- Vibration
-
Pour l’article homonyme, voir Vibration (radio).
Une vibration est un mouvement d'oscillation autour d'une position d'équilibre stable ou d'une trajectoire moyenne. La vibration d'un système peut être libre ou forcée.
Sommaire
Mouvements vibratoires
Tout mouvement vibratoire peut être caractérisé par les caractéristiques suivantes :
Degrés de liberté (ddl)
- un degré de liberté ;
- deux ou plusieurs degrés de liberté ;
- nombre infini de degrés de liberté.
Une masse libre dans l'espace a naturellement 6 degrés de liberté :
- 3 translations (notées Tx, Ty, Tz) ;
- 3 rotations (notées Rx, Ry, Rz).
Causes
On distingue les vibrations :
- naturelles (ou libres) ;
- entretenues ;
- paramétriques ;
- auto-excitées.
Forme
On distingue les vibrations :
- linéaires ;
- non linéaires ;
- sinusoïdales ;
- aléatoires.
Objet de la vibration
- Machine (immobile).
- Véhicule (en déplacement, guidonnage).
- Bâtiment.
- Moteur.
Nature
- Translation.
- Rotation (vibration de torsion).
Intensité et fréquence
Selon le type et la nature de vibration, et selon le moyen de mesure, elle peut être mesurée en amplitude (distance linéaire ou angulaire), décibel, fréquence (hertz), etc.
Moyens d'investigations
Dans l'industrie, on s'intéresse à l'analyse vibratoire pour deux raisons :
- une excitation vibratoire trop importante peut entraîner des dommages, tels que la rupture par fatigue vibratoire, ou générer des nuisances sonores ;
- l'analyse des vibrations d'une machine peut permettre de diagnostiquer des problèmes d'équilibrage ou d'alignement d'arbre, ainsi que des défauts de roulements ou d'orbites.
Excitation d'une structure mécanique
Une excitation vibratoire trop importante peut être entraînée par une excitation des modes propres (fréquences de résonance) de la structure. Une (ou plusieurs) source(s) génère(nt) des vibrations sur un mode propre de vibration de la structure, l'amplitude de la vibration de la structure est alors très supérieure à l'amplitude de l'excitation et peut donc en provoquer la ruine par fatigue. L'expertise consiste ici à identifier les modes de vibrations de la structure.
Il existe deux méthodes pour déterminer les fréquences propres d'un système :
- utilisation d'un pot vibrant pour une caractérisation vibratoire de la pièce (détermination des fréquences de résonance), des essais de fatigue vibratoire, …
La caractérisation au pot vibrant étant surtout utilisée pour le dimensionnement ou la qualification du matériel en laboratoire avant utilisation ;
- utilisation d'un marteau de choc pour une analyse modale de structure, la pièce étant excitée successivement en plusieurs points et la réaction vibratoire mesurée à l'aide d'un capteur d'accélération (accéléromètre, vibromètre laser).
L'analyse au marteau de choc étant utilisée pour une caractérisation in situ de la structure.
L'analyse modale expérimentale (AME) permet de déterminer les déformations de la structure en fonction de la fréquence.
La mesure de la déformée opérationnelle en fonctionnement (DOF ou ODS : Operational Deflection Shape) permet de déterminer la déformée réelle de la structure en fonctionnement.
Des calculs par modélisation de la structure par éléments finis permettent d'évaluer les modes propres de la structure.
Le choc au marteau permet d'exciter la structure sur toutes les fréquences (jusqu'à environ 10 kHz) avec la même énergie. Des embouts différents sont disponibles selon les fréquences à exciter (embout mou : basses fréquences, embout dur : moyennes fréquences).
Une fois les modes propres de la structure identifiés, il s'agit soit :
- de décaler la fréquence d'excitation, en modifiant la source de vibration ;
- de décaler les modes propres de la structure par ajout de masse ou de raideur (la fréquence de résonance d'un système simple étant donnée par la formule , où f est la fréquence de résonance du système, K sa raideur et M sa masse.
La modélisation permet alors de dimensionner précisément l'ajout de masse ou de raideur sur la structure ;
- d'utiliser un absorbeur de vibration dynamique ou DLC (dispositif limitateur de contraintes) ;
- d'isoler la structure de la source de vibration à l'aide d'un élastomère anti-vibratile correctement dimensionné.
Des calculs par éléments finis peuvent permettre de calculer la vibration maximum admissible sur la structure afin d'éviter un risque de ruine par fatigue vibratoire.
Analyse vibratoire des machines tournantes
L'analyse vibratoire des machines tournantes est aujourd'hui très utilisée par les industriels pour diagnostiquer des défauts sur leurs machines avant que celles-ci ne subissent un fortuit : c'est la maintenance conditionnelle. L'identification du problème permet de mettre en place des actions curatives comme un réglage ou le remplacement d'une pièce défectueuse avant la ruine de la machine.
La mesure des vibrations est effectuée à l'aide d'accéléromètres instrumentés sur les paliers de la machine (structure de la machine, et non sur la structure ou le capot de protection). On utilise également des sondes de proximité (capteurs de déplacements inductifs ou lasers) sur les machines à paliers lisses. Généralement, la mesure est prise dans les 3 axes.
Il peut être utile de mesurer le niveau global vitesse entre 10 et 1 000 Hz afin de pouvoir le comparer aux normes ISO 10816 qui donnent des critères sur l'état vibratoire de la machine pour différents types et puissances de machines. L'augmentation du niveau global vitesse en fonction du temps peut signifier une détérioration de la machine. Ceci est un indicateur qui donne une approximation de l'état vibratoire de la machine mais qui peut ne pas être suffisant dans le cas de vibrations hautes fréquences.
La mesure du spectre de vibration permet d'identifier les fréquences de vibrations de la structure et de diagnostiquer certains types de défauts tels que :
- un problème d'équilibrage se manifestant par un niveau de vibration élevé à la fréquence de rotation de la machine. Un équilibrage permet alors de résoudre ce problème en ajoutant de la masse sur l'arbre ou la roue pour compenser le balourd. L'équilibrage peut se faire sur plusieurs plans ;
- un défaut d'alignement se manifestant par un niveau de vibration élevé sur les harmoniques (multiples) de la fréquence de rotation de la machine ;
- un défaut de roulement se caractérisant par une augmentation du niveau vibratoire en haute fréquence et l'apparition de chocs aux fréquences caractéristiques du roulement ;
- un défaut sur un engrenage (dents abîmées par exemple) se manifestant par un niveau élevé aux fréquences caractéristiques de l'engrenage telles que la fréquence d'engrènement ;
- de la cavitation sur les pompes se manifestant par une augmentation du fond du spectre et un bruit sourd.
L'utilisation d'un top-tour permet de mesurer la vitesse de rotation.
La maintenance conditionnelle permet également de s'affranchir du système coûteux de la maintenance systématique qui consiste à changer une pièce périodiquement, qu'elle soit usée ou non.
Vibrations indésirables
Certains objets tournant (moteurs, roues, pales de turbine, etc.) peuvent - en fonctionnement normal, ou détérioré - générer des vibrations désagréables pour l'oreille ou l'organisme, ou dangereuses pour la machine elle-même.
Divers moyens de mesurer ces vibrations existent.L'idéal (quand elles ne sont pas dues à l'usure d'un moyeu ou d'une pièce) serait de pouvoir les prévenir ou corriger « en direct ».
Dans les machines puissantes (turbines ou hélices d'avions, turbines à gaz...), les pales sont soumises à des contraintes très importantes, du fait de leur grande vitesse et des turbulences engendrées par la pression de l'air, le cisaillement, etc.
Des chercheurs et étudiants[1] ont eu l'idée d'appliquer une fine lamelle d'un matériau piézoélectrique (piézocéramique) sur des pales soumises à des rotations rapides. Ce matériau se dilate ou se contracte à la demande si on le soumet à un champ électrique (c'est l'effet piézoélectrique inverse). Il permet de contrôler les modes vibratoires des pales via le contrôle du champ électrique appliqué au matériau (on peut aligner la fréquence du matériau piézoélectrique sur celle de la pale, et compenser des amplitudes vibratoires non désirées). La lamelle pourrait aussi être intégrée à l'intérieur des pales pour éviter son usure. Cette solution n'est qu'au stade laboratoire, mais pourrait peut-être améliorer le fonctionnement, l'usure et la consommation ou production des turbines utilisées en aéronautique, éolien, usines[1]...Usage du terme dans le New Age
Au XXe siècle, la notion de vibration est utilisée dans divers courants du New Age, généralement associée à « bonne » ou « mauvaise » (voir Good Vibrations des Beach Boys), pour désigner des phénomènes ambiants (là où le langage commun dirait : « il y a une bonne ambiance ici » ou « cette personne ne me plaît pas », l'adepte du New Age dira « il y a de mauvaises vibrations ici » ou « cette personne émet de mauvaises vibrations ») ou encore la nature de l'univers (cosmos est le terme préféré) avec lequel l'individu pourrait « entrer en résonance[2] ». Le mot onde est parfois utilisé dans le même sens.
Notes et références
- Des matériaux piézoélectriques pour l'amortissement des vibrations dans les pales de turbines (BE Allemagne numéro 467 (20/01/2010) - Ambassade de France en Allemagne / ADIT ) Chercheurs et étudiants de l'Institut de dynamique et de vibrations (IDS) de l'université Leibniz de Hanovre ; Source : Article Wissenschaft - Wirtschaft - Politik - Janvier 2010, repris par
- Mel D. Faber, New Age thinking: a psychoanalytic critique, University of Ottawa, 1996 [présentation en ligne], p. 330 « Selon nos experts New Age (…) le Cosmos est une entité vibratoire (…)»
Voir aussi
Articles connexes
- Onde
- Son
- Corde vibrante
- Acoustique
- Silentbloc
- Turbine
- Spectroscopie infrarouge, méthode qui permet d'étudier les modes vibrationnels d'un matériau.
Liens externes
Bibliographie
- Lalanne, C., Mechanical Vibration and Shock, 2nd Edition, ISTE-Wiley, 2009
Wikimedia Foundation. 2010.