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Bourg-Bruche
Bourg-Bruche Pays France Région Alsace Département Bas-Rhin Arrondissement Molsheim Canton Saales Code Insee 67059 Code postal 67420 Maire
Mandat en coursAndré Hung
2008-2014Intercommunalité C.C. de la Haute-Bruche Latitude
LongitudeAltitude 448 m (mini) – 825 m (maxi) Superficie 15,02 km² Population sans
doubles comptes376 hab.
(1999)Densité 25 hab./km² Bourg-Bruche est une commune française, située dans le département du Bas-Rhin et la région Alsace.
Sommaire
La situation
La commune se trouve dans la haute vallée de la Bruche, à une altitude de 495 m et le village est à 3,5 km de Saales. Le territoire communal s'étend sur 1502 ha. Si l'habitat permanent est situé pour la plus grande majorité des maisons entre 490 mètres et 560 mètres d'altitude, l'espace communal s'échelonne entre 450 et 839 mètres d'altitude. Le point le plus bas est en limite de Saulxures et de Colroy-la-Roche dans la vallée de la Bruche, en contrebas des Grandes Haies et du hameau des Charasses sous le Petit Alhan. Le point le plus haut est le Rocher des Enfants, lequel, en prolongement de la montagne de Solamont, surplombe Bourg à l'ouest[1].
Outre la route nationale RN 420, de Saint-Dié à Strasbourg filant vers le nord, la départementale D 50 rejoint le val de Villé par le col de Steige, retrouvant le vieil axe antique de la voie des Saulniers.
La commune est née de l'union de deux communautés, situées de part et d'autre de la rivière Bruche : Bourg au nord-ouest du centre actuel, Bruche dans le vallon et à l'occident.
Géographie historique
Bourg occupe l'extrémité du plateau sablonneux de Saales. Au pied du Solamont, à proximité de replats où la tradition situait la première fixation paysanne par des restes de huttes, maisons et ossements, avait été érigé divers castels. Le dernier château, connu après rénovation sous le nom germanique de Neuenburg en 1263, abrite depuis un siècle une agglomération comportant forges et fonderies de minerais de fer[2]. Il s'agit d'abord d'un verrou défensif pour entraver la remontée du val de Bruche, praticables par de mauvais chemins et surtout un site d'observation et de protection de la très fréquentée voie des Saulniers entre Val de Villé et Saint-Blaise.
Bruche est une communauté liée au péage ou point de contrôle du pont sur la Bruche ainsi qu'à des habitats mieux protégés en amont du ruisseau Lévreuil. Le premier nom connu de ce petit village alsacien est Bruck, c'est à dire le pont. Comme les habitants des montagnes parlent un dialecte parent de l'ancien français, l'évolution phonétique a rapproché et confondu le nom de la rivière et du village-pont. L'église saint Pierre primitive était d'ailleurs près de ce pont de pierre.
Bourg-Bruche est inventorié dans les notices de l'époque moderne comme un village de l'ancienne province d'Alsace. Ce qui n'empêche pas son appartenance à la subdélégation de Saint-Dié qui s'étend jusqu'à Thanvillé et Saint-Hippolyte, comme son inclusion dans le district de Saint-Dié et le canton de Saâles qui sont formés dans le département des Vosges créé en 1790.
Histoire
La première mention du village, Bruxa, qui s'apparente au nom gaulois de la rivière Bruche, Bruxu, Buscu ou Bruscu daterait de 661. Au Haut Moyen Âge, une communauté près de la Bruche aurait existé.
Au treizième siècle, Saâles et l'actuel Bourg-Bruche forment une seule paroisse. La communauté chrétienne s'est scindée de plus en plus à partir du siècle suivant, cette séparation a été attisé par la séparation accrue entre Alsace et duché de Lorraine. Rappelons que Saâles et Bourg-Bruche étaient de population et de langue lorraine bien que faisant partie dès le début du XIIIe siècle de la seigneurie de Villé.
En 1633, le village, comme l'ensemble du bailliage de Villé, est versé par la couronne suédoise à la famille de Veldenz (Ban de la Roche - La Petite Pierre), laquelle en devient provisoirement propriétaire.
L'industrie du fer est attestée autrefois à Bourg car les mines de fer, liées au fossé géologique de Saales, sont toutes proches
Communauté anabaptiste
Presqu'imperceptiblement à partir de 1650 et de façon croissante jusque 1780, des mennonites d'origine suisse et de langue allemande s’installent sous les hauteurs des environs du Climont, et particulier sur les terres du Hang et du Levreuil[3]. Mais c'est surtout après 1750 que les grandes familles anabaptistes affluent, leurs fils sobres et robustes sont recrutés comme travailleurs des verreries. La verrerie du Hang, construite en 1723, est exploitée jusqu’en 1770. Après 1750, elle exporte en Lorraine et en Alsace des verres de toutes sortes ainsi que des gobelets gravés. Une part de ces productions se retrouve sur les foires et les marchés de montagne, en particulier ceux de Saales. Les activités forestières liées à l'industrie verrière déclinent ensuite, les verreries de cristal se sont déplacés dans le secteur de Baccarat vers 1790, cherchant à bénéficier du flottage à bûches perdues sur la Meurthe.
En parallèle de cette participation à l'industrie, la population sectaire qui ne se mélange pas à la population du lieu, préserve son dialecte germanique, obéit à de strictes observances religieuses et matrimoniales, ne cesse d'investir dans l'élevage. Les éleveurs de bétail et fabriquants de fromages construisent de grosses fermes monoblocs, qui sont abandonnées après les exodes de années 1890 et 1910[4].
La communauté mennonite de Bourg-Bruche, paradoxalement à l'écart du centre de la commune, devient rapidement l’une des plus importantes d’Alsace. Elle laisse un cimetière à Levreuil. Les anciens construisent une maison de culte, où ils s'assemblent pour lire la bible. Ces intransigeants admirateurs du sermon sur la montagne adhèrent à une solide hiérarchie qui rompt l'isolement des grandes familles, permet les rapprochements avec les autres groupes chrétiens de leur foi et cela pendant plus d'un siècle : un évêque anabaptiste nommé Boeler habite encore Salm en 1893.
Bourg-Bruche en 1845
Dans la statistique des Vosges, Bourg-Bruche est mentionné sur la route départementale n°15, dite de de Saint-Dié à Strasbourg. Le village est à 4 kilomètre de Saâles, à 24 km de Saint-Dié et 65 km d'Epinal.
Parmi les écarts peuplés, on relève
- les hameaux de l'amont, Le Hang et le moulin de la Bruche.
- les terres de censes d'autrefois dénommées Les Charasses, Counotte.
- les fermes : Chalmeuche, L'Evreuil, la Fraise, le Grand Roué, Lardoise
- les moulins : le Grabe, le Pair
Sa population s'élève à 1397 habitants[5]. Le service des impôts recense 228 maisons et 284 ménages. Une école commune aux deux sexes regroupent 165 élèves.
Les champs labourés en saisons s'étendent sur 634 ha et produisent essentiellement seigle, avoine et pommes de terre. Les bois croissent sur 416 ha. Prés et prairies fournissent le fourrage à environ 250 vaches occupent 276 ha alors que les jardins, vergers, chenevières aux abords des maisons cumulent une douzaine d'ha[6].
L'industrie est présente avec des tissages à bras - plus de 300 ouvriers à domicile - et trois moulins à grains.
Cent vingt-deux électeurs censitaires participent à l'élection des douze conseillers municipaux. Le maire Drouant, est assisté de l'adjoint Dollé. Les lettres du service postal passent par le bureau de Saint-Dié.
La réfection du centre initiée en 1845/1846
La route de Saint-Dié à Schirmeck a été conçue à la manière française, c'est à dire avec un tracé géométrique suivant les fonds de vallées. Lancée en 1772, elle devient dès la Révolution fort peu praticable car la maintenance exigeante est négligée et surtout certains tronçons n'ont jamais été terminés avant 1790.
La voie des Saulniers, en grande partie délabrée car délaissée en chemins secondaires, reste bien utile. Dès la Restauration, les lacunes routières sont béantes, et en particulier il manque crucialement à la route française la partie de Fouday à Schirmeck. Ainsi, pour gagner la Haute vallée de la Bruche, Senones conserve l'hégémonie de la principauté de Salm-Salm : on peut gagner facilement par diverses routes et chemins aisés Saales, Saulxures, Plaine, La Broque et même Schirmeck par Grandfontaine. Sans précipitation et avec méthode, les autorités des Ponts et chaussées réalise l'équipement au cours des années 1830.
Bourg-Bruche décide de construire un nouveau centre administratif et religieux en 1845, pour s'adapter à la nouvelle route. Il comporte :
- une mairie école
- une église saint Pierre reconstruite le long du nouveau tracé de la route de Schirmeck à Saâles. Elle comporte des verrières de sainte Odile et sainte Richarde.
- un presbytère
Enfin, de nouvelles auberges de voyageurs sont inaugurées.
Entre 1855 et 1857, l'école de Bourg est construite sur les plans de l'architecte déodatien A. Bruyant pour enlever le surplus d'élèves à la mairie-école. Alors qu'une grande partie de ce centre a été détruit lors des combats de 1914, notamment la mairie-école, l'école du Bourg intacte, mais désaffectée suite à la pénurie d'élève est transformée en 1934 en salle de cinéma et de théâtre. Elle est ensuite convertie en foyer rural.
Démographie historique
La belle reprise du début du siècle après la saignée de la Révolution et des guerres d'Empire arrive en butée dès la fin des années 1830. Une première vidange causée par la viabilité des routes apparaît au cours des années 1840. Après une reprise, l'attrait facilité par le chemin de fer des villes lumières au début du second Empire provoque la seconde, accélérant le vieillissement de la population.
Évolution démographique
(Source : Statistiques du département des Vosges)1802 1830 1840 1845 1848 1851 1859 1863 903 1186 1425 1397 1376 1390 1257 1346 A partir de 1880, la population diminue constamment: l'exode rural, la politique douanière franco-allemande et bien plus tard les difficultés de l’industrie textile accentuent la décroissance.
Évolution démographique
(Source : Statistiques du département du Bas-Rhin)1871 1880 1900 1926 1936 1987 1300 1200 738 ? 502 368 Un lent déclin démographique
En 1894, une scierie et une vingtaine d'ouvriers regroupé par un grand tissage, construit en amont du centre et appartenant la société veuve Mansching, appelée par la municipalité pour donner du labeur à ses derniers ouvriers textiles, representent le secteur de la transformation industrielle.
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Parti Qualité mars 2008 → en cours André Hung[7] 2001 2008 André Hung Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie actuelle
Évolution démographique
(Source : INSEE[8])1962 1968 1975 1982 1990 1999 368 385 328 368 325 376 Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes population provisoire pour 2005 : 440 [9]
Lieux et monuments
- Le Climont, en particulier son sommet culminant à 965 mètres d'altitude, n'appartient pas au territoire de Bourg-Bruche, mais à celui de Steige. La Bruche qui s'écoule vers l'ouest dans le vallon en forme d'assiette du Hang, mais aussi le Giessen vers l'est et une branche de Fave vers sud y prennent leur source, c’est un des châteaux d’eau de la région. Notons que les sources de la Bruche sur le versant ouest du Climont sont précisément à quelques mètres au dessus de la limite communale entre Steige et Bourg-Bruche, à 670 mètres d'altitude, donc sur le territoire de Steige.
- Site de l’ancienne église Saint-Pierre du XIIIe siècle, l’église Saint-Pierre
- La chapelle de la Vierge est construite à l’endroit où la Sainte Vierge serait apparue
- La fontaine…
Personnalités liées à la commune
Notes et références
- ↑ L'altitude mentionnée sur ce rocher partagé avec Saâles est parfois de 836 mètres.
- ↑ Après le treizième siècle, ce Burg est ensuite connu en vieux français : Neubourg, Neufchâteau.
- ↑ On admet aussi les graphies Han, Ham et L'Evreuil en français.
- ↑ Au cours des années 1920 et 1930, beaucoup de bâtisses abandonnées parfois depuis plus d'une décennie disparaisse du paysage, laissant ça et là un tas de pierres informe et des orties, marqueuses des déjections azotées.
- ↑ Parmi les treize communes du canton de Saâles, c'est la troisième par la population, derrière Plaine avec 1939 habitants et Lusse avec 1526 habitants. Elle devance faiblement Ranrupt (1368 hab) et Saâles (1361 hab).
- ↑ On peut comparer ces données avec les statistiques agricoles de 1982 : pour une surface agricole utile de 268 ha, 253 ha sont gérés en herbes et les exploitations s'occupent d'élevage bovin. La forêt dépasse 757 ha, dont 410 ha à usage commerciale.
- ↑ [pdf] Liste des maires au 1 avril 2008 sur le site de la préfecture du Bas-Rhin.
- ↑ Bourg-Bruche sur le site de l'Insee
- ↑ source : INSEE, enquête annuelle
Communauté de Communes de la Haute-Vallée de la Bruche
Voir aussi
Bibliographie
- « Bourg-Bruche », in La Haute vallée de la Bruche, Patrimoine d’Alsace, Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France, Éditions Lieux Dits, Lyon, 2005, p. 97-99 (ISBN 2-914528-13-9)
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