- Bleu de cobalt
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Bleu de cobalt Composantes RVB (r, v, b) (0, 71, 171) Triplet hexa. 0047AB CMJN (c, m, j, n) (100%, 58%, 0%, 33%) TSL (t, s, l) (215°, 100%, 34%) modifier Bleu de cobalt Général Synonymes C.I. 77346
C.I. Pigment blue 28No CAS No EINECS Propriétés chimiques Formule brute Al2CoO4 Masse molaire[1] 176,8939 ± 0,0012 g·mol-1
Al 30,51 %, Co 33,32 %, O 36,18 %,Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire. Le bleu de cobalt est un pigment minéral bleu violacé, avec une saturation légèrement plus faible, historiquement obtenu à partir de minerais de cobalt. Il correspond dans le Color Index de référence au pigment bleu 28 (Pigment Blue ou PB 28) et accessoirement au pigment bleu 72 (PB 72). Le bleu (de) cobalt désigne ainsi une couleur caractéristique.
Bien avant les travaux du chimiste Louis Jacques Thénard, le monde des mineurs et des paysans connaissait le bleu cobalt comme un colorant marqueur persistant de surface en bois et en pierre. Les artisans du bois, charpentiers, charrons... l'utilisaient aussi incorporé sous forme de craie ou de crayon bleu cobalt. Dans ce dernier cas, le bleu cobalt se confond souvent avec le smalt.
Sommaire
Etymologie
Cobalt emprunté au XVIe siècle dans l'expression bleu cobalt vient de l'allemand Kobolt ou Kobold.
Les Kobolds sont des mauvais génies des mines. Ils sont devenus les nains facétieux du folklore germanique, accusés de dénaturer ou voler les minerais précieux ou utiles, par exemple l'or ou l'argent, le cuivre ou le plomb, le fer et l'étain. Ils lui substituent par farce un mystérieux minerai toxique nommé "de kobold" qui ne peut être fondu et ne peut donner, croyait-on autrefois, de métal. Des fusions du minerai par fusion provoquée en certains points chauds laissaient des traces bleues découvertes au XVe siècle dans les mines de Saxe et de Bohême.
Histoire
Le bleu de cobalt se substitue au Smalt utilisé depuis l'Antiquité sur la porcelaine (Chine) et le verre (Égypte, Perse, Grèce, Rome) et, en tant que pigment (bleu de Smalt), depuis le Moyen Age.
Le bleu vu sur de nombreux objets en verre ou en grès est du bleu de smalt. Les plus célèbres sont sans doute les vitraux de Chartres qui ont fait la renommée de la ville et de sa cathédrale.
Le bleu de cobalt est stable en mélange avec l'huile ce qui n'est pas le cas du Smalt qui devient transparent en mélange.
Vincent Van Gogh a écrit à son frère Theo : “le bleu de cobalt est une couleur divine et il n'y a rien de plus beau pour installer une atmosphère”.
Composition
Le bleu de cobalt PB28 est un aluminate de cobalt. Cette structure spinelle a pour formule limite CoO,Al2O3, simplifiée en CoAl2O4. Notons que l'oxyde de cobalt CoO est toujours en déficit pour assurer le rôle de groupe chromogène.
Il fut isolé chimiquement en 1777 par Gahn et Wenzel mais synthétisé seulement en 1802 par Louis Jacques Thénard (d'où le nom de 'bleu de Thénard') et commercialisé à partir de 1804.
D'autres versions du bleu de cobalt sont :
- PB35 : bleu céruléum
- PB72 et PB74 : bleus de cobalt foncé
- PB36 : turquoise de cobalt
Autres noms du bleu de cobalt
D'autres noms courants du bleu de cobalt sont : Bleu de Thénard, outremer de Gahn, outremer de cobalt, bleu de Dresde, cobalt de Dresde, bleu de Saxe, bleu impérial, bleu royal, bleu rex, bleu roy, bleu saphir.
Dans les nuanciers de couleurs pour artistes, le bleu royal ou bleu rex est souvent un bleu de cobalt (ou une imitation) mélangé à du blanc (PW4, PW6).
Le bleu de Sèvres, fabriqué à partir d'un oxyde de cobalt incorporé dans la couverte, est une couleur caractéristique de la Manufacture de Sèvres.
Le bleu de cobalt étant, comme tous les pigments de cobalt, un pigment cher, on le trouve parfois imité avec un mélange de bleu phtalo (PB15:0, PB15:1, PB15:3, PB15:4) et de bleu outremer (PB29).
Notes et références
- Masse molaire calculée d’après Atomic weights of the elements 2007 sur www.chem.qmul.ac.uk.
Voir aussi
Wikimedia Foundation. 2010.