Cabiro Bernard

Cabiro Bernard

Bernard Cabiro

Bernard Cabiro, le 7 août 1922 à Mont-de-Marsan et décédé le 1er août 1993, est un militaire français.

à Mont-de-Marsan sa mère tient une épicerie, il est connu pour son adresse à la pelote basque. Il se destine au commissariat à la marine marchande, mais la Guerre 1939-1945 en décide autrement.

La carrière militaire

L'armée de la Libération

Il passe la frontière espagnole le 1er juillet 1943. En Espagne, il connaît les geôles espagnoles de Miranda sont regroupés les évadés de France cherchant à gagner lAfrique du Nord ou lAngleterre.

Libéré il atteint, Casablanca, il sengage comme EVDG au 8e RTM, régiment intégré à la 2e division dinfanterie marocaine commandée par le général Dody. Il débarque à Naples avec le corps expéditionnaire français et fait campagnes en Italie il est deux fois cité dont une à lordre du corps darmée. Il est promu au grade de caporal chef le 16 mai 1944. Le 9 septembre, il débarque avec son régiment en Provence. La campagne de France commence. Légèrement blessé devant Thann, il est évacué et dirigé sur lécole de Cherchell le 17 décembre 1944. Il termine la guerre comme aspirant.

La Légion étrangère

À la sortie de lécole il choisit la Légion et affecté au régiment de marche en cours de formation pour être dirigé sur lIndochine. Il est nommé sous-lieutenant de réserve le 25 décembre 1945. Son unité devient 2e régiment étranger d'infanterie le 1er janvier 1946 et débarque à Saïgon du Cameronia le 6 février. Son régiment est missionné à la pacification de la zone côtière du Sud Annam. Le jeune chef de section mérite deux citations. Le II/2e REI embarque sur le croiseur Tourville à destination de Haiphong il arrive le 7 décembre 1946. Sa première mission est de rétablir les communications reliant Haiphong à Hanoi, en détruisant les positions du Viêt-minh installées en bouchon sur la voie ferrée et sur la route. Les 24 et 25 décembre, le sous-lieutenant Cabiro contribue à la réduction dun point de résistance dans la ville de Hai Duong puis le 31, il est à lorigine de la chute de An Thai. Ces actions sont récompensées par lattribution de la croix de guerre des TOE avec palme. Le 31 janvier 1947, sa section fait tomber plusieurs blockhaus qui interdisent lentrée du village de Phu Tao près dHai Duong. Il gagne une nouvelle citation à lordre de la division. Le 15 septembre, alerté par lattaque du poste voisin de Thuong Huu et étant chef du poste de Dong Phu, il prend les dispositions pour repousser lennemi. Celui-ci tente de prendre le poste, mais subit des pertes en combattants et en armement telles quil nest plus en mesure de continuer lattaque et doit se replier avant larrivée de renforts français. Cette action déclat fait lobjet dune citation à lordre de la division. Le 27 septembre 1947 sa promotion au grade de lieutenant dactive à titre définitif est publiée au JO.

Son bataillon, revenu dans le secteur de Hai Duong au début de lannée, reprend le combat en rizière. Le 23 février, la section Cabiro tombe dans une embuscade montée par un fort parti du Viêt-minh entre Hai Duong et Ke Sat. Malgré la supériorité numérique de lennemi, la section réagit sans perdre un seul homme grâce également à lintervention du poste voisin. Une nouvelle citation à lordre du corps darmée sanctionne cette action. Un peu plus tard, il saute sur une mine. Le visage criblé déclats il est admis à lhôpital Lanessan à Hanoi. Il reste aveugle pendant quinze jours. Il est nommé au grade de chevalier de la Légion dhonneur pour services de guerre exceptionnels, le 1er avril 1948, le jour il sort de lhôpital.

Il est rapatrié de son premier séjour avec le grade de lieutenant, 9 citations et la Légion dhonneur. Après un congé de fin de campagne il rejoint le DCRE à Sidi bel-Abbès, le 9 octobre 1948 et se porte volontaire pour servir au 2e bataillon étranger de parachutistes en cours de formation à Sétif.

Le 2e BEP débarque à Saïgon le 9 février 1949 accueilli le lieutenant Cabiro et deux autres officiers adjoints de compagnies arrivé en détachement précurseur. Le régiment est éclaté et les compagnies sont réparties sur le territoire du Cambodge. Seule la 3e compagnie est en réserve aéroportée à Saigon elle est relevée tous les deux mois. Les faits darmes se succèdent : accrochages à Rang Veng le 24 avril, à Thang Hong le 27 juin, à Kompong Stai le 24 août 1949. Le lieutenant gagne une nouvelle citation à lordre de la division. Le 1er octobre, à la suite dune réorganisation du bataillon il est nommé commandant de la 2e compagnie. Le 3 janvier 1950, cette compagnie est aéroportée à Dong Hoi, puis le 6, à Phuoc Long, au cours de lopération Elisabeth. , elle porte au secours à la 1e compagnie qui est accrochée par un fort élément rebelle. Lennemi est mis en fuite, déplorant de nombreuses pertes. Cette action fait lobjet dune citation à lordre du corps darmée. Du 28 mars au 6 avril 1950, la 2e compagnie dépasse les objectifs qui lui ont été assignés et inflige à lennemi des pertes sévères tout en récupérant un important armement, lors des combats de Tra Vinh. Il est encore cité à lordre de larmée et promu au grade dofficier de la Légion dhonneur. Le 23 septembre 1950, la « 2 » est parachutée à Sin Ma Kai pour participer au recueil puis à la protection du repli des troupes françaises des régions de Pa Kha et de Hoang Su Phi, elle culbute plusieurs résistances et par son action contribue à rendre leur moral à deux compagnies du III/4e RTM. Une nouvelle citation à lordre de larmée est ajoutée aux précédentes. Inscrit au tableau davancement de lannée 1950, il est promu au garde de capitaine à titre exceptionnel le 2 janvier 1951.

Retour à la Maison mère

Arrivé en fin de séjour, il embarque sur le SS Turkeim le 8 mars 1951. A la fin de son congé de fin de campagne, il rejoint le 3e bataillon étranger de parachutistes à Sétif, le 31 août 1951. Il reçoit le commandement de la compagnie dinstruction avec laquelle il séjourne quatre mois à Sfax en Tunisie pour participer au « maintien de lordre » en territoire beylical.

Il est détaché ensuite en qualité de chef détat major auprès du colonel commandant le secteur Batna Aurès. Ce secteur est agité de mouvements suspects qui sont le fait de quelques individus qui tiennent le maquis et forment le noyau de ce qui deviendra rapidement le FLN.

Encore l'Extrême-Orient

Le capitaine Cabiro de nouveau désigné pour l'Extrême-Orient estaffecté au 1er bataillon étranger de parachutistes au début du mois de juin 1953. Le bataillon est stationné à Seno au Laos, ancienne base militaire française et port important sur le Mékong. Sa mission consiste à créer une base aéroterrestre afin de verrouiller la route donnant accès à la Cochinchine. Le séjour à Seno dure jusquà la mi août 1953 puis le bataillon est transféré sur la côte du Sud Annam. Le 21 novembre 1953, le bataillon est largué sur la cuvette de Diên Biên Phù , avec le 6e BPC de Bigeard et le 8e BPC de Touret, il forme le 1er groupement de parachutistes. Les missions consistent en reconnaissances et en recueil dunités installées dans la région de Lai Chau. Le 5 mars 1954 la 4e compagnie commandée par le capitaine Cabiro, se lance à lassaut de la cote 781 783, d un canon du Viêt-minh menace le camp retranché. Il est très grièvement blessé aux jambes et doit être évacué durgence sur lhôpital Percy dans la banlieue parisienne via Hanoi et Saigon.

La rééducation et le cabinet Koenig

Il y subit une douzaine dopérations avant de pouvoir remarcher avec laide de cannes et ne sera classé apte à faire campagne quen 1956. Le 1er août 1955, il prend les fonctions daide de camp du général Koenig alors ministre de la défense nationale jusquau 30 novembre, date de changement de gouvernement.

Les FFA et l'Algérie

Muté au 20e bataillon de chasseurs portés, en Allemagne, il y commande la 3e compagnie. Il suit le bataillon en Algérie. Il prend alors les fonctions de commandant en second du bataillon mais ses blessures au pied droit sont insuffisamment cicatrisées. Il rejoint lhôpital Percy. Après la guérison, il est affecté à létat major des éléments de la 5e DB à Landau en Allemagne.

Retour à la Légion

Il est promu chef de bataillon le 1er octobre 1958 et après avoir effectué le stage obligatoire de deux semaines au centre dinstruction de pacification et de contre guerilla dArzew, il est affecté à létat major du 2e REP le 1er décembre, à Philippeville. Le régiment opère dans lest de lAlgérie, poursuit les bandes rebelles qui tentent de sortir de la zone du barrage électrifié et participe à des opérations de nettoyage dans les Aurès et les Nementcha. En janvier 1961, le régiment est envoyé à Tlemcen en renforcement des troupes du barrage algéro-marocain. À loccasion dune prise darmes à Sidi bel-Abbès, il est décoré de la cravate de commandeur de la Légion dhonneur, le 30 juin 1960. Le 28 janvier, le régiment rentre à Philippeville puis très vite, repart en opération dans la presquîle de Collo et, au prix dénormes efforts nobtient que des résultats décevants les rebelles refusant le combat et se fondant dans la population qui les abrite plus ou moins volontiers. Lambiance dans laquelle évolue le 2e REP devient de plus en plus délétère.

Un choix difficile

Le 22 avril 1961 le putsch des généraux tente dobliger le gouvernement à inverser sa politique algérienne. Le commandant Cabiro, commandant en second le régiment, remplace le colonel Darmuzai, titulaire, qui « sest retiré sous sa tente » depuis le 22 avril. Il décide dapporter son appui personnel et celui du 2e REP aux putschistes.

La retraite

Contraint dans un premier temps de quitter la Légion et larmée en 1961, il est réintégré dans son grade et admis dans le corps des officiers de réserve en 1974.

Il est élevé à la dignité de grand officier de la Légion dhonneur dont les insignes lui sont remis à Calvi le 29 septembre 1978. Le 2 mars 1979 il est rayé des cadres des officiers de réserve et admis à lhonorariat de son grade. Le 30 avril 1979 le commandant Cabiro a lhonneur de présenter aux troupes la main du capitaine Danjou devant le monument aux morts du quartier Vienot (Raphaël Viénot) à Aubagne au cours de la prise darmes de la commémoration de lanniversaire du combat de Camerone.

Décorations

Plusieurs fois blessé, titulaire de :

  • Grand officier de la Légion d'honneur
  • Médaille coloniale
  • Médaille commémorative de la Seconde Guerre mondiale
  • Médaille commémorative de la campagne dIndochine
  • Médaille commémorative des opérations de sécurité et de maintien de lordre en AFN
  • Officier de lOrdre national du Vietnam

Sources

  • Centre de documentation de la Légion étrangère
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