- Union générale sportive de l'enseignement libre
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L’Union générale sportive de l’enseignement libre (UGSEL) est la plus ancienne fédération sportive scolaire française.
Sommaire
Historique
Union gymnastique et sportive de l’enseignement libre
Le 10 février 1911, le souci de réunir autour du sport la jeunesse « ouvrière » et la jeunesse « instruite » amène la Fédération gymnastique et sportive des patronages de France[A 1] — actuelle Fédération sportive et culturelle de France ou FSCF[A 2] — à décider de la création d’un organisme chargé du domaine scolaire. L’assemblée constitutive, placée sous la présidence de R. de Lapparent, désigne Mativet comme premier président ; H. Michard, quant à lui, est nommé secrétaire ; Henri de Gaulle (père du général) en devient le vice-président[1]. Le nouvel organisme reçoit le nom d’Union gymnastique et sportive de l’enseignement libre ou UGSEL[A 3] ; il bénéficie du même régime que les unions départementales.
Le 29 mars 1911, les statuts en sont déposés[2]. Certes, les pratiques sportives, dans l’enseignement libre secondaire, sont bien antérieures à cette date, comme en témoignent des exemples célèbres : Henri Lacordaire et le prytanée de Sorèze[3] ou Henri Didon[4], régent de l’institut Albert le Grand d’Arcueil, membre du comité directeur de l’Union des sociétés françaises de sports athlétiques[A 4], ami de Pierre de Coubertin et créateur de la devise du Comité international olympique[A 5],[note 1]. Toutefois, le docteur Paul Michaux, fondateur de la FGSPF[A 1], leur confère une nouvelle lisibilité, dont le rayonnement s’étend, du même coup, au sport scolaire, jusqu’ici limité à quelques commissions spécifiques de l’USFSA[A 4].
Après un départ satisfaisant, mais limité à l’organisation de compétitions sportives pour les collèges parisiens et quelques rares établissements de province, les effets de la Grande guerre réduisent encore son impact.
En juin 1932, elle compte moins de 300 licenciés ; seuls deux établissements parisiens sont vraiment actifs :
- l’institution Notre-Dame de Sainte-Croix de Neuilly ;
- l’école Notre-Dame de la rue de Madrid.
C’est à partir de la date précitée que l’UGSEL[A 3] se donne les moyens d’accéder à la dimension nationale, devenant ainsi la fédération omnisports des scolaires et universitaires catholiques.
Union générale sportive de l’enseignement libre
En 1935, l’UGSEL[A 3] prend des distance vis-à-vis de la FGSPF[A 1] ; elle le signifie dans toutes ses démarches – sans toutefois officialiser ce changement – en modifiant sensiblement son sigle initial, qui se mute ainsi (provisoirement) en : « Union générale et sportive de l’enseignement libre supérieur et secondaire ».
Dès 1937, outre les compétitions sportives, elle ouvre des stages de perfectionnement aux enseignants.
En 1938, des stages sportifs sont également proposés aux élèves.
En 1939, l’UGSEL[A 3] compte 28 régions, dotées de leurs structures propres, elles-mêmes reliées à la direction nationale, laquelle comprend 300 établissements et environ 15000 licenciés.
Cette indépendance est de courte durée.
En 1941, l’État Français l’oblige à réintégrer sa structure d’origine (qui doit elle-même troquer son sigle pour celui d’Union gymnique et sportive des patronages de France) et à absorber la branche féminine du sport catholique : le Rayon sportif féminin[A 6].
Cette nouvelle situation de mixité entraîne le développement d’une UGSEL[A 3] féminine, fondée en 1938, qui marque vite son indépendance vis-à-vis de la branche masculine.
Dès 1943, bénéficiant, à Vichy, du statut et de la protection de Marie-Thérèse Eyquem, mère Sainte-Monique (directrice) crée l’École normale d’éducation physique féminine catholique[A 7],[6].
La politique de reprise en main morale, intellectuelle et physique du régime de Vichy n’est pas très éloignée des choix éducatifs de l’UGSEL[A 3],[7]. Son président, Mgr René Barbier de la Serre[8] et son secrétaire général, Yves Bouvyer, parviennent à valoriser leur expérience dans le domaine de l’éducation générale ; l’UGSEL[A 3] devient ainsi l’interlocuteur incontournable – en matière d’éducation physique et sportive – de l’enseignement privé catholique auprès du Commissariat général à l’éducation générale et aux sports[A 8].
Parvenant à éviter habilement l’ingérence excessive de ce dernier, ils créent les conditions d’un essor qui se poursuit au-delà de la Libération. En novembre 1943, l’Institut catholique de Paris[A 9] crée, à leur demande : l’Institut libre d'éducation physique supérieure[A 10].
Le 3 octobre 1944, l’abrogation de la législation de Vichy lui rendant sa totale autonomie, l’UGSEL[A 3] officialise son changement de sigle.
Les chemins de l’unité
Par la suite, les sections masculines et féminines de l’UGSEL[A 3] vont provisoirement adopter des chemins parallèles.
En 1947, l’UGSEL[A 3] contribue à la fondation de la fédération internationale sportive de l’enseignement catholique (FISEC), alors que l’UGSEL[A 3] féminine adhère à la Fédération mondiale de la jeunesse catholique féminine ou FMJCF[A 11].
En 1964, l’UGSEL[A 3] masculine ouvre son école de cadres à Caen, tandis que l’UGSEL[A 3] féminine ouvre la sienne, à Angers[3].
Dès 1970, les deux sections fusionnent.
À partir de 1981, sous la pression de l’universitarisation de la formation des maîtres, tous les établissements de formation adoptent la mixité.
Notes et références
Acronymes
- Fédération gymnastique et sportive des patronages de France FGSPF :
- Fédération sportive et culturelle de France. FSCF :
- UGSEL : Union gymnastique et sportive de l’enseignement libre
- USFSA : Union des sociétés françaises de sports athlétiques
- Comité international olympique CIO:
- Rayon sportif féminin RSF :
- ENEPFC : École normale d’éducation physique féminine catholique
- CGEGS : Commissariat général à l’éducation générale et aux sports
- Institut catholique de Paris ICP :
- ILEPS : Institut libre d’éducation physique supérieure
- FMJCF : Fédération mondiale de la jeunesse catholique
Notes
- Henri Didon qui célèbrera, en 1898, à Athènes, à l’occasion de la rénovation des Jeux Olympiques, ce qui reste toujours considéré comme la première messe olympique[5]. C’est
Références
- Robert Hervet 1948, p. 54
- Guy Avanzini 2001, p. 664
- Guy Avanzini 2001, p. 665
- Guy Avanzini 2001, p. 181-182
- Alain Arvin-Berod 2003, p. 145
- Guy Avanzini et François Hochepied 2010, p. 173
- Guy Avanzini et François Hochepied 2010, p. 227
- Guy Avanzini et François Hochepied 2010, p. 65
Bibliographie
- Guy Avanzini, Dictionnaire historique de l’éducation chrétienne d’expression française, Paris, éditions Don Bosco, 2001, p. 664/665
- Guy Avanzini et François Hochepied, Les cultures du corps et les pédagogies chrétiennes, Paris, éditions Don Bosco, 2010
- Robert Hervet (préf. François Hébrard), la FSF de 1898 à 1948, Paris, FSF, 1948
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