
- 1847 - 1854 : comte d'Aure
- 1857 - 1863 : commandant Alexandre Guérin
- 1864 - 1870 : général L’Hotte
- 1871 - 1874 : commandant Lignère
- 1875 - 1876 : commandant Duthil
- 1877 - 1881 : commandant Pietu
- 1882 - 1886 : commandant de Bellegarde
- 1887 - 1889 : commandant d'Aviau de Piolant
- 1890 - 1895 : commandant de Canisi
- 1896 - 1897 : commandant de Vauloge
- 1898 - 1899 : commandant de Contades Gizeux
- 1899 - 1901 : commandant Varin
- 1901 - 1903 : commandant de Contades Gizeux
- 1903 - 1909 : commandant de Montjou
- 1909 - 1913 : commandant Blaque-Belair
- 1913 - 1914 : commandant Destroyat
- 1919 - 1928 : général Wattel
- 1929 - 1933 : colonel Danloux
- 1933 - 1935 : commandant Walon
- 1935 - 1939 : commandant Xavier Lesage
- 1941 - 1943 : commandant Aublet
- 1943 - 1944 : commandant de Balloire
- 1944 - 1945 : commandant de Minvielle
- 1945 - 1958 : lieutenant-colonel Margot († 1998)
- 1958 : commandant de Thiollaz
- 1959 - 1964 : lieutenant-colonel Patrice Lair
- 1964 - 1972 : colonel Jean de Saint-André († 1996)
- 1972 - 1974 : lieutenant-colonel de Boisfleury (premier directeur de l'ENE : colonel O'Delant)
- 1974 - 1975 : lieutenant-colonel Alain Bouchet († 15-7-75)
- 1975 - 1984 : colonel Pierre Durand (devient en octobre 1984 directeur de l'ENE)
- 1984 - 1991 : colonel François de Beauregard
- 1991 - 1999 : colonel Christian Carde
- 2000 - 2006 : colonel Loïc de la Porte du Theil
- 2006 - : colonel Jean-Michel Faure
L'écuyer en chef est surnommé le « grand dieu », en référence à sa maîtrise parfaite de l'art équestre. Il est aussi le directeur adjoint de l'Institut français du cheval et de l'équitation.
Écuyers compétiteurs
Les instructeurs du Cadre noir sortent régulièrement en concours. Plusieurs cavaliers sont ou ont été champions olympiques ou champions du monde.
Exemples :
- 1932 : Xavier Lesage, champion olympique en épreuve de dressage individuel et par équipe
- 1948, capitaine Le Chevalier, champion olympique concours complet sur Aiglonne (LA)
- 1968, adjudant-chef Guyon, champion olympique concours complet sur Pitou (LA)
- 1970, 1971, 1972 et 1973 : Patrick Le Rolland, champion de France de dressage
- 1979 : Christian Carde, champion de France de dressage
- 2002 : Jean-Luc Force (Crocus Jacob) et Didier Courrèges (Free Style Ene HN) sont vice-champions du Monde de concours complet par équipe
- 2004 : Didier Courrèges et Arnaud Boiteau, champions olympiques en concours complet par équipe
Écuyers de la noblesse française
- 1841 - 1846 : commandant de Novital
- 1898 - 1899 : commandant de Contades Gizeux : marquis
- Jean Philibert d'Ourches (1852 - 1933) voir famille d'Ourches: Cavalier de l'école de Saumur, Colonel. Officier de la Légion d'Honneur. Officier de l'ordre du Lion et du Soleil.
Les chevaux
À la différence de l'École espagnole de Vienne, où ne sont montés que des lipizzans, le Cadre Noir fait appel à plusieurs races de chevaux[7] :
- ce sont principalement des chevaux de selle français ;
- ainsi que des anglo-arabes ;
- mais également des pur sangs, en fonction des disciplines sportives qui leur sont demandées.
L’École nationale d’équitation
Article détaillé : École nationale d'équitation.L'ENE, qui fait partie de l'Institut français du cheval et de l'équitation, sous la tutelle des ministères de l'Agriculture et des Sports, a été créée avec trois missions :
- formation de l’élite des enseignants (instructeurs et professeurs),
- participation aux compétitions et développement du haut niveau (notamment pour les disciplines olympiques),
- conservation et présentation de la tradition équestre française.
Actuellement, l’ENE compte plus de 400 chevaux, dix carrières olympiques, 50 km de pistes aménagées, plusieurs centaines d’obstacles, cinq manèges olympiques dont le plus grand d’Europe. Cela représente un effectif de 200 personnes, la plupart sont fonctionnaires.
Notes et références
- Stéphane Angers et Michel Denance, L'univers du cheval et du cavalier, Paris, SOLAR, 1998
- cheval bleu (30 octobre 2006)
- Stéphane Angers et Michel Denance, L'univers du cheval et du cavalier, Paris, SOLAR, 1998
- site officiel (30 octobre 2006)
- Le Monde
- Voir le site de l'ENE
- http://www.equinfo.org/saumur/
Voir aussi
Articles connexes
- Persival, programme de recherche et simulateur équestre.
Liens externes
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