- Tambour (instrument)
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Un tambour — du persan tambûr — est un instrument de musique à percussion constitué d'un fût sur lequel sont tendues une ou plusieurs peaux, frappées à l'aide des doigts ou de baguettes prévues à cet effet. La vibration ainsi obtenue est amplifiée par le fût qui fait office de caisse de résonance, parfois modifiée par un timbre en acier ou en boyau naturel ou synthétique.
Le tambour existe dans la plupart des cultures. Les premières traces de l'existence de cet instrument remontent à 6 000 ans av. J.-C.. Les tambours accordés sont l'invention des Égyptiens. On a en retrouvé des fragments dans des tombeaux datant du XIe siècle av. J.‑C.. En Chine, ils sont apparus au IIe siècle av. J.‑C.[1].
Le terme de tambour est souvent associé à tous types de membranophones.
Sommaire
Facture
On distingue les tambours par la forme de leur fût : en tonneau, en sablier, en calice, sur cadre, à fente, à friction etc. Les fûts peuvent être en bois, en métal ou en céramique. La membrane, généralement une peau de chèvre, d'agneau, de vache, de poisson ou de reptile, mais parfois en matière synthétique, est fixée à la caisse au moyen de clous, de colle, de boutons, de pinces, d'un laçage ou d'une corde recouvrant les bords de la peau tout autour de la caisse. Les tambours d'orchestre occidentaux sont généralement pourvus de deux colliers — un pour chaque membrane — autour desquels sont enroulés les bords de la peau. Serrés l'un contre l'autre, ces deux colliers maintiennent la membrane tendue. Sur les tambours modernes, on préfère avoir recours à des vis de tension fixées au collier supérieur. Il y a parfois un timbre à l'arrière de la membrane que l'on peut mettre ou enlever à volonté.
Jeu
On distingue aussi les tambours par leur jeu et leur contexte de jeu. Frappés à la main, à la baguette, aux balais, horizontalement, verticalement, etc. Presque partout, les tambours revêtent un caractère officiel, cérémonial, sacré ou symbolique. Dans certains pays d'Afrique, ils symbolisent et protègent la royauté tribale et sont souvent placés dans des lieux sacrés. Dans toute l'Asie centrale, en Sibérie, et dans certaines tribus indigènes d'Amérique du Nord, les tambours sur cadre peu profonds, à une ou deux membranes, sont utilisés comme objets rituels.
Le tambour est souvent utilisé comme moyen de communication.
La communication par tambours fut aussi utilisée pour communiquer sur les champs de bataille en Europe. En France, elle fut utilisée de François Ier (1515-1547) à la guerre 1914-1918. Dès de XVIe siècle, les batteries, composées de roulements de caisse claire servaient autrefois à communiquer certaines instructions aux régiments d'infanterie européens.
C'est au son du tambour, aussi, que l'on « faisait annonce » dans les rues et sur les places, au Moyen Âge. C'est au cours du Premier Empire que la pratique du tambour s'est développée, notamment grâce aux grenadiers de la garde qui brillaient en la manière de battre, encore très employée lors des cérémonies officielles.
La communication par tambours a été développée et utilisée par des cultures précoloniales dans des régions forestières. Les tambours servaient de moyen de communication primitif sur de longues distances et étaient utilisés pour des cérémonies notamment en Afrique, en Nouvelle-Guinée ou en Amazonie. Quand des expéditions européennes arrivèrent dans la jungle pour explorer la forêt primaire, ils furent surpris que leur venue et leurs intentions furent souvent annoncées.
L'Afrique possède autant de tambours qu'elle a de tribus, autant de rythmes que de villages, que d'états d'âme, que de situations, que de langages, puisque le tambour est le véhicule sonore de l'existence africaine. De là une grande variété de formes, de matériaux, de constructions, d'utilisations. Du simple moyen de communiquer des messages d'un village à l'autre aux cérémonies marquant les étapes importantes d'une vie, le tambour résonne. Le langage se module selon la forme de l'instrument et selon la frappe du tambourinaire. Le tambour d'aisselle, par exemple, transmet le message en le parlant, le musicien reproduit les notes les plus proches du registre de la parole. Ce langage tambouriné se retrouve aussi dans les tambours à une seule peau de l'ouest de l'Afrique. Ils se regroupent souvent pour former une batterie, tout en gardant chacun leur spécificité tonale. La percussion ainsi formée se joue dans des conditions bien précises. Le tambour peut raconter l'histoire des tribus de génération en génération sans support d'écriture. Au Sénégal, on apprend le gonrog, plus petit avec un son plus clair, qui sert à faire des annonces. Puis le sabar, un tambour très haut, très élancé, pour les messages lointains. Mais il y a aussi le m'beng m'beng, le khine, le tamal... A chaque tambour correspond un rythme que l'on peut jouer de mille façons différentes, variables selon les individus.
Les tambours servent de base à la batterie, utilisée dans les groupes de jazz, de rock et d'autres musiques contemporaines. Dans ce cas, on parle de préférence de toms.
Bibliographie
- Robert Goute, Le tambour d'ordonnance, sa pratique, son enseignement, vol. II, Domont, à compte d'auteur, 1981.
- Philippe Vignon, "Le Tambour", méthode complète en deux volumes, chez l'auteur, 1996.
Notes et références
- René Brancour, Histoire des instruments de musique, éditions Henri Laurens, 1921, p 203-204
Voir aussi
Lien externe
Le tambour en France, à l'époque baroque. http://www.jeanlouiscouturier.com/content/show/47-Le+tambour+en+France+%C3%A0+l%27%C3%A9poque+baroque..php
Catégories :- Instrument de percussion
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