- Sydney Warburg
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Sydney Warburg est le nom de plume d'un auteur ou collectif d'auteurs, resté anonyme, faisant référence à la dynastie bancaire juive Warburg et n'ayant publié qu'un seul livre. Le livre, divisé en trois parties[1], les ressources du national-socialisme, trois conversations avec Hitler évoque 3 conversations que ledit Sydney Warburg aurait eu avec Adolf Hitler.
Les ressources du national-socialisme, trois conversations avec Hitler Auteur Sydney Warburg Genre Essai et Mémoires/forgerie ou imposture Version originale Titre original De Geldbronnen van het nationaal-sozialism: drie gesprenken met Hitler Éditeur original Van Hokelman & Warendorf Langue originale hollandais Pays d'origine Pays-Bas Date de parution originale 1933 Version française Date de parution Pas de version française Sommaire
Description
Ce livre est désormais republié depuis 1983 sous le titre anglais Hitler's Secret Backers, il l'était précédemment sous le titre Financial origins of national socialism. Il s'agit d'une traduction en anglais faite depuis la traduction faite en Suisse du hollandais vers l'allemand à Zurich, le 11 février 1947, par Rene Sonderegger[2]. D'après lui, dans un écrit joint à l'édition anglaise actuelle, l'original aurait été traduit de l'anglais au hollandais par un certain Schoup, avec une lettre originale de Warburg l'accompagnant, mais l'éditeur hollandais, après l'avoir imprimé et mis en vente, aurait été prévenu de l'inexistence d'un dénommé "Sydney Warburg" et l'aurait retiré de la vente pour le mettre au pilon[3].
Analyses
Pierre de Villemarest, entre autres personnes, a évoqué la parution en Hollande d’un opuscule sous le pseudonyme de Sydney Warburg, De Geldbronnen van het nationaal-sozialism: drie gesprenken met Hitler (les ressources du national-socialisme, trois conversations avec Hitler), aux éditions Van Hokelman & Warendorf qui aurait presque aussitôt disparu de librairie car acheté en masse dès sa sortie et traitant des ressources financières du nazisme en 1929, 1931 et 1933, apparemment rédigé par un infiltré[4] qui pourrait être d'après lui George Bell, agent de Henri Deterding, ou les frères Otto Strasser et Gregor Strasser, vicitimes de l'épuration au sein du NSDAP un an après la sortie de l’opuscule[5]. Franz von Papen évoque le livre dans ses mémoires en recommandant sa lecture[6]. Pour Henry Coston, Otto Strasser seul en est l'auteur[7]. Henry Makow désigne James (Paul) Warburg comme le véritable auteur[8]. Antony Sutton a recherché les rares exemplaires échappé aux mystérieux rachat de l’opuscule dès sa parution. Le British Museum lui a refusé l’accès du sien ; mais il a retrouvé un des originaux en Suisse. Sur la base duquel deux auteurs René Sonderegger et Werner Zimmernan, en rééditèrent une version en 1947. Sutton décrit le livre d'avant-guerre et un autre d'après guerre avec des commentaires ajoutés à connotations antisémites[9]. Dans sa deuxième version, avec les ajouts de fins, le livre désigne désormais parmi les financiers ayant financé ou contribué à financer le nazisme, des banquiers juifs, dont la famille Warburg. L'éditeur de la version anglophone Hitler's Secret Backers présente au contraire le livre comme un avertissement d'un membre de la famille Warburg voulant prévenir d'un déclenchement futur d'une guerre, les comploteurs étant tous non-juifs[10].
Démenti
Pour Jacques Attali, le Sydney Warburg en question, se faisant passer pour le fils de Félix Warburg, est un Warburg imaginaire, dont aucun membre n'a porté ce prénom de Sydney. Il vaudra à la famille de nombreux démentis et ce faux pamphlétaire paru à Amsterdam sera attribué à un journaliste hollandais à scandale[11]. L’ouvrage fit l’objet d’un démenti indigné en 1949, sous forme de déclaration signée (un affidavit) par James Paul Warburg, fils d’un des deux frères Warburg mis en cause dans l'ouvrage[12].
Résumé du livre
Le dénommé "Sydney Warburg", qui est présenté par le traducteur de 1933 comme le fils d'un grand banquier américain de la Kuhn, Loeb & Co[13] (Félix Warburg), décrit une réunion s'était produite en juillet 1929 avec un certain "Carter" (John Ridgley Carter, ayant épousé Alice Morgan) le président de J.P. Morgan's Guarantee Trust, les dirigeants de la Réserve fédérale, "le jeune Rockefeller" (John Davison Rockefeller Junior) et "Glean de la Royal Dutch" (Henri Deterding). Il fut décidé que Warburg, qui parlait allemand, devait voyager en Allemagne et demander à Hitler combien d'argent il avait besoin pour devenir chef d'état. La seule condition était qu'Hitler devait adopter une "politique étrangère agressive". L'intention des commanditaires de Warburg n'est pas de causer une guerre entre la France et l'Allemagne, mais bien de causer une menace de guerre sur la France afin qu'elle coopère le plus possible afin de soutenir les affaires financières des États-Unis et de la Grande-Bretagne[14].
"Sydney Warburg" détaille 3 réunions avec Hitler entre 1929 et 1933. Environ $32 million furent transféré en tout au NSDAP.
1929
La première réunion eu lieu dans une brasserie et Hitler calcula ses besoins sur une feuille de papier avec l'aide d'un certain Von Heydt. Il ressort du livre qu'Hitler aurait reçu près de 10 millions de dollars en 1929. Il s'agissait d'un montant extrêmement important en cette époque de dépression économique car les nazis donnaient de la nourriture et un abri à de nombreux sympathisants. Hitler ne fut pas prévenu de la raison de leur aide et ne le demanda pas. En une occasion il aurait demandé à haute voix si "Warburg" était lui-même juif, mais aurait rejeté l'idée avant qu'il ne puisse répondre[15].
1931
En octobre 1931, Warburg reçu une missive d'Hitler lui annonçant que l'intégralité des 10 millions étaient dépensés et qu'il avait besoin d'un nouveau financement[16]. De retour en Allemagne, il rencontre à nouveau Hitler à son domicile oú celui-ci lui demande "500 millions de marks pour faire une révolution ou 200 millions de marks pour faire une prise de pouvoir légale"[17]. Warburg, après avoir télégraphié à ses banquiers le message, reçoit un refus qu'il transmet. Il reçoit alors la visite de Hermann Göring et Julius Streicher et, littéralement, se fait prendre à partie par Göring qui lui reproche son avarice[18]. Après en avoir reporté à Hitler en se plaignant du comportement de son lieutenant, il reçoit une lettre d'excuse de Göring, puis la visite de Von Heydt et Gregor Strasser[18]. Il finit par leur transmettre la réponse définitive de ses commanditaires: 15 millions de dollars au maximum[19]. Le montant est divisé en trois virements: l'un chez Mendelsohn & Co., Amsterdam, oú il y voyage avec Von Heydt, l'autre chez la Rotterdamsche Bankvereinigung, Rotterdam, où il s'y rend avec Gregor Strasser, et le troisième à la Banca Italianna à Rome avec Göring[20]. À Rome, Italo Balbo et Cesare Rossi les reçoivent, lui et Göring[21].
1933
Warburg se trouve à Berlin le jour de l'Incendie du Reichstag. Le soir même, il rencontre Göring et Goebbels[21], il finit par rencontrer Hitler. En cette autre occasion Hitler lui demande s'il est juif, mais y répond lui-même encore en disant qu'il porte un nom allemand[22]. Au final, les commanditaires de Warburg promettent à Hitler 7 millions de dollars, dont 2 payables directement à Warburg via la Rhenania Joint Stock Co., la branche allemande de la Royal Dutch à Dusseldorf[2]. Le livre s'achève sur des considérations de Warburg ne prédisant rien de bon sur les conséquences de ces virement d'argent au NSDAP et sur l'accession d'Hitler au pouvoir.
Epilogue du livre
Le live se conclut par un épilogue non signé, rédigé en 1946, qui n'est pas de Sydney Warburg. Selon l'auteur de cet épilogue, 10 millions de dollars en 1929 furent viré au NSDAP de la part de la banque Kuhn, Loeb & Co[23], alors que l'auteur du livre ne la cite pas nommément. L'épilogue évoque Joseph Goebbels, dans son livre "Von Kaiserhof zur Reichskanzlei" note pour le 20 février 1933: "Nous sommes en train de lever des fonds importants qui résolveront tous nos problèmes financiers d'un coup". Même si l'on ignore si cette exclamation jubilatoire de Goebbels se réfère à la transaction de Sydney Warburg, il s'agirait d'une coïncidence troublante[24].
Liens et références externes
Voir aussi
- August Karl Freiherr von der Heydt, le Von Heydt nommé dans le livre est sans doute apparenté à cette dynastie bancaire allemande.
Notes et références
- http://www.capvesprol.com/pages/Comme_une_odeur_de_petrole-3658018.html
- Sydney Warburg, Hitler's Secret Backers, p.40
- Sydney Warburg, Hitler's Secret Backers, p.41
- Pierre de Villemarest, Les Sources financières du nazisme, CEI, 1984, p. 27
- Pierre de Villemarest, Les Sources financières du nazisme, CEI, 1984, p. 28
- Franz von Papen, MEMOIRS, New York: E.P. Dutton & Co., Inc. 1953 p. 229
- Henry Coston, Les causes cachées de la 2ème guerre mondiale, (Lectures françaises, 1975)
- Hitler Didn't Want World War par Henry Makow
- Antony Sutton, Wall Street and the Rise of Hitler (1976, 1999) (version en ligne en anglais)
- Sydney Warburg, Hitler's Secret Backers, p.vi
- Jacques Attali, Un homme d'influence : Sir Sigmund Warburg 1902-1982, Fayard, 1985, p.235
- James P. Warburg's Sworn Affidavit New York City, July 15, 1949
- Sydney Warburg, Hitler's Secret Backers, p.1
- Sydney Warburg, Hitler's Secret Backers, p.31
- Sydney Warburg, Hitler's Secret Backers, p.10
- Sydney Warburg, Hitler's Secret Backers, p.16
- Sydney Warburg, Hitler's Secret Backers, p.23
- Sydney Warburg, Hitler's Secret Backers, p.25
- Sydney Warburg, Hitler's Secret Backers, p.27
- Sydney Warburg, Hitler's Secret Backers, p.29
- Sydney Warburg, Hitler's Secret Backers, p.30
- Sydney Warburg, Hitler's Secret Backers, p.37
- San Jose Mercury News, September 25,1982, U.S. bankers aided Hitler
- Sydney Warburg, Hitler's Secret Backers, p.44
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