Protestations palestiniennes de 2011

Protestations palestiniennes de 2011
Protestations palestiniennes de 2011
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Date janvier 2011-en cours
Localisation Flag of Palestine.svg Autorité palestinienne, frontières d'Israël
Caractéristiques
Répression
Blessés 4
Morts 3


Les révoltes arabes de 2011 ont un écho en Palestine, et des protestations palestiniennes ont lieu. Celles-ci touchent toute la Palestine et Gaza, et sont réprimées à la fois par les partis palestiniens et par Israël.

Le printemps arabe a cependant des conséquences importantes pour la Palestine : accord Fatah-Hamas au Caire, ouverture du poste frontière de Rafah entre l'Egypte et Gaza, et la fin de la légalité des crimes d'honneur.

Sommaire

Contexte

Manifestations

En janvier et février, des manifestations ont lieu, mais elles sont interdites par l'Autorité palestinienne.

Comme dans les autres pays, ce mouvement est fortement nationaliste et unitaire. Cela permet un rebond de la contestation en mars, sur le thème de l'unité nationale et de la fin de la division entre Gaza (contrôlé par le Hamas) et la Cisjordanie, contrôlée par le Fatah, avec une manifestation le 15 mars[1],[2].

Les manifestations du 16 mars ont lieu à Naplouse, Hébron et Gaza. Les manifestants sont 3000 place Manara, à Ramallah. La popularité des thèmes des manifestations, annoncées des semaines à l'avance sur Internet, a permis de réunir des dizaines de milliers de supporters virtuels, et empêcher leur interdiction. Les dirigeants ennemis, Mahmoud Abbas et Ismaïl Haniyeh, ont même tous deux fait des déclarations allant dans le sens de la réunion des deux parties de la Palestine autonome[1],[2].

Ensuite, des places sont occupées dans toute la Palestine, les revendications portant sur la fin de la division de la Palestine entre Cisjordanie et Gaza et une Palestine démocratique. Plusieurs fois détruits, ces campements de jeunes sont à chaque fois remontés, notamment sur la place Manara de Ramallah[3].

L'anniversaire de la Naqba

Lors de l’anniversaire de la Naqba, les manifestations palestiniennes au Liban et en Syrie atteignent les frontières israéliennes, malgré les zones interdites. L’armée israélienne ouvre le feu et fait 12 morts[4].

Les manifestations de Sourif : le printemps arabe met fin aux crimes d'honneur

Le corps d'Ayah Baradeya est découvert dans un puits le 24 avril[5]. Il apparaît rapidement qu'elle a été victime, un an plus tôt, de son oncle, qui l'a tuée à cause de relations qu'il jugeait contraire à l'honneur de la famille (d'où l'appellation impropre de « crime d'honneur »)[5]. Les frères de la jeune femme créent des pages Facebook en l'honneur de leur sœur morte, appellent au procès du criminel, et à la non-expulsion de la famille de l'oncle (punition collective traditionnelle)[5]. La population de Sourif manifeste alors en masse ; d'autres manifestations ont lieu à Hébron et Ramallah. Le 15 mai, deux des trois articles des codes pénaux qui absolvaient les crimes d'honneur sont abolis[5].

Conséquences

Jusqu'à maintenant, la principale conséquence du « printemps arabe » pour la Palestine est le changement des politiques étrangères des pays arabes. Le 4 mai, le Hamas et le Fatah signent les accords du Caire au cours d’une cérémonie fermée aux médias[6] dans lequel ils s'engagent à constituer un gouvernement de techniciens et d’hommes indépendants, soutenus par treize autres partis palestiniens, étape vers un État palestinien. Des élections présidentielle et législative sont prévues d’ici un an avec la réforme de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP)[7]. Ces accords ont été rendu possible parce que le pouvoir syrien, allié du Hamas et qui s’y opposait, est actuellement affaibli par d’importantes manifestations[8],[7] qui ont entraîné le déménagement du siège du Hamas au Qatar[9],[10]. Les évènements au Bahreïn (qui finance les partis palestiniens) et le changement d’orientation diplomatique de l’Égypte causé par la révolution dans ce pays ont également joué[7],[11],[10]. Cependant, au 28 juin, les discussions entre les dirigeants des deux partis palestiniens sur la composition du gouvernement buttent encore sur le nom du premier ministre[12],[13].

Une première conséquence concrète de la signature de ces accords est la libération de centaines de prisonniers politiques détenus par chacun des deux partis, et la fusion des deux systèmes sécuritaires[14].

Les États-Unis et Israël, deux autres acteurs importants du processus de paix, rejettent cet accord[2], qui renforce un parti terroriste[15]. Israël prend immédiatement des sanctions financières, en annulant le versement de 300 millions de shekels de taxes prélevés pour le compte de l’Autorité palestinienne[16].

De la même façon, l'Égypte post-25 janvier ouvre à partir du 26 mai[17] le poste-frontière de Rafah, le seul accès terrestre de la bande de Gaza non-contrôlé par Israël, ce qui permettrai de mettre fin au blocus que subit depuis quatre ans la population palestinienne[7],[11],[18] et qui plonge 60 % des Gazaouis dans la détresse alimentaire[19]. Le passage des marchandises n'est pas encore autorisé[17].

Le 3 mai, Daniel Barenboïm et 25 musiciens classiques européens entrent en Palestine par le poste frontière de Rafah et donnent un concert au centre culturel Al Mathaf à Gaza. Le concert, organisé par des ONG palestiniennes, était soutenu par l'agence de l'Onu chargée des réfugiés palestiniens à Gaza et en Cisjordanie (UNRWA)[20],[21].

Notes

  1. a et b Delphine Mathieussent, « Les Palestiniens défilent pour l’unité nationale », Libération, publié le 16 mars, consulté le 17 mars 2011
  2. a, b et c Laurent Zecchini, « Les mouvements palestiniens Fatah et Hamas annoncent une réconciliation », Le Monde, 29 avril 2011, p. 7
  3. Alain Gresh, « Ramallah, 11 avril », Nouvelles d’Orient, blog du Monde diplomatique, 12 avril 2011, consulté le 13 avril 2011
  4. Makram M. Ahmad, « La nouvelle Intifada », Al-Ahram Hebdo, no 872, 25-31 mai 2011
  5. a, b, c et d Benjamin Barthe, « L'indignation d'un village palestinien met fin à l'indulgence pour les crimes d'honneur », Le Monde, 20 mai 2011, p. 4
  6. Alexandre Buccianti, « Cérémonie de réconciliation entre le Hamas et le Fatah au Caire », RFI, publié le 4 mai 2011
  7. a, b, c et d Alain Gresh, « L’Egypte derrière l’accord Hamas-Fatah », Nouvelles d’Orient, blogs du Monde diplomatique, publié le 3 mai 2011, consulté le 4 mai 2011
  8. Alexandre Buccianti, « Premier pas au Caire vers une réconciliation entre le Hamas et le Fatah », RFI, modifié le 28 avril 2011, consulté le 28 avril 2011
  9. La direction du Hamas quitte la Syrie pour le Qatar, Bonjour Qatar, 2 mai 2011, consulté le 5 mai
  10. a et b Hicham Mourad, « L’Egypte en quête d’une nouvelle stature », Al Ahram Hebdo, no 869, 4 au 10 mai 2011
  11. a et b May Al-Maghrabi, « Le Caire se démarque », Al Ahram Hebdo, no 869, 4 au 10 mai 2011, consulté le 4 mai
  12. Laurent Zecchini, « La reconnaissance d'un Etat palestinien à l'ONU hypothéquée par la discorde entre le Fatah et le Hamas », Le Monde, 15 juin 2011, p. 6
  13. RFI, « L'accord de réconciliation entre le Hamas et le Fatah au point mort », Radio France internationale, 28 juin 2011
  14. Alexandre Buccianti, « Les factions palestiniennes signent un accord de réconciliation au Caire », RFI, publié le 3 mai 2011, consulté le 4 mai
  15. AFP, « Les Palestiniens tournent la page noire de la division », Le Nouvel-Observateur, 4 mai 2011
  16. Laurent Zecchini, « Israël punit l’Autorité palestinienne après son rapprochement avec le Hamas », Le Monde, 4 mai 2011, p. 10
  17. a et b Alexandre Buccianti, « L'Egypte rouvre le terminal de Rafah à titre permanent », Radio France internationale, 28 mai 2011
  18. « L'Egypte annonce la réouverture de sa frontière avec la bande de Gaza », Le Monde, 30 avril 2011, p. 8
  19. Céline Lussato, « Rafah : un nouvel espoir dans la bande de Gaza », Le Nouvel-Observateur, publié le 27 mai 2011 (modifié le 28 mai), consulté le 30 mai 2011
  20. Reuters, « Daniel Barenboïm donne un concert de la paix à Gaza », L'Express,publié le 3 mai 2011, consulté le 5 mai 2011
  21. « Daniel Barenboïm dirige un "concert pour la paix" à Gaza », Radio Canada, publié le 3 mai 2011, consulté le 5 mai 2011

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