Paul Michaux

Paul Michaux
Paul Michaux
Paul Michaux.png
Naissance 16 novembre 1854
Metz
Décès 21 novembre 1923
Paris
Nationalité Française
Profession Chirurgien, chef de clinique à lhôpital Beaujon
Activité principale Président-fondateur de la Fédération gymnastique et sportive des patronages de France
Autres activités Vice-président fondateur de lUnion internationale des œuvres catholiques déducation physique, actuelle Fédération internationale catholique déducation physique et sportive.
Distinctions chevalier de la Légion dhonneur (1921)[1].
Compléments
  • Fondateur de la conférence Laënnec

Paul Michaux, le 16 novembre 1854 à Metz et mort le 21 novembre 1923, est un chirurgien français, fondateur de la Fédération gymnastique et sportive des patronages de France (future Fédération sportive et culturelle de France).

Sommaire

Biographie

Le docteur Paul Michaux, chirurgien des hôpitaux de Paris

La maison natale de Paul Michaux à Metz.

à Metz dans un milieu catholique, médical et patriotique Paul-Marie Michaux fait ses études dans cette ville au collège Saint-Clément il est fort apprécié de ses pairs[2]. Réfugié avec sa famille à Paris après la défaite, il entre à la faculté de médecine de Paris en 1872[3]. En 1873, il regroupe des confrères pour préparer les concours au sein dune congrégation détudiants, la conférence Olivaint, fondée en 1852 par un jésuite, le père Pierre Olivaint[4]. Dans ce groupe placé sous le patronage de René-Théophile-Hyacinthe Laennec, médecin chrétien, les séances de travail commencent par la prière et les membres assistent ensemble à la messe deux dimanches par mois. Cette conférence médicale bénéficie vite dune solide réputation parmi les étudiants et médecins candidats aux concours hospitalo-universitaires et elle est reconnue officiellement en 1879 avec Paul Michaux comme premier président. Titularisé comme interne la même année[3], celui-ci soutient sa thèse sur le cancer de la parotide en 1884 et est reçu chirurgien des Hôpitaux de Paris en 1888. Il est nommé dabord à Beaujon puis comme chef de service à Ivry en 1896, Broussais en 1897 et Lariboisière en 1901. Cest à ce titre quil revient à Beaujon en 1904 il reste jusquà sa retraite en 1916. Il sy illustre dans la prophylaxie, installant dans son service un des premiers autoclaves, et réalise en 1893 la première cholécystectomie en France. Cest aussi dans son service que sont mises au point les sutures par agrafes métalliques[5].

Paul Michaux et la création de la FGSPF

L'action de Paul Michaux en province

Expatrié à Paris pour ses études, Paul Michaux trouve une seconde famille au patronage de lœuvre Notre-Dame de Nazareth qui dispense une éducation morale et religieuse pour faire de ses adhérents des patriotes chrétiens à travers la gymnastique et la préparation militaire[6]. Dès 1874, lors de sa seconde année détudes médicales, Paul Michaux sinvestit dans sa direction. En 1889, il intègre la commission des patronages parisiens[7]. Le 15 décembre 1897, sa proposition dorganiser un concours annuel de gymnastique y reçoit un avis favorable[8]. Avec 4 000 spectateurs et 600 gymnastes venus de 23 associations différentes, le succès de ce concours du 24 juillet 1898 à Issy-les-Moulineaux conforte Paul Michaux dans ses intentions[9]. Soutenu par quelques amis proches, tels labbé Esquérré, François Hébrard et Albert de Lapparent[10], il crée le 24 juillet de lannée suivante lUnion des Sociétés de gymnastique et dinstruction militaire des patronages et œuvres de jeunesse de France (USGIMPOJF)[11] qui réunit dès le 8 décembre 1900 1 800 gymnastes pour lexposition universelle elle reçoit un grand prix[9]. Elle prend lannée suivante le nom de Fédération des sociétés catholiques de gymnastique (FSCG) et en 1903 est déclarée comme Fédération gymnastique et sportive des patronages de France (FGSPF). Cette même année parait le premier numéro du journal Les Jeunes[12]. Celui-ci, dabord simple encart de Patronage, devient autonome hebdomadaire à partir de mars 1905[13]. Et le 15 juillet, la fédération emménage dans ses premiers locaux au 5 place Saint-Thomas-dAquin[14]. La FGSPF, sous sa tutelle, est la première fédération à préconiser lobligation du contrôle médical des sportifs. Et si la gymnastique reste prioritaire, les sports collectifs ne sont pas négligés, en particulier le football puis le basket-ball qui vient dapparaître. Les associations contribuent aussi à lenseignement de la musique à travers leurs fanfares.

Paul Michaux, vers la Grande Guerre

Particulièrement sensible, en tant que Lorrain, à lhostilité croissante entre la France à lAllemagne, Paul Michaux engage les patronages dans la préparation du brevet spécial déducation militaire (BSEM). Mais la formation religieuse reste bien la priorité des patronages et les concours à connotation guerrière débutent toujours par une messe solennelle. Ce qui nempêche pas certains cercles ecclésiastiques démettre des réserves à légard de ces associations sportives aux connotations belliqueuses. Ainsi, lÉglise de France ne le soutient vraiment quaprès la prise de position de Pie X en faveur de léducation physique et lorganisation, en 1905, dun congrès de sportifs chrétiens au Vatican. Critiqué parfois au sein de lÉglise, Paul Michaux doit également subir leffet des mesures anticléricales qui accompagnent la séparation de lÉglise et de lÉtat en 1905. Mais sa Fédération gymnastique et sportive des patronages de France nen participe pas moins à lactualité sportive.

Le maréchal Foch remet la Légion dhonneur à Paul Michaux, en 1921.

Par exemple, à la suite de linvitation de Pierre de Coubertin à Fête fédérale de 1906, ladite Fédération gymnastique et sportive des patronages de France devient le principal soutien de son projet de serment olympique[15]. Et son secrétaire général, Charles Simon, est à lorigine de lessor du football français. Enfin, pour marquer son soutien aux provinces annexées, Paul Michaux organise deux concours à Nancy : en 1909, puis en 1911. Lors du second concours, la fédération invite des sociétés dAlsace, Belgique, Hollande, Irlande, Italie et Canada, rassemblant 8 500 athlètes, dans la capitale lorraine. Les 25 délégations étrangères constituent sur place lUnion internationale des œuvres catholiques déducation physique (UIOCEP) - devenue Fédération internationale catholique déducation physique et sportive (FICEP) - dont Paul Michaux assure la vice-présidence. En décembre 1911, cette union se réunit à Rome pour établir ses statuts avec les encouragements de Pie XI. Le 10 février de cette même année, la Fédération crée avec René Barbier de la Serre une filiale pour les établissements scolaires, lUnion gymnastique et sportive de lenseignement libre[16] (UGSEL), devenue Union générale sportive de lenseignement libre.

Laprès-guerre

Tombe de Paul Michaux au cimetière du Montparnasse

Si la Fédération perd 25 000 adhérents durant la Première Guerre mondiale, elle ninterrompt pas pour autant ses activités. Paul Michaux peut organiser dès le 4 août 1919 le premier concours daprès-guerre dans une grande ville redevenue française : 7 000 gymnastes venus de tout lhexagone se retrouvent alors à Metz[17]. Lors du banquet de clôture, le maire le félicite dêtre « rentré à Metz en vainqueur, à la tête dune aussi belle armée ». Nommé chevalier de la Légion dhonneur en 1921 pour sêtre « dépensé depuis plus de 20 ans à léducation physique de la jeunesse et à la préparation militaire », il la reçoit le 20 mars devant 5 000 gymnastes au Trocadéro des mains du Maréchal Foch qui déclare : « tu as été un des meilleurs artisans de la victoire ». Entretemps, le pape lui décerne la croix de commandeur de lordre de Saint-Grégoire-le-Grand. Les 21 et 22 juillet 1923, souffrant, il est dans lincapacité dassister au défilé de 30 000 gymnastes sur lavenue des Champs-Élysées lors du concours international de gymnastique organisé à Paris pour le 25e anniversaire de la FGSPF. Il meurt le 21 novembre et ses obsèques sont célébrées à léglise Saint-Thomas-dAquin par larchevêque de Paris devant le maréchal Foch. 3 000 gymnastes défilent devant son cercueil. Son corps est inhumé au cimetière du Montparnasse.

Reconnaissance

Plaque commémorative sur la maison natale du docteur Paul Michaux à Metz.

Paul Michaux est chevalier de la Légion dhonneur[1]. Plusieurs villes ont donné son nom à des voies de circulation : rue Paul Michaux à Metz[18] et à Saint-Sébastien-sur-Loire[19], place Paul Michaux à Paris (16e arrondissement). Une plaque commémorative apposée sur sa maison natale, 8 rue Mazelle à Metz, rappelle quil a aussi été en 1911 linstigateur de la création de lUIOCEP qui devient la FICEP en 1947. LUnion Jeanne la Lorraine a créé un trophée de cross qui porte son nom[20]. Tant par son activité professionnelle que par ses engagements associatifs, Paul Michaux se révèle soucieux du bien-être physique et moral de ses contemporains comme des générations futures[21].

Notes et références

Sur les autres projets Wikimedia :

  1. a et b Laurence Munoz 2009, p. 192
  2. Pierre Barbet 1923, p. 22-23
  3. a et b Robert Hervet 1948, p. 14
  4. Laurence Munoz 2003, p. 43
  5. Docteur François Jung 2000, p. 91-92
  6. Robert Hervet 1948, p. 18
  7. Fédération sportive et culturelle de France (FSCF), « Paul Michaux, le visionnaire », dans Les Jeunes, no 2528, septembre 2011, p. 32 
  8. Robert Hervet 1948, p. 13
  9. a et b Jean-Marie Jouaret 1999, p. 9
  10. Laurence Munoz 2003, p. 44
  11. Robert Hervet 1948, p. 24-25
  12. Robert Hervet 1948, p. 35
  13. Laurence Munoz et Jan Tolleneer 2011, p. 36
  14. Robert Hervet 1948, p. 32
  15. Laurence Munoz 2003, p. 50
  16. Robert Hervet 1948, p. 41
  17. Robert Hervet 1948, p. 64
  18. Docteur François Jung 2000, p. 100
  19. Guérriau, 2000, p. 101.
  20. Union Jeanne la Lorraine, « 24e trophée Paul Michaux » sur ujllathle.com, 29 avril 2011
  21. Docteur François Jung 2000, p. 87-98

Bibliographie

  • Pierre Barbet, Le docteur Paul Michaux, Paris, Spes, 1923 
  • Joël Guérriau, Entre Sèvre et Loire, à laube du troisième millénaire, Orvault, 2000 .
  • Robert Hervet (préf. François Hébrard), La FSF de 1898 à 1948, Paris, 1948, 173 p. (OCLC 66302325) 
  • [PDF] Docteur François Jung, « Le Docteur Paul Michaux, 1854-1924 », dans Mémoires de lANM, 2000, p. 87-105 [texte intégral] 
  • Laurence Munoz, Une histoire du sport catholique, Paris, LHarmattan, 2003 
  • Laurence Munoz, Des patronages aux associations, Paris, LHarmattan, 2009 
  • Laurence Munoz et Jan Tolleneer, LÉglise, le sport et lEurope : La Fédération internationale catholique déducation physique (FICEP) à lépreuve du temps (19112011), Paris, LHarmattan, coll. « Espaces et Temps du sport », 20 mai 2011, 354 p. (ISBN 978-2-296-54931-9) 

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Paul Michaux de Wikipédia en français (auteurs)

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