- Rue Quincampoix
-
Pour les articles homonymes, voir Quincampoix (homonymie).4e arrtRue Quincampoix
Arrondissements 3e et 4e Quartiers Ste-Avoye, St-Merri Début 20, rue des Lombards Fin 17, rue aux Ours Longueur 452 mètres Largeur 10 mètres Anciens noms rue des Mauvaises-Paroles, rue des Cocus Géocodification Ville de Paris : 7985
DGI : 7970Nomenclature officielle Images et documents sur Wikimedia Commons vue vers le nord, au fond la rue aux OursLa rue Quincampoix est une rue se situant dans le 3e arrondissement et le 4e arrondissement de Paris. Elle est orientée nord-sud et rejoint la rue des Lombards (à hauteur du numéro 20) au sud à la rue aux Ours (à hauteur du numéro 17) au nord.
Ce site est desservi par les stations de métro Rambuteau, Châtelet et Étienne Marcel.
Sommaire
Etymologie
Elle semble devoir son nom à un particulier Adam de Quincampoix qui en avait fait construire la première maison[1], ou encore à un Nicolas de Kiquenpoit, et non à l'étymologie classique Quincampoix. Des actes de 1210 lui donnent cette dénomination. Le vieux Guillot de Provins, qui écrivait en 1300, l'appelle Quinquenpoit. Selon l'avocat et historien Henri Sauval (1620-1670), et l'abbé Jean Lebeuf, ce nom lui vient d'un seigneur de Quinquenpoit[2], qui en avait fait construire la première maison.
Histoire
La rue Quincampoix a été désignée populairement comme « rue des Mauvaises-Paroles » et comme « rue des Cocus »[3]. Sa partie sud entre la rue des Lombards et la rue Aubry-le-Boucher, était autrefois connue sous le nom de rue de la Courroierie ou de la Vieille-courroirie, avant de prendre le nom de rue des Cinq-Diamants au XVIe siècle, à cause d’une enseigne. Une décision ministérielle du 18 février 1851 réunit cette voie à la rue Quincampoix[4].
Elle est notamment célèbre pour avoir abrité la banque privée créée par John Law le 2 mai 1716, sous le nom de « Banque générale ».
1719 : La rue Quincampoix au temps de la Banque de Law
« La rue Quincampoix (où était installée la banque) était remplie de commerçants de toute classe, dont la plupart avaient abandonné leur profession pour devenir courtiers... Les gens d’occupation mécanique, les commis des financiers, les praticiens, des soldats et des laquais travestis, des femmes même de tout âge, belles ou laides, enfin nombre de gens sans aveu, filous et autres, s’y escrimaient pêle-mêle, jouant au plus fin... Certains, prévoyant que le terrain de cette rue monterait à haut prix, s’emparèrent de toutes les maisons à louer aussi bien que des appartements ; ...on n’en excepta même pas les greniers et les caves. Un savetier qui travaillait sous quatre planches, s’avisa de métamorphoser sa petite hutte en bureau qu’il garnit de plusieurs petits tabourets pour y faire asseoir des femmes que la curiosité attirait dans cette place. Voyant que cette idée lui réussissait, il abandonna son métier pour fournir des plumes et du papier. Son attention dans ce nouveau métier lui a valu jusqu’à deux cents livres par jour, dans le fort des négociations. Il n’y avait personne, si dénué qu’il fût de secours, qui, à la faveur du négoce qui se faisait dans cette place, ne trouvât à vivre et même à gagner pour l’avenir. Ceux qui n’avaient ni talent ni profession s’avisèrent d’offrir leur dos aux actionnaires qui, ne pouvant se débarrasser de la foule, étaient charmés de s’en servir pour y faire le calcul de leurs opérations. Certain gentilhomme, après s’être bien intrigué, avait trouvé moyen d’avoir une échoppe, mais si petite et si étroite qu’il n’y avait d’autre table que le dos d’un bossu qu’on collait pour ainsi dire contre le mur dans le temps qu’on voulait s’en servir. Parmi le grand nombre de domestiques qui quittèrent leurs maîtres pour chercher fortune, on a vu certains laquais profiter habilement de ces heureuses révolutions. Le dernier maître qu’il avait servi fut extrêmement surpris, lorsqu’un jour, revenant à pied de la rue Quincampoix pour joindre son carrosse, il se vit faire une politesse par Languedoc. « Permettez-moi, monsieur, lui dit-il en l’abordant, que je profite de cette rencontre pour vous rendre mes très humbles devoirs. Si Monsieur, par hasard, avait renvoyé son carrosse, j’ai le mien ici près, qui le ramènera. »
— Marmont Du Hautchamp (ca. 1682-ca. 1760), Histoire du système des finances, sous la minorité de Louis XV. pendant les années 1719 & 1720 : précédée d'un abrégé de la vie du duc regent & du Sr. Law[5]
Notes et références
- 1844, p. 577 Félix Lazare, Louis Clément Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments,
- Incertitude sur l'orthographe : des sources de Quinquenpoit avec un "x" et d'autres avec un "t"
- Édouard Fournier dans son édition en 1855 des Caquets de l’accouchée : Le Caquet de l’Accouchée (première journée), 1622, note 5 en bas des pages 11 et 12, texte consultable en ligne sur Wikisource
« La rue Quincampoix ne porta jamais le nom de rue des Mauvaises-Paroles, qu’on ne lui donne ici sans doute qu’à cause des commères qui s’y trouvoient en nombre. Tallemant, peut-être pour la même raison, dit, dans une note de l’historiette de Scudéry (t. 9, p. 146), qu’on l’appeloit aussi rue des Cocus. »
Note d’ - 1855, rééditions en 1993 et 2003 par Maisonneuve et Larose Félix Lazare, Louis Lazare, Dictionnaire historique des rues et monuments de Paris en 1855 avec les plans des 48 quartiers,
- http://catalogue.nla.gov.au/Record/2608139 Source :
Catégories :- Rue du 4e arrondissement de Paris
- Rue du 3e arrondissement de Paris
Wikimedia Foundation. 2010.