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Palais des beaux-arts de Bruxelles
Pour les articles homonymes, voir Palais des beaux-arts.« Bozar » redirige ici. Pour l'astéroïde, voir (12270) Bozar. Le palais de beaux-arts est un haut lieu de la culture à Bruxelles, espace pluridisciplinaire conçu pour rassembler un large éventail d’événements artistiques, qu’il s’agisse de musique, d’arts plastiques, de théâtre, de danse, de littérature, de cinéma ou d’architecture.
Il a été construit par Victor Horta entre 1922 et 1929 dans le style art déco.
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La création du palais
L’idée, originale pour l’époque, de rassembler de multiples disciplines d’expression artistique dans un même lieu, n’est pas neuve en Belgique. Un premier palais des beaux-arts, conçu par Alphonse Balat, est inauguré en 1880 rue de la Régence. Tenant à la fois du palais et du temple, il est prévu pour accueillir concerts et expositions. Sept ans plus tard, la nécessité urgente de trouver un lieu pour y transférer les collections d’art ancien aura raison de ses premières fonctions. Le bâtiment abrite toujours aujourd’hui le musée d’Art ancien.
Durant les décennies suivantes, malgré le manque de salles de concert et les demandes du roi Albert Ier et de la reine Élisabeth (grands défenseurs de la culture), aucun projet de construction d’un nouveau palais n’aboutit. Ce n’est qu’au lendemain de la Première Guerre mondiale qu’un premier projet d’Horta est présenté au gouvernement, qui le refuse en raison des audaces de l’architecte et de problèmes budgétaires. C’est alors que, à l’initiative d’Adolphe Max, bourgmestre de la ville de Bruxelles et d'Henry Le Bœuf, financier et musicien, est créée une société privée « Palais des beaux-arts », laquelle se charge de la gestion du projet, la ville fournissant le terrain et l’État garantissant les emprunts nécessaires.
La conception et la réalisation du palais seront longues et difficiles, le terrain situé sur les pentes de la colline du Coudenberg, à l’extrémité de la place Royale, est irrégulier, sablonneux et humide, l’agencement des espaces est complexe. Horta est forcé de se plier aux contraintes qui lui sont imposées, son palais dans sa partie haute ne peut masquer la vue depuis le palais royal vers le bas de la ville, il devra donc réduire sa hauteur et l’enfoncer plus profondément dans le sol. Pour rentabiliser en partie l’investissement, la ville exige que des magasins soient prévus le long de la façade. Ce qui fera dire plus tard à Horta : « Un Palais ? Je ne le pense pas : une simple Maison des arts, parce que je n’oserais nommer “Palais” une construction dont la façade principale comprend des magasins ! ».
Les salles d’expositions, puis les salles de conférences et de récitals, et enfin la grande salle, seront inaugurées au fur et à mesure de leur achèvement, en 1928 et 1929.
Le palais
Les défis relevés par Horta sont multiples : rendre l’art et la culture accessibles au plus grand nombre, offrir à chaque type d’expression artistique les meilleures conditions possibles et créer un lien entre le haut et le bas de la ville. Tout ceci en préservant la recherche architecturale.
Le long vestibule d’entrée donne accès à la grande salle de concert (baptisée du nom d’Henry Le Bœuf), d’une capacité de 2 200 places, située en sous-sol comme la salle de théâtre. Au rez-de-chaussée, le hall de sculpture (aujourd’hui hall Victor Horta) donne accès par son grand escalier aux salles d’expositions de l’étage.
Évolution du palais
Le Palais des beaux-arts a longtemps été géré par une série d'ASBL. Celle portant le nom de l'institution assurait la gestion du bâtiment, et d'autres, appelées sociétés affiliées, étaient dédiées aux activités culturelles. Cette division a subsisté après que l'État soit venu au secours de l'institution en 1984. Il a converti l'ASBL gérant le bâtiment en parastatal, attribuant un subside, mais imposant aussi les règles propres aux organisations publiques. Cet instance assurait la location et la gestion des salles au bénéfice des sociétés affiliées, principalement la Société Philharmonique, l'Orchestre national de Belgique, les diverses Jeunesses musicales (de Bruxelles, de la Communauté française,…), Europalia, la Société des Expositions.
Une nouvelle loi, adoptée en 1999, en vigueur depuis 2002, a modifié cette organisation. Le Palais des beaux-arts devient une société anonyme de droit public à vocation sociale, et a absorbé plusieurs sociétés affiliées (la Société Philharmonique et la Société des Expositions). La Cinémathèque, qui devait s'intégrer dans la nouvelle institution, a finalement obtenu de conserver son indépendance. Les autres sociétés affiliées continuent, comme par le passé, à utiliser les locaux pour assurer leurs activités.
Cette nouvelle formule vise à développer une gestion intégrée, où le Palais des beaux-arts est à la fois gestionnaire des locaux et producteur (ou co-producteur) d'événements culturels.
Dans le même mouvement, un plan de rénovation des bâtiments est mis en exécution (Master Plan). Les toitures, les parcours des expositions sont rénovés ou en cours de rénovation. De nouvelles salles sont construites en sous-sol, sous la rue Ravenstein (salles Terarken), et deux salles de cinéma sont en construction, toujours en sous-sol, pour la Cinémathèque, de même qu'une salle de théâtre. Les travaux sont réalisés sous la houlette de la Régie des bâtiments, et le financement de ces travaux est en majeure partie assuré par l'État, qui a conservé la nue-propriété des bâtiments. L'axe principal de la rénovation est la remise en état des parties du bâtiment tel que l'a conçu Victor Horta. Avec le temps, la création de bureaux administratifs a entraîné la détérioration de différentes parties du bâtiment. Divers puits de lumières ont ainsi été occultés. La nouvelle administration a pris l'option de déménager les bureaux administratifs hors de l'édifice, au-dessus de la Galerie Ravenstein, ce qui a libéré des surfaces pour les activités culturelles.
La direction générale du Palais des beaux-arts est assurée depuis 2002 par Paul Dujardin, ancien directeur de la Société Philarmonique. Le conseil d'administration est présidé par Étienne Davignon.
Les chiffres
En 2007, le Palais des beaux-arts de Bruxelles a reçu 1 046 233 visiteurs, contre un million un an plus tôt, et 550 000 en 2002.
Les ventes et les prestations de l'institution se sont élevés, en 2007, à 25 569 millions d'euros. Ce chiffre inclut les subsides fédéraux (9 millions d'euros). Ils ne comprennent pas les activités organisées par les sociétés affiliées ou des acteurs comme le Concours Reine Élisabeth, qui louent les salles. Les comptes sont presque à l'équilibre, avec une perte symbolique de 48 000 euros.
Bozar
La marque Bozar a été adoptée en 2003 pour signer les événements culturels du Palais des beaux-arts. Elle présente l'avantage de faciliter la communication, en étant utilisable dans plusieurs langues, alors que le nom de l'institution, le Palais des beaux-arts, est traduit dans les langues des trois communautés du pays.
La marque est déclinée selon les types d'activité : Bozar Music organise des concerts, Bozar Expo, des expositions. Le principe de la marque est aussi le signe visible, à l'extérieur, du changement de l'organisation et du statut du Palais des beaux-arts en 2002. Elle ne modifie pas l'appellation de l'institution, qui reste légalement « Palais des beaux-arts » (dans les trois langues nationales).
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Interview de Paul Dujardin, directeur général du Palais des beaux-arts
- Site du palais des beaux-arts, ou « Bozar »
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