- Pierre Le Chêne
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Pierre Le Chêne (1900-1979) fut, pendant la Seconde Guerre mondiale, un agent secret britannique du Special Operations Executive.
Sommaire
Identités
- État civil : Pierre Louis Le Chêne.
- Comme agent du SOE, section F :
- Nom de guerre (field name) : « Grégoire »
- Nom de code opérationnel : ASPEN (en français TREMBLE) ; sigle radio ENP, auquel Londres répondait SPA.
- Poème d'identification : quatre premiers vers de Lays of Ancient Rome, de Macaulay.
- Papiers d’identité : [à préciser]
- Comme détenu à Mauthausen : matricule 35129.
Parcours militaire : lieutenant.
Pour accéder à des photographies de Pierre Le Chêne, se reporter à la section Sources et liens externes en fin d'article.
Famille
La famille est originaire de Bolbec. Républicains avant la Révolution, les ancêtres s'étaient enfuis en Angleterre et avaient acquis la nationalité britannique.
- Son père : Britannique
- Sa mère : Française
- Son frère aîné : Henry Paul, plus âgé de neuf ans, également agent de la section F (« Victor ») comme chef du réseau PLANE.
- Sa belle-sœur : Marie-Thérèse Le Chêne (« Adèle »)
- Marié deux fois : 1- X, française ; 2 – Evelyn, britannique
Éléments biographiques
1900. Pierre Le Chêne naît le 14 juin.
1922. Ses parents prennent leur retraite et retournent vivre en France. Pierre travaille quelque temps à l'agence de voyage de l'American Express à Nice et à Monte-Carlo, où il épouse une Française.
1939. À la déclaration de guerre, ils sont tous réunis, Pierre, son frère Henry et sa belle-sœur Marie-Thérèse.
1940. Lors de l'invasion allemande, les trois Le Chêne parviennent à quitter la France sur le dernier bateau qui part de Bayonne.
Brève période de service dans la brigade du feu à Londres (Clerkenwell, Station n° 66).
Pierre s'engage comme volontaire dans la section F du SOE, service dans lequel travaillent déjà son frère et sa belle-sœur.
Il suit l'entraînement d'agent secret et d'opérateur radio.
1942. Il est parachuté dans la nuit du 30 avril au 1er mai 1942 près de Loches[1] Il est réceptionné par Philippe de Vomécourt « Gauthier ». Il vient assister Edward Zeff dans la région de Lyon, comme opérateur radio du réseau SPRUCE, dirigé successivement par Georges Duboudin et Robert Boiteux. Il effectue ce travail pendant six mois, en changeant souvent de lieu d'émission[2].
En octobre et novembre 1942, plusieurs opérateurs radio ayant été arrêtés, son activité augmente beaucoup. Pierre reste seul opérateur radio dans le secteur. Le 9 novembre 1942, il émet depuis le 9, rue Camille, à Montchat bien au-delà de la période sûre. Un camion radio-goniométrique allemand intercepte ses messages et le localise. Comme il ne dispose d'aucune aide pour surveiller et le prévenir, il est arrêté par la police française accompagnée d'agents de la Gestapo.
Il est emmené deux semaines au commissariat de police de Lyon, puis remis au SD, avenue Foch, à Paris. Il est incarcéré à Fresnes.
1943-1944. Il reste à l'isolement pendant dix mois. Il est ensuite déporté au camp d'extermination de Mauthausen, en Autriche. Il y travaille dans la fosse de la mort de la carrière, d'où il doit remonter, avec une charge de granit, les 186 marches, sous les coups de fouet et les coups de pied, souffrant de faim et de privations. Au bout de dix mois, il est transféré au camp annexe de Gusen. Là, il endure des tourments physiques et mentaux encore pires : tri des internés pour la chambre à gaz, exécutions en masse, accumulations de cadavres. Atteint de typhus, il est aidé par un prisonnier médecin, Toni Goscinski.
1945. Il est libéré le 6 mai 1945, lors de l'arrivée des Américains. Il pèse alors 38 kilos. Il est ramené en Angleterre le 12 mai, où Maurice Buckmaster et Vera Atkins le reconnaissent comme leur agent « Grégoire ». Il entame une longue convalescence, qui durera dix mois. Puis il retourne en France. En collaboration avec son frère Henry et sa belle-sœur Marie-Thérèse, il ouvrira un hôtel à Sainte-Menehould (puis, plus tard, dans le Jura, non loin de la frontière suisse).
1946. Il divorce. On lui implante un pacemaker à l'hôpital cardiologique de Lyon.
1979. Il meurt en 1979.
Reconnaissance
Pierre Le Chêne a reçu les distinctions suivantes :
- Royaume-Uni : membre de l'Ordre de l'Empire britannique (MBE)
- France : [?]
Annexes
Notes
- Victor Hazan « Gervais ». Source : Evelyn Le Chêne, p. 9. Mais pour Foot, p. 313, ce serait la nuit suivante (du 1er au 2 mai), en même temps que
- chez André Serre : 9, rue Camille, à Montchat
- chez Raymonde Péjot : 6, rue Émile-Zola ;
- chez Joseph Marchand « Ange » : 2, quai Perrache ;
- aux établissements Plauchu : 281, rue de Créqui ;
- Chez Jules Dreyfus : 6, avenue Henri-Barbusse, Villeurbanne ;
- chez Auguste Bussière, propriétaire du grand Bazar à Oullins.
- 9, rue de la Méditerranée (devenue rue Étienne-Rognon) ;
- chez le comte de sainte-Croix et d'Aiguille, château de Saint-Laurent-de-Chamousset, près du Puy ;
- chez les époux Joulian, commerçants en graineterie.
Citons quelques lieux d'émission, selon Courvoisier, p. 146 et légendes de photos :
Sources et liens externes
- Fiche Pierre Louis LeChene, avec photographies : voir le site Special Forces Roll of Honour.
- Michael Richard Daniell Foot, Des Anglais dans la Résistance. Le Service Secret Britannique d'Action (SOE) en France 1940-1944, annot. Jean-Louis Crémieux-Brilhac, Tallandier, 2008, (ISBN 978-2-84734-329-8) / (EAN 9782847343298). Traduction en français par Rachel Bouyssou de (en) SOE in France. An account of the Work of the British Special Operations Executive in France, 1940-1944, London, Her Majesty's Stationery Office, 1966, 1968 ; Whitehall History Publishing, in association with Frank Cass, 2004.
Ce livre présente la version « officielle » britannique de l’histoire du SOE en France. Une référence essentielle sur le sujet du SOE en France.
- Lt. Col. E.G. Boxshall, Chronology of SOE operations with the resistance in France during world war II, 1960, document dactylographié (exemplaire en provenance de la bibliothèque de Pearl Witherington-Cornioley, consultable à la bibliothèque de Valençay). Voir sheet 48, SPRUCE CIRCUIT.
- André Courvoisier, Le réseau Heckler, de Lyon à Londres, éditions France-Empire, 1984.
- Vincent Nouzille, L'Espionne Virginia Hall, une Américaine dans la guerre, Fayard, 2007, (ISBN 978-2-213-62827-1)
- Evelyn Le Chêne, Mauthausen, histoire d'un camp de la mort, traduit de l'anglais par Paul Alexandre, collection « L'Histoire au présent », Pierre Belfond, 1974.
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