- Pauline Vanier
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Pauline Vanier, C.P., C.C., née Pauline Archer à Montréal le 28 mars 1898, morte à Trosly-Breuil en France le 23 mars 1991, épouse du gouverneur général Georges Vanier, est distinguée pour son action éducative et humanitaire.
Pendant la Seconde Guerre mondiale et ensuite, elle se dévoue particulièrement auprès des blessés, des enfants, des réfugiés, des personnes âgées, des familles démunies. Elle crée une fondation et se consacre aux œuvres caritatives et humanitaires. Elle devient la première femme non politique à être membre du Conseil privé de la Reine pour le Canada. Elle est aussi chancelier de l'Université d'Ottawa, et est l'un des tout premiers Compagnons de l'Ordre du Canada, pour son action humanitaire.
Sommaire
Biographie
Née en 1898, Pauline Archer est la fille d'un gentleman-farmer, Charles Archer, et de Thérèse de Salaberry, descendante d'une famille seigneuriale. Fille unique, elle connaît une enfance plutôt solitaire. Elle suit des cours d'infirmière et de secourisme à 19 ans[1]. Pauline rêve de se consacrer à de grandes causes ; elle renonce à être religieuse, mais décide de se vouer aux œuvres humanitaires[2]. Elle est la cousine de Philippe de Hauteclocque, le futur maréchal Leclerc[3].
Elle rencontre Georges Vanier, héros de la guerre de 1914-1918 en 1919 ; ils se marient le 29 septembre 1921. Son mari devient Major-général en 1941, ambassadeur du Canada en France en 1944, Gouverneur général du Canada en 1959. Il est mort en mars 1967 à Ottawa.
Pauline Vanier s'est fait remarquer par la distinction et le sens humanitaire avec lesquels elle remplit ses missions en accompagnant son mari dans ses fonctions successives. Peu après leur mariage, Georges est nommé aide de camp du Gouverneur général ; les Vanier emménagent à Rideau Hall. Après la naissance de ses trois premiers enfants, Pauline connaît une période de dépression et de doute, puis elle retrouve la forme à Londres dans les années 1930[1].
Georges et Pauline Vanier rencontrent en 1929 le peintre Charles Camoin, qu'ils invitent chez eux et qui leur peint cinq tableaux. C'est le début de leur collection d'œuvres d'art contemporaines, comportant des tableaux et des sculptures[4].
Profondément chrétienne, Pauline participe tous les matins à la messe et se retire à plusieurs courtes reprises dans un Carmel près de Londres[5]. Son mari a une approche religieuse plus austère. Elle l'entraîne écouter une homélie le vendredi saint 1938 ; en sortant, il dit à Pauline, ému : « Je ne savais pas que Dieu est amour ». Leur correspondance montre qu'ils partagent dès lors une spiritualité commune et grandissante[6].
En 1939, son mari est nommé ministre plénipotentiaire à Paris. En mai 1940, ils se réfugient à Londres. Pauline est infirmière à la Croix-Rouge, visite les hôpitaux, sert d'interprète. En 1941, les époux retournent au Canada où ils essayent en vain de persuader leurs compatriotes de l'acuité du drame européen et de la nécessité de participer à l'effort de guerre[2].
Lorsque Georges est ambassadeur à Paris après la guerre, Pauline y met en place un service d'aide aux réfugiés, avec des accueils dans les gares pour les déportés de retour des camps de concentration[7]. Ensuite, elle soutient l'Abbé Pierre ; elle facilite également l'émigration au Canada de ceux qui le veulent[7]. De retour avec son mari à Montréal en 1954, elle visite les familles défavorisées[8].
Lorsque Georges Vanier devient Gouverneur général du Canada en 1959, Pauline Vanier s'efforce de se plier au cérémonial, mais y fait des entorses remarquées[9]. Les convictions religieuses du couple vice-royal entraînent les deux époux vers les démunis, les faibles, les personnes âgées, les enfants, la famille. Dans leurs voyages, ils se rendent très populaires auprès des Canadiens et accordent une particulière bienveillance aux personnes âgées et aux enfants. Ils organisent en 1964 à Rideau Hall la « Conférence canadienne de la famille »[10]. En 1965 Pauline fonde avec son mari l'Institut Vanier de la famille. Organisme à but non lucratif, cet institut a pour objectif le mieux-être des familles canadiennes[11].
Pauline est chancelier de l'Université d'Ottawa de 1966 à 1973[12]. Après la mort de son mari en mars 1967, elle est nommée en avril suivant membre du Conseil privé de la Reine pour le Canada, la première femme non politique à occuper ce poste. Cet honneur lui échoit parce que son mari, gouverneur général, est mort en cours de mandat, et aurait bénéficié ensuite de ce poste[10]. En juillet 1967, elle est nommée parmi les premiers Compagnons de l’Ordre du Canada, pour son action humanitaire ; c'est le grade le plus élevé de la plus haute distinction civile canadienne, ce grade de compagnon est attribué pour « l’œuvre de toute une vie et le mérite exceptionnel de personnes ayant apporté une contribution extraordinaire au Canada et au bien de l’humanité »[13].
Georges et Pauline Vanier ont cinq enfants, une fille et quatre garçons : Thérèse Vanier, Georges Vanier, moine trappiste à Oka (Québec), Bernard Vanier et Jean Vanier, fondateur des communautés de l’Arche. Pauline Vanier se retire auprès de son fils Jean à Trosly-Breuil, où elle est morte en 1991[14]. Elle est inhumée à côté de son mari à la Citadelle de Québec[10], résidence secondaire officielle du Gouverneur général.
Tous deux sont en instance de béatification par l’Église catholique, pour la spiritualité et les qualités de leur couple[10].
Honneurs
Distinctions
- Membre du Conseil privé de la Reine pour le Canada, 1967.
- Compagnon de l'Ordre du Canada, 1967.
- Membre du Très vénérable ordre de Saint-Jean.
Hommages
- L'Île Pauline, nommée en son honneur, est située dans le Nunavut, à proximité de l’île Vanier.
- Le Salon Pauline Vanier est depuis 2003 le nom donné à un des salons officiels de Rideau Hall, siège du gouvernement général du Canada[10],[15].
- Des écoles portent son nom à Brampton (Ontario) et à Ottawa.
- Les Services pour enfants Madame Vanier (Madame Vanier Children's Services), organisme à London (Ontario)[16].
- Le pont Pauline-Vanier, au-dessus de l'autoroute des Laurentides, porte son nom depuis 1994[8].
Sources
Sources bibliographiques
- Deborah Cowley, George Cowley, Portrait de Pauline Vanier : la vie d'une femme, Novalis, 1994 (ISBN 2890887006 et 9782890887008). (« Ce livre ne lui rend pas justice », selon la Revue d'histoire de l'Amérique française[17]).
- Jacques Monet, « Un couple exceptionnel : Georges et Pauline Vanier », dans Gilles Routhier, Jean-Philippe Warren, Les visages de la foi: figures marquantes du catholicisme québécois, Fides, 2003 (ISBN 2762124786 et 9782762124781) [lire en ligne], p. 95-105.
- (en) David Twiston Davies, « Pauline Vanier », dans Gilles Routhier, Jean-Philippe Warren, Canada from afar: the Daily telegraph book of Canadian obituaries, Dundurn Press Ltd., 1996 (ISBN 1550022520 et 9781550022520) [lire en ligne], p. 20-23.
- (en) Ann Ball, « Georges and Pauline Vanier », dans Gilles Routhier, Jean-Philippe Warren, Faces of Holiness II: Modern Saints in Photos and Words, vol. 2, Our Sunday Visitor Publishing, 2001 (ISBN 0879734094 et 9780879734091) [lire en ligne], p. 140-146.
Autres sources
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Pauline Vanier » (voir la liste des auteurs) au 29 mars 2011.
Notes et références
- Revue d'histoire de l'Amérique française, volume 49, 1996, p. 263
- page sur Pauline Vanier. Institut Historica-Dominion, site histori.ca,
- Éric Amyot, Le Québec entre Pétain et de Gaulle: Vichy, la France libre et les Canadiens français, 1940-1945, Editions Fides, 1999, p. 127.
- Autour d'une collection [PDF] Andrée Paradis,
- Monet 2003, p. 97
- Monet 2003, p. 98
- Revue d'histoire de l'Amérique française, volume 49, 1996, p. 264
- pont Pauline-Vanier. Québec, commission de toponymie,
- Davies 1996, p. 22
- biographie de Georges Vanier. Site officiel du Gouvernement général,
- L'Encyclopédie canadienne, page sur L'Institut Vanier de la famille.
- Université d'Ottawa, « Anciens chanceliers de l'Université ».
- Gouverneur général du Canada, site officiel, Ordre du Canada, Compagnon (C.C.)
- Davies 1996, p. 20
- page sur le Salon Pauline Vanier Site officiel du Gouvernement général,
- vanier.com Site officiel :
- Revue d'histoire de l'Amérique française, volume 49, 1996, p. 265
Voir aussi
Articles connexes
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