- Big Sur
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Big Sur désigne une partie de la côte californienne, à l'ouest des États-Unis. Cette partie s'étend à environ 140 km entre la ville de Carmel au nord et San Simeon. Elle a été créée par la collision des chaînes côtières du Pacifique, plus précisément la Santa Lucia Range avec la plaque de l'océan Pacifique. Les paysages de Big Sur sont constitués de falaises qui semblent tomber à pic dans l'océan, souvent noyés dans le brouillard. Cone Peak est la plus haute montagne côtière des États-Unis, en dehors de l'Alaska et d'Hawaii. Ce sommet s'élève à 1 600 mètres d'altitude et se trouve à seulement 4,8 km de l'océan. L'humidité permet le développement de forêts, que l'on ne retrouve pas forcément à l'intérieur des terres. L'extrémité nord de Big Sur se trouve à environ 200 km au sud de San Francisco, et l'extrémité méridionale est à environ 400 km au nord de Los Angeles.
La côte de Big Sur fut découverte par des marins espagnols en 1542 et fut baptisée deux siècles plus tard « El Pais Grande del Sur », le pays du Grand Sud. Après l'adoption en 1862 de la loi fédérale américaine du Homestead Act, signifiant que les pionniers devenaient propriétaires d'un terrain à condition de l'occuper durant cinq années consécutives, quelques personnes s'installèrent sur cette partie du littoral. En 2000, le recensement américain a établi que 996 personnes résidaient sous le code postal de la région (93920).
Sommaire
Histoire
Trois tribus amérindiennes, les Ohlone, Esselen et Salinan, sont apparemment les premiers peuples à avoir habité la région connue aujourd'hui sous le nom de Big Sur. Les vestiges archéologiques montrent qu'ils y ont vécu pendant des milliers d'années en nomades, et qu'ils vivaient de la chasse. En réalité, peu de traces de leur culture matérielle ont été retrouvées. Les pointes de leurs flèches étaient faites d'obsidienne et de silex, ce qui indique qu'ils pratiquaient des échanges commerciaux avec des tribus situées à plusieurs centaines de kilomètres de leurs territoires, puisque les sources les plus proches de ces roches sont situées dans les montagnes de la Sierra Nevada et au nord des chaînes côtières du Pacifique de la Californie. Ces peuples suivaient le gibier et se déplaçaient chaque saison, vivant près de la côte en hiver pour profiter de l'abondance des moules et des poissons, et à l'intérieur des terres le reste du temps pour récolter les glands de chênes. Ils utilisaient des mortiers pour écraser les glands et en faire de la farine. Ces tribus maîtrisaient aussi les techniques du feu permettant d'augmenter la croissance des arbres et la production de nourriture.
Les premiers Européens qui découvrent Big Sur sont les marins espagnols menés par João Rodrigues Cabrilho en 1542, qui ne s'arrêtent pas dans la région mais continuent leur voyage vers le nord. Deux siècles passent avant que les Espagnols n'essaient de coloniser la région. En 1769, l'expédition menée par Gaspar de Portolà est la première à poser le pied à Big Sur, dans le sud, près de San Carpoforo Canyon.
Impressionnés par les falaises, les explorateurs évitent la zone et se dirigent plutôt vers l'intérieur des terres. C'est de cette époque, alors que le père Junipero Serra fonde une mission à Monterey en 1770, que la région reçoit le nom de el paìs grande del sur (quelques fois el sur grande), ou le grand pays du sud, parce que c'était une terre vaste, inexplorée et impénétrable, située loin au sud de la capitale, Monterey.
Tout comme le reste de la Californie, Big Sur devient un territoire mexicain à l'issue de l'indépendance du Mexique en 1821. En 1834, le gouverneur mexicain José Figueroa offre un rancho de 9 000 acres à Juan Bautista Alvarado. Celui-ci appartient peu après au Capitaine J.B.R Cooper. En 1848, la guerre américano-mexicaine cède la Californie aux États-Unis. Grâce au Homestead Act de 1862, quelques pionniers s'installent à Big Sur, attirés par la promesse de parcelles gratuites de 160 acres. De nombreux sites locaux sont nommés en leur hommage : ainsi, Pfeiffer, Post, Partington, et McWay sont les noms communs dans la toponymie régionale. Conformé à l'héritage d'anglo-hispanique du pays, les nouveaux colons ont mélangé l'anglais et l'espagnol et commencé à appeler l'endroit «Big Sur.»
Des années 1860 au premières décennies du XXe siècle, l'industrie du bois de charpente fait disparaître une grande partie des séquoias de la côte. L'économie locale est dominée par la recherche d'or, et des industries liées au calcaire et au bois. Elle permet à la région de supporter une population et des emplois plus nombreux qu'aujourd'hui. Dans les années 1880, une ville, Manchester, apparait suite à une ruée vers l'or locale. Avec 200 habitants, quatre magasins, un restaurant, cinq saloons, un hôtel, elle est malgré tout abandonnée après le début du XXe siècle et brûlée en 1909. Il n'y a pas de routes fiables à l'époque pour approvisionner ces industries et les entrepreneurs locaux font construire de petits débarquadaires à bateaux le long de la côte. Aucun d'entre eux ne subsiste aujourd'hui, et peu d'autres signes de cette brève période industrielle permettent de s'en faire une idée. Le terrain isolé et accidenté ne laissait que peu de chances aux colons. Un voyage pourtant relativement court d'environ cinquante kilomètres vers Monterey pouvait prendre trois jours par wagon, sur une piste dangereuse et très accidentée.
Après la fin de ce boom industriel, les premières décennies du XXe siècle ne voient se produire que peu de changements, et Big Sur reste un désert presque inaccessible. Aucun habitant n'a l'électricité jusqu'aux années 1920 et, même alors, elle n'est disponible que pour deux maisons de la région tout entière, générée localement par des moulins à vent et à eau. Le raccord avec le réseau électrique de l'état n'a lieu qu'au début des années 1950. Avec l'achèvement de la California State Route 1 en 1937 après dix-huit ans de travaux, l'économie locale est totalement transformée, et Big Sur est enfin reliée au monde extérieur. Les ranchs et les fermes apparaissent rapidement, aidées par l'arrivée des touristes qui achètent des résidences secondaires. À partir de 1950, ce sont les écrivains et les artistes, dont Henry Miller, Robinson Jeffers, Edward Weston, Richard Brautigan, Hunter S. Thompson, Aldous Huxley et Jack Kerouac qui sont attirés par la région.
Aujourd'hui, la région de Big Sur demeure faiblement peuplée, avec moins de 1 500 habitants, selon le recensement de 2000. Son économie est basée en totalité sur le tourisme et son territoire partagé entre les possessions privées et celles des parcs. Le terrain montagneux et le manque de propriété disponible pour le développement ont maintenu Big Sur presque intact, et il maintient isolé, mystique de frontière.
Liste des parcs d'État, du nord au sud
- Carmel River State Beach
- Point Lobos State Reserve
- Garrapata State Park
- Point Sur Lightstation State Historic Park
- Andrew Molera State Park
- Pfeiffer Big Sur State Park
- Julia Pfeiffer Burns State Park
- John Little State Reserve
- Limekiln State Park
Particularités
La résidence de Catherine Tramell incarnée par Sharon Stone dans Basic Instinct se trouve à Yankee Point, non loin de Point Lobos.
L'un des romans de Jack Kerouac (Big Sur) se passe à Big Sur. L'auteur s'installe dans une cabane à Big Sur pour se reposer et pour écrire.
Annexes
Bibliographie
- (en) Paul Henson et Donald J. Usner (ill. Valerie A. Kells), The Natural History of Big Sur, University of California Press, coll. « California Natural History Guides », 1996, 416 p. (ISBN 9780520205109)
Articles connexes
Liens externes
- (en) Histoire de Big Sur
- (en) Guide sur Big Sur
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