- Ostricone
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Ostricone (L' Ostriconi (ou Ustriconi) en corse) était une pieve de l'en « Deça des Monts », territoire équivalant au département de Haute-Corse d'aujourd'hui.
Sommaire
Géographie
La pieve d' Ostricone était située à l'est de l'ancienne province génoise de Balagna, composée vers 1520, des pievi de Toani, Aregnu, Santo Andrea, Pino et Ulmia[1], et à l'ouest de la pieve de Santo Pietro.
Elle couvrait toute la vallée de l'Ostriconi, rivière qui prend sa source sur les hauteurs de Pietralba et arrose successivent les communes de Pietralba, Lama, Urtaca, Novella et Palasca.
À cette époque la pieve avait pour lieux habités :
- Artacha, (Urtaca)
- Lama, Lama
- Novella, Novella
- Cruscani. Cruschini était un village sur le territoire actuel de Novella, ruiné après la désertion de ses habitants qui l'ont fui à la suite des luttes contre les seigneurs de San Colombano. Depuis, un tunnel de la ligne ferroviaire Ponte-Leccia - Calvi a été percé sous le site.
- Pochina,
- Palasia, Palasca
- Spelonche, village ruiné situé à 3 km au N-NO du village de Palasca, sur le territoire actuel de cette commune. Il avait été également déserté à la suite des luttes contre les seigneurs de San Colombano. S'y trouve la chapelle San Giustu delle Spelonche du roman primitif.
L'église piévane était l'église romane Santa Maria, située à 500 m au sud de la RN 1197, au lieu-dit « Pieve ». Ses ruines ont été transformées en une ferme, l(première maison en remontant le cours de l'Ostriconi). Sur le linteau de l'ancienne chapelle Santa Maria Assunta, la biscia, représentant un serpent avec tête d'oiseau, et fleurs.
Bordée au nord par la mer Méditerranée, Ostricone était entourée à l'ouest par la pieve de Tuani, à l'est par la pieve de Santo Pietro, au sud-est par la pieve de San Quilico, au sud par les pievi de Caccia et de Bigornu, et au sud-ouest par la pieve de Jussani.
Histoire
Antiquité
Ostricon et Cersunum étaient les principales civitates de l'ancien pays du Nebbio, habités par le peuple des Cilebenses (ou Nibolensii). Un des cinq évêques de la Corse avait sa résidence à Cersunum/Cathédrale de Nebbio.
Ropicum oppidum. Dans les études menées sur la localisation des oppida mentionnés par Ptolémée, « au lieu de Póπixóv Cluver croit qu'il y a lieu de lire Ὠσrριxᾠv et identifie la civitas avec Ostricone, pieve de l'île. Tous les géographes se sont ralliés à cet avis. L'oppidum devait se trouver dans le voisinage de l'église ruinée d'Ostriconi »[2].Moyen Âge
« Au XIe siècle, la part des marquis de Massa di Corsica s'étendait encore sur tout l'En-deçà-des-Monts ; la révolte de leurs vicomtes les privera du Cap-Corse. Appauvris par leur accroissement, ils luttent avec peine contre leurs anciens vassaux (seigneurs de Speloncato, de Loreto, etc.); cependant en 1250, il leur reste encore : 1° au nord les pièves de Giussani (Olmi-Capella), Ostriconi (Belgodere), Caccia (Castifao)... »[3].
En août 1324, dans l'inféodation faite par l'Aragon à Enrico et Opicinello de Cinarca, l'expression podesteria di Balagna était employée[4].
En 1366 la podestérie de Balagna comprenait les mêmes pievi que cent ans plus tard en 1454 : Chiomi, Armito, Olmia, Pino, Sant' Andria, Tuani, Giussani et Ostricone[5].
Dès 1455, les Barbaresques commencent à razzier les côtes de l'île. Ils le feront durant environ 3 siècles. De 1583 à 1590, famine et misère touchent la Corse : les Corsaires razzient toutes les côtes et enlèvent des personnes, 76 villages sont ruinés ou abandonnés en Corse-du-Sud, 21 en Haute-Corse dont le Poggiu di Morsiglia, Marianda di Farinole, Serra di Marana, La Corbaja d'Orto, Agriata dans les Agriates, Ostriconi…)[6].
Temps modernes
Au début du XVIe siècle, l'ancienne pieve d'Ostricone était divisée en 2 : la nouvelle pieve d'Ostricone relevant de la juridiction d'Algajola et Calvi, qui ne comprenait plus que les communautés de Algagliola, Novella, Urtaca et Palasca, et la pieve de Petralba relevant de la juridiction de Bastia, composée de Petralba e Tetto, Lama, Ortaca.
Toute la Balagne (y compris Calvi et son préside) comptait alors 13 762 habitants[7]. Avant les événements qui, dès 1729, agitèrent cette région pendant la grande révolte des Corses contre Gênes, l’abbé Francesco Maria Accinelli avait dressé à la demande (à des fins miliaires) de Gênes une estimation des populations à partir des registres paroissiaux ainsi que des hommes armés. En voici un extrait (texte en italien) : « Giurisditione di Algagliola e Calvi: ... Pieue di Ostricone : Algagliola 412. Nouella 227. Ortaca, e Palasca 523. ... »[7] ; selon Accinelli, Tuani avait une population de 1 162 habitants.
Après la cession de la Corse à la France, Ostriconi et Petralba forment la nouvelle pieve de Canale, qui, en 1790, devient le canton de Lama[1].
Notes et références
- CORSE : Éléments pour un dictionnaire des noms propres
- Xavier Poli in La Corse dans l'Antiquité et le Haut Moyen Âge - Librairie Albert fontemoing Paris 1907
- Colonna de Cesari Rocca et Louis Villat, Histoire de Corse, Ancienne Librairie Furne - Boivin & Cie, Éditeurs, Paris, 1916, 279 p
- M.G. Meloni, "La Corona d'Aragona e la Corsica…", op.cit. p.606, d'après ACA, Cancelleria, Papeles Para Incoporuar, caja 27, doc.97)
- U. Assereto, "Genova e la Corsica (1358-1378)", op.cit, puis G. Petti Balbi, ibid., pp.45-46
- Alerius Tardy - Fascinant Cap Corse - Bastia-Toga 1994
- XVIIIe siècle - Transcription d’un manuscrit de Gênes - ADECEC Cervioni et l’Association FRANCISCORSA Bastia 1974 Francesco-Maria ACCINELLI L’histoire de la Corse vue par un Génois du
Bibliographie
- La ruine d'Ostriconia in L'Âme Corse di Ghjuvan Marcu Salvadori
Voir aussi
Articles connexes
Catégorie :- Paroisse de la Corse
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