- Brise de mer (mafieux)
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Gang de la Brise de mer
Le gang de la Brise de mer est un groupe de criminalité organisée corse qui doit son nom à un bar du vieux port de Bastia, en Haute-Corse, quai de la Marine, aujourd'hui rebaptisé "Le Méditerranée", qui servit de lieu de réunion à certains de ses membres.
Réputé pour ses actions d'éclat, violentes et militarisées, ses membres opèrent en Corse, en France continentale et en Europe. On lui attribue en particulier, le vol de l’Union de banques suisses (UBS) à Genève en Suisse, l'attaque contre la malle de Securipost en 1991 et un Mercure d'Air France en 1992. Elle est impliquée notamment dans le blanchiment d'argent sale et dans le milieu du foot avec notamment des liens supposés avec le club de Bastia[1].
Sommaire
Les débuts du gang
La Brise de Mer est née dans un petit village corse La Porta. À la fin des années 1970, plusieurs hommes issus de familles honorables, âgés d'une vingtaine d'années à quarante ans, prennent l'habitude de se réunir dans un bar sur le quai de la Marine du vieux port de Bastia, tenu par Antoine Castelli, nommé à l'époque "Brise de Mer". Ces hommes se livrent tout d'abord à des actes de petite délinquance, pas nécessairement avec énormément de succès. En effet, une fois ils seraient montés sur un braquage à deux ou trois, mais arrivés sur place, se seraient aperçus qu’ils avaient oublié leurs calibres[2]. Ils se développent d'autant plus leurs activités que la situation politique en Corse se dégrade.
Quatre Familles se distinguent:
- La famille Castelli-Santucci-Mattei
- Les fréres Voillemier
- Les fréres Guazzelli
- Les fréres Pattachini
Actions du gang
Ces individus sont soupçonnés de commettre tant en Corse que sur le continent des vols à mains armés en série avec effraction des coffres/clients dans des établissements bancaires en plein jour. A ce moment, on parle de "gang des postiches".
Leur premier grand coup répertorié, c’est un vol à main armée, en 1982, à Bastia, au préjudice d’une agence du Crédit lyonnais[3]. Le 12 avril, ils neutralisent le système d'alarme de la banque, profitant du long week-end de Pâques, mais sont dérangés par le concierge et fuient avec un butin estimé à 40 millions de francs, en ayant forçés 159 coffres[4].
En mai 1984, à Toulouse, une fusillade oppose la police à sept individus, qui viennent de fracturer 90 coffres dans une Caisse d'épargne. Un auteur de l'attaque, François G. est interpellé sur place et l'enquête permet d'établir que ses complices appartiennent à la "Brise de Mer". Le 3 octobre 1984, à Neuilly-sur-Seine, une affaire similaire conduit à l'arrestation de trois individus dont deux membres de la même bande.
Plusieurs assassinats sont en rapport direct avec la prise de contrôle d'établissement de nuit par la bande de la Brise de mer. Notamment au détriment des frères Ziglioli, Paul Quastana, Joseph Silvagnoli, Domnique Cortopassi...
Les établissements sont "L'Apocalypse" à Bastia qui sera inaugurée par Alain Delon. Mais le joyau de la bande est le "Challenger", ouvert à l¨'île Rousse en 1984, considéré à l'époque comme la plus belle boite d'Europe. Il y a aussi le "Biblos" à Calvi (incendié en 1986), le "Palladium" à Saint Florent, le "Midnight" à Cervione, le "New-Club" devenu "L'Aventure" à Corte.
Le groupe continue ses larcins après celui-ci et réalisent le « casse du siècle » le 25 mars 1990: un hold-up dans une agence de l’Union des banques suisses. 31 millions de francs suisses sont dérobés (125 millions de francs français)[5]. Le butin ne sera jamais retrouvé, sur les huit personnes concernées par l'enquête, aucune ne sera condamnée.
Une dizaine de « familles » concourraient aux activités délictueuses de la Brise de mer. La Brise de mer disposerait d'un patrimoine évalué entre 120 et 150 millions d'euros. Cet argent provenant de braquages est blanchi sur l'île par l'acquisition d'établissements de nuit, de bars, d'hotels, de complexes touristique et de machines à sous. Leurs activités s'étendent aussi sur les cercles de jeux et casinos jusqu'en Afrique et l'Italie.
Membres supposés
- Richard Casanova (assassiné le 23 avril 2008)[6]
- Les frères Guazzelli: l'un est un délinquant notoire et l'autre est un élu divers droite.
- Francis Mariani (découvert assassiné le 15 janvier 2009)[7]
- Maurice Costa [8]
- Benoît Grisoni [9]
- Dominique Rutily (assassiné le 29 mars 1996 à Hyères alors qu'il était accompagné de Roland Courbis qui fut blessé)[10]
- Alexandre Rutily[10]
- Alexandre Chevriere
- Ange-Toussaint Fédéricci
- Joseph Menconi
- Daniel Vittini (assassiné le 6 juillet 2008)
- Pierre-Marie Santucci (assassiné le 10 février 2009 à Vescovato) [11]
Armata Corsa
Des liens avec les nationalistes corses seraient aussi une caractéristique du gang de la Brise de Mer comme l'a laissé supposer la récente affaire Charles Pieri, qui est un proche de Francis Mariani, un des chefs du gang. Ce lien supposé s'est trouvé renforcé lors de l'affaire « Armata Corsa » où la concurrence entre le « courant Pieri » majoritaire était en lutte avec les fidèles de François Santoni.
Dans cette lutte d'influence, des membres supposés du gang de la Brise de mer auraient effectué le travail d'assassinat des membres du groupe nationaliste Armata Corsa (organisation nationaliste dissidente), dirigé par François Santoni[12].
Dans cette affaire, Jacques Mariani et Joseph Menconi ont été jugés en juin 2006 au tribunal de Créteil (Val-de-Marne).
Une vague d'assassinats
Depuis 2008, plusieurs membres supposés du gang de la Brise de mer ont fait l'objet d'un assassinat: Richard Casanova (23 avril 2008, Porto-Vecchio), Daniel Vittini (6 juillet 2008, Poggio-di-Venaco), Francis Mariani (15 janvier 2009, Haute-Corse), Pierre-Marie Santucci (10 février 2009, Vescovato) [11].
Liens internes
Citations
- « Une seule balle, un seul tir », épitaphe prononcée par le procureur de Bastia, après l’assassinat de Pierre-Marie Santucci.
- « La brise de mer? c'est de la pipette! » francis mariani durant son procés en appel à la cours d'appel d'aix en provence.
Notes et références
- ↑ http://www.investigateur.info/affaires/corse/articles/gang.html
- ↑ Blog de Georges Moréas, commissaire principal honoraire de la police nationale
- ↑ Blog de Georges Moréas, commissaire principal honoraire de la police nationale
- ↑ http://www.investigateur.info/affaires/corse/articles/gang.html
- ↑ Le Rapport Marion sur "La Brise de Mer"
- ↑ Les RG savaient que Richard Casanova était menacé, lepoint.fr, 23 avril 2008
- ↑ Brise de Mer : les Mariani trinquent, Métro, 18 avril 2008
- ↑ Évasion par fax, L’Express, 21 juin 2001
- ↑ Les Parrains corses, Jacques Follorou & Vincent Nouzille
- ↑ a et b http://www.investigateur.info/affaires/corse/articles/rutily.html
- ↑ a et b Pierre-Marie Santucci, décrit comme une figure du banditisme corse, abattu, AFP, 10 février 2009
- ↑ Meurtres à l'ombre de la Brise de mer, Libération, 22 juin 2006
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