- Tablettes de Vindolanda
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Les tablettes de Vindolanda sont des tablettes de bois découvertes sur le site archéologique du fort romain de Vindolanda en 1973. 86 tablettes furent découvertes la première année et plusieurs centaines depuis, les découvertes se poursuivant. Déposées au British Museum, les textes de 752 d'entre elles ont été transcrites, traduites et publiées en 2010.
Les tablettes sont datées du 1er et du 2nd siècle de notre ère, ce qui en fait des éléments contemporains du Mur d'Hadrien, situé non loin de Vindolanda.
Les tablettes sont des courriers à destination et écrits par les membres de la garnison de Vindolanda, leurs familles et leurs esclaves. De tels documents ont été trouvés ailleurs en particulier sur papyrus mais les documents de Vindolanda sont uniques car comportant des écritures à l'encre sur un support de bois.
Sommaire
Histoire
Les premières tablettes ont été découvertes par l'archéologue Robin Birley, lors de fouilles en 1973 d'un bâtiment antérieur au mur d'Hadrien, dans un dépotoir[1]. Les tablettes étaient très fragmentées et appartenaient à 86 tablettes lors de cette campagne.
La datation va de 85 à 105, outre une tablette datée de Dioclétien[1].
Les tablettes ont vu les écritures s'estomper au contact de l'air, mais un traitement dans le laboratoire du British Museum a permis de les stabiliser et de les rendre plus visibles[2].
Description
Certaines des tablettes sont en bois lisse écrites à l'encre et d'autres étaient enduites de cire, pour lesquelles il fallait un style. Le fait d'avoir des tablettes conçues pour être écrites à l'encre est nouveau pour notre connaissance[3]. Les tablettes de cire sont connues, répandues et étaient utilisées comme documents à valeur juridique[4]. Les tablettes écrites à l'encre sont très rares dans la partie latine de l'Empire romain et les tablettes Albertini, qui sont beaucoup plus tardives, étant datées du Ve siècle[5]. La quantité découverte à Vindolanda prouve l'usage fréquent de ce support[6].
Les tablettes sont en bois de tilleul, un bois particulièrement résistant à la torsion[6] et elles mesurent 8 à 10 cm de côté et 1,5 à 8 mm d'épaisseur. L'extérieur possède un espace circulaire destiné à y placer un sceau, donc cela exclut un document à valeur juridique ou contractuelle[4]. Les sources littéraires évoquent les tablettes de tilleul, Dion Cassius[7] et aussi Hérodien[8].
Les tablettes se présentent comme des polyptyques et sont écrites sur une face et pliées en accordéon, les tablettes se présentaient comme « une longue bande verticale dont les feuillets se repliaient comme un paravent » selon R. Marichal[9]. La tablette était utilisée pour les comptes, les notes ou les minutes de documents[2].
Le texte des tablettes comporte de la correspondance privée ainsi que des éléments de comptabilité de stocks de denrées destinées aux soldats ou aux officiers de la garnison romaine du lieu[1].
Elles constituent un document inestimable pour connaître les conditions de vie d'une garnison à l'époque romaine[10].
Elles sont encore plus précieuses pour la paléographie de la fin du Ier et le début du IIe siècle après J.-C. Elles confirment l'uniformité de l'écriture latine dans tout l'Empire romain[3].
Notes et références
- Robert Marichal, Découverte de tablettes de bois écrites à l'encre à Vindolanda (Northumberland), p. 113
- Robert Marichal, Découverte de tablettes de bois écrites à l'encre à Vindolanda (Northumberland), p. 120
- Robert Marichal, Découverte de tablettes de bois écrites à l'encre à Vindolanda (Northumberland), p. 114
- Robert Marichal, Découverte de tablettes de bois écrites à l'encre à Vindolanda (Northumberland), p. 115
- Robert Marichal, Découverte de tablettes de bois écrites à l'encre à Vindolanda (Northumberland), p. 115-116
- Robert Marichal, Découverte de tablettes de bois écrites à l'encre à Vindolanda (Northumberland), p. 116
- LXVII, 15 et LXXII, 8
- I, 17
- Robert Marichal, Découverte de tablettes de bois écrites à l'encre à Vindolanda (Northumberland), p. 116-117
- Robert Marichal, Découverte de tablettes de bois écrites à l'encre à Vindolanda (Northumberland), p. 113-114
Voir aussi
Liens internes
Liens externes
- (en) Vindolanda Tablets online
- Vindolanda: la frontière romaine en Bretagne
- (en) John Pearce, Archaeology, writing tablets and literacy in Roman Britain, Gallia, 2004, Volume 61, Numéro 61, pp. 43-51
Bibliographie
- Robert Marichal, Découverte de tablettes de bois écrites à l'encre à Vindolanda (Northumberland), Journal des savants, 1975, Volume 2, n°2, pp. 113-120
- (en) Antony Birley, Garrison Life at Vindolanda, 2002 (ISBN 978-0-7524-1950-3)
- (en) Antony Birley, Vindolanda: extraordinary records of daily life on the northern frontier, 2005, (ISBN 978-1-873136-97-3)
- (en) Alan Bowman, J. David Thomas, The Vindolanda writing tablets, 1974, Northern history booklet, no. 47., Graham, (ISBN 978-0-85983-096-6)
- (en) Alan Bowman, Life and letters on the Roman frontier : Vindolanda and its people, 1994, (ISBN 978-0-7141-1389-0)
- (en) Alan Bowman, The Vindolanda writing tablets/ 2, 1994, (ISBN 978-0-7141-2300-4)
- (en) Alan Bowman, The Vindolanda writing tablets/ 3, 2003, (ISBN 978-0-7141-2249-6)
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