Petronella Keysers

Petronella Keysers
Petronella Keysers
Frontispice de l’ouvrage Alle de wercken van Lambertus Vossius (œuvres complètes de Lambertus Vossius, publiées auprès des héritiers de Joannes Clouwet à Bruges en 1679.  Le recueil comprend, toutefois, non seulement des œuvres du poète populaire brugeois, mais également des travaux d’Olivier de Wree, Jacob de Clerck et Petronella Keysers, compilés par Jan-Baptist et Maximiliaan Clouwet, mais publiés sous le nom de Vossius.
Frontispice de l’ouvrage Alle de wercken van Lambertus Vossius (œuvres complètes de Lambertus Vossius, publiées auprès des héritiers de Joannes Clouwet à Bruges en 1679. Le recueil comprend, toutefois, non seulement des œuvres du poète populaire brugeois, mais également des travaux d’Olivier de Wree, Jacob de Clerck et Petronella Keysers, compilés par Jan-Baptist et Maximiliaan Clouwet, mais publiés sous le nom de Vossius.

Activités Dramaturge
Naissance inconnue, active à Bruges en 1643
Bruges
Flag - Low Countries - XVth Century.png  Pays-Bas espagnols ( ? )
Décès avant 1679
Flag - Low Countries - XVth Century.png  Pays-Bas espagnols ( ? )
Langue d'écriture néerlandais
Mouvement Baroque
Genres Théâtre

Petronella Keysers, active à Bruges aux Pays-Bas espagnols en 1643, morte avant 1679, est une dramaturge de langue néerlandaise.

Sommaire

Biographie

Ce n’est que par hasard, que, de nos jours, l’on se souvient de Petronella Keysers comme d’une poètesse. Bien qu’il ne soit pas exclu qu’une édition des œuvres de Keysers ait vu le jour de son vivant, on n’en garde tout de même plus aucun exemplaire. L’ensemble de son œuvre est inséré dans un recueil, dédicacé au directeur de l’hospice de Saint-Julien, Pieter van den Driessche[1], et paru à Bruges en 1679, toutefois, sous le nom de son mari.

En publiant Alle de Wercken de Lambertus Vossius, un poète brugeois de grand renom, décédé lorsque l’ouvrage vit le jour, les éditeurs, Jan-Baptist et Maximiliaan Clouwet, voulurent tirer profit de la réputation littéraire qu’avait acquise son auteur, les droits d’auteur étant inexistants à l’époque. Cependant, tout au plus un tiers du recueil peut être attribué à Vossius[2], et Buitendijk, en 1942, ne recense qu’une seule œuvre dont l’attribution à Vossius est certaine à 100 %[1]. Le reste a été trouvé çà et là, entre autres dans l’œuvre de son parrain littéraire, Olivier de Wree, ainsi que dans celui d’un poète d’Ypres, Jacob de Clerck, et, en outre, dans celui de son épouse, Petronella Keysers[3]. Des auteurs tels que Hooft et Bredero se plaignaient de ce genre de plagiat, fréquent à l’époque[2]. Une façon de lutter contre le plagiat était, pour les imprimeurs, d’essayer d’obtenir des privilèges, ou licences, officiels, mais ceux-ci n’étaient, en général, reconnus que par une seule ville[4].

Hemel-Spraecken

Alle de Wercken reprend une série de quatre dialogues scéniques en rimes de Keysers, avec les airs accompagnants, appelées Hemel-Spraecken (débats célestes ; des dialogues entre les habitants du ciel, bien que les pièces comprennent des passages comiques[4]). Cette série a été jouée au milieu du XVIIe siècle à Bruges, à l’occasion de la procession annuelle du Saint-Sang, où le texte était déclamé sur le char qui représentait le ciel. Un poste de dépense des comptes de la ville de Bruges de 1643, confirme l’attribution à Keysers, puisque ces documents d’archives indiquent que c’est bien à elle que fut accordée une modeste somme pour une œuvre déposée auprès des autorités communales. Il s’agissait bel et bien de son propre travail poétique, car les documents précisent qu’à Petronella Keysers, épouse de Lambertus Vossius, a été accordée la somme de trois livres et six shillings à titre de compensation pour des copies du Brughsche Hemel-Spraeck[5]. Il s’agit ici d’exemplaires de l’édition perdue, le tirage des œuvres de circonstance étant peu élevé.

Ces quatre Hemel-Spraecken étaient donc de vraies œuvres littéraires conçues spécialement pour le char du ciel de la procession annuelle en l'honneur de la relique du Saint-Sang, au cours des années 1641-1644, étant, par la sorte, un instrument de la culture de spectacle de la Contre-Réforme. En outre, des dialogues par d’autres auteurs, composés en vue des processions annuelles, ont été conservés. Certains personnages réapparaissaient, à chaque année, dans les pièces : Dieu le Père, son Fils, Marie, l’ange gardien de Bruges et de la ville de Bruges même[4]. Les sujets précis des pièces demeuraient inaltérables : le culte du Saint Sang à Bruges ; cependant, l'évolution des circonstances faisait que, à chaque année, on trouvait des variations sur le thème. Dans les années 1640, la menace très réelle et terrible posée par l’alliance militaire entre les armées catholiques françaises et celles des Républicains, était le thème principal. Dans les pièces de Keysers, les dialogues relèvent de la plus pure propagande : les mots pathétiques de la Flandre, prononcés dans les rues animées de Bruges, doivent encourager le public à se solidariser et à résister. Non seulement les intérêts espagnols, mais également ceux de Bruges et de toute la Flandre sont en jeu, et la religion catholique romaine est menacée par les hérétiques. Un an plus tard, en 1644, il en fallait peu pour que le commandant espagnol, Cantelmo, redouté par les « hérétiques », soit responsable d’un renversement des rôles[2].

Le style vif et pamphlétaire des alexandrins de Keysers, trahit le talent d’une poètesse engagée. Les frères Clouwet, ayant accolé l'étiquette de poète éloquent (zoetvloeienden Poëet) à Vossius, auraient pu faire de même à l’égard de Keysers. Elle prend donc certainement une place dans les rangs des défenseurs de la Contre-Réforme à côté d’écrivaines telles qu’Anna Bijns ou Katharina Boudewijns[6].

L'emploi de mots, considérés comme caractéristiques du dialecte de Bois-le-Duc, ont amené Buitendijk à suggérer qu'elle était originaire de cette ville, et que Joachim Keysers (1604-1676), natif de la même ville brabançonne et connu comme poète latin, serait un membre de la famille. Buitendijk trouve des exemples de l’idiome hollandais dans les pièces de Petronella, et croit qu'elle a connu les œuvres de Cats et de Huygens[3].

Œuvre

Sources

Références

  1. a et b Buitendijk Calvinisme 315
  2. a, b et c Literatuurgeschiedenis
  3. a et b Buitendijk Calvinisme 316
  4. a, b et c Buitendijk Calvinisme 317
  5. « Aan Petronella Keysers, huisvrouw van Lambertus Vossius, de som van drie pond en zes schellingen toegekend als vergoeding voor de exemplaren van haar compositie van de Brugse hemelspraak »
  6. Buitendijk Calvinisme 319

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Petronella Keysers de Wikipédia en français (auteurs)

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