Owen Gingerich

Owen Gingerich

Owen Jay Gingerich (1930 - ) est un ancien professeur et chercheur en astronomie et en histoire des sciences à l'Université Harvard, et un « astronome senior emeritus » au Smithsonian Astrophysical Observatory. En plus de ses activités de recherche et d'enseignement, il est l'auteur de nombreux livres sur l'histoire de l'astronomie.

Gingerich est également membre de l'American Academy of Arts and Sciences, de la Société philosophique américaine et de l'International Academy of the History of Science. Il a été participé activement à l'American Scientific Affiliation, une société de scientifiques évangéliques[1] et il fait partie du conseil d'administration de la Fondation John Templeton[2].

Sommaire

Jeunesse

Il est dans une famille Mennonite à Washington (Iowa), mais il a grandi dans les prairies du Kansas il commença à s'intéresser à l'astronomie. Son père enseigna au Bethel College à North Newton, Kansas, de 1941 jusqu'à 1947, il partit travailler au Goshen, College, dans l'Indiana. Lorsque sa famille emménagea, Owen Gingerich commença de suivre les cours du Goshen College sans avoir reçu son diplôme de lycéen, n'y ayant terminé que ses années initiales. Il continua ses études à Harvard. En 2004, le lycée de Newton lui remis en guise de distinction un diplôme de lycéen honoraire

Carrière et contributions

C'est largement grâce au travaux de Gingerich que De revolutionibus (ici, la couverture de la deuxième édition-Bâle, 1566) a fait l'objet de plus de recherches et été inscrit à plus de catalogues que n'importe quel texte historique en édition originale, à l'exception de loriginal de la Bible de Gutenberg

.

Gingerich fut finalement amené à enseigner l'astronomie à Harvard, ses conférences devinrent réputées pour les astuces employées en vue de capturer l'attention ; parmi elles, ses irruptions hors de la salle de classe armé d'un extincteur pour illustrer la troisième loi du mouvement de Newton, ou le fait de se vêtir comme un étudiant du ee siècle[3]. Il est également associé au Smithsonian et a présidé la Commission de Définition des Planètes de l'Union astronomique internationale (UAI) qui avait une mission de mise à jour de la définition des planètes reflétant les changements récents tels que ceux d'Eris.

Le comité de sept membres présenta un projet de définition qui conservait son statut à Pluton en nexigeant dune planète que deux caractéristiques, savoir :
(1) quelle soit assez grande pour être parvenue à un équilibre hydrostatique, cest-à-dire une forme quasi sphérique), et
(2) quelle soit en orbite autour dune étoile sans en être une elle-même.
Cette proposition fut lobjet de nombreuses critiques parce quelle affaiblissait le contenu du terme. La définition finalement adoptée par lUAI ajoutait une caractéristique complémentaire : désormais, une planète doit avoir éliminé de son voisinage tout corps de taille notable, langage qui « ne fit pas du tout plaisir » à Gingerich[4].

En plus de ses travaux de recherche en astronomie, il en a également étudié lhistoire. Dans les années 1950, il effectua des recherches sur la vie de Charles Messier ainsi que sur son catalogue. Gingerich retrouva des notes de Messier sur deux objets supplémentaires, découverts par Pierre Méchain, quil ajouta au catalogue Messier : M108 (NGC 3556) et M109 (NGC 3992). Il effectua également des investigations en vue de retrouver les « objets Messier » manquants. Il arriva à la conclusion que M91 était probablement une comète, et que M102 était probablement une duplication de la galaxie M101. Sa première conclusion fut dénoncée ultérieurement lorsque W. C. Williams apporta la preuve que M91 correspondait probablement à lobjet NGC 4548, mais la seconde est encore discutée, M102 pouvant correspondre à NGC 5866[5].

Gingerich est une autorité largement reconnue aussi bien sur Johannes Kepler que sur Nicolas Copernic, et spécialement en ce qui concerne son De revolutionibus orbium coelestium.

Arthur Koestler en 1959 écrivit dans « Les Somnambules », au chapitre « II Le système de Copernic » à propos de De revolutionibus orbium coelestium : « Le livre que personne na lu - Le Livre des Révolutions des Sphères Célestes était et demeure la plus mauvaise vente de tous les temps. » Après la découverte à lObservatoire Royal dEdimbourg (en) dun exemplaire rigoureusement annoté, ayant appartenu à Erasmus Reinhold[6], léminent astronome et mathématicien allemand du ee siècle, en Prusse, peu après la mort de Copernic au même endroit, Gingerich eut linspiration e vérifier laffirmation de Koestler, et e rechercher qui avait possédé et étudié les seules éditions de louvrage antérieures au milieu du ee siècle, loriginal de 1543 à Nuremberg, et la seconde édition de 1566 à Bâle. Gingerich mit en évidence les pièces indiquant les auteurs et les méthodes de censure du livre. Cest notamment grâce aux travaux de Gingerich que ce livre est celui ayant fait lobjet du plus grand nombre de recherches documentaires et apparaissant dans le plus grand nombre de catalogues juste derrière loriginal de la Bible de Gutenberg[3]. Son étude personnelle de 30 années du chef dœuvre de Copernic fut contée dans The Book Nobody Read, publié en 2004 par Walker & Co. Ce livre et les recherches quil expose lui valurent en 1981 lOrdre du Mérite Polonais décerné par le gouvernement polonais[7].

Science et religion

Étant théiste en même temps quhistorien des sciences et cosmologiste, on a demandé à plusieurs reprises à Gingerich de commenter les relations entre la science et la foi. De lune dentre elles, le dessein intelligent (DI), il considère que le problème réside dans une « immense incompréhension aussi bien de la part de ses partisans que de ses opposants ». Dun côté, dit-il, il est regrettable quil semble y avoir des réactions dattrappe-nigauds parmi ceux qui critiquent le DI selon lidée que ce nest quun créationnisme Jeune-Terre déguisé. Dun autre côté, il indique que, lorsque les partisans du DI présentent un bon dossier permettant une compréhension cohérente de la nature du cosmos,

ils restent à court lorsquil sagit de présenter un quelconque mécanisme efficace des causes premières des scientifiques de notre époque. Le DI nexplique pas la distribution temporelle ou géographique des espèces, ni les relations dintrications du codage de lADN. Le DI est intéressant comme idée philosophique, mais il ne remplace pas les explications scientifiques quoffre lévolution[8].

Gingerich pense qu’« il existe un Dieu concepteur, qui sest servi à loccasion du processus évolutionnaire pour parvenir à des objectifs plus généraux - qui sont, pour ce que nous, les êtres humains, pouvons en percevoir [le développement de] la conscience de soi et de la conscience ». Il a écrit : « Je crois dans le dessein intelligent, en minusculedet 'i'. Mais jai un problème avec le Dessein Intelligent en majusculeDetI’, un mouvement largement perçu comme anti-évolutionniste. » Il a indiqué que les arguments téléologiques tels que le réglage fin de lUnivers (en), peuvent compter parmi les évidences mais non les preuves de lexistence de Dieu. Il dit que « le sens commun et une interprétation satisfaisante de notre monde suggère une conception de la main dune superintelligence. »[9]

Acceptant lancêtre commun à toutes les espèces, Gingerich est un évolutionniste théiste (en). De ce fait, il naccepte pas le naturalisme métaphysique (en), en écrivant :

La plupart des mutations sont des désastres, mais peut-être que peu dentre elles, inspirées, ne le sont pas. Des mutations peuvent-elles être inspirées ? Ici se situe le rideau de fumée idéologique, la division entre lévolution athée et lévolution théiste, et franchement cest au delà du domaine scientifique que de statuer dune façon ou de lautre sur ce sujet. La science ne seffondrera pas si certains praticiens sont convaincus quà loccasion, il y a eu une impulsion créatrice dans la longue chaîne de lexistence[10].

Les croyances de Gingerich ont quelquefois suscité des critiques de la part des créationnistes Jeune-Terre, qui sont en désaccord avec lidée dun Âge de l'univers qui se compte en milliards dannées. Gingerich a répondu partiellement en disant que « la grande tapisserie de la science est tissée en même temps que la question 'comment ?’ » alors que le récit et la foi biblique « adressent des questions entièrement différentes : non pas sur lecomment ?’ mais sur les motivations duQui ?’ »[1]

Réussites et distinctions

À Harvard, Gingerich enseigna « La perspective astronomique », un cours scientifique central pour des non-scientifiques, qui fut, à la date de sa retraite en l'an 2000, le plus ancien cours de l'Université avec la même direction. Un certain semestre, alors que les inscriptions à son cours se tassaient, Gingerich loua un avion pour voler au-dessus d'Harvard en traînant une banderole sur laquelle était écrit : « Sci A-17. M, W, F. Try it! » La classe se remplit avant la fin de la semaine. En 1984, il gagna le prix Phi Beta Kappa de Harvard-Radcliffe, pour l'excellence de son enseignement, en partie du fait de sa créativité dans l'usage des costumes médiévaux, des extincteurs et d'au moins un avion[3].

Le Dr Gingerich a écrit plus d'une vingtaine d'ouvrages, publié près de 600 articles et études ethniques et pédagogiques, et il a écrit de nombreux autres articles pour un public populaire. Deux anthologies de ses études ont été publiées, The Great Copernicus Chase and Other Adventures in Astronomical History aux Cambridge University Press et The Eye of Heaven: Ptolemy, Copernicus, Kepler à l'American Institute of Physics[7]

Il a fait partie du conseil de l'American Astronomical Society, et il a contribuer à l'organisation de sa Division Astronomie historique. En 2000, il a remporté le Prix Doggett pour sa contribution à l'histoire de l'astronomie[11].

L'astéroïde 2658 Gingerich, découvert le 13 février 1980, à l'Observatoire d'Harvard, a été baptisé en son honneur.

Vie personnelle

Gingerich et sa femme Myriam sont mariés depuis plus de 50 ans[3]. Ils ont trois garçons et plusieurs petits-enfants. Il collectionne les livres rares[11]. Bien qu'il ne possèdent pas d'exemplaire de la première édition du De revolutionibus (mais deux exemplaires de la seconde édition[12]), sa collection d'éphémérides[13] des 16° et 17° siècles ne le cède qu'à celle de la Bibliothèque nationale à Paris[14].

Publications

  • Owen Gingerich : « Astronomy » in Rencontre entre « christianité » et science, édité par Richard H. Bube, William B. Eerdmans Publishing Company, 1968, pages 109-133
  • Owen Gingerich : Le rôle d'Erasmus Reinhold et les tables pruténiques dans la dissémination de la théorie copernicienne, 1973[15]
  • Owen Gingerich, Robert S. Westman : La Wittich connection : conflit and priorité dans la cosmomogie de la fin du 16° siècle, Société Américaine de Philosophie, 1988[16],
  • Owen Gingerich : Le Livre que personne n'a lu : A la chasse aux révolutions de Nicolas Copernic. New York : Walker, 2004 ISBN 0-8027-1415-3 [17]
  • Owen Gingerich : Recensement annoté du De revolutionibus de Copernic (Nuremberg, 1543 et Bâle, 1566). Leiden : Brill, 2002 ISBN 90-04-11466-1 (Studia copernicana. Brill's series; v. 2)[18]
  • Owen Gingerich : L'Univers de Dieu. Belnap Press, 2006 ISBN 0-674-02370-6
  • Editeur général d'Oxford Portraits in Science (depuis 1996)
  • Owen Gingerich : L'oeil du Ciel : Ptolémée, Copernic, Kepler. New York : American Institute of Physics, 1993 ISBN 0-88318-863-5

Notes et références

  1. a et b Stephen C. Meyer. « Owen Gingerich ». Eternity. May 1986.
  2. Templeton Foundation board of trustees. Accessed Nov. 15, 2006
  3. a, b, c et d Peter DeMarco. « Book quest took him around the globe ». Boston Globe. April 13, 2004
  4. Robert Roy Britt. « Pluto Demoted: No Longer a Planet in Highly Controversial Definition » (Pluton rétrogradé, nest plus une planète aux termes dune classification hautement controversée). 24 Août 2006
  5. Owen Gingerich at SEDS. Consulté le 22-09-2006
  6. Michael Cohen, The Book Nobody Read (Le livre que personne na lu), review, 5 février 2005 The Book Nobody Read
  7. a et b Owen Gingerich Harvard faculty web page (Page dOwen Gingerich sur le site de lUniversité dHarvard). Consulté 22-09-2006
  8. Owen Gingerich. « Taking the ID debate out of punditsplaybooks » (Dessein intelligent : sortir le débat sur le DI du livre de route des experts). Science & Theology News. Nov. 8, 2005.
  9. Chris Floyd. « Eyes Wide Open: An Interview with Owen Gingerich (Les yeux grands ouverts : une interview dOwen Gingerich) ». Science and Spirit. Accessed Sept. 23, 2006
  10. Jonathan Witt. « Owen Gingerich Encourages Civil ID Debate (Owen Gingerich encourage un ébat civil autour du DI) ». 09-11-2005
  11. a et b Owen Gingerich aux bibliothèques de la Smithsonian Institution. Consulté 22-09-2006
  12. Gingerich, O.:The Book Nobody Read, Walker & Co., 2004.
  13. livres donnant la position des planètes jour après jour
  14. « Astrophysicist Owen Gingerich to visit Newton, Bethel College ». May 19, 2004
  15. The Wittich connection: conflict and ... - Google Books
  16. The Wittich connection: conflict and ... - Google Books
  17. A la chasse aux révoliutions de Nicolas Copernic
  18. Studia copernicana

Liens externes

Généralités

Études


Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Owen Gingerich de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Поможем сделать НИР

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Owen Gingerich — Dr. Owen Jay Gingerich (1930 ) is a former Research Professor of Astronomy and of the History of Science at Harvard University, and a senior astronomer emeritus at the Smithsonian Astrophysical Observatory. In addition to his research and… …   Wikipedia

  • Owen Gingerich — El Doctor Owen Jay Gingerich (1930 ) es un ex profesor e investigador de astronomía y de Historia de la ciencia y de la Tecnología de la Universidad Harvard, y astrónomo emérito en el Smithsonian Astrophysical Observatory. Además de su labor… …   Wikipedia Español

  • Owen Gingerich — Es ist zu großen Teilen der Arbeit Gingerichs zu verdanken, dass De revolutionibus besser als jede andere historische Erstausgabe mit Ausnahme der Gutenberg Bibel untersucht und katalogisiert ist.[1] Owen Jay Gingerich (* 1930 in Washington… …   Deutsch Wikipedia

  • Owen Gingrich — Due largely to Gingerich’s work, De revolutionibus has been researched and cataloged better than any first edition historical text except for the original Gutenberg Bibel.[1] Owen Jay Gingerich (* 1930 in Washington (Iowa)) ist, unter anderem,… …   Deutsch Wikipedia

  • Gingerich — Due largely to Gingerich’s work, De revolutionibus has been researched and cataloged better than any first edition historical text except for the original Gutenberg Bibel.[1] Owen Jay Gingerich (* 1930 in Washington (Iowa)) ist, unter anderem,… …   Deutsch Wikipedia

  • Deferent and epicycle — Deferent redirects here. For the acknowledgement of the legitimacy of the power of one s superior or superiors, see Deference. The basic elements of Ptolemaic astronomy, showing a planet on an epicycle (smaller dashed circle) , a deferent (larger …   Wikipedia

  • De revolutionibus orbium coelestium —   …   Wikipedia

  • Preußische Tafeln — Die Preußischen oder Prutenischen Tafeln der Himmelsbewegungen (Prutenicae Tabulae Coelestium Motuum) sind astronomische Tafeln zur Berechnung der Standorte von Sonne, Mond und den Planeten. Die Prutenischen Tafeln lösten die bisher verwendeten… …   Deutsch Wikipedia

  • Johannes Kepler — Infobox Scientist name = Johannes Kepler |175px image width = 175px caption = A 1610 portrait of Johannes Kepler by an unknown artist birth date = Birth date|1571|12|27 birth place = Weil der Stadt near Stuttgart, Germany residence = Baden… …   Wikipedia

  • Nicolaus Copernicus — Copernicus redirects here. For other uses, see Copernicus (disambiguation). Nicolaus Copernicus …   Wikipedia

Share the article and excerpts

Direct link
https://fr-academic.com/dic.nsf/frwiki/2070169 Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”